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manuMKD a écrit
donc j'ai besoin d'une oreille non "médicale" , mais une oreille "attentive" , une vraie !!!!
Les gens que tu rencontres dans le milieu médical/psycho essayent de t'aider, et t'écoutent, et c'est vers ces gens que l'on redirige généralement pour ce genre de cas comme le tiens (et c'est pas parce qu'on redirige vers des aides médicales que l'on ne t'écoute pas et que tu n'as ta place ici, et qu'on ne va pas essayer de t'aider autrement) mais nous on a pas de solution magique et universelle pour arreter d'se droguer, sinon on aurait passé le mot aux médecins/psychologues depuis longtemps^^
Personnellement je ne saurais que faire pour t'aider, appart les trucs habituel que tu connais surement déjà : CSAPA, thérapies comportementales, essayer de savoir pourquoi précisément on est anxieux et attaché à sa drogue, trouver des trucs pour s'occuper et oublier un instant son mal-être, essayer de remplacer la défonce par une activité plus saine pour destresser, etc... Les classiques quoi.
Après peut être que quelqu'un sur ce forum saura te conseiller plus précisément que moi.
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manuMKD a écrit
Bonsoir.
Je m'appelle Emmanuel, j'ai 45 ans, je suis alcoolique reconnu, confirmé et convaincu !!!! Je sais, de tels mots, vous les avez déjà entendus !!!! Mais voilà, je suis au bout, vraiment au bout ! Ma limite morale est atteinte depuis des années ! Ma limite "physique" m'a donnée une alarme y'a un an, avec une semaine en CHU et 4 semaines de rééducation cardiaque en clinique ! Mais depuis peu, je suis retombé dans cette substance alcoolique fort, dont je suis si dépendant !!!! Je suis "perdu", ou plutot , encore et comme jamais, "dépendant" à cette substance !!! J'y arrive pas, plus ou jamais !!!! J'ai besoin de comprendre le "pourquoi" de celà, pour tenter un arrêt !!! Mais je ne trouve aucune explication !!! Donc, je fais aucun effort "constructif" pour résoudre mon soucis !!! Aidez-moi, avec vos mots, avec vos "coups", avec ce que vous avez envie pour que cela me "marque" comme jamais !!! Je suis dépendant , un vrai , avec dépendance physique comprise ( tremblements, fièvres, anxiété forte, etc .............. ! ), donc j'ai besoin d'une oreille non "médicale" , mais une oreille "attentive" , une vraie !!!!
Pourquoi, pourquoi, pourquoi... On n'aura pas de réponse... Et puis même si on avait la réponse, est-ce que cela te servirait vraiment?
Je pense avoir quelque idée des raisons pour lesquelles j'aimais tant l'alcool et j'en suis devenue dépendante, mais ça n'a pas vraiment d'influence sur ma décision actuelle de m'en tenir à une consommation globalement très modérée.
Tout ce que je peux te dire, puisque tu as connu un arrêt et une longue période d'abstinence, c'est qu'avec le temps, 13 mois en ce qui me concerne depuis le début du changement, je sais de plus en plus pourquoi je tiens à maintenir les choses telles qu'elles sont, pourquoi l'alcool me plaît à certains moments, mais me déplaît également beaucoup, et surtout je ressens assez clairement les effets physiques de cette abstinence partielle.
Je pense que c'est une question d'approche. Je me concentre sur le ressenti des effets positifs de l'abstinence et, sauf à certains moments peu fréquents et peu durables où un craving fort va se trouver associé à une occasion de consommer, je ne pense pas ou ne rêve pas aux effets perçus comme bénéfiques de l'alcool.
Avoir conscience et ressentir dans ton corps ce que tu gagnes à arrêter ou réduire, selon la situation, c'est super important pour recréer et maintenir des habitudes dans le temps. Il peut même y avoir une forme de coexistence des deux, d'un côté le ressenti des satisfactions apportées par l'abstinence, et de l'autre le ressenti du plaisir ponctuel apporté par la consommation. Le tout c'est que la balance penche de plus en plus du côté qui t'apporte le bien-être à long terme.
Je ne pense pas pouvoir te dire un truc qui va déclencher un déclic chez toi. Mon oreille attentive me dit que Beethoven, Schumann et Brahms sont décédés prématurément de complications dues à l'abus d'alcool. Cela te fait une belle jambe...
Si tu décides d'arrêter à nouveau, ou d'entamer une abstinence totale ou partielle, essaye d'engager ton corps et ton esprit à ressentir pleinement les bienfaits que cela t'apporte. Si tu ne les ressens pas, tu n'arriveras pas à t'en convaincre pleinement et le craving ou l'attrait des bénéfices perçus fera écran, te rendra toute progression difficile.
Si tu les as perçus pendant cette année d'abstinence y repenser peut amorcer une envie de les retrouver, de laisser tomber l'alcool, surtout si en plus tu prends en compte ton ressenti des méfaits de l'alcool.
Ce qui est certain c'est que quelles que soient les causes de ton attirance pour l'alcool, la dépendance est un mécanisme biologique, il n'y a rien à expliquer de véritablement singulier, c'est la consommation abusive et prolongée qui crée l'adaptation et la dépendance. Autrement dit elle est liée à la consommation, et se résout après un sevrage. L'addiction c'est autre chose...
Dis-nous, comment as-tu vécu toute cette période de ton hospitalisation à ta rechute? Pourquoi te sens-tu irrémédiablement lié à cette substance (autre que le fait que tu es physiquement dépendant)?
manuMKD a écrit
Mais voilà, je suis au bout, vraiment au bout !
Arrivé à ce point, au bord de la falaise, il ne me restait que deux choix, sauter et mourir de suite ou bien remettre mon âme et mon corps aux "égos perdus" et tenter un ultime sevrage. Ayant raté la première option, j'ai tenté la deuxième et je suis là, trente ans après, à t'écrire que je t'ai entendu et compris.
J'ai vécu ce déclic, ce moment où j'ai fait le choix délibéré de vivre et de mieux vivre. Ce passage de l'état de victime à celui d'acteur, je l'ai eu plusieurs fois dans ma vie et à chaque fois, ça m'a remis dans l'action et dans le flot de la vie qui avance.
Il s'est passé tellement de choses entre mon début d'abstinence alcoolique et maintenant que je peux réfuter quelques idées bien ancrées dans "l'inconscient collectif et dans celui de certains alcoologues" :
- Qui a bu boira ! très con comme phrase. 30 ans après l'arrêt, j'apprécie une larme de très bon alcool sans que l'envie d'en ingérer plus ne m'effleure l'esprit.
- Après un sevrage alcoolique, on reste alcoolique à vie ! C'est un raccourci qui met tout le monde dans le même panier, alors que la dernière décennie a montré qu'un usage raisonné et maîtrisé est possible avec une aide médicamenteuse pour ceux qui ne peuvent envisager d'arrêter pour le reste de leur vie.
IL y a sur le forum le témoignage de quelqu'un qui est passé d'une consommation pathologique et dépendant de l'alcool à une consommation irrégulière et très maîtrisée (pas un goutte de trop). Là où ce témoignage est remarquable, c'est que cette personne a réussi à mettre le processus en place par lui-même, aidé par une automédication psychédélique.
Je ne prône pas du tout l'expérimentation dans le domaine, je trouve même cela assez dangereux, mais je le cite car l'expérience ne rentre pas dans le cadre des dogmes en la matière.
Amicalement
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Voilà un blog qui te donnera matière à réflexion : Le blog de Mikykeupon
Dernière modification par filousky (22 novembre 2018 à 10:57)
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