Confiance soignant-patient

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Akaion homme
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Bonjour à tous

Je me posais quelques questions concernant la relation de confiance entretenue avec ses soignants. On dit souvent que se sentir à l'aise avec ses médecins est essentiel surtout dans le cadre d'un suivi.

Je vois une addictologue, chef de son service hospitalier de médecine interne et complications somatiques des addictions, qui a bonne réputation parmi les siens et intervient assez régulièrement dans les médias. Et que dit-elle ? Voici deux extraits d'une interview.

"Je ne comprends pas que des médecins puissent défendre la dépénalisation du cannabis", affirme cette spécialiste des addictions. "Les dégâts encourus par les jeunes sont trop importants pour cautionner une telle mesure."

(...)

"On sait bien que, chez les jeunes, un des attraits des drogues est justement ce sentiment de transgression. Si le cannabis est dépénalisé, alors ils se tourneront vers des produits de synthèse encore plus toxiques, et qu’est-ce qu’on dépénalise derrière ?"

(...)

"Les jeunes que je vois n’ont plus d’amis, plus de projets, plus de motivation, ils ne font plus de sport, ne sortent plus. Je suis terrifiée par l’altération de leur qualité de vie. J’ai reçu, ce matin même, une jeune fille, bonne élève, qui a sombré dans l’addiction au cannabis. Son appétence est apparue au premier joint, désormais elle fume tous les jours, est déscolarisée et a des problèmes psychologiques importants."


Je ne sais pas si une opinion ô combien différente sur le sujet de la dépénalisation peut influencer sa façon d'exercer en tant qu'addictologue (gastro-entérologue de formation), mais il est assez difficile de se sentir à son aise d'autant plus qu'en discutant avec un médecin présent au Caarud ("antenne méthadone" rattachée au CSAPA) j'ai pu avoir des conseils et prescriptions qu'elle me dit ne pas être une bonne idée. Exemple sur les bêta bloquants, recommandés par un médecin du CSAPA. D'après l'addictologue c'est une mauvaise idée. L'infectiologue à qui je demande des bilans sanguins et que je consulte, car très prudent sur le risque infectieux mais aussi sur les fonctions rénale et hépatique, étant adepte de l'injection IV, s'informe régulièrement sur les RC et prône lui aussi une dépénalisation. Récemment il me disait que l'idée d'utiliser les amphétamines ou phénidates sous contrôle médical permettrait un dosage dégressif et un meilleur suivi, aboutissant peut être à un sevrage adapté. A la fois praticien hospitalier, professeur des universités et chercheur à l'INSERM, et bien que n'étant pas addictologue, c'est un médecin que je respecte beaucoup avec une écoute de son patient que je trouve assez remarquable, tout comme son confrère du Caarud/CSAPA.

Quelques-unes des jeunes recrues médecins avec qui j'ai passé un certain temps de formation sont des consommateurs, et bien qu'ils ne le crient pas sur les toits (heureusement), certaines de leurs gardes bénéficient d'un petit coup de pouce de stimulants pour être menées à bien. La dépénalisation de toutes les drogues leur permettrait d'en savoir plus sur la façon de prendre en charge les patients dépendants de RC car cela relancerait la recherche.

Pour revenir à ma question de départ, je me demande quelle place donner à son addicto quand ses opinions vont à l'encontre de nos convictions. Peut-elle réellement être efficace dans le suivi qu'elle propose ? Un changement de médecin plutôt ?

Merci

"Tout est poison et rien n'est poison, seule la dose fait le poison" (Paracelse)

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Abracabrantesque homme
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Écoutes, moi aussi mon addicto prône les joies du fonctionnement du cerveau de manière naturelle et l'abstinence de tout prod, même le petit vapo de weed du soir.
Je me sens pas du tout compris par lui d'autant qu'avec un traitement neuroleptique pour troubles psychotiques, le fonctionnement du cerveau de manière naturelle, il faudra repasser.
Bref, je me dis que dans le fond, mon objectif était de stopper le tramadol et que pour cet objectif au moins il est sur la même longueur d'ondes.
Aussi quand je lui parle honnêtement sans tabou de mes consommations relativement maîtrisées, je me fais limite engueuler.
Si je l'écoutais, il faudrait que je lui rapporte toutes les substances que j'ai chez moi et que je sois abstinent.
Bref en gros, si tu as un objectif pour lequel il peut t'aider dans la réduction de tes consommations, peu importe qu'il soit contre la dépénalisation ou quoi, si au moins vous avez un terrain d'entente sur ce pour quoi tu as vraiment besoin de lui.
Sinon oui, il y a sûrement d'autres médecins plus compréhensifs ou plus en phase avec tes propres opinions .
Pourquoi as tu besoin d'un addicto?

Dernière modification par Abracabrantesque (21 avril 2021 à  13:19)

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trolalol homme
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Salut,

Je comprends ton embarras, personnellement j'aurais beaucoup de mal à me sentir à l'aise et à faire confiance à un addicto avec des positions aussi rétrogrades. Je crois même qu'assez rapidement, je lui dirais bye bye.smile

Amicalement,

אין מזל לישראל

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Akaion homme
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Abracabrantesque a écrit

Pourquoi as tu besoin d'un addicto?

Bonne question. A la base surtout pour garder un lien avec un professionnel avec qui faire le point sur les consommations, mais j'ai l'impression d'avoir atteint la limite de ses connaissances car en RC elle est peu renseignée. Son discours c'est "y a pas de traitement miracle, c'est de vous que viendra la solution". Je garde un lien pour l'habitude du suivi, à la base j'étais à 10/15 IV de 3MMC par jour, aujourd'hui c'est plutôt 3~4 IV de 4F-MPH, ce produit me coupe l'envie de cathinones et de tout autre produit et de façon remarquable. Sa vision c'est "remplacer une drogue par une autre n'est pas la solution", et pourtant les bras en voient la différence. Aussi en cas de besoin je bénéficie de la possibilité de faire un écho doppler directement pour lever le doute en cas de point d'injection qui serait sujet à questionnements : veine simplement usée ou infection ? Son conseil reste le même "essayez de varier les modes de consommation", je la revois vendredi tout en ayant à l'esprit que c'est une simple formalité.


"Tout est poison et rien n'est poison, seule la dose fait le poison" (Paracelse)

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Akaion homme
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Abracabrantesque homme
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Ah ben si c'est juste pour être rassuré que le médecin garde un œil sur toi en cas de pépin, autant le garder puisqu'il fait bien le job.

Apres c'est sur que tes pratiques sont à risque et que n'importe qui de bienveillant te recommanderai de limiter le risque.

C'est toi le seul juge qui peut décider si ce que cela t'apporte vaut le prix que ce que cela te coûte.

Apres si tu veux réduire mais que cela t'es impossible c'est un autre débat.

Et pour l'argument de remplacer une addiction par une autre n'est pas la peine, la je ne suis pas d'accord car il vaut mieux-être addict aux chewing gum qu'à la nicotine. Mais de la a te conseiller un produit de remplacement moins nocif c'est délicat. Deja c'est interdit dans la charte de psychoactif et je pense que c'est limite du point de vue éthique aussi.

Quoique ça se fait bien pour la methadone et le subutex. Mais malheureusement il n'existe rien à ma connaissance pour les stimulants, à par des produits proches de leffet placebo.

Tu fais comment pour les descentes? Pas de consos d'opiacés?

Je pense que pour trouver un produit de remplacement malheureusement, personne sauf peut-être quelques témoignages sur psychoactif peuvent t'aider.

Moi par exemple jai arrêté de fumer grâce au tramadol puis jai arrêté le tramadol alors que j'arrivais jamais a arrêter de fumer. Mais ça je ne peux le conseiller à personne, c'est mon protocole perso que j'ai trouvé tout seul.

Dernière modification par Abracabrantesque (21 avril 2021 à  18:29)

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Akaion homme
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Abracabrantesque a écrit

Ah ben si c'est juste pour être rassuré que le médecin garde un œil sur toi en cas de pépin, autant le garder puisqu'il fait bien le job.

Apres c'est sur que tes pratiques sont à risque et que n'importe qui de bienveillant te recommanderai de limiter le risque.

C'est toi le seul juge qui peut décider si ce que cela t'apporte vaut le prix que ce que cela te coûte.

Apres si tu veux réduire mais que cela t'es impossible c'est un autre débat.

Et pour l'argument de remplacer une addiction par une autre n'est pas la peine, la je ne suis pas d'accord car il vaut mieux-être addict aux chewing gum qu'à la nicotine. Mais de la a te conseiller un produit de remplacement moins nocif c'est délicat. Deja c'est interdit dans la charte de psychoactif et je pense que c'est limite du point de vue éthique aussi.

Quoique ça se fait bien pour la methadone et le subutex. Mais malheureusement il n'existe rien à ma connaissance pour les stimulants, à par des produits proches de leffet placebo.

Tu fais comment pour les descentes? Pas de consos d'opiacés?

Je pense que pour trouver un produit de remplacement malheureusement, personne sauf peut-être quelques témoignages sur psychoactif peuvent t'aider.

Moi par exemple jai arrêté de fumer grâce au tramadol puis jai arrêté le tramadol alors que j'arrivais jamais a arrêter de fumer. Mais ça je ne peux le conseiller à personne, c'est mon protocole perso que j'ai trouvé tout seul.

Point de vue psy j'ai un trouble schizo dysthimique, mais je le gère beaucoup mieux avec la 4F-MPH que les antipsychotiques proposés aux effets secondaires peu appréciables. Pour répondre à ta question, je garde toujours des benzodiazépines en cas de redescente difficile, le simple fait de les avoir est déjà rassurant. Les opioïdes, hormis la DHC Dicodin, ne sont pas trop ma tasse de thé, quoique pour l'insomnie il m'arrivait d'utiliser du Tramadol 200 mg LP pour changer un peu des somnifères benzo. Si besoin je garde une boîte de Havlane, toujours pas entamée d'ailleurs. Benzo injectable qui plus est.

J'ai tenu à garder un suivi médical approprié, parce que l'IV n'est, selon moi, pas un mode de consommation à prendre à la légère. J'insiste moi-même pour avoir un bilan sanguin au moins tous les 3~4 mois. La surveillance des reins, du foie, glycémie, DFG, etc, étant tout aussi essentiels que les charges virales et bactériennes courantes. L'addictologue et l'infectiologue font un travail qui se recoupe un peu à ce niveau.

Quand on provient du secteur médical, on est très tenté de faire de l'auto médication. C'est généralement une mauvaise idée, car on manque de recul et avec une polytoxicomanie on peut vite se satisfaire de ce qui nous semble le plus agréable. A un moment donné j'étais très tenté par le zolpidem, que mon généraliste me prescrivait, mais j'ai vite renoncé et je remercie certains témoignages sur le forum. J'ai lu l'enfer que cela devenait pour certains très accro à la substance et me fourrer dans le même souci n'aurait pas été d'une grande finesse. Merci Psychoactif.

J'ai un peu dérivé sur mon histoire là ...

Dernière modification par Akaion (21 avril 2021 à  22:13)


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