Rescapée des opioïdes: petit retour...

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Mlle*Ordinaire femme
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Bonjour à toutes et à tous,

Depuis un mois, j'ai décidé de m'isoler pour entreprendre un sevrage SEC.

Je rappelle le contexte de cette prise de décision :
Dependante aux opioïdes (Tramadol), j'ai tenté de m'en défaire avec un TSO (l'orobupre).
Malheureusement, l'expérience avec ce TSO ne fut pas concluante. Je suis restée deux semaines avec une dose qui ne me convenait pas, puisque chaque soir j'avais des symptômes de manque (sueurs, jambes qui tirent) et je n'en dormais plus.
Et pourtant, j'ai insisté auprès de la médecin addictologue pour réajuster la dose de Bupré. Mais hélas, ce fut sans résultat... Si ce qu'un AD et puis un somnifère (Zopiclone) qu'elle a bien voulu me prescrire (et encore j'ai dû pleurer pour qu'elle accepte la prescription).

Maintenant, ça fait donc un mois que je ne prends plus rien. Le sevrage dure bien au-delà de 10 jours. 21 jours au moins pour se sentir soulager. Ensuite les symptômes continuent à se dissiper (mais toujours bien lentement).
Là au bout d'un mois sans rien, on peut dire qu'enfin le mal physique est passé. Je dors encore très peu.  Malgré ce manque de sommeil, j'arrive à tenir la journée avec de la vitamine c, eau riche en magnésium...
Je me renseigne aussi sur d'autres compléments  bons à prendre pour retrouver une forme physique satisfaisante...
Bref, je fais comme je peux quoi pour remonter la pente...

Concernant l'activité physique :
Il est vrai que sous opioïdes (bupré ou tramadol), je n'avais pas de mal à marcher (bien au contraire).
Maintenant, sans opioïdes comme béquille, je dois me forcer pour faire quelques pas...
Ça pose question quand même si j'aimais bien marcher? En vrai, je ne pense pas vraiment. J'aimais marcher seulement sous substances (ça me donnait un bon petit boost bien agréable).
Finalement, je me rends compte qu'avec les opioïdes, je ne me connaissais pas vraiment. Aujourd'hui, sans cette bequille, j'ai cette impression d'être un nouveau né qui redécouvre la Vie.
J'essaye de me tourner vers des activités qui me plaisent. Et ce n'est vraiment pas évident puisque j'ai l'impression de ne pas aimer grand chose en fait...
Alors que sous tramadol, je trouvais de l'intérêt pour tout..
J'admets que l'atterrissage est un peu brutal.. mais bon je me dis qu'il n'y a pas de raisons pour que je ne retrouve pas le goût à la vie, le goût "à faire"?


A y réfléchir, peut-être que j'y serais allée avec plus de douceur...
Peut-être...
Mais vu la tournure que prenait mon initiation à la bupré, je pense que je me serais toujours plus épuisée à me battre dans le vide, pour au final me laisser avec une dose de Bupré insuffisante (car ne me durait que 8-9h). Alors à quoi bon?
C'est avec ce ras le bol de cette soumission chimique, que le sevrage sec se présentait alors comme ma seule solution à ce moment là..
C'est vraiment la possibilité de pouvoir retrouver ma liberté qui m'a poussé vers le sevrage sec. C'est d'ailleurs ce qui m'a donné cette énorme force de ne pas lâcher!

Je ne ferais peut-être pas l'unanimité quant à ma prise de décision, ben tant pis. Après tout, c'est moi seule qui suis décisionnaire de mon avenir..

En tous cas, je suis bien contente que cette torture du manque soit derrière moi. Aucun regrets.

Je tenais à faire ce retour et je terminerais par cette phrase de Albert Camus:

“En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout".

"Dans un voyage, ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru et les détours surtout" Pollet-Villard

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Dantes14000 homme
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Mlle*Ordinaire a écrit

Aujourd'hui, sans cette bequille, j'ai cette impression d'être un nouveau né qui redécouvre la Vie.
J'essaye de me tourner vers des activités qui me plaisent. Et ce n'est vraiment pas évident puisque j'ai l'impression de ne pas aimer grand chose en fait...

Salut félicitation pour ton sevrage.
Je me reconnais bien dans cet parie de message moi c'est pareil depuis 2 ans je ressens plus rien du tout un vide totale comme un légume sans sentiments j'ai
Plus rien et j'ai beau allez voir des psy et prendre des anti depresseur le résultat est pareil.

Dernière modification par Dantes14000 (21 décembre 2024 à  14:41)

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Pesteux homme
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Salut à toi smile

Mlle*Ordinaire a écrit

Depuis un mois, j'ai décidé de m'isoler pour entreprendre un sevrage SEC.
(...)
Je ne ferais peut-être pas l'unanimité quant à ma prise de décision, ben tant pis. Après tout, c'est moi seule qui suis décisionnaire de mon avenir..

PA ne veut pas encourager les sevrages secs, parce qu'on est nombreux à avoir de très mauvaises expériences. On sait combien ça peut faire très mal, combien ça peut être dangereux, combien ça peut conduire à une nouvelle conso encore plus problématique que la précédente, et combien ça démultiplie les risques de dépression post sevrage (PAWS).

Mais pour moi, ça ne veut pas dire qu'on a toujours tort de faire comme ça, ni qu'on peut toujours faire autrement. C'est souvent nécessaire, dans la vie, de tester par soi-même, de tracer son propre chemin, même quand ça parait risqué, même si ça conduit à faire des choses dangereuses qui peuvent nous faire mal. Et ça ne mène pas toujours au pire, fort heureusement ! C'est comme ça qu'on se construit et qu'on constitue son propre "savoir expérientiel". Sinon, il suffirait de suivre religieusement la sagesse des anciens ou le savoir des scientifiques, et tout serait simple, il n'y aurait jamais de décision à prendre ni de question à se poser sur rien. Il suffirait de faire comme disent les "sachants", et tout irait bien.

Bref, je veux que tu saches que je respecte ta décision. Pour moi, ça n'est ni la bonne décision, ni la mauvaise décision : c'est TA décision, visiblement prise en toute connaissance de cause. Ca me fait penser à ton pseudo : "Mlle*Ordinaire". Ordinaire, mais singulière. Ton rapport au produit, ça relève de TON intimité, et tout commentaire désobligeant serait profondément déplacé.

Ensuite, il se peut que certains lecteurs prennent mal ton titre "Rescapée des opioïdes". Dans notre langue, on ne peut être "rescapé" que d'un accident, d'une prise d'otage, d'une catastrophe, d'un cataclysme, d'un sinistre, etc. Pour ceux qui ne le vivent pas du tout comme ça, ça peut sembler un peu brutal, comme si tu leur disais que leur choix de conso est une catastrophe. Ca n'est probablement pas volontaire de ta part, mais je t'invite à y réfléchir, si on n'avait pas pris l'habitude de considérer comme une évidence que la conso d'opiacés/opioïdes est une catastrophe, ça éviterait peut-être que :



Mlle*Ordinaire a écrit

j'ai insisté auprès de la médecin addictologue pour réajuster la dose de Bupré. Mais hélas, ce fut sans résultat...

Ton addicto n'a pas vraiment l'air de partager mon opinion. La subjectivité de ton rapport au produit, ton expérience du manque, ton intimité, visiblement, elle s'en cogne. De toute évidence, elle suppose détenir un savoir sur ce que tu vies, un savoir forcément plus pertinent que le tien, qui compte plus que ton insistance, et qui doit primer sur ta parole. Et ça ne s'arrête pas à un commentaire blessant, ça va jusqu'à une restriction concrète dans ton accès au TSO. C'est quelque chose qui me révolte, et c'est pour ce genre de raison que je soutiens PA dans son virage contre la médicalisation.

C'était quoi son excuse bidon ?


Amicalement.


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pierre
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Bonjour,

Rescapé de quoi ? C'est toujours le même langage stigmatisant qui est utilisé, ou les usagers passent d'addict à clean, et puis peuvent affirmer qu'il s'en sont sortis, (ou rescapé pour l'occasion). Le langage de la repentance....

Et puis, désolé, mais après 21 jours, c'est certe déja un premier pas, mais le plus dure n'est pas forcément passé. Maintenant, ca va etre l'ennui, la dépression. Des choses qui n'ont rien à voir avec les premiers jours, mais qui durent beaucoup plus longtemps. Que nous appelons ici le PAWS (Syndrome prolongé de sevrage) https://www.psychoactif.org/psychowiki/ … de_sevrage

Pour moi ce genre de message après 21 jours avec des leçons sur la volonté est néfaste, parce que ca fait croire que 20 jours suffirait a "effacer" une dépendance... Que tout pourrait marché comme avant....

Cordialement,
Pierre

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kaneda homme
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Mlle*Ordinaire a écrit

mais bon je me dis qu'il n'y a pas de raisons pour que je ne retrouve pas le goût à la vie, le goût "à faire"?

Salut, comme évoqué par pierre après le sevrage vient parfois (souvent ?) le PAWS et d'après ton témoignage, tu a l'air d'être dedans, tu dis toi même ne pas avoir l'impression d'aimer grand chose.

Et attention, je connais bien le sujet, j'ai moi-même par le passé subi ce fucking PAWS et j'ai pris la décision après 6 mois sans aucune amélioration de reprendre mon cher et tendre traitement methadone que je ne quitterais plus pour rien au monde.

Je suis dépendance au opiacés et précisément à l’héroïne depuis 20 ans environs et alors ?
Je travail dans une grande entreprise, j'ai ma maison, une compagne, un enfant, une vie normale quoi. A si, je prends 2 fois par jour un médicaments qui améliore de 200% ma qualité de vie, et même ça c'est pas si extraordinaire que ça, beaucoup de personnes prennent des médicaments, certains pour du diabète, d'autres pour des problèmes cardiaque, etc...

Mlle*Ordinaire a écrit

Je tenais à faire ce retour et je terminerais par cette phrase de Albert Camus:

“En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout".

Concernant ta dernière phrase sur la volonté, je peux te dire que ce sont de grosses conneries, d'ailleurs Albert Camus ne souffre pas à ta place......

Je te laisse ce LIEN , c'est un texte qui explique pourquoi la volonté ne suffit pas.

kaneda

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meumeuh homme
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Mlle*Ordinaire a écrit

Et pourtant, j'ai insisté auprès de la médecin addictologue pour réajuster la dose de Bupré. Mais hélas, ce fut sans résultat... Si ce qu'un AD et puis un somnifère (Zopiclone) qu'elle a bien voulu me prescrire (et encore j'ai dû pleurer pour qu'elle accepte la prescription).

A ta place j'aurais changer d'addicto, ou meme je serais aller chez un généraliste


Mlle*Ordinaire a écrit

“En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout".

https://www.psychoactif.org/forum/2021/ … .html#divx

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Lydou homme
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Bonjour,

Je viens de voir le post, je me permets de faire un petit message groupé pour Pierre et kaneda ...
Psychoactif et un Site, qui a été créé pour "entraide" et "limiter les risques" en cas de demande pour faire certains mélange de drogues et autres....

Je crois que Mlle ordinaire, a publié ce poste pour donner des nouvelles.... certainement pas pour avoir des avis sur le fait que un sevrage soit bien ou non.

Et en lisant bien son post, ça ne fait pas 21 jours, mais un mois (30 jours) minimum, donc sachez lire...

Ensuite pas la peine de lui faire la Moral sur le sevrage sec, elle le dit elle-même sur son post:

Mlle Ordinaire  a écrit

A y réfléchir, peut-être que j'y serais allée avec plus de douceur...  Peut-être... Mais vu la tournure que prenait mon initiation à la bupré, je pense que je me serais toujours plus épuisée à me battre dans le vide, pour au final me laisser avec une dose de Bupré insuffisante (car ne me durait que 8-9h). Alors à quoi bon?

Donc je me permets de dire encore une fois: sachez lire...

Ensuite à force de lire les posts de Mlle ordinaire je crois qu'elle est consciente du Paws.... Donc le rôle de nous tous et vous qui la lisez n'est pas de la démotiver.... Mais de la soutenir je crois? En fesant attention à  ne pas influencer des lecteurs.
.... pendant un sevrage ou après, la dépression nous guette, le paws,  et entendre, des gens (fait gaffe, c'est pas Bien) enferme les personnes concernées dans une spirale.....avec vos discours moralisateurs vous emprisonnez l' addict à être addict toute sa vie....c'est une dictature......un monde paternaliste.... Mais si les personnes concernées ne font pas leur propre expérience ça donne quoi???? Des regrets, des remords......vous même vous l'avez fait..... Ainsi va la vie..... Notre rôle a chacun dans l'addictions et de soutenir et d'être présent...mais pas de moraliser les Gens.......


Et qui sait, si elle va avoir un paws demain? Vous savez lire l'avenir ??? Vous êtes des voyants ??? Vous avez le journal de demain ????

A CHAQUE JOUR SUFFIT SA PEINE.....

Louis Bertignac, Marie de Noailles, Ray Charles, pour ne citer que eux sont des personnes qui se sont sorties de leurs dépendances en faisant des cures de désintoxication sans traitement voir sevrage sec et on vécu heureux.... Mais il y a des personnes comme Amy Winehouse, ou même Kurt Cobain, Jim Morrison, Bon Scott qui sont d'autres personnalités qui sont morts suite à des paws et autres....

Et encore une chose, a travers ces posts, j'ai pû comprendre qu'elle était addict au Tramadol, et qu'elle a essayé de baisser sa consommation avec son médecin généraliste traitant et on voit dans ce post qu'elle a essayé la substitution avec une addicto, donc elle a un vécu....elle a essayé des choses avant d'en arriver là....

Et je crois que dans le contexte d'aujourd'hui changer de médecin traitant (pour du tramadol, ou substitution) n'est pas une mission très très facile....et changer de Csapa desfois pour des personnes n'est pas évident (pas de voiture, pas d'argent....)

Donc avant de lui faire la moral,  je vous invite à la contacter et venir peut-être comprendre sa vie....

Avant d'être modérateur, ils faudrait se regarder dans un glace, s'ouvrir l'esprit et savoir écouter et lire...

A bon entendeur

Cdt.

Dernière modification par Lydou (23 décembre 2024 à  08:16)

Reputation de ce post
 
Arête de faire la moral, t'es lourds...
 
Il te reste du chemin à faire pour comprendre les bases.
 
Ridicule ! Rien à voir avec les modérateurs

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filousky homme
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Lydou a écrit

Avant d'être modérateur, ils faudrait se regarder dans un glace, s'ouvrir l'esprit et savoir écouter et lire...

A bon entendeur

Cette fin de post est si abrupte que j'ai été amené à lire tous tes posts depuis le premier afin d'affiner ma réponse et de mieux comprendre ce qui te pousse à te rendre antipathique aux yeux des membres de l'équipe de modération du forum.

Je n'ai rien trouvé, à part le fait qu'une de tes question est restée sans réponse : https://www.psychoactif.org/forum/2024/ … .html#divx

La question est  que cherches-tu en pratiquant ainsi, au risque de te coller tous les membres de l'équipe à dos ou, au minimum, à "rebrousse-poil" ?

Amicalement

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prescripteur homme
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Melle Ordinaire, tu parles en effet en JE mais finit mal avec la citation de Camus qui evoque le "quand on veut (ne plus boire, ne plus consommer) on peut" qui est servie ad nauseam aux addicts divers, alcool, jeu bouffe etc... Avec l'idée qu'il faut vouloir car "c'est mal" !

Je suis tombé sur ce blog qui me semble une bonne analyse de la citation (nb= je ne connais pas ce Mr Gustavson, donc ma recommandation se limite pour le moment à ce texte). Amicalement

https://gustavson-fr.over-blog.com/arti … 32872.html

« En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout. »


Sisyphe, héros de l'absurde.


Une vérité, un chemin, une volonté, une finalité, une suffisance et une totalité, voilà toutes les notions de cette phrase impliquant bien des philosophies particulières, au service d'une philosophie globale. Le chemin importe peu, qu'importe le flacon, pourvu qu'on ai  l'ivresse, qu'importe le moyen, pourvu qu'on y arrive, la fin justifie les moyens comme le dirais La Fontaine. Franchement, je ne sais pas si toute méthode justifie tout but que l'on se donne, pour parler ainsi, il faut vraiment être sure de soit, de son idée directrice, il faut accepter de faire de multiples concessions, prendre des chemins que l'on se refuserait à prendre habituellement, selon sa conscience, ses valeurs propres, pour arriver là ou l'on veut arriver. Le problème avec cette notion, est que le fait de marcher sur les autres pour réussir, entre parfaitement dedans. Est-ce que ça vaut le coups de se trahir pour une cause ? Peut-être, peut-être pas. Mais quand on dit que le chemin importe peu, on peut aussi envisager que l'on ne choisit pas forcément son chemin, qu'on le subit, ou qu'il est le fruits du hasard. Cela veut aussi dire que l'on fait des essais, qu'on rate, qu'on retente, que l'on apprend de ses échecs, que l'on prend des chemins détournés, imprévus, escarpés.

La société nous dit, "tu as le choix entre du pire ou du moins pire, elle nous met des œillères pour qu'on prenne le chemin qui l'arrange le plus, le chemin emprunté de tous pour savoir ou tout le monde va, pour mieux nous dominer, nous acculturer, nous faire penser comme elle veut que nous pensions. Prendre du recul, c'est reculer, voire de plus loin la multiplicité des chemins qui s'offrent à nous, il y a le pire, le moins pire et tous les autres qui étaient cachés par nos œillères imposées. Avoir raison d'emprunter un chemin plutôt qu'un autre, être dans la vérité, c'est subjectif, il n'y a pas de vérité, il y a sa vérité, qui ne vaut pas plus que celles des autres.

La volonté, c'est bien, ça fait avancer mais la volonté n'est pas tout. La volonté permet de s'engager mais la volonté n'est qu'un outil de l'orientation qu'on lui donne. La volonté est la voile, l'orientation est la barre mais c'est le vent qui donne à la voile toute son efficacité pour avancer sur le chemin que notre volonté nous à fait choisir et on ne peut pas contrôler le vent. On ne peut donc pas maîtriser sa volonté propre et la faveur de l'environnement à permettre son accomplissement.

Arriver, arriver, pourquoi faut-il toujours arriver, parfois on arrive jamais, la plupart du temps d'ailleurs et alors ! Arriver ne doit pas être une fin en soit, si on arrive, on s'arrête, c'est dommage, on peut toujours aller plus loin, on peut passer une vie sans arriver. Les gens qui estiment être arrivés sont chiant parce qu'ils ne sont plus en mouvement, il ne font plus rien qui les développe, ils sont arrivés, nostalgiques de leur chemin parcouru. On peut avoir la volonté d'arriver tout en sachant que l'on arrivera jamais, on peut vivre l'absurdité de l'existence tout en ayant conscience qu'elle est absurde. Comme le dit Camus, la conscience de l'absurde amène à l'engagement, à la révolte, ce qui permet de faire évoluer sa condition, de changer le monde. Mais alors, est-ce que la volonté d'arriver suffit à tout ? Non, car rien ne suffit à rien alors il n'y a pas de raison pour que cette volonté suffise à tout.

Donc en résumé la volonté d'arriver est bénéfique que si l'on prend conscience que l'on arrivera jamais parce que si l'on arrive, il faudra fatalement aller ailleurs. Ceci dit, avoir des idées, des projets, des buts est une bonne chose, mais il faut savoir que rien n'est figé sans être chiant. La vérité n'existe pas, il n'y a que sa vérité qui évolue également et qui ne vaut pas forcément mieux que celle d'un autre, même si elle nous concerne plus directement. Le chemin importe peu, à condition de prendre du recul et d'appréhender la multiplicité des chemins possibles, de faire un choix dans les meilleures conditions de connaissance, sachant que ça ne sera jamais "en toute connaissance de causes". La volonté peut-être une bonne chose mais elle ne fait pas tout, il faut la diriger et trouver le vent qui la porte.


Donc, "en vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout. », est une phrase un peu trop absolue pour moi, je dirais plutôt, " La vérité est subjective, soyons conscients de la multiplicité des chemins abordables, arpentons les poussés par le vent de notre volonté et sachons que nous n'arriverons jamais à ce que nous avons cru au départ". C'est un peu plus long, plus complexe, mais ça ressemble plus à ce que je pense.

Dernière modification par prescripteur (23 décembre 2024 à  13:56)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Acid Test homme
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Ce qui me choque ici ebcore une fois , c'est l'attitude du médecin qui refuse de prescrire du subutex à dose correcte pour empêcher le manque !
Aprés , si tu es sur la fin de ton sevrage et si tu étais vraiment à petite dose de Tramadol, c'est peut etre un mal pour un bien , si tu commences vraiment à te sentir mieux et que tu n'as pas de syndrome post sevrage ( le fameux PAWS) ou effet rebond de celui ci mais ce n'est pas au médecin de décider ça tout seul !
Ça démontre encore une fois les préjugés descmédecins , meme contre les TSO et le peu de considération'pour de nombreux médecins enverscleurs patients et leurs choix de traitement , alors que le TSO est un droit chez une personne majeure !

Dernière modification par Acid Test (23 décembre 2024 à  14:18)

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Mynight femme
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Mlle*Ordinaire a écrit

Bonjour à toutes et à tous,

Depuis un mois, j'ai décidé de m'isoler pour entreprendre un sevrage SEC.

Je rappelle le contexte de cette prise de décision :
Dependante aux opioïdes (Tramadol), j'ai tenté de m'en défaire avec un TSO (l'orobupre).
Malheureusement, l'expérience avec ce TSO ne fut pas concluante. Je suis restée deux semaines avec une dose qui ne me convenait pas, puisque chaque soir j'avais des symptômes de manque (sueurs, jambes qui tirent) et je n'en dormais plus.
Et pourtant, j'ai insisté auprès de la médecin addictologue pour réajuster la dose de Bupré. Mais hélas, ce fut sans résultat... Si ce qu'un AD et puis un somnifère (Zopiclone) qu'elle a bien voulu me prescrire (et encore j'ai dû pleurer pour qu'elle accepte la prescription).

Maintenant, ça fait donc un mois que je ne prends plus rien. Le sevrage dure bien au-delà de 10 jours. 21 jours au moins pour se sentir soulager. Ensuite les symptômes continuent à se dissiper (mais toujours bien lentement).
Là au bout d'un mois sans rien, on peut dire qu'enfin le mal physique est passé. Je dors encore très peu.  Malgré ce manque de sommeil, j'arrive à tenir la journée avec de la vitamine c, eau riche en magnésium...
Je me renseigne aussi sur d'autres compléments  bons à prendre pour retrouver une forme physique satisfaisante...
Bref, je fais comme je peux quoi pour remonter la pente...

Concernant l'activité physique :
Il est vrai que sous opioïdes (bupré ou tramadol), je n'avais pas de mal à marcher (bien au contraire).
Maintenant, sans opioïdes comme béquille, je dois me forcer pour faire quelques pas...
Ça pose question quand même si j'aimais bien marcher? En vrai, je ne pense pas vraiment. J'aimais marcher seulement sous substances (ça me donnait un bon petit boost bien agréable).
Finalement, je me rends compte qu'avec les opioïdes, je ne me connaissais pas vraiment. Aujourd'hui, sans cette bequille, j'ai cette impression d'être un nouveau né qui redécouvre la Vie.
J'essaye de me tourner vers des activités qui me plaisent. Et ce n'est vraiment pas évident puisque j'ai l'impression de ne pas aimer grand chose en fait...
Alors que sous tramadol, je trouvais de l'intérêt pour tout..
J'admets que l'atterrissage est un peu brutal.. mais bon je me dis qu'il n'y a pas de raisons pour que je ne retrouve pas le goût à la vie, le goût "à faire"?


A y réfléchir, peut-être que j'y serais allée avec plus de douceur...
Peut-être...
Mais vu la tournure que prenait mon initiation à la bupré, je pense que je me serais toujours plus épuisée à me battre dans le vide, pour au final me laisser avec une dose de Bupré insuffisante (car ne me durait que 8-9h). Alors à quoi bon?
C'est avec ce ras le bol de cette soumission chimique, que le sevrage sec se présentait alors comme ma seule solution à ce moment là..
C'est vraiment la possibilité de pouvoir retrouver ma liberté qui m'a poussé vers le sevrage sec. C'est d'ailleurs ce qui m'a donné cette énorme force de ne pas lâcher!

Je ne ferais peut-être pas l'unanimité quant à ma prise de décision, ben tant pis. Après tout, c'est moi seule qui suis décisionnaire de mon avenir..

En tous cas, je suis bien contente que cette torture du manque soit derrière moi. Aucun regrets.

Je tenais à faire ce retour et je terminerais par cette phrase de Albert Camus:

“En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout".

Je suis heureuse de te relire ici!
Et d'avoir des nouvelles.
Ta décision t'appartient
J'ose tput de meme espérer que tu prenais depuis suffisamment peu de temps pour qu'un tel sevrage, non sans être très dur, soit tout de même possible, faisable.
Enfin, j'espère ne pas me tromper.
Car 21 jours, c'est très, très court...
Tu as affronté le pire, le manque physique, mais le pire est encore à venir: Rééduquer tout cerveau, retrouver de l'intérêt aux choses... Tu as l'air d'être quand même dans un état assez compliqué...
Et l'angoisse, qui me vient en te lisant, du fameux PAWS...

Là, c'était encore faisable.
J'ai suivi ton histoire dans le détails depuis le début et j'espère tu étais encore "dans les temps", pour ne pas avoir à subir le pire par la suite. La dépression. L'envie de rien.
Le PAWS (je me répète  désolée),mais je suis ravie de lire que tu as tenu bon. Aussi difficile que ce soit, jusque là.
Mais je reste inquiète, encore une fois je ne connais que trop bien le Tramadol, et l'incapacité que j'ai moi-même eue pour l'arrêter brutalement.
Après, mon histoire ne peut se comparer avec la tienne, et j'espère de tout cœur me tromper.

Je fort les doigts pour que les choses aillent en s'améliorant un peu plus chaque jour, tu as tour mon soutien, et toute mon admiration pour ta détermination sans faille.
Mais tu sais, la volonté ne suffit pas...
Je ne veux pas jouer la mère la morale mais vraiment, face à la longueur du mal-être mental qui suit ce genre d'arrêt brutal me fait peur pour toi.

Hâte de lire de tes nouvelles, toujours meilleures, je l'espère très fort. Myna

Dernière modification par Mynight (24 décembre 2024 à  10:09)


°•✨️If you can't handle me at my worst, then U sure as hell don't deserve me at my best.✨️•°

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Mlle*Ordinaire femme
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A ce jour, Ça fait 36 jours que je n'ai pas pris des opioïdes.
Et je sais bien que rien n'est fini. Je suis consciente des PAWS et je réfléchis à des solutions pour en soulager les symptômes.
En plus d'une alimentation équilibrée, et d'une activité physique, j'essaye de faire des choses qui peuvent m'apporter du confort, comme écouter de la musique, faire un peu de coloriage, regarder quelques Disney. Ce petit retour à l'enfance aide à me faire du bien. D'ailleurs, je tiens un journal où je me remémore les moments de mon enfance qui me donnait le sourire...Je fais de mon mieux pour retrouver goût...
Et ça semble porter ses fruits, car je sens un peu plus du mieux-être jour après jour...


Je ne pensais jamais arriver au sevrage sec.
Il faut savoir que j'ai très mal vécu mon initiation au substitut.
Déja, je devais commencer à 4 mg (confirmé préalablement 2 semaines par ma médecin addictologue) et au dernier moment soit le lundi matin même lors de ma première prise), l'infirmier m'annonce que mon initiation débutera à 2 mg en Orobupre (qu'apparemment il y a eu une erreur de calcul de la médecin addictologue qui me suivait).
J'aurais tout de même aimé qu'on me prévienne...
Mais, j'étais tellement mal par le manque, que je n'avais pas la force de poser des questions du pourquoi et du comment de la posologie. Je commençais donc mon initiation à 2 mg d'orobupré. Mais retour du manque physique dans l'après midi (sueurs, mal de jambes).

Je décide alors de retourner au CSAPA en fin d'après midi.
L'infirmier doute de mes symptômes de manque.
Il me fit un test de tremblements pour savoir si j'étais bien en manque, regarda mes yeux, me pèse aussi et finit par appeler la médecin addictologue. Suite à cela, il me remit 1 mg en Bupré (à mettre cette fois SUR la langue, qui d'ailleurs mit du temps à faire de l'effet).

Mais rebelote, plus tard un Re manque dans la nuit.

Le lendemain, même après lui avoir dis que le 1 mg de la veille n'a pas suffit, le même infirmier décide de me doser à 3 mg. Je lui demande si c'est possible de passer à 4 mg. Après avoir appeler ma médecin addictologue, il finit par accepter mais me préviens que j'allais être certainement surdosée à 4 mg, et que certainement, le lendemain, il reverrait le dosage vers la baisse avec du 3,4 mg ou du 3,8 mg de bupré.
Sauf que je n'ai pas senti du surdosage cette journée, au contraire, j'avais des symptômes de manque dans la soirée.

Je leur annonce au 3ème matin de mon initiation que j'avais encore des symptômes de manque. Pour eux, ce n'était pas possible d'être en manque avec du 4 mg. Malgré mes dires, ils décident de me laisser à 4 mg les jours qui suivent, et me mirent un RDV avec la médecin addictologue dans l'après midi. C'est de là, qu'un AD et un somnifère m'ont été prescrit.
Une semaine plus tard, j'avais un autre RDV avec la médecin addictologue pour faire le point.
C'est à ce RDV, que je lui précise qu'avec 4 mg pris en milieu de matinée, que j'avais toujours des symptômes de manque dès 17h-18h (jambes qui tirent, transpiration)
Mais elle n'a rien voulu savoir. Elle estimait que j'étais déjà en surdosage.
Pour elle, 4mg était déjà trop pour ce que je consommais en tramadol (450mg que je prenais en une fois).
Ça n'allait pas dans le sens de son tableau de conversion (puisque 4 mg bupré= 600 mg tramadol).

Elle a donc conclu qu'on allait rester à 4 mg, et que concernant mon mal de jambes selon elle, il y avait des solutions.
Mais quelles solutions pouvaient ils exister, si ce mal de jambes était lié à un sous dosage?

Et puis "pourquoi m'encombrer de traitements alors qu'il suffit d'augmenter la substitution pour régler le mal de jambes?"

Je lui dis aussi que j'avais l'impression de n'être pas pris au sérieux. Et elle me rétorque: "ah tiens, ce n'est pas la première que j'entends ça".

IL aurait fallu que je fasse quoi pour qu'elle accepte une hausse de traitement?

Face à ces refus de m'augmenter, je me mis à pleurer, je lui dis que je n'en pouvais plus de cet état de manque répété, et lui dis en pleurs: "c'est bon j'arrête tout". ET je décide de quitter le CSAPA...
Je suis rentrée chez moi. J'étais à bout de nerfs. Je ne pouvais plus supporter cette soumission une minute de plus: je voulais retrouver ma liberté à tout prix. C'est de cette volonté là, que la force de tenir dans le sevrage ne me quitta plus.


A la base, je voulais me défaire d'une dépendance  physique/psychologique de tramadol devenue trop encombrante au quotidien. D'où le choix de la bupré. Je voulais récupérer de la liberté physique (et donc psychologique), et on me disait que la buprénorphine pouvait m'y aider doucement à la retrouver. J'y ai cru jusqu'à ce que la médecin addictologue estime que 4 mg suffirait à ce but.
Mais sauf que pas du tout, j'étais en manque avec cette dose: 8h après l'avoir prise.
-> Alors comment puis-je retrouver ma liberté si déjà la dose prescrite ne me durait pas 24h?
Comment pouvais-je me sevrer progressivement ensuite de la Bupré, si déjà je n'étais pas bien avec une dose d'initiation que le médecin addictologue a décrété comme suffisante, mais que moi ne me permettait pas de tenir 24h?

J'ai agi comme je pouvais, je ne me voyais pas subir un sous dosage de TSO encore plus longtemps. Surtout que j'avais entendu dire, que plus j'attendais, plus ce substitut allait s'accrocher et que plus j'allais avoir du mal pour m'en débarrasser.
Une véritable torture psychologique pour moi de prendre un produit pas bien dosé qui ne m'apportait que davantage de frustration, de soumission.
J'ai pensé à reprendre du tramadol, j'y ai pensé mais à quoi cela me servirait? Surtout qu'il fallait avoir de quoi pour arriver à 450 mg.... Et en quelques jours, je n'aurais eu plus rien..
Le sevrage sec me paraissait ma seule issue à ce moment là, pour faire un ménage d'abord, et espérer grâce à ça, mieux repartir avec le tramadol (consommation modérée et contrôlée ).
Et c'est toujours le but vers lequel j'aimerais aller.
Aujourd'hui, je me dis que je pourrais repartir sur de bonnes bases avec les opioïdes.


J'ai donc utilisé le terme de rescapée pour exprimer le désir de me sortir d'un usage problématique que j'avais avec les opioïdes (celui de consommer toujours plus pour ne plus être en manque physique).
Oui, je me considère comme rescapée d'une consommation problématique qui aurait pu devenir davantage source de souffrances pour MOI si je n'avais rien fait...
En aucun cas, j'incite à faire pareil que moi. J'ai fait ce que je pouvais en fonction de cette expérience au CSAPA, de comment je me projetais dans l'avenir...

Dernière modification par Mlle*Ordinaire (26 décembre 2024 à  19:03)


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pierre a écrit

Bonjour,

Rescapé de quoi ? C'est toujours le même langage stigmatisant qui est utilisé, ou les usagers passent d'addict à clean, et puis peuvent affirmer qu'il s'en sont sortis, (ou rescapé pour l'occasion). Le langage de la repentance....

Et puis, désolé, mais après 21 jours, c'est certe déja un premier pas, mais le plus dure n'est pas forcément passé. Maintenant, ca va etre l'ennui, la dépression. Des choses qui n'ont rien à voir avec les premiers jours, mais qui durent beaucoup plus longtemps. Que nous appelons ici le PAWS (Syndrome prolongé de sevrage) https://www.psychoactif.org/psychowiki/ … de_sevrage

Pour moi ce genre de message après 21 jours avec des leçons sur la volonté est néfaste, parce que ca fait croire que 20 jours suffirait a "effacer" une dépendance... Que tout pourrait marché comme avant....

Cordialement,
Pierre

Puisque les PAWS auront raison de moi, ça ne sert donc à rien que je continue mes efforts ?


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Le PAWS n'est pas ineluctable et il a une fin (parfois lointaine mais ce n'est pas le plus frequent). Donc continue et ne te decourage pas. Pierre parle "en général" mais tu es toi ! Amicalement

Dernière modification par prescripteur (26 décembre 2024 à  19:02)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Mlle*Ordinaire a écrit

Puisque les PAWS auront raison de moi, ça ne sert donc à rien que je continue mes efforts ?

Je ressens une forme de vexation à la lecture de ta réponse.

La question n'est pas tant AMHA la venue du paws qui serait inéluctable ou non, car certaines personnes semblent que peu le ressentir, mais plutôt le choix des mots que tu as employé. Car, au delà de ce que tu penses et dis, les mots ont une charge symbolique qui dépasse largement tes propos. Que pourraient penser ou ressentir à la lecture de ton message les personnes dépendantes qui ne peuvent ou ne veulent pas arrêter ? Qu'elles n'ont pas de volonté ? Qu'elles sont dirty en opposition à clean ? Que si elles ne sont pas comme toi rescapées elles sont probablement condamnées ? Sans doute ton message va leur apporter de la culpabilité et une piètre estime d'eux mêmes. Penses tu que c'est ce dont elles ont besoin, voire ce qu'elles méritent ?
En tout cas, moi, en tant que personne dépendante et le vivant bien, ton message vient au fond me dire quelque part que je devrai me considérer comme une merde condamnée... Ce que je n'apprécie que moyennement. Car on peut porter un autre regard sur soi en tant que personne dépendante. Et s'accorder le droit d'être des gens biens.
Tu as le droit de porter le regard que tu veux sur ta propre dépendance, mais s'il te plaît ne viens pas juger ou détruire les autres personnes dépendantes qui pourraient te lire, ce que fait peut être malgré toi tes messages, par le choix des mots que tu as fait et par leur sens et charge symbolique.
Car à l'opposé de ce que tu as écrit, et quelque soit nos rapports heureux ou non à nos dépendances, on a le droit de se penser digne ... car on l'est. Être dépendant n'est pas une marque d'indignité, ou de manque de volonté, ou une forme de condamnation inéluctable, inévitable.
Merci par avance s'il te plaît de prendre un moment pour lire ce que d'autres disent de leur dépendance, et pour mesurer le poids des mots que tu emploies, de prendre le temps d'y réfléchir.



Et tout ça me fait penser à des discussions qui datent des tout débuts d'un forum qui est devenu Psychoactif. Notamment ce post de Kanar en 2006. Je le partage ici pour lui rendre "hommage"...

kanar a écrit

Moi aussi, je prends beaucoup de recul face à  ce monde médical qui tente, quelque part, de nous "incarcérer" (là  où il faudrait nous "libérer" de notre addiction, et encore, pourquoi faire finalement) et lorsque j'entends que le toxico est un "malade" qu'il faut "guérir" (par substitution puis sevrage avec suivi social psychologique blablabla), ça me hérisse le poil comme quand, à  l'époque (et peut-être même encore un peu maintenant) on voulait guérir les homosexuels de leur maladie!
Et encore, je préfère encore ce discours à  ceux qui disent que les UD ne sont pas des malades mais juste des connards de sales tox qu'il faut brûler au bûcher...
Non pas que je refuse le fait d'être malade, mais alors pas du tout, j'ai moi-même été hospitalisé en psychiatrie plusieurs fois et pas que pour toxicomanie, mais tu l'as dit toi-même, nous possédons un "mal de vivre chronique"... Je suis tout à  fait d'accord.
Tu remarqueras alors l'ambivalence du jugement que nous portons envers nous-mêmes: quelque part le mot "malade" stigmatise notre comportement, nous marginalise à  outrance et semble peu opportun dans la mesure où il nous range dans une case qui me semble erratique car il nous colle sur le dos un problème là  où, pour nous, il n'y en a pas. "Malade"... ça fait doucement rigoler non?

https://www.psychoactif.org/forum/t4-p1 … E.html#p92

Dernière modification par Plotchiplocth (26 décembre 2024 à  21:11)


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Plotchiplocth a écrit

La question n'est pas tant AMHA la venue du paws qui serait inéluctable ou non, car certaines personnes semblent que peu le ressentir, mais plutôt le choix des mots que tu as employé. Car, au delà de ce que tu penses et dis, les mots ont une charge symbolique qui dépasse largement tes propos. Que pourraient penser ou ressentir à la lecture de ton message les personnes dépendantes qui ne peuvent ou ne veulent pas arrêter ? Qu'elles n'ont pas de volonté ? Qu'elles sont dirty en opposition à clean ? Que si elles ne sont pas comme toi rescapées elles sont probablement condamnées ? Sans doute ton message va leur apporter de la culpabilité et une piètre estime d'eux mêmes. Penses tu que c'est ce dont elles ont besoin, voire ce qu'elles méritent ? En tout cas, moi, en tant que personne dépendante et le vivant bien, ton message vient au fond me dire quelque part que je devrai me considérer comme une merde condamnée... Ce que je n'apprécie que moyennement. Car on peut porter un autre regard sur soi en tant que personne dépendante. Et s'accorder le droit d'être des gens biens. Tu as le droit de porter le regard que tu veux sur ta propre dépendance, mais s'il te plaît ne viens pas juger ou détruire les autres personnes dépendantes qui pourraient te lire, ce que fait peut être malgré toi tes messages, par le choix des mots que tu as fait et par leur sens et charge symbolique. Car à l'opposé de ce que tu as écrit, et quelque soit nos rapports heureux ou non à nos dépendances, on a le droit de se penser digne ... car on l'est. Être dépendant n'est pas une marque d'indignité, ou de manque de volonté, ou une forme de condamnation inéluctable, inévitable. Merci par avance s'il te plaît de prendre un moment pour lire ce que d'autres disent de leur dépendance, et pour mesurer le poids des mots que tu emploies, de prendre le temps d'y réfléchir.

Alors déjà dsl si tu t'es senti jugé...
Tes mots me touchent puisque je suis la première à avoir une oreille attentive quand une personne tente de se confier sur sa dépendance...
Et ce n'est pas parce que j'ai tenté de me sevrer d'une certaine façon, que je vais encourager ma manière chez d'autre..
En me confiant sur mon histoire, je ne cherchais pas à culpabiliser qui que ce soit sur sa dépendance... Chacun son histoire, son vécu, ses souffrances, ses idéaux. Ce qui marche chez les uns, ne marche pas forcément chez les autres, parce qu'on est tous différent !
Je parlais en mon NOM. J'ai pris soin d'utiliser le JE. Ce n'est tout de même pas de ma faute, si en exprimant ma tentative de me défaire d'une dépendance qui ME faisait souffrir, peut en faire culpabiliser d'autres...
Je pensais trouver du soutien ici pour passer cette étape qu'est le sevrage.
Mais je me trompais, ce qui me rends plus mal...
Si je ne peux plus m'exprimer comme je le ressens ici sur le forum, je ne vois plus trop l'intérêt d'y rester..


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Mlle*Ordinaire a écrit

Ce n'est tout de même pas de ma faute, si en exprimant ma tentative de me défaire d'une dépendance qui ME faisait souffrir, peut en faire culpabiliser d'autres...

Salut, ce que mon collègue Plotchiplocth t'explique, c'est que les mots que l'on  utilise peuvent stigmatisés certain comportements et certaines pratiques mais que l'on en a pas toujours conscience.

Et ne le prend pas mal, mais si, tu es responsable de tes mots, comme je suis responsable des miens.

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Mlle*Ordinaire a écrit

Je parlais en mon NOM. J'ai pris soin d'utiliser le JE. Ce n'est tout de même pas de ma faute, si en exprimant ma tentative de me défaire d'une dépendance qui ME faisait souffrir, peut en faire culpabiliser d'autres...
Je pensais trouver du soutien ici pour passer cette étape qu'est le sevrage.
Mais je me trompais, ce qui me rends plus mal...
Si je ne peux plus m'exprimer comme je le ressens ici sur le forum, je ne vois plus trop l'intérêt d'y rester..

Je crois que tu pourrais parler de la même chose mais en choisissant d'autres mots.
Exemple: remplacer le mot rechute par reconsommation.
Tu peux exprimer je crois ce que tu as vécu, mais peut être juste repenser certains termes qui, je le redis, portent une charge morale qui dépasse ton propos, qui est la malgré toi quelque part. Tu sais, c'est un apprentissage auquel on est tous confronté en écrivant publiquement ici, penser et soupeser les mots qu'on emploie. Parfois aussi un disclaimer avertissant que les propos vont être stigmatisants suffit à apaiser en éclaircissant les choses, la difficulté étant qu'il n'est pas aisé et jamais fini de prendre conscience de nos autostigmatisations.
A mon humble avis, tu peux continuer à écrire, juste peut être en faisant un peu de ce chemin de réflexion sur les mots employés. Car ma réflexion ne visait pas du tout à ce que tu te taises, mais juste que tu prennes conscience si ce n'était pas déjà fait des enjeux liés au stigmate dans le choix des mots employés.
En espérant que tu entendras cela et trouveras comment sortir d'une logique quelque part du "tout ou rien" pour continuer à écrire, je te souhaite pleins de choses qui te seront les plus agréables

Reputation de ce post
 
Merci pour ton explication détaillée (kaneda)

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