[TR] : CWE et Izalgi

Bien le bonjour,

Il y a quelques mois de cela, je me suis ramassé en vélo : résultat contusion à la rotule. Rien d'extraordinaire jusque là me direz vous, mais le médecin m'a gracieusement prescrit de l'Izalgi pour soulager la douleur.
Pour rappel, c'est un mélange de 500mg de paracétamol et de 25mg de "poudre d'opium" en capsule. Bon en vrai, c'est un mélange de plusieurs molécule, dont la morphine (à 10% je crois bien) mais on va pas compliquer pour rien.

Ce n'est qu'après un moment que j'ai percuté que ça pourrait potentiellement donner qqch d'intéressant. Comme j'ai un pote qui est habitué à ce genre d'expériences (plus que moi en tout cas), on en a profité pour tenter le coup.



Pour info, il est nécessaire de séparer le paracétamol de l'opium pour ne pas se défoncer le foi. En effet, prendre suffisamment de capsule pour obtenir une dose convenable de substance vous fera ingérer une dose énorme de paracétamol, qui s'avère est toxique à haute dose. Alors une seule fois, vous allez pas en mourir, mais il vaut mieux pas tirer sur la corde, et ménager un peu les organes vitaux si vous voyez ce que je veux dire.

Il existe plusieurs médicament utilisés pour leur présence d'opium, dont l'Izalgi. Pour une raison qui m'échappe, ce dernier n'est pas très populaire. De ce que j'ai compris, c'est probablement du à sa moindre fréquence d'apparition dans les ordonnances ainsi qu'à ses effets plutôt décevants dans les quelques retours que j'ai pu glaner sur le web. Pourtant il contient bien des molécules intéressante, allez comprendre pourquoi...



Alors voilà , étape 1 : CWE (cold water extraction ou extraction à l'eau froide pour les intimes).

Le principe de la séparation réside dans les propriétés physico-chimiques du bordel.
Le contenu de la capsule (para + opium) se dissous dans l'eau. La bonne nouvelle, c'est que la solubilité d'une molécule dans un liquide dépend (notamment) de la température.
En l'occurrence, le para se dissous mal dans l'eau froide, contrairement à l'opium.

Je vais pas refaire tout le protocole, vous trouverez ça dans d'autres fils qui expliquent ça beaucoup mieux que je ne le ferai.
Enfin l'idée, c'est de tout foutre dans de l'eau froide puis de filtrer pour extraire le para. Il reste alors de l'eau à l'opium. Magique.


On a mit 24 capsule en tout pour 2 personnes, soit 12 chacun (ouais ouais j'ai fait math sup'). On a pas mal hésité entre 10 et 15. On risquait en principe pas de toucher une zones dangereuses avec ça, mais autant y aller progressivement pour la 1ère fois.
Donc dose de para sans séparation : 6g. Le max journalier est 4g (avec 1g ou 500mg je sais plus, max par prise).
Avec séparation, vous aurez au mieux 300mg d'opium.


1ère observation : Après dissolution, on obtient une solution marron, comme un jus de pomme trouble. Bon c'est pas vraiment trouble mais c'est la même couleur. D'une part, le liquide est colorée, mais aussi à cause des plein de petites particules marrons.
On se retrouve à la fin avec une poudre blanche au fond de la bouteille, comme du sucre blanc en poudre. C'est supposé être le para. (bonne nouvelle, ça fera ça de moins dans notre foi).
On a utilisé des filtres à café pour séparer le tout. Le truc bizarre, c'est qu'ils ont retenu plein de particules marrons.

C'est particules marrons seraient à priori l'opium, vu la couleur. Mais vu la quantité d'eau, il aurait du être complètement dissous.

Bon comme on avait vu que le para avait dégagé, on s'est pas trop posé de questions. Soit le marrons était effectivement de l'opium, auquel cas on ne sentirait rien. Soit c'est juste un excipient qui trainait pas là, auquel cas on s'en fout.
Au pire des cas on aura perdu notre temps (on aura quand même fait avancer la science lol), mais au moins, on prend pas trop de risque.

On obtient à la fin un truc vraiment ressemblant à du jus de pomme, à la couleur (et c'est le seul point commun, vous allez comprendre pourquoi).




Etape 2, la dégustation :
On se pose dehors dans le jardin. On a des plantes autour de nous, un coin d'ombre et le soleil qui tape pas très loin. Le coin est plutôt calme sans trop de bruit extérieur ou de circulation. Un coloc' dans la maison au cas ou, mais pas besoin à priori.

Alors déjà, il faut boire le truc. Ca sent pas grand chose, outre une petite odeur allant de neutre à bof bof. On a mit pas mal d'eau pour bien diluer l'opium et être sur qui de ne pas saturer. Et bien on aurait peut-être du y réfléchir à 2 fois (on avait bien un demi litre chacun).
Le goût est Dé-gueu-lasse. C'est amer au possible, obligés de prendre en cul sec car c'est impossible d'y retourner. A la fin du verre, j'ai bien cru que j'allais gerber. Et comme on avait bien dilué, il a fallu se taper le 2nd verre eheh.

Comme on avait pas trop mangé avant et que le goût est vraiment horrible, on a taper un peu dans du fromage avec du pain...





Etape 3, la montéééée... et ? et quoi ? : De que hablas ?
A vrai dire on ne savait pas trop à quoi s'attendre. C'était notre première prise d'opiacés à chacun. L'Izalgi est très peu documenté à ce niveau là, et les retours parlent d'une montée après 2h, d'autres après 8h. Certains évoquent même des effets jusqu'à 36h après la prise.

Donc bon, on discute tranquille et après 15-30 minutes, nos têtes commencent à tourner un peu (un peu comme après 1 ou 2 pintes quoi), mais sans être désorienté ou quoi que ce soit.
On décide d'aller s'allonger tranquillou sur des matelas dans la chambre en écoutant de la musique posée. (du type ambiant et Maggot brain de Funkadelic (je l'aime bien celle là (et ouais j'imbrique les parenthèses))).

Bon rien de fou après 20-30 minutes, on décide de passer à autre chose en attendant la montée. On avait prévu le coup, on en a profité pour faire notre petit tour de shopping en ligne, pour la prochaine fois (peut être un autre TR ?). Après avoir galéré avec les mises à jour de tails de tout le tintouin pour payer en ligne, on est parti se promener dans un parc à proximité. Jusque là, rien d'extravagant. Surtout fatigués, les paupières un peu lourdes. Mais aucun changement niveau perception sensorielle ni de l'imagination.

Après ça, quasiment plus rien. Juste une sensation de relaxation assez intéressante mais pas extraordinaire non plus. Honnêtement, le cadre et les sujets de discussions (vision de notre rapport au monde extérieur, de l'interprétation qu'on en fait, et puis d'amis en commun) ont eu, je pense, un gros effet bénéfique là dessus. Donc pas sûr que l'opium y soit vraiment pour quelque chose.

Le soir (10h après la prise environ), je fini par rentrer chez moi en conduisant. J'avais prévu de dormir sur place ou bien de rentrer en train en cas de besoin. Si j'ai décidé de conduire, c'est que VRAIMENT, les effets étaient quasi inexistants de base, et carrément dissipés le soir venu.



En résumé :
Ce fût un après-midi fort agréable à discuter avec un pote. Les effets de l'Izalgi sont dans ce cas très incertains. A mon avis, soit les doses étaient trop faibles, soit l'extraction était mauvaise (du coup doses trop faibles...)

Cela mène à trois possibilités si vous en possédez et que vous savez ce que vous faites :
- Il faut tenter une dose plus importante. Cela n'engage que vous et je ne saurais être responsable de vos expérimentations et encore moi de leur conséquences.
- Vous êtes chaud pour faire une extraction sérieuse. Alors allez-y, faites vous plaisir. Peut-être qu'on a juste foiré cette étape et qu'on a juste rien ingéré en fin de compte. Vous verrez bien si vous sentez quelque chose.
- Garder vos médocs pour la prochaine fois que vous vous faites mal. Mine de rien, c'est quand même assez efficace contre la douleur et j'étais bien content de pouvoir calmer mon genou quand j'en avais besoin




Hésitez pas à dire si vous savez des choses sur ce produit.


En espérant avoir pu aider.

Barjon

Dernière modification par pierre (02 mars 2020 à  17:44)