[ Arrêt & Sevrage ]

Rechuttes et forte attraction

Oto a écrit

Oto 

Bonjour,

Désolé de voir que tu galères autant!

Ensuite, je ne suis ni psy ni addicto mais me serait il pas envisageable dans un premier temps de te dire que tu ne consommes que une fois tout les deux mois par exemple?

Et de ne pas voir cela comme une rechute mais plus comme un extra? Comme ça tu sais que 6 fois dans l année tu peux y aller gaiement et te mettre bien. Ça sera peut être moins traumatique et obsédant que la perspective de l interdiction totale?

Comme ça il y a une certaine reprise en mains de ta conso.

Je lance ça comme ça peut être as tu déjà essayé cela.

Bien à toi,

Ocram

salut oto
j'entends bien les difficultés que tu rencontres avec ce produit, et les conséquences sur les relations avec ton entourage

Oto a écrit

ce n'ai pas une drogue que tu peux consommer de  sorte à ce que tu gères

là je dirais, ca dépend des personnes et des contextes, mais ce risque est bien présent, particulièrement pour le crack pour certains

Oto a écrit

crois moi a coup sûr tu derapperaras. C'est une drogue à bannir de sa vie définitivement !

je comprends que tu en es là, tu vois pas comment faire avec, alors c'est sans aucun doute mieux pour toi d'après ce que tu en dis.
pour les autres personnes, ce risque est bien là aussi, c'est bien de le documenter et d'en informer d'autres usagers, mais je dirais à elles de voir....

Oto a écrit

Que faire, comment expliquer ça ma femme qui n'en peut plus et qui me le fait savoir de plus en plus

je ne sais pas ce que tu lui en as déjà expliqué et ce qu'elle connait de l'usage de substances psychoactives, quelle représentation elle en a.
en situation de couple, avec beaucoup d'affects en jeu, AMHA un tiers, une autre personne qui aurait de la légitimité, peut aider à expliquer, donner du sens à ce que sont les substances psychoactives et ce que sont les/tes usages.

quel terme emploies tu pour parler de cela, comment penses tu cela: addiction, toxicomanie, usage problématique, autre?

bien à toi

Dernière modification par Plotchiplocth (16 janvier 2020 à  09:41)

Salut Oto,

ton message m'a particulièrement touchée. je ne m'étais pas connectée à psychoactif depuis un moment et j'avais dans l'idée de faire un post similaire au tiens, pour des raisons approximativement similaires aux tiennes.

Je vois que la période des fêtes fait souvent le même effet aux addicts qui reviennent aux sources. Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas consommé. J'ai "breaké" ma pause en sniffant puis en fumant. Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas consommé. Je me suis éloignée drastiquement de mon environnement et vis quasiment reclue aujourd'hui. Enfin... Disons que je prefere voir mes potes au petit matin quand eux sont en descente et que moi je me reveille. En tous cas, sur des plages horaires où il n'y a pas ou plus de produit. Ca a été des mois pénibles où il faut réapprendre à vivre et apprendre à être dans le deni de son envie de retourner dans la spirale. Mais j'essaie de faire de ces périodes sans drogue des empreintes, des souvenirs, des schémas auxquels me rattacher quand je veux sortir de la spirale. J'essaie d'en cumuler le plus possible. Des schémas clean.

Ces quelques mois sans drogue ont été comme une apnée où je savais indéniablement que ca se terminerait sur un gros destroy, de plusieurs jours.
Parce que comme tu le reconnais et le sous entend d'une certaine manière, l'addiction on ne s'en débarasse pas. Au mieux, on l’aménage pour garder le contrôle sur elle et pas l'inverse. Et tu vois, finalement j'ai réussi à aménager ma "rechute". J'avais ce qu'il fallait de tune de côté, les bons copains, le moment opportun. C'était attendu, c'était apprécié et c'était interessant. Parce que je reste une droguée, j'ai croqué la pomme et j'oublierais jamais comme j'aime cela.

J'ai accepté que je porterais l'addiction toute ma vie et reconnaître que l'addiction n'est ni plus ni moins qu'une somme de cycles et de mécanismes m'a permis de me déculpabiliser des "rechutes" (tout en redonnant du sens et du plaisir à l'acte en le rendant moralement acceptable. C'est une déconstruction cruciale pour s'apaiser je crois). Comme dit dans les autres messages, la rechute ça fait parti du truc. J'ai capté que la culpabilité était un moteur puissant pour pousser toujours plus loin la "rechute", dans le bad, avec une reflexion pétée qui me tirait toujours plus vers le bas.
J'ai plus envie d'appeler ça la rechute, parce que rien que le terme est dévalorisant. Comme un truc qui te tombe dessus et qui suffit à faire de toi une ratée. Sauf que les choses ne sont pas si simples et en fait je trouve que je me débrouille pas si mal.

Mais ouais, ce truc absolu que tu décris et que je crois ressentir aussi, c'est l'effet de la drogue sur le temps. Pas l'effet sur le coup, mais l'effet d'une consommation répétitive sur une longue période de plusieurs années. C'est comprendre que non, on n'arrête pas quand on veut.
Faut faire preuve d'une très grande force de caractère pour comprendre le sens de l'addiction et si tu manques d'indulgence autour de toi, sache que tu peux l'etre envers toi-même pour commencer.
La culpabilité c'est le début de l'overdose, c'est le début de la mort à cause de la drogue.

Voilà, bon mon message est plein de projections et j'aurais peut etre du me faire mon propre sujet mais tu vois, aujourd'hui je suis dans le même ressenti des choses que toi, avec une lecture différente. Je crois vraiment que le changement de paradigme dont parle Stelli est un passage nécessaire pour reprendre le contrôle sur les choses.
J'ai dû m'affirmer dans mes positions et dans mon discours dans mon entourage pour y parvenir car bien souvent les gens pensent savoir ce qui était bon pour moi alors qu'en vérité on est très seul dans nos addictions et ça fait du bien de délimiter certaines choses.

Je t'envoie tout mon soutien sincère

Dernière modification par lanuitnoire (16 janvier 2020 à  19:59)