Salut à toi Zefy,
Je n'ai pas compris si tu cherchais à partager avec des gens qui ont connu ça ou simplement lire des témoignages. Je ne sais pas non plus si tu cherches des conseils, des réponses etc..
Mais une chose est certaine, ton témoignage a fait écho en moi dans le sens -> j'ai traversé une période similaire -> j'aurais aimé/ça m'aurait été utile qu'on me dise ça.Quand tu parles de "vivre sur un nuage" depuis trois ans, je ne peux m’empêcher de mettre en parallèle cette expression avec une période clé de ma vie.
Suite à un épisode douloureux, je me suis laissé aller dans une consommation de
codéine/tramadol ponctuée de prises régulières de benzos (comme pour toi de sacrées doses).
Désolé si c'est redondant mais je rappelle que la prise d'
opiacés est carrément incompatible avec celle des benzos, a tel point que les doses indiquées peuvent induire, une dépression respiratoire, le coma et la mort.
Il y a 2 ans j'arrivais au bout de 5 bonnes années durant lesquelles ma vie était entre parenthèses, en pause. J'étais en retrait du monde extérieur et de ses interactions sociales, je me suis éloigné, en passant par "distant" je suis devenu "fuyant", jusqu'à m'isoler de toutes connaissances (j'espère sincèrement que ce n'est pas le cas pour toi).
Petit "nuage" que je voulais absolument rejoindre pour fuir mes angoisses, comme tu le témoignes j'étais tout de même lucide et suffisamment conscient de ma situation. En ce qui concerne les doses, je prenais l'équivalent de ce que tu prends en
xanax mais avec du
valium et de la
codéine ou du
tramadol, selon les jours (l'un ou l'autre). Pareil, même dosage.
La contrainte de devoir ingérer un nombre incalculable de comprimés de
codéine ou de
tramadol au réveil ne me freinais pas, je me sentais stabilisé même si les doses avaient grimpées au point de de ne pas pouvoir envisager de me sevrer tout seul. J'ai fait des cures, 3 en tout et c'était - dans l'ensemble - plus confortables et
safe que tenter de diminuer tout seul les doses chez moi (personnellement, j'en était incapable, encore une fois, on est tous différents).
Sans ce combo de molécules, je subissais un état dépressif assez important, que je décrivais avec des explications similaires au tiennes : je ne voulais pas être confronté à la tristesse de ce monde, ni vivre cette vie rébarbative et contraignante.
Avec du recul je me rends bien compte qu'il y avait une part de vérité mais que ça cachait quelque chose de bien plus complexe.
Que ce soit une "excuse" que l'on se donne ou une réalité que l'on constate, il faut se poser la question de Pourquoi se donne-t-on cette excuse ? Si tu pouvais changer des paramètres de ta vie, que ce soit dans le domaine social, pro, financier tu ferais quoi ? (si tu pouvais agir sur ces paramètres dont tu n'as pas le pouvoir de changer).
Tu as déjà du l'entendre, les seuls éléments que tu peux modifier/adapter c'est ta vision sur les choses, ce sont tes perceptions et l'interprétation que tu vas en faire.
Pour simplifier, le "que me manque-t-il pour être heureux ou comblé à 100% ?était un des axes principaux que j'essayais d'approfondir pendant cette démarche de soin.
Et tu sais quoi ? j'étais incapable de répondre à toutes ces questions, et je le suis encore aujourd'hui.
La seule différence, c'est que je sais pourquoi je ne parviens pas à y répondre, et c'est seulement après avoir compris ça que j'ai pu me focaliser sur l'origine de mon mal-être.
C'est une réflexion parmi tant d'autres qui m'a permis de travailler sur moi-même. Mais curieusement, ces phases d'éveils et de remise en question survenaient toujours au même moment : lorsque j'avais passé suffisamment de jours à l’hôpital pour arriver à des doses bien moins élevées de benzos et d'
opiacés. J'avais l'esprit plus enclin à voir la vérité en face, j'étais constamment confronté à des pensées très sombres, refoulées par les consos pendant tout ce temps.
C'est finalement très personnel, je ne sais pas si j'ai pu t'apporter quelques éléments qui t'on intrigués ou qui te font échos, mais si c'est le cas, je reste à ta disposition.
Force à toi, et courage ! Tu as conscience du problème pour poster ici, c'est un grand pas même si tu ne t'en rends pas compte.
Tu peux aussi te focaliser sur ta prochaine cure et essayer d'en tirer des objectifs, des attentes (je sais que c'est très compliqué en réalité)
Dernière modification par GrosDodoZepam (17 décembre 2020 à 18:02)