Salut à tous, je lis PA depuis un bon moment, plusieurs années et de manière sporadique je l'avoue en générale plutôt pour avoir de infos. Aujourd'hui j'ai envi de partager une expérience que je ne pensais pas revivre aussi fortement. Je m'excuse pour mon langage à moi, je n'ai pas les termes techniques, s'il y a des incompréhensions je pourrais éclaircir ces dernières.
Pour le parcours et pour faire simple, j'ai surtout consommé du
cannabis vers les 16 ans jusqu'à 22 ou 23 ans, de manière ponctuelle et plutôt en récréatif. J'ai découvert la
salvia à la fin du lycée par un ami, j'ai plutôt accroché à ce produit qui m'aider parfois à méditer.
Je ne suis pas croyant mais j'ai pendant très longtemps pratiqué la
méditation, deux fois par jour (matin et soir), parfois accompagnée par du
cannabis ou de la
salvia à faible dose (quand j'en prenais trop ça me faisait un effet similaire au
LSD, pas top pour ma façon de méditer). Puis avec le temps, le boulot, les enfants j'ai petit à petit laissé tomber la
méditation. Je m'y suis remis il y a peu, de manière très sporadique mais bien plus introspective.
Pour en revenir au sujet, j'ai pu par un ami me reprocurer de la
salvia, pas les dérivés mais bien la plante. J'ai fini par me décider à faire un grand voyage de
méditation avec elle. J'ai attendu d'être seul (totalement stupide de mon point de vue en terme de
RDR, mais méditer avec du monde dans la pièce c'est pas possible pour moi).
Je décide d'utiliser tous les moyens d'absorptions dont je dispose que je découpe en 3 phases. Le
joint coupé
salvia/tabac/cannabis, la mastication, la pipe.
Je m'installe de manière confortable dans un fauteuil/pouf géant, ma pipe longue est bourrée, la
salvia à mâcher légèrement humidifier, le
joint est roulé. il est 18h00 environs. Je suis à jeun depuis midi.
Je fume le
joint regardant la TV, je zap de manière machinal, les programmes ne m'intéressent pas, j'ai juste besoin du repère que j'attends. Une fois le
joint terminé je ne suis pas KO mais un peu stone. Presque 15min pour fumer, j'ai pris mon temps.
Je passe à la deuxième étape, je prends la
salvia et commence à mastiquer. Le goût reste particulier, disons le franchement ce n'est pas très bon, d'un autre côté ce n'est pas un bonbon. Je m'arrête sur une chaine de musique, je laisse le son à bas bruit et commence à essayer de faire le vide dans ma tête, je repense à tout ce que j'ai en tête et le met de coté petit à petit (c'est dure à expliquer). La pate dans ma bouche commence à être désagréable mais je continue sans trop y penser, je ferme les yeux de plus en plus longtemps. Je me rends compte soudain que regarder la musique est désagréable, que certains sons me pique les yeux. J'en suis là où je voulais pour attaquer la troisième phase. Je
coupe la télé, je prends m'a pipe longue, mon briquet tempête (qui fait une flame ridicule mais tenace) et je commence à fumer. Le mélange dans ma bouche entre la fumé et la pate dans ma bouche me file la nausée, j'évite d'y penser. J'inspire de longue bouffées que je garde dans mes poumons, pendant ce temps, je mâche, une pensée m'envahie, à mâcher comme ça je vais me changer en vache. Je manque de rire de cette bêtise et chasse très vite la vache dans un coin. Je sens petit à petit que je suis pas dans un état normal, le fauteuil n'est plus un fauteuil, c'est mon dos. Je me force à poser la pipe sur la table basse, quand je lâche j'ai le sentiment que c'est un doigt que j'ai laissé sur la table. C'est un peu malaisant, je décide de ne pas bouger, mais je doute que j'aurais pu de toute façon. Je me force à sortir la pate que je mâche, je me sers de mes doigts, c'est à la fois répugnant et fascinant comme sensation. J'ai beaucoup de mal à méditer, il n'y a plus vraiment de pensés. J'ai la sensation de faire partit d'un tout, d'être au milieu de ce dernier qui serait à la fois sans fin et infiniment petit. Tout deviens noir, sauf le centre de cet univers qui forme une sphère lumineuse, je ne suis pas cette sphère mais un peu quand même. La sphère explose, inondant l'univers de lumière et laissant une sphère noir en son centre. Je suis alors comme aspirer (de manière volontaire) dans la sphère tout en étant appeler par une sorte de "voix". J'ai la sensation d'avoir voyagé, je ne suis plus chez moi, je suis en moi, à l'intérieur. Je me retrouve dans un paysage désertique, aucune notion de chaud ou de froid, par contre il pleut, je sens les gouttes sur mon "visage" sans qu'il n'y ai de nuage, le "ciel" me semble étoilé. Je ne suis plus seul, il y a un autre moi même...ce n'est pas moi et en même temps si. Cette présence n'est pas franchement rassurante pourtant je suis satisfait qu'elle soit là. S'en suit un débat métaphorico-philosophique entre "moi même" et "lui moi", à la fois dérangeant et exaltant, j'ai l'impression que ça dure une éternité, tous les sujets sont abordés. De la durée de vie d'une abeille à la place de la vie dans l'univers en passant par la notion de réalité, l'industrie, le pourquoi, le comment (même la vache de tout à l'heure...) etc...
L'échange devient petit à petit monologue, la communication qui se faisait avec ma voix (pourtant sans son) devient plus bruyante, je reviens à moi...je parle tout seul dans mon fauteuil. Ouvrir les yeux et violent par la lumière du salon, j'ai l'impression d'avoir dormi un temps incalculable et pourtant d'être passé dans une machine à laver. L'horloge affiche un peu plus de 20h, l'idée de manger me passe par la tête mais très vite le
gout me reviens à pleine bouche, pas le temps de bouger, je me vomis dessus (quelle classe hum...) que du suc gastrique, j'ai l'œsophage en ébullition. Je reviens de loin, je range tout et nettoie tout (la douche était bizarre en terme de sensation). J'ai du mal à me remettre de cette expérience.
Je fais l'impasse sur le repas, un peu d'eau pour me rincer la bouche durant la douche, rien de plus. Je me couche épuisé. Je n'ouvrirais les yeux que le lendemain vers 14h... J'ai fais plein de rêves étranges mais impossible de m'en souvenir, c'est assez frustrant.
C'était une expérience, ni bonne ni mauvaise. Je ne la renouvellerais pas, je suis trop vieux pour ces conneries. Avec le recul je me dis que j'aurais tout aussi bien pu inhaler les sucs la veille et mourir là, l'idée m'a glacé le sang, non pas de mourir mais que mes proches me trouvent là comme ça. Je ne toucherais plus à la
salvia comme ça pour méditer, c'était trop pour moi.
Merci de m'avoir lu, j'avais besoin de poser des mots sur cette expérience.
Prenez soin de vous. Désolé pour les fautes...et le pavé
Je reste dispo pour ceux/celles qui voudraient en savoir plus.
Biz