[ Gérer sa consommation ]

MDMA et Zoloft, risques et addiction

Psychkaia11 a écrit

Hello, je suis consommatrice de MDMA depuis quelques mois et j’ai de plus en plus de mal à espacer les prises!

J’essaye d’espacer d’un mois mais je craque souvent avant et j’ai une grosse envie de proder dès que j’entends un peu de techno! Je pense régulièrement à ça

Or je sens que la D commence à avoir une mauvaise influence sur le long terme (je suis dépressive) je prends des quantités de plus en plus grandes (jamais moins de 250 mg pour 60kg et la dernière fois environ 4 tazs en 3h, c’est beaucoup trop je sais).
Bref des sacrés descentes qui durent plusieurs jours, et aggravent mon cas.

Je commence un traitement anti dépresseurs (Zoloft 50mg) et je sais que c’est contre indiquer avec la D car ça bloque les effets. Ce qui voudrait dire prendre des quantités encore plus grande pour ressentir moins d’effets!
= Perte d’argent et risques plus élevés, aucun intérêt

J’ai beaucoup de mal à me résoudre à arrêter de proder car l’effet me fait tellement de bien, et malgré les descentes, chaque soirée sous D est un souvenir magique. J’aimerais savoir si malgré les AD, on peut continuer à ressentir l’ecstasy lorsque la consommation est très occasionnelle (ex. Tous les 6 mois)
Je ne peux pas me résoudre à arrêter totalement mais je suis prête à diminuer si ça en vaut la peine


Je voudrais savoir si d’autres personnes ont réussi a arrêter la D à cause d’un traitement,
Et surtout savoir si vous trouvez d’autres moyens de kiffer les teufs/soirée techno avec d’autres produits moins dangereux ou plus compatibles avec le Zoloft

Partagez moi vos témoignages

Hey,

Ah la perversite de la magique qu’offre la MD.. Des effets qui créent des instants comparables à aucune molécule selon moi.
Je me retrouve complètement dans ta situation, 4/5 ans en arrière, quand ma vie n’était rythmée que par la perche du week-end suivant.

C’est là tous le vice de cette substance, la dépendance psychique qu’elle peut créer, tant il est bon d’y goûter.

Néanmoins la réponse que je vais t’apporter, bien que tu doives te douter de ce qu’elle va être risque de te décevoir.

Selon moi, une conso de D couplée à un traitement anti-dépresseur n’est pas envisageable.
Comme tu l’as dis le ratio risques/bénéfices n’en vaut clairement pas la peine.

D’une part tu t’exposes à un risque important de syndrome serotoninergique, ayant ingéré deux substances possédant une forte action ISRS.

D’autre part, comme tu l’as évoqué, pour vulgariser, l’action de ton AD sur les récepteurs seroto, entre autre, bloquera l’action inhibitrice seroto de la MD et donc amoindrira considérablement voir complètement les effets, sans parler de ta tolérance qui s’est installé.

Tu ne feras donc qu’être frustré des effets, pourra te mettre en danger en consommant des doses potentiellement nocives, et cerise sur le gâteau tu ne feras que subir des redescentes de plus en plus marquées et difficilement supportables.

De plus, souffrant de dépression, persister dans cette routine de conso d’une molécule aussi gourmande sur la sérotonine ne pourra, c’est presque certain, pas avoir d’autres résultats que d’aggraver ce dérèglement.

En outre, pour te donner mon avis PERSONNEL, je ne peux que te déconseiller de continuer ta conso.
Trop de facteurs à risque sont réunis pour aller dans ce sens.

Et à titre informatif, tu dois être au courant, mais la proscription de substance s’étend à toute molécule ayant une action sur les récepteurs seroto, notamment la quasi-totalité des psychédéliques, les amphet, le tramadol.

Le risque de SS n’est pas une règle absolu, mais on est jamais trop prudent. 


Par principe, on ne pourra pas te conseiller sciemment une autre molécule, c’est contraire à la philo du forum.

Je peux malgré tout te faire part de comment moi j’ai fais pour faire mon deuil de cette prod et ré-apprendre à profiter d’une soirée sans.

Dans un premier temps, j’ai fais une pause complète des sorties/soirées, l’espace de quelques semaines, histoire de casser cette routine qui s’était ancré profondément.

Ensuite, j’ai changé mes habitudes de sortie, moi qui avait prit le pli de retourner tous les week-ends dans la même cave avec le même groupe d’ami pour taper, j’ai changé de contexte, d’environnement.

Le simple fait de changer cela évitera l’assimilation d’une routine à une prise.
Découvre de nouveaux lieux, varie les types de soirées selon tes goûts, rencontre de nouvelles personnes, laisse toi voir de la nouveauté, c’est stimulant.

Mais le remède le plus efficace sera le temps, petit à petit, tu transformeras cette envie difficilement contrôlable de consommer en un sourire, à l’idée de repenser à ces moments uniques et emplis de pleinitude que tu as vécu.

Je sais combien il peut être difficile d’envisager de profiter à nouveau de soirée sans ça, tu le penses sûrement impossible à ce jour.
Mais crois moi, c’est possible.

Parole d’un ex-abuseur de MDMA.

Courage, et take care quoi qu’il arrive.

Dernière modification par Sociophrenic (08 mars 2022 à  01:19)