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Douille de Yopo ?

Le yopo est un truc assez complexe à préparer et à administrer.

Il nous manque pas mal d'informations à ce sujet en occident, et même en Amazonie c'est pas une médecine courante. Rares sont ceux sur DMT-Nexus qui ont réussi à extraire la bufoténine de manière efficace, donc l'idéal est d'essayer de faire comme les indigènes. Ils font effectivement griller les graines avant de les réduire en poudre et d'y ajouter une base pour rendre les tryptamines assimilables par voie nasale. Mais je ne sais plus quelle base ni dans quelles proportions, à vérifier en ligne. Probablement un truc naturel disponible en Amazonie, comme des cendres d'arbres. J'imagine que comme pour la coca (le "mambe" fait avec des feuilles de coca en poudre), la poudre de coquillage pourrait peut-être fonctionner également.

J'avais fait pas mal d'expérience là dessus il y a quelques années mais sans réel succès, jusqu'à ce que je trouve il y a quelques mois sur un site hollandais qui vend du rapé, du yopo prêt à l'usage. Le yopo que j'ai acheté est mélangé avec les cendres d'un arbre qu'ils appellent "Tsunu" (prononcer "tsounou") et qui est beaucoup utilisé dans le rapé également.

J'ai depuis "réussi" un voyage au yopo, et la clé (pour moi et les indiens qui l'utilisent depuis des millénaires) est dans la méthode d'administration, identique à celle du rapé que je connais et pratique régulièrement depuis maintenant presque 2 ans.

Alors je vous préviens tout de suite, pour les non initiés, c'est carrément douloureux.

C'est pas une expérience "agréable" mais plutôt un processus initiatique, au bout duquel on peut avoir accès à quelques visions et de beaux enseignements/prises de conscience sur soi et l'Univers.

Déjà techniquement on ne prise pas le yopo, on se le fait insuffler (ou on se l'insuffle soi même) à l'aide d'une sorte de paille qu'on appelle tepi (prononcer "têpi" - pour insuffler quelqu'un d'autre) ou kuripe (prononcer "courripé" - pour s'insuffler soi même).
La différence avec sniffer c'est qu'en insufflant, la substance ne rentre pas jusque dans la gorge, elle reste dans le haut des narines. En effet, avec le rapé et à plus forte raison le yopo (à cause de son pH basique - c'est en fait de la bufoténine freebase), s'il est avalé, va réagir fortement avec l'acidité de l'estomac et c'est très vomitif !
Difficulté supplémentaire, on doit faire les 2 narines en suivant et garder le yopo pendant 5 à 10 minutes dans les narines avant de se moucher et recommencer 1 ou 2 fois avant de sentir les effets de la bufo !!!
Donc quand on a pas l'habitude d'avoir le pif complètement pris, c'est pas des plus confortable. Mais pour moi, ça fait partie du charme de cette médecine

Je n'en ai fait l'expérience qu'une fois jusqu'à présent, et je l'ai soufflée à un ami juste après être redescendu, je vais vous faire un mini TR.

Bon, pour commencer, on était en sortie de cérémonie ayahuasca en Espagne au petit matin, on était donc encore sous l'effet de "la médecine" au moins du point de vue inhibition de la mono amine oxydase.

Je me suis insufflé 2x chaque narine en gardant chaque fois le yopo pendant 5 à 10 minutes avant de le moucher et cracher (faites pas ça pendant un diner de famille, ça fait mauvais genre ) et puis j'ai laissé monter le truc.
Pendant 1/2h, je n'ai eu qu'une nausée extrêmement puissante, quasi du même niveau que le kambo, et aucune vision. J'étais secoué d'une vibration intense et j'ai vomi tout ce que j'avais pas vomi avec l'ayahuasca de toute la nuit pendant une bonne vingtaine de minutes
Bilan pas super top donc. Instructif, gros nettoyage des boyaux, une belle médecine mais pas une partie de plaisir.

Là dessus, le tour du poto. À nouveau, je l'insuffle 2x chaque narine à 10 minutes d'intervalles, mais le gars est un grand habitué du rapé, un amoureux inconditionnel du kambo qu'on avait fait la veille et il avait bien purgé avec l'ayahuasca pendant la nuit, donc ça passe comme une lettre à la poste.
Il est parti une bonne demi-heure. Quand il est revenu, il m'a dit que la nausée (en Amazonie, on appelle cet état de nausée psychédélique typique de l'ayahuasca "la mareación") était présente mais très supportable, il n'a donc pas vomi, et que les visions étaient très fortes et belles, très géométriques, genre "géométrie sacrée" (fleur de vie, nombre d'or, fractales, etc.)

Bref, de le la lumière et de la beauté. Comme quoi, YMMV comme on dirait chez les ricains
NdT : YMMV = "Your Mileage May Vary" = "ça dépend de votre kilométrage au compteur"

Dernière modification par SillyCone (12 décembre 2018 à  16:10)

Anonyme3894 a écrit

attention il y à souvent confusion entre yopo et cibil, je ne connais pas du tout la différence entre c'est deux plantes proche.

En effet, ce sont les graines de deux espèces proches, Anadenanthera peregrina (yopo) et Anadenanthera colubrina (appelé cebil, wilca ou huilca par les quechuas), qui se consomment de la même manière il me semble (insufflé), et contiennent toutes deux de la bufoténine (5-HO-DMT), cousine de la psilocine (4-HO-DMT).