Le sevrage du valium

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Lilas24 femme
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Bonjour,

J'ai terminé fin décembre un sevrage dégressif de la codéine en CSAPA. J'ai été dépendante 10 ans du codoliprane (24 cachets pris tous les soirs en me couchant) pour une anxiété extrême mais j'ai fini par trouver la force de réduire en douceur dans mon coin, puis, lorsque la règlementation a changé, d'aller terminer en CSAPA où je suis passée de 10 à rien entre août et décembre 2017.

J'ai une d'importantes difficultés physiques à partir de 6 cachets à cause d'impatiences nocturnes extrêmes puisqu'elles revenaient toutes les nuits à raison de 5 à 7 heures de décharges électriques dans les jambes m'obligeant à rester debout. Le syndrome des jambes sans repos est fréquent sur les sevrages opiacés mais il n'est pas permanent, ce qui a été mon cas puisque même avec une pause de 40 jours entre 2 réductions, cela n'a plus cessé d'octobre 2017 à mars 2018 (3 mois après la fin du sevrage).

J'ai pris du lyrica le soir à 300 mg pour stopper les impatiences et quand j'ai constaté (en retardant la prise) qu'elles avaient disparu courant mars, j'ai cessé le lyrica en réduisant 50mg par semaine sans souci (j'ai quand même pris 10 KG au passage mais bon j'en ai déjà reperdu 4 rien depuis début mai sans faire de régime, rien qu'en ayant plus de fringales ni appétit d'ogresse).

Normal, car lorsque j'ai arrêté totalement la codéine en passant de 2 à 0, les manifestations physiques ont explosé avec une tension intérieure énorme, j'avais l'impression de pouvoir éclairer une ville, une explosion des impatiences et une insomnie totale. J'ai finalement accepté de prendre 10mg de valium 5 jours environ après la fin de la codéine, tout en ayant très peur d'une dépendance secondaire.

Entre janvier et juin, le valium a calmé ou fait disparaitre les manifestations physique du sevrage, notamment cette énorme tension physique. J'en prenais 10mg le soir vers 23H et la tension disparaissait. Par contre, il n'agissait pas sur mes insomnies qui se sont résorbées à la vitesse d'un escargot asthmatique.

Mon addicto m'a dit qu'on baisserait le valium quand je serai prête, c'est à dire quand les manifestations de cette énorme tension seraient parties, ce qui est arrivé en juillet. Là j'ai commencé à dormir. A partir de juillet, je ne sentais plus aucun effet du valium sur moi car je n'avais plus de tension physique mais avec le recul, je pense qu'il m'a fait enfin dormir (sans effet immédiat, sans être assommée et en me réveillant en pleine forme le matin après avoir dormi en me réveillant parfois et en rêvant, ce qui ne m'étais pas arrivée depuis longtemps, du moins j'en avais l'impression).

Après 2 mois à rendormir normalement (quel bonheur), j'ai demandé à baisser le valium et l'addicto a dit OK, elle m'a rendue la main comme elle dit. Je suis donc passé mercredi dernier de 10mg à 7. Rien la 1ère nuit, mais depuis la seconde, je suis de nouveau insomniaque. Par rapport à l'arrêt de la codéine, ça me parait 10 fois moins difficile et compliqué mais j'ai moins de courage et d'énergie. J'ai une sorte de tension dans les bras et un peu d'agitation la nuit, mais comparé à ce que j'ai connu, ça me parait vraiment minime, sauf que je m'endors de nouveau à 5 ou 6 H du matin...

J'aimerai savoir si certains d'entre vous ont déjà arrêté le valium et comment ça c'est passé. Quelles étaient les manifestations physiques, leur durée...

Je n'ai aucune appétence pour le valium et donc aucune envie d'en reprendre pour dormir de nouveau mieux. Mais j'avais perdu l'habitude de passer mes nuits devant la télé sur mon canap et sans gémir sur mon sort, j'ai l'impression de recommencer un peu ce que j'ai déjà fait, même si c'est plus facile.

Je n'ai pas de regret car sans le valium, je n'aurai jamais pu finir mon sevrage de la codéine et travailler.

Comme je sais qu'il a une demi vie super longue, j'aimerai savoir notamment si ces insomnies risquent de durer des semaines ou des mois et si, pour ne pas finir en loque, je vais devoir laisser un espacement important entre chaque réduction, contrairement à ce que j'ai fait à la fin de mon sevrage de la codéine ou j'avais un mental de guerrière que je n'ai plus (les 4 derniers en 3 semaines, ça a été chaud mais j'en pouvais plus de la codéine).

Bon, si vous me trouvez assez zen, j'ai la "chance" que mon addicto ait diagnostiqué et pris en charge un trouble anxieux généralisé. Je prends 150 mg d'Effexor (AD) tous les matins et l'effet sur mon anxiété a été radical au point de  réduire également mon hyper émotivité et mes réactions face aux difficultés. Je pense que j'en prends trop, l'addicto est d'accord pour qu'on le baisse, mais après avoir arrêté le valium, autant faire ce sevrage comme la fin de celui de la codéine avec une "zénitude" presque totale dans la tête.

Ah, c'est un autre sujet que j'ouvrirai peut être un jour sous l'onglet AD, mais comme je sais qu'il y a d'autres "TAGuiste" (le néologisme de la mort) ici, avez vous entendu parler d'un TAG chronique c'est à dire si ancien que sa guérison pourrait être illusoire ou très difficile...(mon ambitions après le valium c'est de réduire l'effexor et à l'idée de devoir le gober comme je prends mon lévothyrox le matin, ça me fait mal aux gencives, je ne vais pas baisser les bras comme ça, non mais).

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Lilas24 femme
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Excusez mon orthographe, j'aurai pu me relire avant d'envoyer....

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Lilas24 femme
Bavarde
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Puisque personne ne répond, je le fais moi même.

Je dors environ 2 heures sur le petit matin et je suis montée sur ressorts. Enervée, énervante, parlant à tort et à travers (idem pour l'écriture), je bosse comme un hamster dans sa roue et j'épuise tous mes collègues (coup de chance ce sont des amis de longue date, ils savent tout de ce que je traverse).

Je devrais être comme une loque, mais je tiens par cette tension physique comme pendant mon sevrage dégressif de la codéine.

C'est peut être ma marque de fabrique ou la punition de mon cerveau pour avoir abusé 10 ans de la codéine. Il ne veut peut être pas lâcher prise mais je vais m'arque bouter sur l'Effexor qui me rend tellement zen que je ne suis plus tout à fait moi-même.

Autant profiter des atouts qu'on a en poche, il sera temps plus tard d'essayer de retrouver un peu de mes émotions perdues et de mon anxiété naturelle quand j'en aurai fini avec le valium, ce qui n'est sans doute pas pour demain.

Il est probable que sa demi vie si longue va encore accroitre la difficulté quelques jours, avant, je l'espère de régresser.

Si je pouvais pleurer sur mon sort, je le ferai quand je regarde en pleine nuit un reportage sur les gendarmes de l'autoroute A6 ou les urgences de Bourg en Bresse parce que j'ai déjà vu en replay tout ce que j'aime. Si ça continue comme ça je vais me retrouver devant poubelle la vie...pitié, faites que ça s'arrête avant d'en arriver là.

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Massa femme
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Oui le valium s'accroche bien.

Et pas d'autre benzo pour pallier. L'important ce serait que tu dormes pour que le sevrage avance bien.

Live and let die

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Lilas24 femme
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Bonjour Massa,

Je te remercie.

Dans mon sevrage de la codéine l'insomnie était déjà un des trucs les plus compliqués, mais je ne m'attendais pas à ça après seulement  8 mois à 10mg de Valium.

Effectivement, il accroche bien et assez insidieusement car si j'ai constaté son aide pendant le manque physique de la fin du sevrage de la codéine, là j'ai la sensation depuis 2 mois qu'il n'a aucun effe sur moi.

C'est faux, en fait il calme ma nervosité naturelle et il m'aide à dormir puisqu'en le réduisant, c'est ça qui cloche.

Je vais m'accrocher, déjà cette nuit c'était un chouia mieux car j'ai dormi 3 heures au lieu de 2 et ce matin je sens moins de tension physique et nerveuse.

C'est quand même sans comparaison avec le sevrage dégressif de la codéine, enfin pour moi. Je m'accroche aussi à ça !

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Yellowtree homme
Psycho junior
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Entre janvier et juin, le valium a calmé ou fait disparaitre les manifestations physique du sevrage, notamment cette énorme tension physique. J'en prenais 10mg le soir vers 23H et la tension disparaissait. Par contre, il n'agissait pas sur mes insomnies qui se sont résorbées à la vitesse d'un escargot asthmatique.

Je réagis tard mais je trouve honteux de ne pas pouvoir avoir recours au clonazépam dans ces cas-là. C'est un petit coup de gueule contre une réglementation, ou parfois un manque de volonté trop handicapants pour tout le monde.

Bon courage pour la suite :)

Pierre

Dernière modification par Yellowtree (05 septembre 2018 à  13:06)

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Lilas24 femme
Bavarde
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Merci Yellow.

Pour ceux qui font ou vont faire un sevrage du valium, j'ai 9 jours d'expérience derrière mois en passant de 10mg à 7 après 8 mois de prise (et un sevrage dégressif de la codéine fini quand j'ai commencé le valium).

La 1ère nuit, rien. Entre la 2ème et la 6ème, une insomnie qui monte crescendo pour finir avec 1 heure de sommeil. En même temps, une tension physique et nerveuse montant aussi pour trouver son paroxysme le 6ème jour. Pas de déprime, de colère, j'ai juste parlé plus vite, plus fort, d'un milliard de trucs saoulant ma famille et mes collègues, j'ai bossé comme une dingue car en plus j'avais l'esprit super clair, bref, cette tension m'a empêchée de dormir mais j'ai éclusé une masse de boulot considérable en 6 jours...

Depuis le 7ème jour, je dors mieux chaque nuit et la tension diminue surtout le soir quand je me pose. La journée, je suis encore un peu perchée (en fait, depuis que j'ai arrêté la codéine, je redécouvre aussi ma vrai nature et je suis du genre nerveuse, bavarde et un peu frénétique...j'avais oublié tellement je prenais de cachous) mais ça ne tire plus dans les bras et c'est moins pénible pour tout le monde.

Bref, si je dois faire un bilan actuel, je dirai que ce n'est pas une montagne insurmontable. Par contre, je vais prendre mon temps. Je vois l'addicto jeudi et je ne compte pas passer à 5 maintenant. Ce n'est pas 2 ou 3 mois d'addiction en plus qui vont changer quoi que ce soit, d'autant que contrairement à la codéine, le valium ne me procure aucun plaisir.

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