[ Expériences ]

[TR] Ma première gélule de MDMA, il y a 3 ans

Spoiler vous pouvez sauter la partie transport si vous souhaitez seulement le tr ^^


Transport

Classiquement, l’Homo numericus ne se déplace plus dans la rue pour se procurer ses psychoactifs, il se connecte à Tor et se fait livrer directement dans sa boite aux lettres.
C’est de cette façon que je fis l'acquisition de mon premier gramme de MDMA.
A l’époque, je voulais rester discret et ne pas éveiller les soupçons sur ma nouvelle pratique. J'avais donc soigneusement rempli des gélules de cette poudre de perlimpinpin à l’aide d’une cuillère en plastique et d’une balance de précision gentiment prêtées par un ami. J'avais ensuite mis les gélules dans une boite de fluors pour enfant puis l’avais caché au fond de mon sac Eastpak.

C'était les vacances, mes parents avaient organisé un voyage pour Cuba.
L’heure de préparer les bagages sonna, ma famille avait déjà de l’avance.
Ne voulant pas prendre le risque de passer la douane avec des stupéfiants, je fouillais au fond de mon sac dans l'idée de retirer la boîte de médicaments.
Seulement voilà, elle n’y était plus, aucune trace du précieux.
Après quelques minutes de recherche et d’angoisse, il était trop tard, il fallait maintenant monter dans la voiture afin de rejoindre l’aéroport.

Complétement déboussolé, je me sentis obligé de soumettre le mystère à ma sœur.
Ne voyant aucune explication logique, nous en étions rendu à soupçonner notre propre mère, en nous disant que peut-être elle avait embarqué la boîte de gélules pour on ne sait quelle raison.

-Tu sais, maman a préparé une valise avec des vieux médicaments pour les offrir aux pauvres cubains qui n'ont pas les moyens de s'en acheter... Ça se trouve, je ne sais pas pourquoi ni comment, mais ta boite y est peut-être.
-Si c’est le cas, ça craint trop, on va devoir passer la douane avec...
-Putain on est dans la merde !

Un tel cheminement empreinté par mère me semblait peu plausible : fouiller mon sac puis récupérer une boite de fluors périmée pour enfin la mettre dans ses propres bagages.
Je tenta alors de rassurer ma sœur en lui expliquant que son raisonnement était délirant.

On passa finalement la douane sans encombre, sans être fouillé.

Plusieurs heures d'avion à me triturer l'esprit, s’écoulèrent :
"Putain mais où a bien pu passer cette foutue MD, je ne comprends pas !"
Je décida de mettre pause à l'investigation et profiter pleinement du voyage, en attendant le moment opportun pour vérifier la dite valise.

Après une semaine à vagabonder de ville en ville, arpenter les rues de la Havane, Trinidad, Viñales et autres, l'occasion se présenta enfin !
Pendant que mère avait le dos tourné, je jeta la main dans son sac pour fouiller à mon tour...

Notre suspicion s’avérera fondée, la boite de gélules était là, sous mes yeux, au fond de la hotte à médicaments !

Me voilà donc à Cuba, à 7 000 km de la France, avec un gramme de MDMA en ma possession, dans ce pays où je ne maîtrisais nullement la législation.
Je dus me résoudre à prendre mon mal en patience car avec ma sœur, on prévoyait de tester le produit ensemble, à notre retour :
"Je veux en être ! Mais ici, avec les parents sur notre dos h24, ça craint..."

Je décida de prendre le risque, de passer à nouveau la douane avec, dans le sens du retour.

Expérience

La chance a été de notre côté.
Le transports d'un gramme de D, France-Cuba allé-retour, a été un succès.

Une semaine plus tard, ma sœur vient me rendre visite à mon appartement, situé proche du centre.
Les gélules dosées à 130 mg sont déjà sur la table.
Il est 23 heure, nonobstant le stress causé par notre virginité envers la substance, on choisit d'en gober une chacun.
30 minutes après, les effets ne se font pas encore sentir mais je sais que c'est pour bientôt, alors j'entraine ma sœur dehors pour marcher en direction de la boite de nuit.
Sur le chemin, on commence à discuter un peu...

On est très vite arrivé à parler de nous, de notre mère, de nos relations.
À ce moment là, elle est surprise et me fait une remarque :
-Attends mais t'es beaucoup plus loquace que d'habitude !
-Ah ouais toi aussi !
-Ah ah ça marche bien en fait ton truc.

Démarrage du moteur extase.

On se sent bien, on se sent frais, la discussion est fluide.
C'est d'un cœur enjoué que nous marchons.
Nous sommes arrivés, nous faisons face au physionomiste qui nous laisse entrer.
Malgré son impassibilité, notre joie s'accroisse de plus en plus.
On paie nos places, on avance et là :

On y est !

Après toutes ces péripéties, on y est parvenu !

On ouvre les yeux, comme si c'était la première fois qu'ils voyaient.

Le paradis s'ouvre à nous !

On voit cette piste de danse, pleine de couleurs folles et de tous ces gens qui s'amusent et qui s'aiment.

Nous sommes ébahis.

On va trop s'éclater.

on traverse les ruelles flashys de la boite comme si on visitait l'Eden.

Sur le passage, je vois tous ces gens, je les regarde, et je vois des cœurs, des cœurs partout.
C'est symbolique, mais je ne vois plus des visages, je vois des cœurs.

3 heures d'extase plus tard, de fusion sociale avec le monde, à danser, à parler, avec n'importe qui, le produit commence à nous faire moins d'effet.
C'est à cet instant précis que l'on croise une connaissance. D'une générosité surprenante, il nous offre des verres, pleins de verres.
C'est magique, quoi de mieux pour continuer la fête !

À 7 heure du matin, les vigiles nous incite fortement à quitter les lieux.
On prend le bus sans payer pour éviter de marcher.
On rentre, mais pas brecouille, durant la soirée ma sœur a sympathisé avec un jeune homme...
Ne sachant pas où dormir, pris moi aussi dans un élan de générosité, je l'invite à passer la nuit chez moi.

Je viens peut-être de passer la plus belle soirée de ma vie.

Dernière modification par Conscience (01 novembre 2018 à  18:20)