Hello à toutes et tous,
Bon, ben bienvenue dans la valse des addictions. Après avoir virer de l’hebdomadaire la
coke, puis la
mdma, depuis facile 3 ans c’est la boutanche à bulles qui aura installé ses deux séduisantes fesses dans mes soirées.
J’ai toujours eu un regard un peu éloigné voir indifférent avec l’alcool. Ne lisant jamais les sujets de ce forum par exemple, mais toujours conscient que les addictions sont sévères, plus dissimulées dans le temps et les contextes.
Se mettre de la
coke tous les trois jours voire tous les jours en vacances par exemple et en groupe relèverait d’une sacrée addiction, d’une consommation jugé excessive et borderline. Avec de l’alcool on y verrait un jeu, une convialité de défonce de circonstance. S’envoyer la première du matin pourrait même être fun et orienter ainsi les rires et les comportements dans cet univers étrange du plaisir. Être bourré c’est drôle, même si tu vides tes tripes… défoncé à la
coke ou sous
mdma fait peur.
Je ne juge pas. Ce que je juge restera comment j’ai pu glisser de cet univers festif, mondain vers une consommation ingérable, ce seul chez moi. Et le plus douloureux : être incapable de résister à cette douce envie, sans tremblements sans douleurs psychique, qui vous envoie à l’épicier du coin. Presque tous les jours. Solide toutes la journée, sport etc…arrive le soir et en 2 minutes tout bascule.
Je me suis fais complètement berné par le mythe du « j’ai réussi à virer la
coke, la
mdma, la
3-MMC, un peu le
gbl, avec l’alcool ça sera une formalité ».
Ce qui est intéressant sera l’histoire de cette addiction. Du festif depuis l’âge de 18 ans, week end, de façon assez raisonnable (vu dans notre culture de l’alcool), donc boire en teuf,
festivals, en répétition de zique, ou parfois chez soi devant la révolution internet (on parle de la fin des années 90), puis de façon toujours festive et culturelle (le pinard, le single malt, la vodka, le cognac), puis arrive le tafe avec de joyeux lurons, les midis, les pots, les fins de projets… vient un tafe qui devient ennuyeux, donc plus de déjeuners arrosés, des pots du soir de défonce. Puis vient le bore-out (ennuie au tafe), on descend au pub plus tôt. Séparation familiale donc une semaine sur deux on peut se fracasser et rentrer en Uber. Vient l’installation du télétravail… on se ruine chez soi, puis les grèves RATP (donc full télétravail)… puis le covid, et les nouvelles rencontres tinder et autres sites, autres cercles amicaux.
Alcool partout, et de plus en plus
coke,
mdma, voire champi,
3-MMC aussi.
Mais avec le Covid et son confinement s’est installé durablement l’addiction. J’ai compté, j’ai certainement dépassé les 1500 bouteilles de vin. Les vodka et ricards sont arrivés bien plus tard. Plus efficaces (mais plus « dur » aussi).
Donc addictologue au
CSAPA, prise de sang, échographie du foie et analyse du foie (je ne sais plus le nom, pour y voir les éventuelles lésions).
Les résultats sont tous bons, sanguins et autres, rien qui dépasse. J’ai eu la trouille d'une nouvelle difficile.
J’ai refusé les groupes de paroles parce je ne me retrouve pas dans un alcoolisme-dépendant, mais plutôt chronique. J’ai pu plusieurs fois ne pas boire en soirée. Depuis le second rdv
csapa, j’ai presque deux fois une semaine de
sevrage avec un jour de rechute. Juste besoin d’un médecin compétant, d’un protocole, d’une ligne de conduite, d’explications rationnelles.
Abstinence pour le moment, je verrai au fil des mois. Dire que je ne boirai plus est intégré, accueilli. Bref on verra.
Avec la
coke, après deux ans d’abstinence j’en ai repris, clope aussi,
mdma aussi, mais j’ai arrêté très facilement. Par contre je ne sais plus tout consommer modérément.
Coke ça sera le gramme si peu coupé et 1.5 voire 2 de 18h à 6h.
mdma pareil. Je ne sais plus du tout modérer. Donc plus aucune conso. Je n’y pense plus.
Et ça que je veux : ne plus y penser.
Pour l’anecdote. Avec la
coke j’avais eu une psy super jolie… ça fait chier car malgré moi j’érotisai son image (mais toujours correct avec elle).
Au
csapa me voilà avec une jeune docteur bourrée de charme et là aussi séduisante. Tu me diras tant mieux. Ca fait juste un peu chier parce que t’as l’impression d’être un mâle mû par ses hormones de reproducteur. Aurai-je préféré un vieux bougon avec de gros cils ? De toute façon même avec une nana sans beauté affiché, je l’aurai imaginé dans une position délicate sur son bureau.
Fin de l’anecdote.
Donc pour « accompagner » elle m’a prescrit du Naltrexone avec de l’Acamprosate (générique), histoire de consolider (apparemment ça fonctionne bien). Pour les premiers mois.
Je ne vais pas te faire la morale sur ce plaisir de se retrouver « clair », d’avoir une forme hyper agréable. Après j’aime la défonce mais avec l’alcool ça n’est plus qu’un voyage vers la nullité de soi puisque je déboule en mode troll sur des réseaux sociaux et joue la carte du provocateur arrogant et plein de morgue, pour m’amuser, comme un asshole. Usé le lendemain matin, le cerveau liquide.
Je ne supportais plus la culpabilité du matin. Trop cruelle.
Je reviendrai ici surtout pour donner un avis sur le traitement Naltrexone- Acamprosate
Dernière modification par Zarathoustra (13 septembre 2022 à 15:52)