Des mots sur des maux pour "à vrai dire"

Publié par ,
1728 vues, 2 réponses
avatar
Oaxaca-na homme
• Carbon Based Lifeforms •
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 13 Jun 2018
325 messages
À vrai dire,

je tente de relier les événements entre eux afin de comprendre comment et pourquoi j'en suis arrivé là. Quand je dis "là", c'est-à-dire nul part, perdu, incapable de me lever du lit ou d'aller voir du monde, j'ai plus rien à apporter, du mal à recevoir. C'est comme si... j'avais perdu les outils servant à mener une vie sociale agréable et à ressentir des émotions, avoir de la volonté. Outils que j'ai su manier très correctement jusqu'à... [?] <--- ce point d'interrogation, c'est ÇA, que je cherche à résoudre. Qu'est-ce qui m'a fait changer, et comment y remédier. Sans nostalgie, sans désir de retrouver un passé dépassé, je voudrais juste continuer, évoluer, retrouver la personne non pas que j'étais mais que je suis au fond, en résolvant l'énigme qui fait que ce "moi" est désormais étouffé, coincé au fond d'un placard verrouillé, dans une immense pièce vide, là où personne ne peut m'entendre, ni me donner la clé, à part moi-même.

Il y a je pense une chose importante qui parmi les autres, a joué un rôle principal dans cette chute. C'est la chimie. La chimie de mon cerveau avec laquelle j'ai joué assez longtemps pour ne plus comprendre grand chose, ni savoir quoi faire. Les drogues, licites ou non, m'ont peu à peu confisqué les outils en question. Et vraiment, vraiment, je ne les retrouve plus et me retrouve en revanche démuni, à me demander de plus en plus quoi faire, qui être ? C'est tellement pas mon caractère... je rebondis toujours d'habitude, je trouve + de solutions que de problèmes ! Mais quand au fond on dort, comateux, assommé... Il n'y a plus que les mots.

Enfance heureuse, adolescence dark (+ ou - normal), à 16 ans "coming-out" comme on dit, terme inutile car annonce à annoncer qui ne devrait pas avoir à l'être, naturellement. J'm'assume tellement que j'me suis toujours demandé pourquoi certains sont dans cette attente que tu leur dises oooofficielement que wouhou, oui j'aime les garçons ! LE scoop ! J'ai beaucoup d'imagination et j'ai toujours été créatif, j'ai su bien me débrouiller dans certains domaines artistiques, grand rêveur, zèbre sur les bords... Ah oui, sur-analyse constante et involontaire de tout, mais c'est épuisant ! Je sais qu'on est beaucoup dans ce cas. D'où les substances ?

Là, 30 ans tout juste. Vers 18 ans, folle jeunesse à fond de prod, la fêêête !!! C'était cool, je regrette rien. Tout allait encore pas trop mal.
24 ans. Après une saison à bal d'amphet non-stop tout un été, j'ai voulu m'détendre un peu en rentrant, et j'ai demandé "un truc qui pose" à quelqu'un de mon entourage proche, peu importe quoi. C'est là que j'ai découvert le tramadol. J'en suis tombé amoureux et je me suis mis à tester la codéine, un chouille de morphine et... ô ! les beeeenzodiazépiiiiines. Allez 5 ans de bourrage pharmaceutique, volontaire au début, nécessaire ensuite. Résultat 5 ans + tard : buprénorphine, moultes antidépresseurs - au final inefficaces sur moi - et diazepam. Ça fait 1 an que j'essaie de me sortir des benzo avec le valium, des opioïdes avec le subutex, et de ma dépression post-tramadol avec des IRSS. Ma volonté ne suffit pas, ça ne marche pas. Je suis devenu hermétique, vide, dans une bulle sans oxygène, et j'écris mes maux.

J'ai fait le con. Moi aussi je croyais que j'me ferais pas avoir avec les benzo et opioïdes. Mais j'ai fait le con.
Je ne trouve toujours pas la porte de sortie et subit chaque jours de sacrés changements d'humeur, de nouvelles peurs qui s’installent.
Tout en encaissant des trucs bien horribles que j'ai enchaîné depuis 3 ans, à gérer cata sur cata, le décès de mon père y'a 3 ans, et des relations "amoureuses" toxiques dans lesquelles au départ, j'ai cru trouver un peu de réconfort mais qui m'ont totalement achévées. On ne peut être bien avec les autres que si l'on est bien avec soi-même. C'est là le problème.

Ayant besoin d'aide, j'ai rencontré tant de professionnels à qui je voulais me confier, mais non, psychologues à la ramasse, psychiatres à donf sur les médocs sans aucune écoute...

Du coup j’essaie de me sortir seul de ce placard, mais j'y vois rien, j'essaie encore...

Au moins, et sans attentes particulières... ça fait du bien d'écrire.

Dernière modification par Oaxaca-na (08 juin 2020 à  00:42)


→ The only good nation is IMAGINATION ☼

Hors ligne

 

avatar
janis femme
Adhérent PsychoACTIF
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 07 May 2018
1750 messages
Blogs
Bonjour Oaxaca-na,

Bien sur si ça peut te faire du bien de parler ici, d'échanger sur ce qui a mal tourné pour toi dans tes consos, fais le mais ça ne suffira surement pas à ce que tu te sentes mieux.

Tu parles de "Allez 5 ans de bourrage pharmaceutique, volontaire au début, nécessaire ensuite. Résultat 5 ans + tard : buprénorphine, moultes antidépresseurs - au final inefficaces sur moi - et diazepam. Ça fait 1 an que j'essaie de me sortir des benzo avec le valium, des opioïdes avec le subutex, et de ma dépression post-tramadol avec des IRSS. ": tu es donc dans une démarche de sevrage? Tu es suivi pour celle-ci? Par un addictologue?

Pour tes problèmes liés aux épreuves que tu as traversé, tu dis que tu as vu un nombre certain de professionnels: Il te faut peut être encore chercher le bon. Ne lâche pas!

Sinon tu as une activité qui te motive, pro ou autre? Tu t'occupes le corps et l'esprit?

Je ne veux pas être intrusive mais quitte à échanger ici autant essayer de t'apporter des éléments de réflexion

Bonne journée
Janis

J'ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même

A. Artaud

Hors ligne

 

avatar
Oaxaca-na homme
• Carbon Based Lifeforms •
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 13 Jun 2018
325 messages

janis a écrit

Bien sur si ça peut te faire du bien de parler ici, d'échanger sur ce qui a mal tourné pour toi dans tes consos, fais le mais ça ne suffira surement pas à ce que tu te sentes mieux.

Salut à toi Janis :)

À la base, j'avais écris ça sur un bloc note du PC... pour rassembler certains éléments.
Et finalement j'me suis dit... si j'allais au coin du comptoir de PA. Ce n'est aucunement pour me plaindre ou pleurnicher, juste écrire, me décharger un peu... et je te remercie d'avoir pris de ton temps pour lire et me répondre, vraiment.

Bien sûr que ça ne suffira pas je comprends bien ce que tu veux dire, mais ne serait-ce que d'être encouragé à chercher encore un professionnel avec qui le courant pourrait passer, bah crois moi ça remotive. à pas lâcher. j'ai eu du mal à accepter que je ne pourrai me dépêtrer de tout ça SEUL. Mais à qui donc vais-je encore devoir refuser des neuroleptiques ? lol ^^ j'y crois ! J'ai enfin compris le truc de "faut creuser au fond pour savoir comment guérir", y'a plus qu'à trouver le bon professionnel.

En effet, en mai 2019, c'est en CSAPA qu'une médecin m'a indiqué le subutex, mais elle ne voulait pas gérer le reste, benzo, AD ("c'est + du domaine des psychiatre" a t elle dit)... alors qu'avec elle ça passe bien je vois qu'elle comprends ce que je lui dis. Mais avec du recul, elle m'as mis sous TSO et j'ai dû me débrouiller pour le reste.
Du coup j'ai une question:

> Un médecin addictologue dans un CSAPA, peut-il te suivre et te guider dans les sevrages ? par exemple, tous les 15 jours un RV pour faire le point, ou même une fois par mois..? ou bien son rôle est il juste de te faire les premières prescriptions et après bah... de faire le reste avec un infirmier ou psychiatre du CSAPA ? car c'est pas du tout passé avec la psychiatre là bas, je n'ai pas vu d'infirmier, je ne connais pas leur rôle précis d'ailleurs. Ce que je voudrais c'est qu'une seule et même personne puisse me suivre dans un but de sevrage de pharmacodépendance, et aussi dans le but de m'aider à comprendre pourquoi ça va si mal... Je ne sais pas vers quelle personne me tourner au CSAPA, qui pourrait gérer avec moi la globalité de me situation psychologique et me faire des prescriptions en fonction. Je veux réduire absolument les prises de médocs, ça ne me réussi plus du tout du tout.

Pour répondre à ta question, je gère une micro-entreprise, je suis artisan sur les marchés et les salons d'expo... C'est grâce à ça que je canalisais beaucoup de choses. Autant te dire que pour cette année c'est r-a-t-é. Tout mes salons annulés évidemment, et à peine possible de déballer aux marchés locaux.

Et il va falloir que je m'impose de marcher chaque jour, de me remettre au potager... mais rien que ça hmm f'in bref allez je vais pas refaire un aussi gros pavé. ( ah j'en suis pas loin en fait xp )

Je te remercie en tout cas, et ne te sens pas "obligée" de répondre ^^° Tu m'as déjà donné quelques idées. merci-1


→ The only good nation is IMAGINATION ☼

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Sujets similaires dans les forums, psychowiki et QuizzZ

logo Psychoactif
[ Forum ] Ces mots que je crie et que j'écris pour dire,
par Sakura41, dernier post 15 juillet 2011 par Alain Will
  54
logo Psychoactif
[ Forum ] Des mots pour les maux, le beau au-delà  du mal
par Poison Ivy, dernier post 24 août 2007 par reskaper
  6
logo Psychoactif
[ Forum ] Désolé ce soir j'ai meme plus de mots pour le dire...
par survivor, dernier post 21 septembre 2007 par survivor
  5

Pied de page des forums