Généralités sur le sevrage

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Anonyme1756
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Donc, sans vouloir tout révolutionner, je pense qu'il faut distinguer la situation où l'usager a simplement besoin d'un peu de temps pour arrêter une consommation (la dépendance) et celle où l'usager éprouve les plus grandes difficultés à arreter une consommation, même s'il veut arreter (l'addiction).

J'aime beaucoup cette distinction, c'est très simplement exprimé mais très clair!!

 

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pierre
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Je vous ai mis des extraits du livre de Morel et Couteron sur l'additologie en 49 notions (Ediction Dunod).

Ils parlent eux d'addiction et d'addiction pathologique. Je pense que cette définition me parle plus car dans ce cas l'addiction ne détermine pas forcément une insatisfaction ou une volonté de changement.  Ils vont jusqu’à dire que la satisfaction lié à l'usage et l'addiction peut justifier son maintient ! On peut etre addict et heureux/satisfait.

Ils parlent d'addiction pathologique quand l'insatisfaction prédomine sur la satisfaction et que les consommations perdurent malgré une souffrance croissante.

Dans tout les cas, ils disent que c'est à l'usager, et à personne d'autre, de déterminer son degrés de satisfaction et d'insatisfaction et de déterminer si subjectivement si ca consommation/addiction de produits lui convient dans son contexte de vie.

Voici les textes :

satisfaction liée aux drogues


addiction et addiction pathologique


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Je pense qu'on est d'accord sur les notions mais après l'usage des mots est plus variable. J'essaie de préciser.

Je crois que les notions de l'OMS d'usage simple, usage problématique et dépendance (mais que je préfère appeler addiction) est important. Surtout si on l'applique bien au dela de la consommation de psychotropes.
Mais donc pour moi l'addiction ne se définit bien qu'en relation avec celles d'usage simple ou problématique, selon les définitions de l'OMS.

Ainsi nous avons un usage simple des aliments et des boissons, de la télévision, de la musique, des jeux video etc.. Nous consommons, nous aimons et nous avons peu d'effets négatifs. C'est une part majeure de la vie de chaque être humain.

A ce stade nous pouvons ou non être dépendant, c'est à dire que si, pour une raison ou une autre, nous voulons arrêter cette consommation,  des phénomènes physiques ou psychiques tendent à rendre cet arrêt plus ou moins  difficile.

Si on revient à la consommation de psychotropes beaucoup de consommations de produits légaux ou illégaux relèvent de cet usage simple. Mais pour les produits illégaux la répression transforme  l'usage simple en usage à risque légal.

En effet, la deuxième catégorie est l'usage problématique ou abusif. Dans cet usage des effets secondaires négatifs objectifs apparaissent. Malgré tout à ce stade l'usager continue de consommer, tout en reconnaissant le plus souvent la présence d'effets négatifs. Mais souvent l'entourage le presse d'arrêter.

Si l'usager décide d'arrêter sa consommation parce qu'il pense que la balance bénéfices/méfaits devient négative, il sera confronté à une dépendance mais il pourra la vaincre ou non.
S'il ne réussit pas à arrêter malgré sa volonté il devient addict ou addict pathologique selon Morel et Couteron. Mais le terme d'addiction étymologiquement basé sur l'esclavage pour dettes chez les Romains me semble par définition "pathologique" c'est à dire contraire à la personne.

Les définitions de Morel et Couteron me semblent pour l'addiction recouvrir l'usage simple ou pathologique avec dépendance. Mais je crois qu'il est important de garder cette distinction entre l'usage simple et l'usage
pathologique, bien qu'évidemment la limite puisse parfois être floue.
Notamment pour certaines activités comme le jeu video ou des sports à risque il est important vis à vis de l'entourage de parler d'usage simple malgré leur inquiétude. Et pour la consommation de produits peu dangereux.

Inversement la notion d'usage abusif peut etre opposée à l'usager pour mettre en évidence les effets négatifs.

Dans ces deux cas il existe donc souvent une dépendance qui peut soit permettre, avec plus ou moins de difficulté,  un arrêt ou un changement de consommation soit s'y opposer totalement malgré la volonté de l'usager et ainsi participer à l'addiction pathologique.

Evidemment on peut comme Morel et Couteron appeler addiction ce que j'appelle dépendance et addiction pathologique ce que j'appelle addiction mais je ne vois pas trop l'interêt. Notamment pourquoi appeler "addiction" l'usage simple qui fait partie intégrante de toute vie humaine.
Quand tu dis, Pierre,

On peut etre addict et heureux/satisfait.

je dirais que cela définit l'usage simple, donc pourquoi addict ? (sauf évidemment à reprendre les arguments de la Loi de 70). Je veux dire que selon cette vision aimer consommer du Gevrey Chambertin ou du jus d'orange (sans excès) ce serait  de l'usage simple mais aimer l'Xta (sans excès) ce serait  de l'addiction. Je ne pense pas que ce soit l'opinion de Pierre !


Signalons que l'OMS reconnait que le terme de dépendance définit la dépendance dans un sens restreint (difficulté à se sevrer, surmontable ou non) et dans un sens élargi (impossibilité de se sevrer, ce que j'appelle addiction). C'est pourquoi je pense que quand un même mot définit deux choses différentes il vaudrait mieux utiliser deux mots différents.

Le terme générique de «dépendance» se rapporte à des éléments aussi bien physiques que psychologiques. La notion de dépendance psychologique ou psychique fait référence à la consommation incontrôlée d’alcool ou de substances psychoactives, tandis que la dépendance physiologique ou physique concerne la tolérance et les symptômes de sevrage. Dans le cadre des discussions orientées vers la biologie, le terme de dépendance se rapporte souvent exclusivement à la dépendance physique.

Le contexte psychopharmacologique utilise les concepts de dépendance ou de dépendance physique de manière encore plus restreinte; en effet, ils concernent uniquement l’apparition de symptômes de sevrage d’une substance psychoactive.

Amicalement


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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pierre
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Pour moi il est important de dire que les fumeurs de cigarette dépendante sont dans une addiction, pathologique ou non. Ça dédramatise le concept. Est ce que leur addiction est pathologique ? C’est à eux de le dire !

Car Au delà des mots, ce qui est important c’est que l’addiction est pathologique quand c’est l’usager qui le ressent comme cela. Ça enleve une bonne partie de ce qu’avance certains soignants sur le DÉNI ....
« Pour ce soigner il faut qu’il sorte d’abord du déni ». Le deni est surtout celui des soignants qui ne veulent pas voir qu’une addiction apporte des bénéfices à l’usager...
Et si on veut permettre à l’usager de pouvoir travailler sur son usage, la première chose est de le reconnaître !

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Bonjour, pendant que tu écrivais je complétais mon post précédent.

Je pense que le probleme de la classification d'addiction (non pathologique) c'est qu'elle s'adresse à quelques consommations (tabac, substances illégales) et non à d'autres (on ne parlera pas d'addiction au Bourgogne ou au jus d'orange). Or, cette différenciation est en partie factice car ele est créée par la Loi et non par une différence fondamentale entre les produits (ceci dit le tabac est de loin le produit le plus dangereux).

Personnellement je préfère parler dans tous les cas d'usage simple (si la consommation est bien contrôlée et n'a pas d'effet négatif important) ou problématique (je dirais que la consommation de tabac est presque toujours problématique), sans faire de classification entre les produits autre que la constatation des effets négatifs de la consommation.

Et parler d'addiction uniquement  quand  le consommateur lui même demande de l'aide. Ce qui a l'avantage de limiter  le domaine de l'addictologie à la demande de l'usager et non à la  demande de l'entourage ou de la société. Ceci me parait un point essentiel (mais nous sommes d'accord sur le fond) , c'est pourquoi je suis contre l'emploi du terme addiction quand l'usager ne demande rien.

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pierre
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C’est vrai que que dire que la dépendance est de l’usage simple c’est  pas mal aussi.


Je me dit qu’avec ta définition (addiction et dépendance) le compliqué est quand les usagers sont entre les deux, comme l’enumere Morel et Couteron Et c’est souvent le cas.

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C’est vrai que que dire que la dépendance est de l’usage simple c’est  pas mal aussi.

Je dirais que l'usage simple peut s'accompagner plus ou moins de dépendance, ainsi que l'usage problématique. ça dépend du "produit" et de la personne. Si la dépendance physique est quasi constante avec les opiacés elle n'est pas constante, loin de là,  avec d'autres produits. Mais, comme les témoignages le montrent, certains usagers de cocaine deviennent dépendants alors que d'autres ne consomment que de temps en temps sans craving entre les consos. Et peuvent arreter sans problème si par exemple ils ont des pbs judiciaires.
Et les usagers d'opiacés pour douleurs sont dépendants mais le plus souvent pas addicts = ils peuvent arreter en diminuant progressivement les doses si la douleur est guérie.

   

Je me dit qu’avec ta définition (addiction et dépendance) le compliqué est quand les usagers sont entre les deux, comme l’enumere Morel et Couteron Et c’est souvent le cas.

Oui c'est le problème de l'usage problématique où l'usager voit plus l'utilité (mais constate les effets négatifs et est en effet souvent ambivalent)  et l'entourage voit plus le problème. Et évidemment la dépendance est plus présente dans l'usage problématique que dans l'usage simple. Mais elle n'est pas systématique. Certains usagers de cocaine continuent leur consommation malgré des effets négatifs mais puvent arreter à tout moment s'ils le désirent.

Mais on peut dire, à mon  avis, que l'addictologie reste dans son domaine si elle travaille avec l'usager pour développer la balance des avantages et des inconvénients (comme dans l'entretien motivationnel) et qu'elle n'essaie pas d'imposer à l'usager l'avis de l'entourage ou de la société.
Dans ce cas, l'usager peut décider d'arreter (ou de changer) et soit il y arrive soit il constate qu'il est addict et que pour arreter il aura besoin d'aide.
Ou il peut décider que les avantages l'emportent sur les inconvénients et décider de continuer. Mais l'addictologie peut l'aider à contrôler sa consommation et/ou à la rendre moins dangereuse, c'est la RdR. Dans l'idéal l'usage problématique peut se transformer en usage simple, c'est maintenant par exemple une option de l'alcoologie.

D'ailleurs l'ANSM vient de donner une AMM au Baclofène dans ce sens.

e BACLOCUR® est indiqué dans la réduction de la consommation d’alcool, en complément d’un suivi psychosocial, après échec des autres traitements, chez l’adulte ;

Pour être complet il faut aussi citer la catégorie de l'usage néfaste aux tiers, par exemple la conduite en état d'alcoolémie ou la violence sexuelle. Dans cette catégorie il est évidemment normal que la société mette le hola.

Amicalement


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Je vois que mes posts se mettent en double. Je ne sais pas si vous le voyez comme ça ou si ce n'est que chez moi. Toutes mes excuses si vous le voyez aussi en double.
Amicalement

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Excusez moi aussi si je reviens sur la définition de l'addiction par Morel et Couteron. Il me semble qu'elle introduit une différenciation arbitraire puisqu'elle distingue des usages simples qualifiés d'addiction (tabac, alcool, drogues illégales etc..) des usages simples "ordinaires"  (usages alimentaires etc..).
Pour moi l'usage est simple quel que soit le produit ou le comportement s'il n'entraine pas d'effet négatif sur soi ou sur des tiers.

Ou alors la définition de Morel et Couteron s'applique uniquement  aux usages problématiques mais là encore le distinction est parfois arbitraire. Les sports à risque sont ils des addictions, sachant qu'ils sont à risque ?

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Pour info l'INSERM utilise bien le terme d'addiction, bien qu'en principe l'OMS recommande celui de dépendance.

https://www.inserm.fr/information-en-sa … addictions

Il est aussi intéressant de noter  que parmi les critères de l'addiction selon l'OMS (CIM10) le syndrome de sevrage à lui tout seul ne définit pas l'addiction (il faut au moins deux critères).



Un sujet est considéré comme souffrant d’une addiction quand il présente ou a présenté, au cours des 12 derniers mois, au moins deux des onze critères suivants :

    Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving)
    Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu
    Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu
    Augmentation de la tolérance au produit addictif
    Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu
    Incapacité de remplir des obligations importantes
    Usage même lorsqu'il y a un risque physique
    Problèmes personnels ou sociaux
    Désir ou effort s persistants pour diminuer les doses ou l’activité
    Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu
    Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques

L’addiction est qualifiée de faible si 2 à 3 critères sont satisfaits, modérée pour 4 à 5 critères et sévère pour 6 critères et plus.

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pierre
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Oui mais pour moi justement selon l’Inserm, l’addiction n’est pas forcément « pathologique ».


Par exemple avec 2 critères :
- syndrome de sevrage et consommer alors qu’il y aura des domages physiques= par exemple : être addict aux clopes (73000 morts par an en France)

- Autre exemple : besoin impérieux de consommer, syndrome de sevrage et Désir ou effort s persistants pour diminuer les doses  ; ça peut correspondre à un TSO  !


Elle qualifie d'ailleurs l’addiction de faible (deux à trois critères) de modéré pour 4 a 5 critère et sévère au desssus.

Ça revient à addiction et addiction pathologique. Avec au milieu l’addiction moderée.

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similana homme
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( j'ai pas encore reçu de réponse du GEA, je posterai l'ensemble tantôt )



Addiction et addiction pathologique je trouve ça très pertinent, simple et efficace. Dépendance est une définition qui n'est complète que lorsque complétée : dépendance financière, alimentaire, parentale, etc..

Un truc à ce sujet qui m'interpelle sur PA, c'est l'évaluation de son addiction à x produits : selon mon humeur ou mon état, je n'obtiens pas le même résultat. Est-ce mon addiction qui fluctue ou l'importance que je lui donne ? (pour moi, c'est mon rapport à elle qui diffère) J'ai relu le dernier post de Pierre qui répond à cela, addiction / addiction modérée / addiction pathologique.

Citer la cigarette dans le cas présent est le meilleur exemple.

Je prépare une rubrique radio là-dessus, j'avais dans l'idée d'un truc très deuxième degré, mais plus maintenant. Putain de sujet qui une fois comprit se doit d'être répété autour de nous. Je crois que j'ai pas dis toxico depuis 5-6 jours...


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Si j'essaie de résumer

Selon Morel et Couteron l'addiction et la dépendance sont la même chose (du moins dans le texte cité "l'addiction, ou dépendance,". Peut etre ont ils une autre définition ailleurs dans leur livre.
C'est d'ailleurs la définition de l'OMS qui fait de dépendance le synonyme d'addiction mais préfère utiliser dépendance.

Si l'on prend la définition de la CIM10 (celle qui vient de l'OMS pas celle qui est reprise par l'INSERM plus haut). L'OMS utilise donc le terme de syndrome de dépendance mais le rend synonyme d'addiction (En 1964, un Comité d’experts de l’OMS a introduit le terme de «dépendance» en remplacement des termes d’«addiction » et d’«accoutumance»).
On remarque que le texte prend acte des différentes significations du terme.

Syndrome de dépendance

Définition

La 10eRévision de la Classification statistique internationale (CIM-10) des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM-10) définit le syndrome de dépendance comme un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l’utilisation d’une substance psychoactive spécifique ou d’une catégorie de substances entraîne un désinvestissement progressif des autres activités.

La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance consiste en un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de boire de l’alcool, de fumer du tabac ou de prendre une autre substance psychoactive (y compris un médicament prescrit). Au cours des rechutes, c’est-à-dire après une période d’abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu’initialement.

En 1964, un Comité d’experts de l’OMS a introduit le terme de «dépendance» en remplacement des termes d’«addiction » et d’«accoutumance». Il peut être généralement employé en rapport avec l’ensemble des substances psychoactives (pharmacodépendance, dépendance aux substances chimiques, dépendance aux substances psychoactives), en lien avec une substance particulière ou une catégorie de substances (par exemple l’alcool ou les opiacés).

La description de la dépendance telle qu’elle est donnée par la CIM-10 est applicable à l’ensemble des catégories de substances psychoactives; néanmoins, les symptômes de dépendance varient selon les substances.

Le terme générique de «dépendance» se rapporte à des éléments aussi bien physiques que psychologiques. La notion de dépendance psychologique ou psychique fait référence à la consommation incontrôlée d’alcool ou de substances psychoactives, tandis que la dépendance physiologique ou physique concerne la tolérance et les symptômes de sevrage. Dans le cadre des discussions orientées vers la biologie, le terme de dépendance se rapporte souvent exclusivement à la dépendance physique.

Le contexte psychopharmacologique utilise les concepts de dépendance ou de dépendance physique de manière encore plus restreinte; en effet, ils concernent uniquement l’apparition de symptômes de sevrage d’une substance psychoactive. Dans ce cadre réduit, la dépendance croisée est considérée comme étant complémentaire avec la tolérance croisée, ces deux notions se rapportant à la symptomatologie physique (neuroadaptation).

Description clinique CIM-10

Ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l’utilisation d’une substance psychoactive spécifique ou d’une catégorie de substances entraîne un désinvestissement progressif des autres activités. La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance consiste en un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de boire de l’alcool, de fumer du tabac ou de prendre une autre substance psychoactive (y compris un médicament prescrit).

Au cours des rechutes, c’est-à-dire après une période d’abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu’initialement.
Directives pour le diagnostic CIM-10

Pour un diagnostic de certitude, au moins trois des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été présentes en même temps au cours de la dernière année:

    désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive;
    difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux d’utilisation);
    syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage;
    mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive: le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré. (Certains sujets dépendants de l’alcool ou des opiacés peuvent consommer des doses quotidiennes qui seraient létales ou incapacitantes chez les sujets non dépendants);
    abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets;
    poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives (par exemple atteinte hépatique due à des excès alcooliques, épisode dépressif après une consommation importante ou altération du fonctionnement cognitif liée à la consommation d’une substance). On doit s’efforcer de préciser que le sujet était au courant, ou qu’il aurait dû être au courant, de la nature et de la gravité des conséquences nocives.

Critères diagnostiques pour la recherche CIM-10

Au moins trois des manifestations suivantes ont persisté conjointement pendant au moins un mois ou, quand elles ont persisté pendant moins d’un mois, sont survenues ensemble de façon répétée au cours d’une période de 12 mois:

    désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive;
    altération de la capacité à contrôler l’utilisation de la substance, caractérisée par des difficultés à s’abstenir initialement d’une substance, à interrompre sa consommation ou à contrôler son utilisation, comme en témoigne le fait que la substance est souvent prise en quantité supérieure ou sur un laps de temps plus long que ce que le sujet avait envisagé, ou par un ou plusieurs efforts infructueux pour réduire ou contrôler son utilisation;
    survenue d’un syndrome de sevrage physiologique quand le sujet réduit ou arrête l’utilisation de la substance, comme en témoigne la présence de symptômes de sevrage, caractéristiques de la substance, ou l’utilisation de la substance (ou d’une substance similaire) dans le but de diminuer ou d’éviter les symptômes de sevrage;
    mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance, caractérisée par un besoin de quantités nettement majorées pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré, ou un effet nettement diminué en cas d’usage continu de la même dose;
    préoccupation par l’utilisation de la substance, comme en témoigne le fait que d’autres plaisirs ou intérêts importants sont abandonnés ou réduits en raison de l’utilisation de la substance, ou qu’un temps considérable est passé à faire le nécessaire pour se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets;
    poursuite de la consommation de la substance psychoactive malgré la présence manifeste de conséquences nocives, comme en témoigne la poursuite de la consommation malgré le fait que le sujet est effectivement conscient de la nature et de la gravité des effets nocifs, ou qu’il devrait l’être.

On constate que la notion de satisfaction ne figure pas dans cette définition. On peut dire qu'elle apparait "en creux" parce que les conséquences négatives listées ne peuvent etre tolérées que s'il y a en regard des effets positifs. De même l'usage simple apparait "en creux". La CIM10 se préoccupe de "pathologies" et pas de de la "vie ordinaire". Donc l'usage non pathologiques de produits et comportements n'est pas décrit. Quel qu'il soit c'est un usage non addictif s'il ne répond pas aux critères.

Par contre dans cette définition rentrent l'usage problématique comme l'addiction pathologique (définie comme perçue par le patient. Seul un critère fait ici référence au désir du patient).

altération de la capacité à contrôler l’utilisation de la substance, caractérisée par des difficultés à s’abstenir initialement d’une substance, à interrompre sa consommation ou à contrôler son utilisation, comme en témoigne le fait que la substance est souvent prise en quantité supérieure ou sur un laps de temps plus long que ce que le sujet avait envisagé, ou par un ou plusieurs efforts infructueux pour réduire ou contrôler son utilisation;

Alors qu'un autre critère ouvre la porte à une prise en charge même si le patient ne le demande pas

poursuite de la consommation de la substance psychoactive malgré la présence manifeste de conséquences nocives, comme en témoigne la poursuite de la consommation malgré le fait que le sujet est effectivement conscient de la nature et de la gravité des effets nocifs, ou qu’il devrait l’être

Enfin le syndrome de sevrage physique à lui tout seul ne définit pas une addiction. Seul son association aux autres critères définit la dépendance ou addiction.
Le cas du patient traité aux opiacés pour douleur (donc exposé à un syndrome de sevrage s'il arrête) n'est une addiction que si d'autres critères sont présents et n'est une "dépendance" que dans le sens limité. Lui aussi rejoint en somme la "vie ordinaire".

Le contexte psychopharmacologique utilise les concepts de dépendance ou de dépendance physique de manière encore plus restreinte; en effet, ils concernent uniquement l’apparition de symptômes de sevrage d’une substance psychoactive. Dans ce cadre réduit, la dépendance croisée est considérée comme étant complémentaire avec la tolérance croisée, ces deux notions se rapportant à la symptomatologie physique (neuroadaptation).

Voilà ça c'est la vision de l'OMS. Ce n'est pas vraiment la mienne. Notamment parce que, dans cette définition, le champ de l'addictologie n'est pas strictement subordonné à la demande du patient ni à sa reconnaissance d'une balance bénéfice risque négative.

Amicalement


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Je pense que le probleme de la classification d'addiction (non pathologique) c'est qu'elle s'adresse à quelques consommations (tabac, substances illégales) et non à d'autres (on ne parlera pas d'addiction au Bourgogne ou au jus d'orange). Or, cette différenciation est en partie factice car ele est créée par la Loi et non par une différence fondamentale entre les produits

Cela parait problématique dans le champs lexical des soins. Les addictologues peuvent avoir un langage spécifique mais pas différents.
Les benzos ou la morphine dans un cadre thérapeutique classique hors champs des addictions provoquent une dépendance mais pas forcément d'addiction et ne nécessitent qu'un sevrage dégressif sans soins d'addicto.
Sur les notices de skénan, le problème d'addiction devient "dépendance iatrogène" si je me souviens bien.
Le souci avec l'imprécision de nos interprétations ou des termes employés, c'est que finalement, il n'existe qu'une dépendance qui serait nocive et in fine à combattre.
Pourtant les TSO ou le fait de revoir le rapport aux prodes si la société ne les change pas émerge encore. C'est une forme d'ignorance de négation institutionnalisée si on poussait le raisonnement dans des retranchements extrêmes. smiley-gen013


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similana homme
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J'ai complètement oublié de poster la réponse qui m'a été donnée par le GREA :

Quelle différence faites vous entre dépendance et addiction ?


" Ce sont deux termes que nous utilisons au GREA de façon tout à fait différents.

Commençons par la dépendance : Dépendance est un terme qui ne s'utilise plus, on parle de troubles liés à une substance. C'est une définition médicale qui répond à des critères, selon des normes qui peuvent, par exemple, se retrouver dans des catalogues pour être utilisés par des assurances de manière objective, extérieure.

Alors on peut toujours se poser la question du seuil,ça monte ou ça descend en fonction d'où on met les critères.

Pour nous au GREA, l'addiction est la consommation de produit(s) associée à deux choses : La première est une certaine souffrance ressentie par la personne. Cela la peine, ça l'embête de consommer. La deuxième c'est le changement ; un changement de son rapport au monde. Un impact sur son insertion sociale et un impact sur son entourage.

Ces deux dimensions causent problèmes pour lui et pour les autres. C'est quelque chose qui n'a rien d'objectif, c'est-à-dire qu'on peut consommer beaucoup de produits, voir de façon excessive, sans avoir d'addiction. A l'inverse on peut consommer beaucoup moins, et cela pose déjà problème.

Pour nous, c'est plus intéressant d'avoir cette définition parce qu'elle n'est à priori pas jugeante. Si nous sommes professionnels, c'est qu'il y à quelque chose à offrir à qui en a peut-être besoin, à la personne qui ressent de la difficulté avec un produit. Ce n'est surtout pas à nous de fixer un seuil de ce qui ou n'est pas problématique pour la personne.


Pour compléter, quand on parle d'addiction on doit se rappeler que cela concerne qu'une minorité de personnes, les cas les plus complexes. Mais on ne parle que rarement de la majorité des gens qui consomment des produits et qui tombent en dehors de ces critères bien définis."


29 Novembre 2018 Jean-Félix Savary, secrétaire géneral du GREA, Lausanne  (Groupement Romand d'Etudes des Addictions)



Je lui ai dit que sa réponse était destinée à ce post, sur PA. Lui : Ah, nos amis Français de Psychoactif. Ils font de l'excellent travail.

Reputation de ce post
 
Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)

Les ténèbres n'existent pas. Nous errons dans le noir car aveuglés par trop de lumière !

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Bonjour,
Oui la réponse du GREA me convient parfaitement. En fait, ma question au départ était lié à l'emploi du terme  dépendance par l'OMS de façon à mon avis inappropriée et je rejoins l'avis du GREA.

Je suis donc toujours volontaire pour une action CONTRE cet emploi de Dépendance qui, à mon avis, complique le problème et entraine des incompréhensions. Surtout que l'OMS l'emploie avec 3 sens différents.
Une correction me' parait donc necessaire, surtout vu le poids institutionnel de l'OMS.

Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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hyrda femme
Psycho junior
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
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je dois être fatiguer car je trouve bien compliqué cette histoire de dépendance
je vais relire tout ça demain
Jyrda

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Mister No homme
Pussy time
champi vert22champijaune0cxhampi rouge0
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Rien que la traduction du verbe "to cure" peut poser des soucis d'interprétation.
Il peut prendre la place du sens "soigner" comme de "guérir"...
Donc oui, la communication à des fins scientifiques est terriblement compliquée car elle passe par deux prismes différents dans le cadre d'une traduction et forcément, il en ressort des distorsions.
A tel point que de nombreuses personnes considèrent ou ont considéré que l'alcool n'est pas une drogue.
Les mots nous arrivent toujours à travers des filtres.

Dernière modification par Mister No (15 février 2019 à  09:06)


Just say no prohibition !

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prescripteur homme
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champi vert83champijaune0cxhampi rouge0
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Je up car le Flyer de ce mois reprend la distinction souhaitable  entre dependance et addiction.

https://www.rvh-synergie.org/images/sto … France.pdf

Voir l'echange de mail que j'ai eu avec eux. (le premier mail est en bas)

merci pour ce commentaire
Il faudrait effectivement que tout le monde comprenne le sens des mots au-delà des définitions 'officielles' et parfois désuètes

il ne s'agit pas de stigmatiser les patients douloureux qui deviennent dépendants d'un opioïde antalgique, ce qui n'est pas anormal en soi

pas plus d'ailleurs que les usagers avec une addiction?

Cordialement
Mustapha

Le mar. 12 mars 2019 à 19:15, pascal <pascal-millet2@wanadoo.fr> a écrit :

Bonjour, vous faites un distinguo pertinent entre dépendance et addiction. Le problème est que l'OMS impose le terme de dépendance tout en admettant que la présence d'un sevrage peut etre appelée "dépendance physique". L'OMS reconnait donc 3 définitions distinctes pour le  terme dépendance.

    Nous (Psychoactif) avons appelé il y a quelques temps à une action collective pour redéfinir ces termes et appeler l'OMS à réviser ses définitions (qui sont inclues notamment dans la Classification Internationale des Maladies).

    https://www.psychoactif.org/forum/integ … pid=393387

    En attendant, toutefois, dépendance et addiction sont "officiellement" synonymes.

    Amicalement P Millet alias prescripteur

Dernière modification par prescripteur (13 mars 2019 à  09:05)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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