Les élu.e.s écologistes de Paris porteront au Conseil de Paris qui commence aujourd’hui un vœu demandant la création de nouvelles salles de consommation à moindre risque dans Paris.
Il devrait recevoir un avis favorable de l’exécutif d’Anne Hidalgo.
Vous retrouverez ce vœu dans son intégralité ci-dessous et en ligne ici :
http://elus-paris.eelv.fr/2019/02/01/so … re-risque/Vœu pour l’instruction et le déploiement en 2019
de nouvelles salles de consommation à moindre risque déposé par David Belliard, Marie Atallah, Fatoumata Koné
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)
Considérant le vœu de l’exécutif voté en conseil de Paris de Septembre 2018, relatif au renforcement de la prise en charge médico-sociale des usager.e.s de drogues et à la sécurité des riverains du quart nord-est parisien ;
Considérant que le plan d’action préconisé devait prévoir « la diversification des modalités d’accompagnement social, sanitaire et psychiatrique, notamment l’accueil de jour et de nuit, l’augmentation des formes d’hébergement d’urgence et de stabilisation » et surtout « que l’expérimentation de plusieurs nouveaux espaces de consommation à moindre risque fixes ou/et mobiles, soit soutenue par l’État » ;
Considérant qu’il existe 37 salles de consommation à moindre risque (SCMR) aux Pays-Bas dont 3 à Amsterdam, 26 en Allemagne dont 4 à Berlin, Francfort et Hambourg, 13 en Suisse dont 4 à Zurich , 12 en Espagne dont 8 à Barcelone, et que la France en compte uniquement deux et par conséquent que cela est insuffisant au regard de la population concernée ;
Considérant que la littérature scientifique internationale a permis de mettre en avant plusieurs marqueurs d’efficacité des
SCMR, notamment lors des évaluations menées à Sydney et
Vancouver, mais également en Europe, à savoir une diminution du nombre de seringues dans l’espace public et du nombre de personnes consommant des drogues dans l’espace public autour des
SCMR ;
Considérant que les
SCMR permettent de réduire les risques de décès et maladies graves en supervisant les consommations de drogues ;
Considérant que l’ensemble des acteurs de la
réduction des risques s’accorde à dire que le plan d’action travaillé en partenariat avec la ville et les services de l’État nécessite la création d’espaces de consommation à moindre risque sans lesquels les problèmes sanitaires, sociaux et de tranquillité publique rencontrés ne pourraient être entièrement résolus ;
Considérant que le
crack est depuis 30 ans de plus en plus utilisé par les usager.e.s de drogue, notamment à Paris, et qu’il est inhalé ;
Considérant le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022, validé par le cabinet du Premier Ministre le 19 décembre 2018, et qui prévoit de « poursuivre l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque et d’offrir la possibilité d’envisager, pendant la période d’expérimentation, l’ouverture d’autres structures pour répondre à des besoins non couverts » ;
Considérant qu’il serait dommage, dans ces conditions, alors que nous assistons à une collaboration inédite entre l’État, la ville et les acteurs de la RdRD autour de ce plan d’action, de ne pas saisir l’opportunité d’ouvrir de nouvelles salles de consommation que tous les acteurs de terrain estiment nécessaires ;
Considérant qu’en cas d’incapacité à résoudre les problèmes actuels, malgré les mesures en cours de réalisation, il pourrait nous être fait le reproche de ne pas avoir pris l’ensemble des mesures rationnelles et efficaces ;
Considérant les engagements pris par le Conseil de Paris en septembre 2018, les preuves scientifiques de l’efficacité des salles de consommation en matière de
réduction des risques, et l’objectif 7.3 du plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022.
Aussi, sur proposition de David Belliard, Marie Atallah, Fatoumata Koné et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que :
soit étudiée au plus vite la création d’espaces de consommation dans le quartier des Halles et sur les sites concernés du Nord-Est Parisien, sous toute forme y compris mobile,
cette étude et ces propositions soient expressément programmées dans la communication publique sur le plan d’action prévu en avril 2019, pour une première étape de mise en œuvre en 2019.