Titre de l'expérience : Un petit détour
Lieu : Marseille.
Substances :
LSDDose : 200 à 300µg gouttes (équivalent à 3
buvards de 1PLSD à 100µg)
Poids : 70kg
Taille : 1.75m
Âge : 19 ans et
S. a 50ans
date : Fin août
Drogues :
kratom,
cannabis,
ghb,
alcool,
tabac.
Attention: aucune notion de RDR à l'époque, dose beaucoup trop forte pour un débutant. Dans mon cas c'est passé car je "tank" très bien la molécule.Désormais ça fait quatre jours que je suis à Aix-en-Provence chez une amie et je commence à envisager la rentrée.
Mais, peu avant mon départ, je reçois une invitation de
S.Il m'invite chez lui, à Marseille...et au menu : des trips !
Je dois avouer que ça me fait un peu peur, je n'avais jamais essayé cette substance et le faire en compagnie d'une personne que je n'avais jamais rencontré dans un lieu inconnu..mmh... let's go.
L'arrivée à Marseille se fait sans encombres, tiens le voila.
Première impression : "Que tu es grand" et lui "Que tu es jeune". (rires)
Il m'amène à la boutique où travaille "son chinois" sic. (sa femme, surnom), on parle un peu
puis on va à son appartement...prenons un peu de G pour lubrifier les relations dit-il.. Ça papote, on est high et c'est très sympa, sans oublier un bon bol de
kratom avant de partir;
Il m'annonce le topo, on va se mettre
LSD sur l'île du Frioule lors d'un tournoi de jeu de Go et aucun des membres ou des joueurs ne sera au courant qu'on s'y incruste pour se caler des grosse goutâsses d'acide.
Je sens que la soirée va être épicée.
Après quelques péripéties à
base de Monoprix et de deals de futals thaïlandais, on se retrouve sur un bateau voguant tant bien que mal vers notre fameuse île..
Arrivé là bas, je découvre un peu le truc..il doit y avoir à peu près quatre-vingt personnes d'à peu près tout les âges.
On me fait comprendre que le
lsd ne sortira pas de sa cachette avant le milieu de la nuit,
S. croise pas mal de connaissances..moi je participe à un tournoi de poker pour tuer le temps (on était une bonne vingtaine à jouer dont un pro).
anecdote poker pour l'anecdote j'ai tenté un tapis pour l'handicaper au premier tour mais il a battus mon brelan avec une suite levée sur la dernière carte, les spectateurs ont hurlés "woaah" "quelle chance" mais c'est ça les pro..). Les personnes présentent sont tous très sympathiques, très joueurs, ça fume de gros pécos un peu partout tandis que d'autres commencent à picoler gentiment.
L'ambiance est un peu plus tendus au sein du tournoi, il y a quelques pros dont un joueur qui a mis de l'argent en jeu (il faut gagner pour avoir les thunes) du coup les règles sont assez strictes.
J'en élimines quelques uns, j'ai des bons jeux et malgré mon faible niveau et je me débrouille pour arriver au deuxième tour.
A la fin du tournoi,
je sors dehors, tiens il y a quelques jeunes qui fument un narguilé.
On commence à discuter, c'est sympa, je devine le parfum du
tabac ainsi que où il se l'est procuré.
Mon portable sonne, c'est
S. :
"retourne toi" dit-il d'un air amusé. Je vois quatre mousquetaires souriant
On se rejoins dans une chambre et le propriétaire de la substance sort une petite bouteille d'Evian remplis d'un liquide translucide.
On boit l'équivalent de 2cl, ça n'a aucun goût.
On repart pour la fête, je me dirige vers mes nouveaux amis shisheurs (shisha).
L'air de rien je reprends le fil de ma discussion avec eux et le temps passe.
Au bout d'une quarantaine de minutes, je commence à me sentir tout drôle, quelque chose cloche. Mon univers prend une teinte amusé, la montée se fait tout en douceur, comme des grains de sables.
Je perçois les premières hallucinations, la nuit s'annonce magnifique;
La table vibre, le sol se déforme sous mes pieds et la paillasse au dessus de ma tête n'arrête pas de s'onduler.
Souhaitant déclarer mon état halluciné à mes congénères, je les rejoins.
Ils avaient pris de l'avance, ils sont déjà réunis.
Les commentaires sont multiples et unanimes : on est défoncé.
J'aperçois quelques traceurs, la nuit deviens folle, rocambolesque et démoniaque. La première chose qui me bluff est l'absurdité du monde qui m'entoure, tout, absolument tout deviens distordu.
Pas un seul élément du décors reste immobile ou inerte, il suffit que je pose mon regard pour que la vie prenne forme.
Je vogue dans la fête, enchaînant les cercles de discussion, tantôt observateur, tantôt acteur.
J'aime rejoindre les autres trippés qui se baladent ici et là, à la recherche de quelques observations croustillantes et parfois partagés.
Mon trip se déroules en sortes de phases qui changent continuellement la donne.
Je tente quelques trucs, j'observe les massifs blancs de l'île;
Les irrégularités de la roche se transforme en végétation grimpantes qui se faufilent entre les pierres, je n'avais vraiment pas l'habitude de voir des hallucinations aussi massives. La Lune joue avec moi, je la fixe quelques secondes patiemment, comme si elle se préparait et puis tout d'un coup..elle se transforme en symbole Ying&Yang! Les points blancs et noirs commencent à effectuer une rotation puis c'est tout le symbole qui fait une rotation rapide et permanente.
Que de drôles de surprises de la sorte. Étrangement je trouve que mon trip est plutôt personnel, on ne sens pas "enchaîné" avec d'autres personnes comme le font certains "empathogènes". D'ailleurs la communication avec mes camarades était très limité, à chaque fois qu'on commençait une phrase, les mots se "cassaient" dans notre bouche, ce qui rendait la situation à la fois ridicule et frustrante.
Mystérieusement nous parvenions à nous comprendre assez facilement, probablement parce que nos sentiments et nos effets étaient partagés. Finalement, la chose qui m'avait le plus décontenancé sur ce plan était l'opposition de notre conception de la prise des psychédéliques entre S. et moi. J'ai toujours pris ce types de drogues à plusieurs comme une sorte de "meute" alors qu'il était beaucoup plus porté vers un caractère introspectif donc moins récréatif. Mais je pense que ce détail n'a pas entravé nos relations ou la "qualité" du trip. Le fait qu'il fût initié à l'
iboga joua peut être un rôle dans cette histoire.
Bref, la fête battait son plein et l'
alcool coulait à flot. La musique faisait un peu fête de village mais on s'en foutait, d'ailleurs il m'est arrivé d'avoir des distorsions sonores assez monumentales : le son qui décélère puis accélère, une impression burlesque. J'observais par une vitre ceux qui dansaient (d'ailleurs au milieu de la foule j'ai aperçu l'un des trippé, courageux le mec) et j'avais l'impression qu'ils étaient entrain de chanter des incantations, dansant comme des diablotins autour d'un feu...bref il ne manquait plus que le chaudron et les esprits qui voltigeaient autour et ça aurait été parfait !
J'ai eu le droit à ma petite phase paranoïaque, c'est très authentique. Ça s'est déclenché en quelques secondes et ça a duré quelques minutes, c'est vraiment impressionnant et il faut vraiment avoir les pieds sur terre sinon il y a vraiment de quoi être mal à l'aise! Subitement tout le monde parlait de moi, j'entendais mon prénom à plusieurs reprises et l'impression d'entendre des rires moqueurs sans oublier tout ces regards qu'on sent se déposer sur nous...devenir le centre de toute les attentions. Mais cela m'a fait beaucoup rigoler, personne ne me connaissait et la plupart des personnes présentes ignoraient mon prénom ce qui décrédibilisait le phénomène. Les autres semblaient un peu plus touché mais personne ne s'est fait avoir... ils trouvaient tous que c'était très très fort, S. m'a avoué s'en prendre plein la gueule, je dois dire moi aussi que je me suis pris une sacré calotte!
L'arrivée mystique du soleil, qu'elle chance d'être au bord de la mer ça rend le moment encore plus mémorable."Elles nous balancent plein de photons".
L'aurore devient grâce au
LSD une aquarelle d'une beauté à se crever les yeux si près de la mer.
Je me suis décidé d'aller sur un petit quai a coté des voiliers. L'impression magnifique que le monde change complétement à chaque seconde du fait que le ciel change de teintes au fil du lever du soleil. Le chant des voiliers et de leurs mats devient un envoûtant carillon que j'entends alors que cette musique était absente avant le trip, je me laisse complétement dirigé par la substance, méditatif. Ma vision timidement une gigantesque aquarelle, je ne m'imaginais pas que cela était possible, toute cette beauté autour de moi m'ébahis.
La nuit, je me mettais sur la croix rouge et j'entendais les mâts chanter. J'aimerai entendre leurs chants sans LSD malheureusement ce n'est pas possible, ce n'est pas faute d'avoir essayé et ce même avec le Mistral.
Au petit matin peu après une pétanque devant le centre du tournoi, une voiture de pompier arrive, un homme accours, paniqué. La scène me parait irréaliste, que se passe-t-il?! Apparemment un jeune homme de 18 ans a eu un malaise pendant son sommeil, les secouristes foncent vers sa chambre et évidemment je ne les suis pas. Un quart d'heur plus tard, le constat est sans appel, l'homme en question est mort. Apparemment il aurait bu trop d'
alcool jusqu'au coma et son cœur n'a pas supporté le coup. Cinq minutes plus tard un hélicoptère arrive mais le mal est déjà fait, le situation commence à s'envenimer.
Le réveil fût très difficile pour les joueurs et les joueuses : larmes, tristesse, remords et colère. Quant aux trippés, seul S. et moi ignorions qui était ce jeune homme. Les autres étaient assommés, leur
descente se transforma en un amer
bad trip.
Cette situation était trop pesante, nous décidons alors tous les deux d'aller faire un petit tour de l'île, de profité de cette belle journée.. Je ne me suis sentis clair que le lendemain matin, après avoir dormis la nuit donc le soir du trip je ne m'étais pas reposé..
Après le lever, le gros des hallucinations visuelles se calme, j'ignore combien de temps cela a duré mais c'était forcément trop court. Le monde continue d'être étrange et je continue d'être défoncé , plus précisément je suis euphorique et stimulé. Le retour dans la navette maritime vers Marseille était très agréable, avec les embruns.
Lendemain matin, oxycodon dans le train et retour à la maison,
merci d'avoir lu ce
tr, il était long celui là..
c'était rigolo tout ça, un beau souvenir.
note : aucune appréhension de la montée grâce au
kratom.
- rédigé en 2009
Dernière modification par Rick (14 janvier 2020 à 00:40)