Témoignage sevrage méthadone en cours

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Lucky man homme
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Bonjour,
Je me suis inscrit il y a quelques jours pour partager mon expérience de sevrage (encore en cours, je suis arrivé en douceur à 0 il y a une semaine, et à part les symptômes que je décris plus bas, ça va). J’ai posté sur le forum métha et c’est aujourd’hui que je me rends compte qu’il serait mieux adapté à celui-ci. Plutôt que de faire chier un admin avec ça, je copie le message ici et je vous laisse en prendre connaissance.

Bonjour, j’ouvre ce thread pour partager quelques trucs qui m’ont aidé (et m’aident encore puisque mon sevrage n’est pas encore fini).
Pour commencer j’ai découvert l’heroine au lycée. J’ai bien senti le potentiel de partage en couilles donc j’en suis resté éloigné pendant 3/4 ans mais la tentation... bref, j’ai été sous opiacés ou substitué à peu près tout le temps depuis 2010. D’abord avec de la buprenorphine que j’ai arrêté en 2013 (ça ne calmait pas du tout mon craving pas plus que les antidépresseurs et les benzos), puis à la méthadone à partir d’octobre 2015 (mais j’ai continué à prendre de + en + d’héro pendant encore 2 ans).
J’ai déjà tenté un sevrage à la métha l’été dernier (en vacances pour un mois, je le sentais bien, on avait décidé avec ma copine de faire un enfant, je pensais en avoir fini avec la came...) en faisant un version adaptée de la méthode chinoise : je suis descendu de 80 à 40, puis à 20, 10, 5 et après j’ai espacé les prises (un jour sur deux puis un sur trois et ainsi de suite) en faisant des paliers de 4/5 jours. Mal au dos, mal aux jambes, insomnies et tout le bordel : résultat j’ai repris de l’héro direct en rentrant.
Là je suis revenu à la métha, je suis stable depuis (pas de came depuis octobre), et comme j’ai eu une petite fille juste avant l’été et que je repartais pour tout l’été avec elle et ma copine, j’ai décidé de retenter mon coup avec les conseils glanés ici et là, plus quelques découvertes que je voulais partager ici avec ceux qui veulent se sevrer sans passer trois mois en enfer.
J’ai commencé par passer de 80 à 40 sur les deux premières semaines de juillet toujours en espaçant les prises : au début je prends 2x40, le lendemain je prends que 40, les deux jours suivants je prends 80, après je passe à un jour sur deux, puis un sur trois. Comme normalement le corps humain métabolise la metha en 3 jours minimum ça fait une sorte de méthode chinoise mais adaptée aux cachetons.
J’ai fait un palier de 2 semaines à 40 pour laisser mon corps s’habituer, où j’ai un peu bu et pas mal fumé de splifs. 40 pour moi c’est le plus dur, donc après j’ai continué à descendre jusqu’à 2,5mg en divisant la dose par 2 tout les 4 jours. J’ai fini aujourd’hui mon avant-dernier cachet (la moitié d’une gélule de 5mg), et le dernier je vais le partager en 4 pour faire un dernier palier à 1,25mg, après je n’ai plus rien.
J’ai essayé plusieurs trucs que j’ai lu sur Psychoactif, j’ai l’impression que ça m’a pas mal aidé sur les symptômes qui m’ont découragé la dernière fois (les crampes aux reins, aux genoux et dans le dos, les insomnies, la gerbe et le manque d’appetit) : levure de bière, charbon végétal et magnésium. Sinon je carbure au paracetamol et à l’ibuprofène (à prendre pendant les repas).
Quelque chose que ma copine m’a suggéré et qui m’a fait du bien (je crois, après je sais que beaucoup pensent que l’homéopathie c’est placebo) : l’arnica en granules. Elle en prenait avant de dormir quand elle était enceinte, pour ses crampes, et ça m’a beaucoup aidé quand j’ai essayé (et j’ai l’impression que le prendre en même temps que le paracetamol permet d’en potentialiser l’effet).
Je fume beaucoup, 6-7 bédos par jour, toujours pour éviter les crampes et les angoisses et pour avoir de l’appétit. Je ne bois pas trop, 1-2 verres le soir.
J’ai réduit de 80 il y a un peu plus d’un mois, à 2,5 aujourd’hui et à part quelques moments aux paliers difficiles (40 et 10/5) je n’ai pas eu de grosses journées de merde. Après je suis dans un environnement très très cool, avec peu de gens, loin de Paris et de ses tentations, et j’ai une motivation de ouf vu que je suis entouré de ma petite famille. Et j’ai quand même les yeux qui pleurent, le nez qui coule, des frissons, des insomnies, des impatiences, les nerfs tendus à bloc, la tension basse et mes émotions sont en vrac et à fleur de peau. C’est sûrement l’affaire de quelques semaines ou de quelques mois.
Ps : dernier truc que j’ai failli oublier ne prenez pas n’importe quoi comme magnésium évitez les trucs à la taurine (et ne buvez pas trop de café ou d’excitants). Allez à la pharmacie pour acheter un vrai truc et profitez-en pour prendre aussi des gélules de magnésium + mélatonine + passiflore c’est pour le sommeil j’ai l’impression que ça marche bien...

Donc ça fait trois jours que je n’ai rien pris du tout, il me reste environ 1/2 gélule de 5mg (je me suis fait des petits parachutes en espaçant les jours, non ce n’est pas une méthode scientifique, et j’ai quand même un peu douillé, mais c’est clairement moins pire que de passer direct de 5 à 0). J’ai l’impression que le shit m’a bien aidé aussi (je fume encore 3-4 splifs par jour, faut bien trouver quelque chose pour avoir faim, soulager les muscles et les os, éventuellement dormir un peu...).
J'espère que ce témoignage pourra aider quelqu’un et je ne pense pas que le sevrage s’impose comme une évidence, je sais que si en rentrant je suis encore mal je retourne à la métha avant de reprendre la came. Je veux juste essayer de vivre sans béquille et de voir si j’arrive à être heureux comme ça.

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ziggy homme
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Je te souhaite d' y arriver Lucky mais bon quand je lis une diminution de 80 a 2.5 mg en 30 jours, je me demande quel besoin tu as de courrir aussi vite sachant les conditions de TSO , c'est vraiment tout faire pour que ca foire… apres si ca marche pour toi ce serait bien, mais sans vouloir te démotiver, je ne connais personne qui ait tenu à long terme en allant aussi vite. C'est bien de  pas s'endormir et d'avancer dans son traitement, c'est mieux de ne pas le bacler non plus… tu nous diras comment ca avance, j'espere me tromper. et puis en allant aussi vite tu risques à coup sur de te manger quelques mois de PAWS... peut etre faut il en passer par la pour le savoir et ne plus le refaire...

Dernière modification par ziggy (26 août 2018 à  18:18)


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Lilas24 femme
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Bonjour Lucky,

Moi aussi je me fais cette réflexion souvent, je veux vivre sans béquille chimique et voir si je le peux et si je suis heureuse ou du moins bien.

J'ai un fais un sevrage dégressif de la codéine et donc une toute autre méthode de sevrage que toi mais vu que tu veux désormais te sevrer de ton TSO, finalement nos expériences respectives se ressemblent.

Tu es à un moment que j'ai connu, c'est à dire ce lui ou finalement tu as déjà fait du chemin, tu as eu le courage de tenir, tu as vu que tu avais plus de force de caractère que tu le pensais et donc tu en as plein le dos, tu voudrais accélérer.

Perso, c'est ce que j'ai fait à la fin de mon sevrage dégressif. Au tout début, quand j'ai commencé seule, je retirais un cachet une fois de temps en temps, quand ça me chantais, parfois 3 semaines, parfois 1 mois, parfois moins.

Quand le manque physique à pointé le bout de son nez en douceur, c'est au moment où la codéine n'a plus été en vente libre et j'ai donc consulté en CSAPA.

Si je résume, j'ai mis un 16 mois pour passer de 24 codoliprane à 10, puis 5 mois pour aller de 10 à zéro avec une addicto. Jamais elle ne m'a poussée mais c'était de plus en plus dur à chaque retrait et j'en avait marre à un point qui n'est même pas envisageable.

Je comprends donc ta démarche mais tu vois, même avec mon empressement, j'ai toujours pris soin de laisser une quinzaine de jours à chaque diminution et à la fin de suis passée de 2 à 0 mais bien entourée.

Comme le dit Ziggy, attention à ne pas bruler les étapes. Si j'ai réussis à finir vite alors que physiquement ça a été dur pour moi (10 ans d'emprise de la codéine, le cerveau ne voulait rien lâcher le cochon, j'ai dégusté), c'est parce que je n'ai pas souffert de craving pour une raison qui reste un peu floue pour moi.

Sans craving, j'ai pu supporter toutes les difficultés physiques mais si j'avais eu envie, j'aurai échoué en allant aussi vite.

Fais donc bien attention à toi et dis toi qu'en finir en 2 ou 6 mois, tu en finiras quand même et tu verras qui tu es sans rien. Courage

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ziggy homme
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Lilas24 a écrit

c'est parce que je n'ai pas souffert de craving pour une raison qui reste un peu floue pour moi.

Sans craving, j'ai pu supporter toutes les difficultés physiques mais si j'avais eu envie, j'aurai échoué en allant aussi vite.

  Courage

La raison ne me parait pas si floue, tu as respecté les palliers de retour à la surface, aucune raison de syncoper dans les cravings quand on y va a la vitesse de croisiere lente...


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Lucky man homme
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Je suis allé vite au début car je voulais avoir le temps de me poser à zéro avant de rentrer à Paris et de devoir affronter l’ennui et les tentations. Je ne pense pas que ça a quelque chose à voir avec la force de caractère (sinon je suis dans la merde) mais plutôt avec un alignement des planètes favorable. Un bébé, un projet professionnel qui me motive, un été entier loin de tout ce qui a fait ma vie ces 10 dernières années... c’est pour ça que j’ai un peu précipité les choses au début, et comme je le disais ça va pour l’instant. Le plus dur ce sont les cravings qui me prennent souvent, et où je me demande si j’aurai la « force de caractère » de résister une fois rentré à Paris. Mais ce craving concerne avant tout l’heroine, et je pense avoir mis pas mal de distance avec ce produit au cours de l’année dernière. J’aurai aussi probablement envie de me faire un petit taquet de morphine, mais avec un peu de chance je vais gérer ça sur le divan avant de craquer... et si besoin je retourne sous métha illico.
Pour le manque physique, je pense que j’ai fait le plus gros, je commence à reprendre des forces. Je me surveille, j’essaye de bien manger et bouger...
J’ai l’impression que le canabis c’est le secret (pour moi en tout cas). J’avais lu ça dans Junky de Burroughs et ça a l’air de marcher. Pour ceux qui ne fument pas, vous pouvez le manger... et ça donne faim.
En tout cas merci pour vos messages, et bon courage à tous (on en a tous besoin).

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Lilas24 femme
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La vitesse de croisière lente, j'adore.

je devrais mal le prendre parce que j'en ai bavé physiquement à la fin de mon sevrage dégressif mais avec 9 mois de recul, ça me fait marrer de lire ce type de jugement facile.

En tout cas je souhaite à Lucky de réussir dans ce qu'il a déjà entrepris avec succès.

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