Sevrage forcé méthadone suite au coma

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potoli femme
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France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 28 Oct 2018
2 messages
Bonjour,
j'ai parcouru énormément de sujets sur ce forum et j'ai décidé d'en créer un car le cas que je vais vous raconter est très particulier.

Il concerne mon frère qui est dépendant de tous les actifs possibles et imaginables depuis l'âge de 15 ans.
Aujourd'hui, il en a 30.

Il vit en Géorgie (pays), pour ceux qui connaissent un peu la situation niveau drogues dans ce pays est assez désastreuse. Il y a encore quelques années se shooter à l'héro, au subo etc. était très courant. Mon frère y est passé aussi. Il se shootait régulièrement et en plus, prenait toutes les drogues qu'il pouvait trouver (lsd, ecsta, coke...) ainsi que toutes sortes de médicaments (psychoactifs mais aussi les cachets étranges, par exemple, contre l'hypertension, qui à forte dose, provoque un état léthargique mélangés à d'autres drogues).

Bref, après toutes ces années de polytoxicomanie sauvage, il a été admis dans le programme de traitement de méthadone, nouvellement inauguré en Géorgie. Il n'y avait pas forcément des indications thérapeutiques pour lui à cela, car il continuait à prendre les cachets, drogues de synthèse trouvées sur le web et j'en passe.

Cela fait environ 6 ans qu'il prend de la métha. Son "médecin" l'a autorisé à prendre les doses qu'il voulait et il a fini par prendre 200mg.

Je dois souligner que durant tout ce temps, il ne s'est JAMAIS contenté de la seule métha - il a toujours consommé toutes les autres substances qui lui tombaient entre les mains. Je suis persuadée que s'il avait respecté le protocole, il en serait pas là aujourd'hui.


Ces dernières années son état s'est vraiment aggravé : il a quasiment perdu ses dents, son asthme s'est empiré, niveau social c'est la catastrophe (plus d'amis sauf quelques mecs complètement défoncés, pas de métier, pas de boulot car il n'a jamais réussi à faire ses études tellement il était hors contrôle depuis très jeune, pas de copine...), son état psychologique est très fragile (crise de nerfs, agressivité extrême, tremblements, états délirants...).

Depuis un an, il s'est mis en tête que son seul problème était la métha et qu'il fallait à tout prix l'arrêter. Pour cela, il a des théories bien à lui (il lit plein de choses sur le net et comme chacun sait, on peut y trouver tout et n'importe quoi).
Quand on lui disait que pour arrêter il fallait d'abord baisser les doses, il refusait. Enfin, il voulait l'impossible et sans souffrir car, selon lui, son état était tel qu'il supporterait pas de souffrir ni mentalement ni physiquement.


Il y a un mois, il a fait un overdose avec une drogue de synthèse (qui a fait plusieurs morts dans la région) trouvée sur internet : une sorte d'amphétamine. Il a dû prendre environ 0,5gr en une seule prise.
Il a fini en réanimation avec insuffisance rénale, cardiaque et détresse respiratoire. Il était dans le coma pendant 3 jours et après plusieurs dialyses, par pur miracle, ses reins se sont remis à fonctionner et il est revenu parmi les vivants.
Il y a eu des complications par la suite mais actuellement il est dans un état stable.
A l'hôpital, il était traité à la morphine pour remplacer la métha. Les syndromes de manque se sont aggravés, il délirait, il n'avait plus de souvenirs, inventait des choses le peu de temps qu'il était réveillé. Les médecins ne savent pas vraiment ce qui est imputable au manque et/ou à l'intoxication à l'amphétamine qui peut effectivement provoquer une inflammation du cerveau (encéphalopathie) et par conséquent, les troubles de ce type.

Ces derniers jours il revient un peu à lui-même, dit des choses un peu plus sensées, mange normalement et très bizarrement, ne parle pas du tout de la méthadone. Il l'a mentionné une seule fois, juste après son premier réveil et depuis plus rien. Mes parents n'osent pas aborder le sujet avec lui.

Par la force des choses il est en train de se sevrer de la méthadone car il en est à son 25ème jour (il parait que le manque dure 28 jours).
L'hôpital ne veut plus le garder (la sécu en Géorgie c'est un sujet à part, je vais pas rentrer dans les détails mais il faut être millionaire pour pouvoir se soigner convenablement).

On a donc décidé de l'amener dans une clinique spécialisée pour un examen et surtout pour savoir comment organiser la suite : passer quelques temps dans cette clinique pour finir le sevrage et commencer un traitement médicamenteux pour en finir avec la morphine ? / rentrer à la maison et avoir un traitement (option très compliquée car il peut être super agressif / dangereux par moment) ?



Ma question est : comment ce genre de cas serait pris en charge en France? Comment voyez-vous la suite de son histoire?


J'essaie d'aider mes parents à prendre des décisions (je vis en France depuis plusieurs années mais n'ai jamais été confrontée au milieu des cliniques désintox ou autre), donc je pensais qu'en plus des traitements médicamenteux il aurait vraiment besoin d'un psychologue mais je ne sais pas à quel moment  / Psychologue ou psychiatre? / est-ce que c'est nécessaire?

Il faut aussi souligner que les bons psys sont quasi inexistants en Géorgie et il est très difficile de trouver de bons spécialistes de la toxicomanie en général.



Je vais bientôt partir en Géorgie et revoir mon frère et après avoir failli le perdre (c'était terrible, vous pouvez vous en douter),  j'aimerais vraiment lui apporter tout l'amour dont il aura besoin avec le discours nécessaire pour l'aider (surtout qu'on a toujours été très proche et il m'écoute plus que quiconque).


Si vous avez remarques, conseils, n'importe quoi à partager pour nous aider dans l'accompagnement de mon frère, je vous en serai extrêmement reconnaissante.

Merci infiniment d'avance !

Dernière modification par potoli (28 octobre 2018 à  09:05)

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Mimi femme
Nouveau Psycho
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 20 Feb 2018
92 messages
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Salut Potoli,

Je ne peux pas trop répondre à tes questions concernant la prise en charge de ton frangin parce que je ne suis pas médecin et je préfère pas dire de conneries même si à mon avis il est clair qu'un suivi psychiatrique peut être bien pour la suite

Je voulais juste t'envoyer tt mon soutien et je t'avoue que j'ai versé ma petite larme qd tu as parlé de l'amour que tu portais à ton frère ..

Courage et force à toi et ta famille.

salut

La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé. Socrate

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potoli femme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 28 Oct 2018
2 messages
Salut Mimi,
merci beaucoup pour tes mots, c'est très agréable de pouvoir en parler, surtout à destination de celles et ceux qui ne sont pas étrangers à ce monde et ne jugent pas !
Merci encore !

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