[ Addiction ]

Dépendance à la RITALINE

Bonsoir à tous,

D'avance, je présente mes excuses pour la taille de ce "pavé" qui en rebuttera probablement plus d'un et n'est pas forcément nécessaire, mais j'ai besoin de sortir ce que j'ai sur le coeur.

Petite présentation pour commencer:

J'ai 31 ans. Sans entrer dans les details, j'ai toujours eu un caractère hypersensible, hyperactif, marginal. Les premiers échos sont apparus dés l'entrée à l'école maternelle (à préciser pour le problème que je poserais à la fin). J'ai aussi une tendance croissante à la dépression depuis l'âge de 12 ans.

Voici un résumé de mes consommations passées/actuelles:
J'ai consommé diverses substances à partir de la transition adolescent/adulte, à commencer par le cannabis auquel je suis devenu très accro malgré une consommation limitée au soir, mais quotidienne (je vois déjà les accros aux opiacés sourire, mais c'est tout à fait possible).
De 22 à 27 ans, j'ai du consommer 3 ou 4 fois de la cocaïne, et ai apprécié sans être marqué plus que ça. J'ai ressenti lors des prises un grand calme intérieur.
J'ai consommé des champignons hallucinogènes 3 fois, avec de très bons souvenirs. Voyage très puissants, pas de désagrément (hormis la première fois due à un cadre innadapté), pas de descente ou autre.
J'ai été d'avantage marqué par la MDMA, que j'ai prise 4 soirées sur l'année de mes 29 ans (3 mois d'intervalle entre chaque). Grosse perche, euphorie, descente difficile à chaque fois, la dernière en particulier. Je n'y ai jamais retouché.
J'ai été longtemps fasciné par l'héroïne à la lecture des récits de consommateurs trouvés ici et ailleurs. Je me suis toujours refusé à y toucher, mais ma curiosité m'a poussée à opter pour la codeine dans le but d'en avoir un aperçu (même chose, 4 prises sur une année, effet agréable mais pas extraordinaire), sans suite.

Vous l'aurez compris, j'ai surtout fait des expériences sans jamais pousser le vice, hormis pour le cannabis, que je consomme toujours mais plus modérément (1 à 2 joints par semaine, le week end uniquement).

J'ai suivi un cursus scolaire plutôt honorable, et n'ai donc jamais réellement dérapé. Mais je joue avec la ligne rouge depuis quelques temps, ce que je vais vous résumer.

J'ai consulté un psychiatre spécialisé il y a 1 ans (peu de temps après avoir eu mon fils), après de longues et laborieuses recherche qui m'ont conduits à la conclusion suivante: TDA/H (trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité pour les non connaisseurs). Le psychiatre (chef d'un service addictologie sur Paris), après une courte étude, n'a pas hésité et m'a donné accés à la ritaline, sous forme de cachets de 10mg à libération immédiate.
L'effet des premiers temps a été on ne peut plus flagrant: Bien etre, grand calme interieur, balayage de toutes ces pensées parasites et incontrôlables qui m'empêchaient d'avancer depuis de si longues années. La conséquence sur ma vie professionnelle à été particulièrement forte: J'ai été chef d'atelier de 22 à 30 ans, âge à partir duquel j'ai commencé la ritaline. Cela fait un an maintenant, j'ai pris énormément de responsabilités, et suis en passe de devenir directeur d'exploitation, soit le plus haut poste sous le patron. C'est vous dire l'ampleur de l'évolution.
Mais, et c'est la le hic, je me suis particulièrement attaché à l'effet euphorisant des premières prises de ritaline, qui s'est estompé assez rapidement (le contraire aurait été trop beau pour être vrai), laissant place à l'unique effet initialement recherché: la concentration.
Actuellement, je consomme en moyenne 60mg/jour (j'étais à 30mg les premiers temps), un peu plus le week end, lors duquel je consomme le soir avant de fumer un joint (l'effet est très fort, très proche de celui qu'apporte la MDMA, la combinaison des 2 produits apportant un effet stimulant/psychédélique).
Désormait, l'effet recherché de la ritaline est donc beaucoup moins présent qu'avant. J'attend avec impatience la perche du vendredi soir. J'arrive à avoir une consommation relativement stable, mais ai tout de même tendance à dépasser la dose dite efficace (qui tournerait plutôt autour de 45-50mg/jour), et fonctionne au ralenti les jours ou je ne consomme pas.

Mais aujourd'hui je suis très inquiet. J'ai le sentiment d'être sur le point d'ouvrir une porte qu'il sera très difficile à refermer. Tout est beau sur le papier: J'ai une femme affective, un fils qui est à chose la plus importante à mes yeux, un entourage attentif, un métier et un salaire que beaucoup rêveraient d'avoir. J'ai le sentiment que je finirais par tout foutre en l'air à cause de ces envies de "hauteur".
Je souhaite m'éloigner de cette perte de contrôle qui me guette, et donc changer de traitement. Je m'explique. Les cachets de 10mg à libération immédiate sont comme un bouton que j'aurais à disposition, sur lequel j'ai la possibilité d'appuyer plus que nécessaire et presque à volonté pour un effet d'environ 2h, d'où le risque d'addiction. J'ai donc en tête l'idée de passer sur du Concerta. C'est la même molécule, mais sous forme de gélule à libération prolongée, nécessitant une unique prise le matin pour un effet d'une durée d'environ 10h, et beaucoup plus progressif et stable, contrairement à la libération immédiate qui inclut de forts effets rebonts (montée/descente). Ou alors, peut être que je devrais tout stopper, je compte aborder le sujet avec mon psychiatre.
J'aimerais avoir le ressenti d'utilisateurs ayant du vécu et donc du recul sur l'utilisation de cette molécule.

Je vois d'avance certaines réactions de la part de personnes ayant touchés le fond du fond: "Pauvre petit chou, tu as une vie idéale et tu viens te plaindre"(mais peut être que je me trompe ?). Au cas ou, je clame et clamerait toujours haut et fort, que le malheur est à la portée de tout le monde, aussi belle la couverture soit elle. Merci à ceux qui auront prit le temps de me lire, et essaieront de m'apporter des conseils utiles. Bien à vous.