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Dans un premier temps, nous devons mettre fin à la criminalisation des personnes qui consomment des drogues. La décriminalisation est en cours dans de plus en plus de pays à travers le monde - et a été approuvée sans ambiguïté par 30 entités des Nations Unies dans leur Position commune des Nations Unies sur la drogue de 2019 approuvée par le Conseil des chefs de secrétariat du Secrétaire général. Pourtant, si la décriminalisation est un catalyseur essentiel de toute réponse significative en matière de santé et de décarcération, elle a peu d'impact sur les marchés de drogues illicites.
L'application punitive de lois injustes est inefficace et contraire à la justice sociale. Nous devons fonder notre réflexion sur la réalité que l’usage de drogues est déjà répandu dans la société. Que cela nous plaise ou non, la consommation de drogue est une réalité qui doit être gérée de manière responsable. Nous ne pouvons pas souhaiter la suppression des drogues - mais nous pouvons les rendre plus sûrs ainsi que leurs modes d’utilisation.
Cela, à son tour, nécessite d'accepter que réglementer légalement les marchés d'accès des adultes pour les drogues actuellement illégales est le seul moyen d'atténuer les dommages causés par le marché illégal. Nous ne pouvons pas choisir si nous vivons dans une société avec ou sans drogues, mais nous avons le choix de savoir si et comment le marché est contrôlé. Au fur et à mesure que le consensus grandit sur l’échec de la «guerre contre la drogue», il en va de même pour la nécessité d’une exploration franche des alternatives. Nous avons tous la responsabilité de réfléchir à ce qui pourrait remplacer le statu quo, et nous devons réfléchir à la manière dont cela s'applique à toutes les drogues. Une exploration significative de la régulation des médicaments stimulants est un élément clé de ce processus.
Dans ce modèle, le critère pour prescrire et délivrer des molécules n'est donc pas d'opposer les "bonnes" aux mauvaises" molécules mais d'orienter la consommation vers un usage le moins dangereux possible pour l'usager, mais aussi pour son entourage et la société. C'est la Réduction des Risques (et des Méfaits diront les quebecois) dans son sens élargi (voir derniere citation).
Personnellement , bien que médecin et donc élevé dans la vision que cite Biscuit, je souhaite qu'on évolue vers le vraie RdR.
Pour les opiacés la cible serait de favoriser les usages plus "safe" (injection bien encadrée si necessaire mais, si possible favoriser les usages non injectés, produit de qualité pharmaceutique, information, naloxone etc..). Mais pour le choix des produits, même si la Methadone et la Buprenorphine sont proposés en premier choix, preferer une consommation autre (Skenan par exemple) plutot que le retour à la conso illégale et non sécurisée.
Amicalement
La RdR
IL N'Y A AUCUNE DÉFINITION UNIVERSELLEMENT ACCEPTÉE DE LA «RÉDUCTION DES RISQUES», BIEN QUE le principe clé soit la réduction des méfaits associés à la consommation de drogues.
Harm Reduction International (HRI) définit le terme comme suit:
La réduction des méfaits fait référence aux politiques, programmes et pratiques qui visent à minimiser les impacts sanitaires, sociaux et juridiques négatifs associés à la consommation de drogues, aux politiques en matière de drogues et aux lois sur les drogues. La réduction des méfaits est fondée sur la justice et les droits de l'homme - elle se concentre sur des changements positifs et sur le travail avec les personnes sans jugement, coercition, discrimination ou exigeant qu'elles arrêtent de consommer de la drogue comme condition préalable au soutien. 1
Comme évoqué dans cette définition, le concept de réduction des méfaits inclut souvent utilement la prise en compte des facteurs structurels du dommage. Cela inclut les facteurs économiques et sociaux, mais peut également inclure de manière significative les préjudices subis par la politique et la loi, tels que les effets de la criminalisation de la consommation de drogues et de l'application de la loi correspondante. Les «préjudices» peuvent également aller au-delà des méfaits pour la santé subis par la consommation de drogues pour inclure les «préjudices sociaux ou économiques tels que la criminalité d’acquisition, la corruption, la sur-incarcération, la violence, la stigmatisation, la marginalisation ou le harcèlement». Les documents de politique des Nations Unies mettent également en évidence ce contexte plus large, faisant référence plus récemment aux «lois et politiques de soutien» comme l’un des «catalyseurs essentiels» d’une réponse politique efficace de réduction des risques. 4 Notamment, la Position commune des Nations Unies sur les drogues de 2019 plaide fermement en faveur de la dépénalisation des consommateurs de drogues. Cependant, les positions des Nations Unies, tout en reconnaissant les méfaits de l'interdiction, ne soutiennent pas encore la disponibilité des médicaments légalement réglementée au-delà de la prescription médicale dans un contexte de traitement.
La réduction des méfaits des stimulants comprend des interventions visant une utilisation à faible risque dans les contextes sociaux (voir par exemple le chapitre 3 sur la MDMA), ainsi que des interventions distinctes ciblant une utilisation à haut risque, notamment le tabagisme et l'injection - qui sont au centre de ce chapitre.
Comme discuté dans les chapitres précédents, ce livre ne propose pas de modèle de vente au détail pour les stimulants classés comme niveau de risque 3, y compris: les amphétamines fumables ou injectées; cocaïne injectée ou crack fumé / base de pâtes / basuco; et d'autres stimulants fumés ou injectés à haut risque.
Au lieu de cela, nous proposons un modèle de réduction des méfaits sans commerce de détail, qui serait enraciné dans les principes et les exemples décrits dans ce chapitre.
Cela reflète le fait que, même avec des efforts visant à encourager des modèles de consommation de stimulants à faible risque (y compris en rendant disponibles des produits à faible risque sur un marché strictement réglementé), de nombreuses personnes choisiront toujours de fumer ou de s'injecter des drogues stimulantes. Comme indiqué dans la section sur le crack, ces personnes ne devraient pas être criminalisées. Au lieu de cela, il devrait y avoir une réponse concertée axée sur la santé publique, associée à un soutien social approprié. Il est essentiel de s'attaquer aux conditions sociales qui sous-tendent l'utilisation la plus problématique des stimulants pour réduire les comportements à haut risque à long terme, mais la réponse immédiate doit être fondée sur la réduction des méfaits, afin de mieux protéger le droit à la santé des personnes qui utilisent des stimulants.
L'accent historique des efforts de réduction des méfaits a été sur l'injection d'opioïdes, en particulier dans le contexte de la riposte au VIH. Cette focalisation sur les personnes qui s'injectent des drogues a eu tendance à marginaliser les problèmes de tabagisme et de reniflement de drogues plus couramment associés aux stimulants. Compte tenu de la forte augmentation des niveaux d'utilisation de stimulants à haut risque et des méfaits associés ces dernières années, cette situation est intenable. Il est urgent de se concentrer davantage sur la recherche sur la réduction des méfaits et les ressources sur les questions liées aux stimulants. Cet appel intervient notamment à un moment où le financement de la réduction des risques va plus généralement dans la mauvaise direction, sous la menace d'une combinaison de facteurs tels que l'austérité, le retrait des donateurs et l'évolution des priorités politiques.
Dernière modification par prescripteur (23 mars 2021 à 07:47)
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Pis encore, selon Hélène Donnadieu-Rigole, une consommation régulière de cannabis altère les fonctions cognitives et augmente les risques de développer un cancer plus tard. "En tant que médecin, on ne peut pas être pour." Si la spécialiste reconnaît que beaucoup de consommateurs ne présentent aucune difficulté, il est, selon elle, difficile de faire des exceptions : "Nous, nous avons une idée des personnes vulnérables mais les consommateurs ne savent pas s’ils le sont. L’adolescence en soi est un facteur de vulnérabilité."
J'espère qu'elle milite aussi pour une interdiction totale de consommation de l'alcool et du tabac parce que ce qu'elle dit s'applique aussi bien à ces deux produits, avec un impact societal actuel considérablement plus élevé.
Amicalement
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Personnellement ça ne me choque pas. L'impact étant lié, selon le classique triangle, au produit, à la personne et à l'environnement, il me parait logique de dire que la seule mention du produit ne suffit pas à determiner l'atteinte à la santé.
Amicalement
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Enfin concernant la diffusion, je pourrai mettre à disposition le mémoire que je rédigerai (rendu prévu fin septembre).
Dernière modification par prescripteur (16 juillet 2021 à 19:05)
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