[ Après le sevrage ]

La drogue ne veut plus de moi

Le temps ne se passe pas inutilement ; il n’est pas stérile dans son cours : il fait de fortes impressions sur nos sens, et produit de merveil-leux effets dans nos esprits. À mesure qu’il continuait ses révolutions, il jetait d’autres images dans ma fantaisie, et d’autres idées dans ma mémoire,  et  me  faisait  rentrer  peu  à  peu  dans  mes  plaisirs  accoutumés,  ma  douleur  cédant  de  jour  en  jour  à  mes  divertissements  ordinaires...
Or ce qui me remit et me soulagea d’avantage, fut la douceur de la conversation de mes autres amis... Il y avait aussi d’autres choses  qui  me  plaisaient  fort  en  leur  compagnie,  comme  de  s’entretenir,  de se réjouir, de se rendre divers témoignages d’affection, de lire en-semble quelques livres agréables, de se divertir, de se traiter avec une civilité  officieuse,  de  disputer  quelquefois  sans  aigreur,  ainsi  qu’un  homme  dispute  quelquefois  avec  soi  même,  et  d’assaisonner,  comme  par le sel de ces légères contestations qui sont très rares, la douceur si  commune  et  si  ordinaire  de  se  trouver  presque  toujours  dans  les  mêmes  sentiments,  de  s’instruire  l’un  l’autre,  d’apprendre  l’un  de  l’autre,  d’avoir  de  l’impatience  pour  le  retour  des  absents,  et  de  les  recevoir avec joie à leur arrivée. Ces  témoignages  d’affection  et  autres  semblables,  qui  procèdent  du cœur de ceux qui s’entr’aiment, et se produisent au dehors par leur bouche, par leur langue, par leurs yeux et par mille autres démonstrations  si  agréables,  étaient  comme  autant  d’étincelles  de  ce  feu  de  l’amitié qui embrase nos âmes, et de plusieurs n’en fait qu’une.

Saint  Augustin  –  Les  Confessions  --    Livre  IV  (  France  Loisirs  -  Présentation et notes de Guy Rachet)

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (08 janvier 2020 à  10:35)

Le truc c'est que j'ai un toutou, je culpabilise beaucoup si je ne le promène pas, bien que je n'en ai aucune envie.

Tu as un suivi psy ? C'est certainement un symptôme d'une forme de dépression que le cannabis a pu masquer très longtemps.
Forcément, l'arrêt ne peut pas toujours tout résoudre en deux deux.
Il me semble qu'une aide spécialisée pourrait être utile.
Bon courage pour la suite.

Mister No, j'ai peur d'aller voir un psychologue (peur de remuer la merde de l'enfance ), et je veux pas des cachetons d'un psychiatre.

Tu as des psy* avec qui tu peux exposer ton refus de médication et qui ne remueront pas forcément ton passé. Je pense aux thérapies comportementales par exemple mais il doit bien y avoir d'autres piste que la grosse camisole chimique.
Il existe même des psy* qui peuvent te permettre de réguler ta conso, éviter qu'elle te pourrisse la vie.
La parole libère pas forcément besoin d'aller "enquêter" sur ton enfance.
Moi, c'est un psychiatre qui m'a appris à consommer des drogues sans que cela bouffe la vie,sans jamais me donner une ordonnance. Merci quoi.
Même l'alcool, je ne savais pas consommer pourtant j'ai été mesuré à 4g avec des médocs dans le cornet,je buvais seul des le matin, je ne pouvais rien faire sans alcool.
Depuis novembre je ne me suis pas pris une murge. Il me tarde la prochaine, car je fignole un set and setting délicieux et surtout je n'utilise plus l' alcool pour anesthésier mes douleurs.
J'ai oublié mon alcoolisme et je me sens comme vacciné même si je reste vigilant. En fait c'est plutôt ce que j'ai appris et mis en place m'évite tout risque de dérapage.

Dernière modification par Mister No (08 janvier 2020 à  20:00)