http://www.leparisien.fr/seine-et-marne … 200815.phpSeine-et-Marne : il vendait par correspondance de la
cocaïne grâce au
DarknetDepuis Etrépilly, le trafiquant présumé vendait de la drogue jusqu’en Australie. Arrêté jeudi, il a été placé en détention provisoire, ce samedi. Il sera jugé ce lundi en comparution immédiate.
Illustration. La
cocaïne était vendue sur le Web clandestin. La drogue était pure à 95 %, selon une source proche de l’enquête.
Illustration. La
cocaïne était vendue sur le Web clandestin. La drogue était pure à 95 %, selon une source proche de l’enquête. LP/Olivier Arandel
Par Hendrik Delaire (avec Sébastien Roselé)
Le 24 novembre 2019 à 19h56, modifié le 24 novembre 2019 à 20h38
« C'est un peu l'Amazon de la
cocaïne », explique une source proche de l'enquête. Un habitant d'Étrépilly, âgé de 36 ans, sera jugé ce lundi, au tribunal correctionnel de Meaux pour trafic de stupéfiants en récidive.
L'homme, interpellé jeudi dernier, utilisait le
Darknet, l'Internet non référencé sur les moteurs de recherche et bien souvent clandestin, pour se livrer à son commerce de
cocaïne et
cannabis.
Les enquêteurs du groupe stupéfiants de la sûreté départementale du nord Seine-et-Marne l'avaient dans leur collimateur, depuis octobre dernier.
Après un long travail d'écoutes téléphoniques et de filatures, et avec l'appui du groupe d'intervention régional (GIR), les enquêteurs ont pu déterminer que 190 000 euros avaient transité par le compte en banque du suspect depuis janvier dernier. Des mouvements d'argent, qui auraient même culminé à près de 50 000 euros depuis octobre dernier.
Il envoyait la
cocaïne par La Poste
Les enquêteurs ont également constaté que le dealeur présumé se rendait fréquemment dans des bureaux de poste des communes environnantes de son domicile.
Au début du mois de novembre, les policiers ont contrôlé trois enveloppes que le suspect venait de déposer dans une de ces agences. Elles contenaient toutes de la
cocaïne, dont la valeur marchande est d'environ 80 euros par gramme.
Jeudi, ils ont de nouveau vérifié le contenu de six enveloppes que le suspect avait postées la veille à la Poste de Varreddes. Ils y ont trouvé 26 grammes de
cocaïne dans des emballages thermocollés.
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Les policiers de la sûreté départementale ont alors interpellé le trentenaire, vers 11 heures, dans la rue, à Meaux, en possession de 685 euros en liquide, mais sans produit stupéfiant sur lui.
Près de 15 000 euros de biens et marchandises saisis
Dans l'après-midi, ils ont perquisitionné son domicile, où ils ont découvert 125 grammes de
cocaïne, une cinquantaine de sachets contenant de la lidocaïne pour couper la drogue et une quarantaine de fioles de plastique contenant des champignons hallucinogènes. Les enquêteurs ont aussi retrouvé plusieurs balances électroniques et une soudeuse de sachets.
Au total, les enquêteurs ont saisi pour près de 15 000 euros de biens et de marchandises, dont le mis en cause n'a pu justifier l'achat légal. Ces mêmes policiers, et c'est une grande première en Seine-et-Marne, ont saisi sur le disque dur pour 39 000 euros (après conversion) de
Bitcoins, une monnaie cryptée et virtuelle émise, qui permet de régler des achats sur Internet et, notamment, sur le
Darknet.
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Les acheteurs passaient commande sur l'Internet non référencé. L'homme, dont le pseudonyme était « Trusty Lucky », recueillait l'argent, préparait les commandes et les expédiait par la poste. Il prenait soin d'éditer les adresses de ses clients avec son imprimante.
Le suspect placé en détention provisoire
Tous les éléments d'enquête ont permis de déterminer que le dealeur présumé se livrait, depuis décembre 2018, à un trafic de
cocaïne sur le
Darknet, avec des clients en France mais aussi à l'étranger : en Allemagne, en Autriche, en Roumanie et jusqu'en Australie.
Un trafic que le suspect complétait en dealant aussi, en personne, de la
cocaïne, ainsi que de l'herbe et de la résine de
cannabis. La
cocaïne qu'il vendait était « pure à 95 % », rapporte un spécialiste. Donc, très peu coupée.
Au terme de deux jours de garde à vue, l'homme a été présenté, samedi matin, à un juge des libertés et de la détention, qui l'a placé en détention provisoire. Il sera jugé en comparution immédiate pour trafic de stupéfiants en récidive puisqu'il avait déjà été inquiété par la justice en 2015.
« On parle beaucoup des points de deal. Mais là, on est sur une évolution du trafic vers le
Darknet et de la livraison à domicile », décrypte une source proche de l'enquête.