Oui bien sûr!
Avant tout, j’ai essayé de chercher un centre qui correspondait au mieux à mes attentes au niveau de la proximité (je ne voulais pas un centre trop loin de chez moi), au niveau de l’infrastructure (je ne voulais pas un endroit qui ressemblait à un hôpital mais je recherchais plutôt un endroit ‘’convivial et médicalisé’’ ), au niveau des activités proposées, de la durée d’hospitalisation, des avis... J’avais donc créé un dossier avec 7 centres que j’ai passé en revue avec mon médecin traitant pour avoir son avis. Après la visite de 3 centres, un a particulièrement retenu mon intention car tous les critères de sélection y étaient. Je me suis donc mise sur liste d’attente et j’ai été appelé début juin pour y faire mon entrée 2 jours après. Je vous avoue que j’étais très stressée car tout c’est organisé assez rapidement. Mais ce n’était pas une si mauvaise chose. Avant mon admission, je suis restée 2 jours seule sans voir personne et je me suis autorisée une dernière prise de
came la veille de mon entrée, je l’avais vécu un peu comme un rituel, comme pour lui dire Adieu.
Une fois arrivée sur place, très très difficile de dire au revoir à mes parents et de m installer dans ma chambre que je partageais avec une autre personne. Même si l’endroit avait été rénové et ressemblait plutôt à un ‘’hôtel’’; l’odeur, les infirmiers en blouse blanche, les machines, ... nous font vite revenir à la réalité. Et puis je le savais, j’étais ici pour me soigner et pour me guérir et non pour passer 2 mois de vacances.
J’ai été suivie par une infirmière référent, une psychologue individuelle, une psychologue familial et un psychiatre (que j’ai vu 2 fois avant mon admission).
Les premiers jours, ont m’a administré des médicaments en fonction de mes besoins. J’ai commencé par prendre 1 médicament pour diminuer mes envies de consommer, 1 médicament pour la dépression et 1 calmant que je n’ai pas du tout su gérer. Il m’empêchait d’être en forme. La première semaine, je l’ai passé dans mon lit, sans manger car j’étais triste et déprimée. Je pouvais voir l équipe médicale a n’importe quelle moment, de jour comme de nuit. Ils m’ont beaucoup aidé et encadré. Chaque matin, on avait 1 h de groupe de parole sur des sujets variés et le reste du temps , on avait des activités qui nous étaient proposées (yoga,
méditation, dessin, peinture, musique, sport, marche, ..) J’essayais de remplir mes journées un maximum afin de ne pas perdre mon temps à ruminer et à réfléchir. On avait un horaire précis à respecter (heure des repas, heure du lever et du coucher) pour nous réhabituer à reprendre un rythme de vue normal et sain.
Des rdv avec mes psychologues ont été pris avec ma famille et mes amies. Mes rdv psy ont été très importants dans mon rétablissement car ils me permettaient de me libérer de certaines choses que je n’osais jamais dire avant. J’ai du réaliser des exercices sous forme d’écrits qui m ont soulagé et faire prendre conscience de certaines choses. La première semaine, j’étais interdite de visite et de téléphone. La deuxième semaine, toujours interdite de téléphone mais je pouvais avoir de la visite une fois sur la semaine et à partir de la troisième semaine, je pouvais sortir accompagner mais toujours dormir au centre et après un mois, je pouvais déloger le samedi. Ce processus permettait de se retrouver petit à petit, afin de retrouver ses marques et sa vie d avant.
Cela n’a pas toujours été simple mais avec les autres jeunes du centre, nous nous sommes soutenus. Même si on nous déconseille de créer des amitiés la bas (de peur de rechuter ensemble à la sortie...) c’est inévitable et cela m’a beaucoup aidé dans mon rétablissement.
Mon infirmier référent venait prendre ma température et mesurait mon rythme cardiaque 4 à 5 x / jour là première semaine (meme pendant la nuit) car mon corps a été soumis à de rudes épreuves. Il fallait donc être vigilant. J’ai été lament tenu un journal de bord qui me permettait de m exprimée à n importe quelle moment, j’ai aussi changé de numéro de téléphone et j’ai du supprimer (devant mon psychiatre) tous les numéros liés de près ou de loin à ma consommation. Je vous avoue que j’avais hésité à écrire UN numéro sur une feuille mais je me suis dis : Ma vieille, soit tu le fais à fond soit tu ne le fais pas... Et en effet il ne faut rien faire à moitié, quand on part sur ce projet de se faire soigner.
Et voilà en gros, après 2 mois, on revient à la maison. Évidemment ils nous conseillent de changer notre environnement si celui ci nous fait trop penser à notre vie d avant. C est une page qui se tourne et un nouveau chapitre. J ai eu de la chance d avoir mes parents qui m ont bcp soutenu dans cette épreuve et chaque jour, c est une mini victoire de se dire : et encore un jour sans avoir consommé.
Je continue à voir, 1 x/ mois, mon psychiatre et mes psychologues et je me rends, aussi 1x/mois à des séances de Narcotiques Anonymes qui se passent partout en Belgique (vous pouvez aller voir sur leur site, il y a l horaire des séances peut importe où vous êtes !). Cela m’aide bcp!
J’espère avoir répondu à vos questions. N hésitez pas si jamais vous avez besoin d encore plus d infos!
Tu peux y arriver, vraiment !!!
Clara