Normalement ça ne devrait pas poser trop de problèmes puisque le psychiatre qui la suit pour la schizophrénie a posé le diagnostic de dysphorie de genre. Le courant passe bien avec lui, et elle sait qu'elle peut compter sur lui même lorsqu'ils sont en désaccord (elle a notamment refusé une hospitalisation cet été sans que l'alliance thérapeutique ne se rompe).
Le problème est surtout de trouver un médecin traitant , seul habilité à demander l'ALD pour la dysphorie de genre (ces 2 dernières années c'est le psychiatre qui jouait ce rôle-là, dépannant par ici et magouillant par là quand elle avait besoin de traitements non
psychotropes, vu qu'elle le voyait souvent), mais là pour la Sécu il va bien falloir faire la démarche ^^ Elle va voir l' infirmière psy qui la suit pour qu'elle lui conseille un médecin généraliste dans notre désert médical...
Honnêtement elle gère très bien ses angoisses avec la
weed, elle n'est pas du tout dans une consommation compulsive puisqu'elle ne fume même pas forcément tous les jours. Et si la schizophrénie menace elle a du
Loxapac à la demande, qu'elle supporte mieux que les benzo même si ça la met à plat pendant 24h. Son psychiatre et l'infirmière psy sont d'accord avec elle pour dire que cet arrangement fonctionne plutôt bien.
Elle est (étonnamment ?) bien dans ses pompes en ce moment, la maladie la laisse un peu tranquille et on sent un vrai soulagement depuis quelle a osé en parler au monde médical (moi ça fait bien 4 ou 5 ans qu'elle m'en parle ^^). Le plus dur pour elle je pense c'est que pour ''sortir en fille", il lui faut plusieurs heures de maquillage / préparation, notamment à cause du handicap psychique lié à la schizophrénie. Parfois elle renonce simplement parce qu'elle ne se sent pas de se raser, activité trop complexe si des hallus s'en mêlent.
L'autre gros morceau qui la ronge en ce moment c'est l'annonce à sa famille. Vu le caractère très "je veux tout contrôler" de sa mère, elle pense qu'il vaut mieux attendre les hormones pour la mettre devant le fait accompli (elle habite à l'autre bout de la France), et informer son père en même temps car les deux sont en plein divorce bien conflictuel, donc il s'agit de ne pas "privilégier" un parti.
Enfin, je suis plutôt optimiste pour tout ça. Elle est tellement radieuse quand elle agit en fille en société ! Nos amis communs acceptent facilement Mme Fluche, ce qui nous est d'un grand soutien.