Bonjour,
Je viens vers vous après avoir un peu fouillé dans les différents topics (d'ailleurs je l'ai mis ici mais pas sûr de mon coup, il aurait tout autant eu sa place dans la section famille/amoureux, ou la section
chemsex), pour déposer mon expérience quelque part (faute de pouvoir en parler) et chercher des conseils, retours d'expériences similaires, et réponses à quelques questions (
cf fin de thread si vous avez la flemme de lire mon "expérience", j'essayerai de rester synthétique mais c'est pas mon point fort désolé :S).
Au passage, désolé, je ne me suis pas présenté d'abord dans la section appropriée, je sais pas si c'est "grave", mais je sentais qu'entre une présentation et une partie de ce que j'allais dire ici, j'allais trop me répéter.
Pour vous donner un peu de contexte : En couple (gay), très amoureux tous les 2 (relation très différente de nos précédentes), relation libre, fin 20aine/début trentaine, avec très peu d'expérience avec les drogues au départ. On boit très peu (un verre de vin 2 à 3 fois par mois quand on mange chez des amis ou autre contexte social similaire), pas de clope ni
weed. Addict au café et aux jeux vidéos par contre, pour ma part. Première expérience
chemsex à 3 (avec un ami à lui, déjà bien initié) y'a 2 ans pendant un voyage, on avait pris de la
crystal meth. Bonne expérience qu'on se dit "à refaire un jour".
Quelques mois plus tard, suite à un concours de circonstances, on reçoit (cadeau) de la
MD (en cristaux) et de l'exta (domino, bien que ça ait pas d'importance vu ce que j'ai pu lire ici). Je me souviens plus de la dose exacte, mais y'en avait vraiment pas mal...
On se renseigne surtout sur les dosages à ne pas dépasser et les bons gestes à adopter avant/pendant/après la prise, mais de manière incomplète
(info-clé manquante : le délai de mini 6 semaines pour refaire le plein de sérotonine !)On reste toujours raisonnable sur les quantités quand on en prend (1/4 d'abord puis 1/2 cachet pour l'exta, la
md était en cristal mais on restait autour de 100mg, souvent moins rarement +) et dans un premier temps on réserve la prise de prod à des sessions à 3 ou +, plus rares, avant de l'intégrer dans notre sexe "habituel", je dirais 5 à 6 mois après avoir reçu notre "stock".
Je sais qu'on a probablement pas respecté religieusement le délai de 6 semaines à chaque fois mais ça restait maximum 1x/mois, l'effet était là à chaque fois, les
descentes très faibles voire quasi inexistantes pour nous 2, le lendemain on passait à autre chose sans être obnubilés par les sensations de la veille, pas de sentiment de dépendance, pas l'impression de développer de tolérance particulière bref tout va bien, notre stock dure environ 10 mois.
(En y repensant, le fait qu'on ait une quantité limitée et pas les connaissances/le réseau pour s'en procurer à nouveau une fois notre stock épuisé a aussi poussé à la parcimonie àmha. Je me souviens que je me fixais la limite de "ne jamais en acheter" pour garder de la distance, comme si c'était une ligne à ne pas franchir, un point de non-retour, un cap au-delà duquel on serait officiellement "addicts".) Vous vous en doutez, si je suis là, c'est qu'on a fini par franchir ce cap (via le même contact qui nous en avait fait cadeau 1 an auparavant, facile).Le problème c'est que y'a quelques mois on s'est procurés un nouveau stock et depuis 1° la cadence du
chemsex augmente, mais toujours avec ce seul produit ; 2° on a commencé à en prendre en dehors du contexte "chemsex". En gros "double addiction" (au
chemsex qui commence à remplacer le sexe "sobre", et à la
MD) qui se met en place.
Et là depuis peu je sens la tolérance qui s'installe, l'effet qui diminue. Je me fais violence pour pas augmenter la dose, mais la fréquence augmente de plus en plus. On est en train de partir en vrille de manière très chaotique, facilement 1 à 2x par semaine on prend ensemble et 1 à 2x par semaine en prime on prend "seul". La prise "seule" étant dans des contextes différents, pour lui ça reste sexuel mais sans moi (il a une plus grosse libido), et moi j'ai eu le malheur d'en prendre une fois pour bosser dans un moment de "rush" où je devais finir une montagne de boulot en un temps record. Ayant un travail qui demande beaucoup de concentration alors que j'ai un attention span ridicule, après la prise j'étais beaucoup plus concentré et j'ai pu me "forcer" à rester dans le bain et être productif, au lieu de travailler 10min et d'être distrait 50min. J'ai bouclé en 5h ce que je fais normalement en 3 jours. Du coup j'en prends pour augmenter ma productivité çà et là.
Malheureusement, on en a peu discuté de manière frontale. On s'était fixés la limite de "tant qu'on ressent pas de dépendance ou d'effet négatif, c'est que ça va et on peut continuer", mais en me renseignant et en arrivant ici je vois que l'effet neurotoxique de la
MD est pervers, pas forcément lié à une dépendance physique/psychique du produit. Du coup, on ne discute pas de notre conso, on sait qu'elle est là (on partage le même stock, la même boîte de cristaux et rien qu'à son positionnement dans le tiroir on sait direct si l'autre en a pris depuis la dernière fois) mais j'arrive pas à relancer le dialogue sur le fait qu'outre une dépendance physique et psychique, il y a des dégâts très sérieux qui nous pendent au nez.
Lui est borné sur l'idée que tant que la drogue reste liée à un contexte uniquement sexuel, il n'y a pas de dépendance. Or, depuis 3 mois, je ne pense pas qu'il ait une seule fois eu un rapport "sobre". De plus, il me semble que dépendance au
chemsex, dépendance au produit, et effets néfastes d'une "mauvaise" consommation du produit doivent pouvoir être abordés distinctement, là il y a confusion totale chez lui.
Par ailleurs, petit détail, mais depuis le début de notre conso, le fait de ne jamais avoir ressenti de forte "descente" comme je peux en lire n'a pas aidé non plus niveau prise de conscience des risques, et nous a un peu conforté dans l'idée que "tout va bien". Le pire qu'on ait eu c'est un petit coup de barre et grosse flemme le lendemain, mais jamais de crise de larmes, de sentiment de vide/dépression, d'anxiété, d'irritabilité, rien de tout ça. Quand on redescend, en général, on est soit KO et endormis soit l'esprit occupé par autre chose.BREF après avoir remarqué la tolérance qui pointait le bout de son nez j'ai creusé un peu plus loin, découvert ce site et son wiki+forum, et eu une grosse prise de conscience en lisant certains articles et témoignages postés ici. J'ai pas envie d'attendre de manger une dépression "chimiquement induite" (ce qui me semble d'autant plus étrange d'ailleurs c'est que j'avais avant des grosses tendances dépressives et à l'automutilation plus jeune, mais même dans les
descentes ces tendances ne reviennent pas, coup de chance ?). Poster ça ici est déjà "un grand pas" vers une reprise en main de mon mode de consommation, mais il y a certains points pour lesquels je suis encore dans le flou/pas sûr de la marche à suivre.
Je n'envisage en tout cas
PAS un "sevrage" sec pour moi et encore moins pour lui, mais vu la neurotoxicité de la
MDMA (je sais même pas comment ça nous fait encore de l'effet, nos stocks de
sérotonine doivent être en négatif là ???), notre mode de conso actuel et notre tendance à ne pas en parler, notre mode de vie actuel n'est pas viable du tout (d'ici 5/10 ans on se sera foutus en l'air, voire moins, si on continue ?). Je ne diabolise pas le produit, mais on a clairement merdé et je veux limiter la casse, et je vais déjà me forcer à en prendre max une fois par semaine tous contextes confondus puis remonter progressivement vers 2, 3, 4, 5, 6 semaines entre 2 prises.
J'en viens (enfin) aux questions/retours d'expérience que je cherche :
1) Pour ceux qui auraient vécu/vivraient une situation similaire (chemsex et conso de
MD/XTC à 2 qui dérape et dont vous avez peu/pas assez parlé), comment avez-vous repris la main dessus, comment avez-vous lancé/lancez-vous (j'imagine que c'est cyclique) la discussion avec votre partenaire sur votre conso, et plus particulièrement
A° l'installation d'une tolérance à la
MDMA + ses effets neurotoxiques pervers dont on se rend pas compte;
B° l'installation d'une dépendance au
chemsex.
Vous rediscut(i)ez parfois de vos "limites" à ne pas dépasser, des changements (souhaités ou effectifs) à votre mode de conso ? Vous en parliez en étant perchés, sobres, peu importe ? Fréquemment ?
2) La dépendance au
chemsex, quand j'y réfléchis bien, ne me semble pas être un problème grave stricto sensu, en tout cas pas urgent à régler.
Pour les adeptes de chemsex et polyconsommateurs, est-ce qu'il y a un ou plusieurs produit(s) que vous avez déjà utilisé pour "alterner" avec la MD, pour doucement décrocher de celle-ci sans se priver de nos plaisirs charnels amplifiés ? (De préférence par voie orale, on fume pas et beaucoup trop maladroits pour risquer un
slam).
Edit : Maintenant que j'y repense, on prend déjà du
poppers assez souvent...
3) Vu la prise chaotique et bien au-delà des doses conseillées, est-ce que je devrais aller voir l'un ou l'autre professionnel de la santé (physique ou mentale, d'ailleurs) pour faire un "bilan" de mon état ?
4) Question subsidiaire pour ma conso perso : Si la
MD vous fait aussi cet effet "focus" plutôt que "dispersé" (pour bosser en particulier) quand vous en prenez, est-ce que avez retrouvé cet effet avec un autre produit (moins neurotoxique ?).
(Q.4 Editée parce que la formulation originale était effectivement pas dingue, désolé !)
Si vous avez des témoignages d'histoires similaires ayant bien ou mal tourné aussi, je suis preneur.
Take care.
Dernière modification par Vesper (29 juillet 2021 à 08:58)