Bonjour,
je vous communique cet article du Monde qui sort suite à une étude de l'OFDT. Cet article raisonne avec mon expérience de ce week end dans une petite ville de province ou j'étais avec quelqu'un qui a commandé de la
coke par livraison.
Le menu de la
coke (et du
cannabis) était sur Télegram, avec des videos très évocatrices du matos reçu (pain de
coke impressionnant, huile de
cannabis,
beuh différentes), et pour plus de sureté discussion sur un autre réseau social crypté pour compliqué le traçage.
RDV à 22h, et le mec arrive pile à l'heure en voiture. (je me rappelle de l'attente il y quelques années des dealers qui te faisait poireauté, comme c'était insupportable)
Livreur très pro et aimable. Tu reçois un "bonne soirée" sur le réso social de communication, des que le livreur t'a donnée les pochons celés avec des agraphes.
Un service après vente ou tu peux te plaindre du matos si jamais tu n'es pas content.(au vu du matos, pas vraiment de raison de se plaindre, c'est la premiere fois que je faisais des traces aussi fines...)
Bien sur plus tu en prends, moins c'est cher, jusqu'au kilo.
Quand tu commande pour la première fois, il y a des vérifications dignes des sites internet pro....
Il y a des réseaux comme cela, meme dans les plus petites villes de France, ce qui donne une idée de la consommation (et du deal) partout en France. Et Le ministère de l'intérieur qui fait semblant de s'attaquer au problème... Mais s'attaquer au problème du "narcotraffic", c'est réguler les drogues, en commençant par légaliser le
cannabis, puis en faisant des expérimentations avec les autres (cocaine,
mdma,
heroïne...).
Cet article de l'OFDT, qui montre que le nombre de consommateurs de
coke a pratiquement doublé en 7 ans, malgrè la répression de plus en plus forte, ca ridiculise complétement les discours XXL et le ministère de l'intérieur. Ils ne sont plus crédibles.
Pierre
https://www.lemonde.fr/societe/article/ … ource=mailLe marché des drogues illicites en France, de plus en plus étendu, numérisé et « hyperadaptable »La dernière étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, publiée lundi 27 janvier, dépeint « une dynamique de circulation en France en hausse constante ».
Par Thomas Saintourens
Publié aujourd’hui à 07h00, modifié à 08h53
Les termes sont de ceux qui définissent un modèle économique dynamique, où les entrepreneurs savent mutualiser leurs investissements en matière première et s’ajuster aux perturbations exogènes. Pourtant, c’est bien le marché illicite des drogues qui est passé au crible de la dernière étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) sur « L’offre de stupéfiants en France », parue ce lundi 27 janvier.
Ce document dépeint une circulation massive, n’épargnant aucune région. Trois grandes tendances se combinent dans ce « marché hyperadaptable », selon Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’OFDT : « Une augmentation soutenue de la production mondiale des principales drogues (sauf l’héroïne, du fait de l’interdiction de la culture de l’opium en Afghanistan depuis avril 2022) ; une dynamique de circulation en France en hausse constante ; et une teneur toujours plus importante de la concentration moyenne de ces produits. »
Ce marché clandestin, qui a adopté les recettes marketing de l’économie légale, a connu ces dernières années une évolution rapide, surtout depuis la période du
Covid-19, qui a agi comme un accélérateur. « On constate une professionnalisation des acteurs et une spécialisation des équipes dans la chaîne de valeur, souligne Yasmine Salhi, l’auteure de l’étude. Les réseaux de vente, de plus en plus multiproduits, ont un recours croissant au numérique et s’adaptent à la demande, notamment en proposant des achats fractionnés, pour 10 ou 20 euros, par exemple. » Les applications sur smartphone gagnent des parts de marché au détriment des « fours » : 35 % des usagers de
cocaïne s’approvisionnent en se faisant livrer à domicile, contre 21 % se déplaçant sur un point de deal, selon une enquête publiée en 2022.
Fidélisation de la clientèle
La « segmentation » des réseaux, sur le territoire français, permet aux groupes criminels d’entrer en jeu selon une logique de spécialisation où chaque maillon de la chaîne logistique prélève sa part de revenus. Par exemple, la
cocaïne, à 1 000 euros le kilogramme à l’exportation en Colombie, atteint un prix de gros approchant les 33 000 euros sur le marché français – le tarif au détail est d’environ 60 euros le gramme. « Les trafiquants jouent à plein sur la logique de proximité, en allant vers des clients potentiels, avec des livraisons dans un rayon de plus en plus large autour des centres urbains, et en cherchant à les fidéliser avec des rabais, des offres spéciales ou des échantillons gratuits de nouvelles substances », souligne Ivana Obradovic. On constate ainsi, sur plusieurs comptes de vente, le « cadeau » d’un cachet de
MDMA pour une barrette de
cannabis achetée.
Au même titre que les confinements ont entraîné un redéploiement éclair vers l’utilisation d’applications, ils ont boosté le recours au fret postal pour les livraisons. « Initialement, la voie postale était principalement utilisée pour le transport de drogues en quantités modestes et spécifiques, telles que les concentrés de
cannabis, la
kétamine, le
GBL ou les
cathinones », précise l’étude de l’OFDT, mais désormais « les consommateurs se tournent vers cette méthode pour des drogues plus courantes, comme le
cannabis ou la
cocaïne ».
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La nouvelle vague du trafic de
cocaïne apparaît derrière le doublement historique des saisies en 2024
Considérées séparément, les substances les plus populaires ont chacune un marché bien distinct, en dépit de caractéristiques communes : large disponibilité sur tout le territoire, haute teneur en principes actifs et, souvent, prix contenu depuis plusieurs années. Concernant le
cannabis, la tendance à la hausse de la popularité de l’herbe se poursuit, avec des taux de
THC relativement stables, mais bien plus élevés que par le passé, et un mode d’approvisionnement « combiné » entre « fours » et livraison à domicile. La
cocaïne, dont l’image et la popularité s’améliorent encore, selon les dernières remontées statistiques, touche 1,1 million d’usagers réguliers, contre 600 000 en 2017.
« En France, le marché de la
cocaïne est en passe de devenir le premier marché de drogues illicites en valeur avant le
cannabis », affirme l’étude. Une expansion irrésistible, sur la dernière décennie, particulièrement problématique au niveau sanitaire : le taux de passages aux urgences liés à cette drogue a été multiplié par plus de trois entre 2010 et 2022 – d’autant plus que le produit est plus concentré que jamais (73 % de pureté dans les cargaisons saisies).
La consommation de crack se répandLe
crack s’étend aussi géographiquement. En sortant de la loupe grossissante du Nord-Est parisien, l’OFDT repère désormais des marchés stables à Rennes, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, ainsi que dans le bassin minier des Hauts-de-France. Cette nouvelle tendance, particulièrement inquiétante au niveau sanitaire, rejoint celle de la diffusion de la
kétamine (un puissant anesthésique) au-delà des cercles restreints de consommation « festive ».
Si la liste des drogues de synthèse disponibles sur le marché français ne cesse de s’allonger, le
Fentanyl, tueur de masse en Amérique du Nord, n’y a pas trouvé sa place. Mais d’autres substances, souvent plus puissantes encore, ont été repérées, en particulier les nitazènes, apparus derrière des dénominations commerciales trompeuses, telles que la «
cocaïne chinoise ». Leur analyse n’est alors guère le fait d’études de marché, mais d’alertes sanitaires conséquentes à des surdoses dramatiques.
Thomas Saintourens