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J’ai remarqué que dans nos vies on parle souvent d’Addiction aux drogues, de Toxicomanie, de Dépendance, mais jamais on en vient à parler de ceux qui consomment sans être accros, de ceux qui entretiennent un rapport peut être plus Psychologique, plus Obsessionnel aux drogues, voire de Fascinatoire.
Ça peut paraitre un peu flou dit comme ça, mais je m’explique : je pense que la majorité d’entre nous ne sont pas des Addicts ou des Toxicomanes à proprement parler (sans aucun jugement pour ceux qui sont dans ces cas très délicats et difficiles), mais plutôt des consommateurs plus ou moins réguliers, ayant soit déjà surmonté une addiction, ayant un rapport plus sain aux drogues, ou simplement une consommation au rythme relativement libre et aux habitudes plus ou moins fortes ; tout ceci sans réelle dépendance physique aux substances.
Et pourtant c’est là qu’il y’a une profonde nuance je pense. Je prends mon cas en exemple pour l’illustrer : j’entretiens depuis l’adolescence un rapport très particulier à la came, j’ai traversé des phases ou j’étais constamment défoncé, pour tout arrêter du jour au lendemain pendant près de 2 ans, avant de revenir à une consommation plus douce, espacée de mois pour les hallucinogènes. Mais aujourd’hui, si je consomme tout au plus quelques joints par mois, et encore, il se passe quelque chose au fond de mon crâne de bien plus viscéral : je pense chaque jours à ma prochaine défonce, sans m’en rendre compte, sans même savoir quand ni comment, j’attend inconsciemment la prochaine fois comme un mirage au loin qui me fascine, comme la carotte au bout du fil qui me pousse à avancer car je sais qu’un jour ce moment « extraordinaire » arrivera. Je suis donc complètement obsédé, absorbé par la simple idée que je reprendrais un de ces jours, et je ne peux pas m’en empêcher.
Alors, les rares fois où j’ai tenté d’imaginer une vie sans autres consos, je tombe rapidement en déprime, je peux même en pleurer. Impossible pour moi de me mettre à la place de ceux qui n’ont jamais consommé, tant c’est contradictoire et inconcevable dans mon esprit. Je peux rester dans cet état, sobre, des mois voir des années, mais au final toujours guidé par l’idée que quelque part dans mon avenir je consommerais à nouveau, et ça m’est presque vital. Les drogues jouent chez moi, et chez bien d’autres aussi je pense, un rôle non pas physique, mais bien plus psychologique, de maintient de l’équilibre mental, de mon envie de découvrir l’avenir, ; un spectre fascinant qui me berce doucement.
J’aimerais donc discuter de l’importance que peuvent jouer les drogues à plus grandes échelles sur nos consciences, qui bien au-delà de simplement nous permettre pendant un bref moment de nous évader, de plonger dans des expériences fabuleuses, s’assoient sur nos cerveaux et leur permettent d’avancer même dans les moments les plus durs. Je pense sincèrement que les drogues, et tout ce qui altère l’esprit, ont au sein de l’humanité une place plus que centrales, ne serait-ce que par leur présence, l’idée que ces expériences existent, et non pas forcément et seulement par leur consommation. Il suffit d’imaginer l’espace d’un instant, un monde sans aucunes drogues…
Humains et drogues ne peuvent se séparer selon moi, et c’est un amour étrange qui se retrace depuis la nuit des temps.
Qu’en pensez-vous ? Je ressentais le besoin d’en parler, je suis sûr que beaucoup auront des avis différents et singuliers, et c’est justement l’occasion d’en discuter.
Merci !
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Dernière modification par Mister No (09 mai 2022 à 22:35)
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Mister No a écrit
Si la drogue te fait souffrir quand tu n'en consommes pas, c'est que quelque part tu entres dans la case "addict ou toxicomane"
Alors la vraie question que je me pose, c'est quand est-ce qu'on franchi la limite ? Quand est-ce qu'on peut se dire qu'on a une forme d'addiction ? Et est-ce que on peut parler de différentes formes d'addictions (Psychologiques/Physiques...) ?
Le fait de ne pas avoir de dépendance physique suffit à ne pas être addict pour moi, mais peut-être que je me trompe. Ca fait des années que je reste obsédé à l'idée de consommer, quand bien même c'est très occasionnel. Ce n’est que psychologique, comme une ombre qui plane sur moi perpétuellement, mais ça ne me fait pas de « mal » au quotidien, ça me pousse juste à toujours entretenir cette envie, cette « idée » que je vais reconsommer.
Mais oui, cette idée me permet de me sentir bien où de continuer d’avancer, car comme je l’ai dis si on me l’enlève je tombe rapidement en déprime, je stagne, et je vois clairement très peu d’intérêt à continuer une vie coincée dans la réalité sans la présence des drogues comme une sorte d’épice magique qui relève tout, même par sa simple existence.
Malheureusement ce que tu me dis est surement très simple pour toi, mais ça me fait bêtement me rendre compte à quel point tout ce que j'ai pu dire au-dessus peut juste découler de mon cerveau qui ne se rend pas compte de certaines choses, et que j’essaye de parler de l’Obsession comme quelque chose de différent et psychologique, mais peut-être que non, peut-être simplement que je refuse de voir que j’entretiens aussi un rapport d’addiction, même inconscient, aux drogues…
Je continue donc de me tourner vers toi, et vous, sur ces questions.
Alors, qui se considère dépendant aux drogues, et de quelle manière si ce n’est pas trop indiscret ?
Encore merci, il n'y a qu'ici pour parler
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Globuleis a écrit
Et est-ce que on peut parler de différentes formes d'addictions (Psychologiques/Physiques...) ?
Salut, personnellement je dirais que c'est quand je connais les conséquences négatives de ma consommation je les ai identifié et je ne veux plus les assumer. Malgré ca, je continue pour le peu de plaisir que çela m'apporte.
En gros ca altère ma capacité à prendre une décision et à privilégier ce que je sais bon pour moi.
EDIT : Déso pour le double post
Dernière modification par Cabaretvert (10 mai 2022 à 06:22)
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Mister No a écrit
je n'ai jamais croisé quelqu'un capable de parvenir à un résultat abouti. fume_une_joint
Si vous trouvez, faites moi signe.
il doit bien y avoir des clubs pour s'entrainer dans de bonnes conditions et côtoyer le haut niveau ? Je vais contacter la fédé on va voir ce qu'ils en disent.
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Le fait de ne pas avoir de dépendance physique suffit à ne pas être addict pour moi, mais peut-être que je me trompe.
Bonjour, les opiacés entrainent toujours une dépendance physique mais la plupart des personnes traitées pour la douleur arrivent à arrêter la consommation si la douleur disparait. A condition évidemment de faire un sevrage progressif. Idem pour les AD dans la dépression ou pour les BZD.
Je dirais donc que la dépendance physique est presque toujours surmontable.
Inversement certains "dépendances" ne peuvent pas être physiques mais sont bien reelles, jeu, sexe etc..
Mais la plupart des dépendances ont "simplement" un rapport bénéfice/risques positif et nous continuons d'y adhérer parce que cela nous fait du bien. A la famille, aux amis, aux aliments que nous aimons etc.. et aussi aux psychotropes quand ils sont bien gérés.
Le problème de l'addiction survient quand nous continuons de consommer malgré un rapport bénéfice/risque défavorable et c'est presque toujours "psychologique". Et il y a évidemment de nombreux exemples en dehors des "drogues", obésité, violence etc..
Pour ton cas il y a un fort contraste entre une bonne gestion objective et une obsession. Il faudrait travailler la dessus. Un psychologue pourrat t'aider et pourrait etre remboursé ou gratuit dans un CSAPA. Amicalement
Dernière modification par prescripteur (10 mai 2022 à 08:29)
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Cabaretvert a écrit
Salut, personnellement je dirais que c'est quand je connais les conséquences négatives de ma consommation je les ai identifié et je ne veux plus les assumer. Malgré ca, je continue pour le peu de plaisir que çela m'apporte.
Merci à vous deux pour vos réponses très intéressantes,
Ce que vous dites se rejoint en un sens : les addictions sont omniprésentes dans nos vies, même fondamentalement, mais c’est dès lors que le rapport bénéfices/risques s’inverse que l’addiction devient problématique…
Toutefois, tu dis :
prescripteur a écrit
Inversement certains "dépendances" ne peuvent pas être physiques mais sont bien reelles, jeu, sexe etc..
Mais la plupart des dépendances ont "simplement" un rapport bénéfice/risques positif et nous continuons d'y adhérer parce que cela nous fait du bien. A la famille, aux amis, aux aliments que nous aimons etc.. et aussi aux psychotropes quand ils sont bien gérés.
Je pense que l’addiction au sens strict du terme engage toujours un aspect physique : tu parles du jeu et du sexe comme + psychologiques, mais par exemple une étude avait montré (à trouver là : https://www.youtube.com/watch?v=1IDherT … tPapillon) que lorsque le joueur compulsif appuie répétitivement sur un bouton, tire une manette, il stimule significativement une zone du cerveau liée au plaisir. Le fait de gagner ou non n’importe pas, c’est le petit laps de temps entre la mise et le résultat du jeu, dans l’attente, qui produit cet effet chez le joueur. Dans le sexe, c’est un peu la même chose, une stimulation du corps jusqu’à l’orgasme…et c’est pareil pour toutes les autres addictions je pense, nourriture, violence, douleur etc… tout se ramène à quelque chose de physique.
A contrario, ce qu’on qualifie de psychologique ne rentre pas dans ces cases selon moi. Le fait de voir sa famille, aimer un plat, faire telle ou telle activité relève + de l’envie et du besoin que de ce dont je parle : l’obsession. Lorsque l’on se réveille, se douche, faisons un trajet ou n’importe quoi, on ne passe pas sa journée à avoir au fond de la tête un plat qu’on rêve de manger, et ce sur plusieurs mois, idem pour tout autres plaisir du quotidien. L’obsession dont je parle n’engage rien de physique puisque dans mon cas par exemple, je consomme vraiment très occasionnellement, l’obsession c’est simplement, à presque tous les moments de la journée et de façon presque toujours inconsciente, l’esprit qui se rattache à une idée fixe en permanence. Se dire à pleins de moments dans son quotidien « est-ce que je consomme ? ce serait cool de consommer maintenant » sans jamais le faire, et sans même forcément avoir le matos sur soi. C’est la seule idée qu’il y’a un moment où je me défoncerais dans le futur qui me suffit, le fait que les drogues existent, et pas la consommation en elle-même…
Au-delà de ça, tu me conseilles un psy, mais la vraie question est est-ce qu’on peut se défaire d’une obsession ? En toute honnêteté, j’ai déjà penser à aller en parler, mais le problème c’est que rapidement ça diaboliserait le truc, ça en ferait un « problème » dans ma vie à résoudre ; la vérité c’est que je n’ai pas du tout envie de me détacher des drogues, je ne vois pas ça comme un problème, c’est un des piliers de ma vie, une chose qui me maintient par sa simple présence. Les drogues deviennent alors presque une question de survie, une porte de secours possible dans l’inconscient.
Dans le fond ça ne fait pas de mal, le seul problème c’est que de cette obsession découle un étrange fantasme plutôt malsain avec les prods… mais est-ce qu’on peut y faire quelque chose ? Est-ce qu’on peut changer nos obsessions, même différentes de celles liées aux drogues, c’est ça la vraie question. Je pense encore une fois que l’humanité repose sur de profonds fantasmes, sur des bases qui sont toujours plus où moins malsaines, que l’on se cache ou qu’on assume, et c’est bien ça dans le fond qui nous permet de continuer à vivre, ces intenses envies ingérables, presque complètement détachée de notre pouvoir d’action dessus, et selon moi il y’a à creuser là-dedans ensemble, en discutant.
Essayez de cibler l’espace de quelques instants, ce qui vous obsède le plus…chez la majorité des gens ça peut être l’argent, le sexe, le pouvoir, chez moi ce sont les drogues.
Encore merci pour vos réponses, et de prendre le temps de me lire !
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Est-ce qu’on peut changer nos obsessions, même différentes de celles liées aux drogues, c’est ça la vraie question.
Oh que oui. Avec une thérapie comportementale, tu pourrais transformer ton obsession, ton attente, ton impatience en bonheur dans la routine, entre deux. Perso, cela m'a permis de changer l'eau en vin sans me noyer à la piscine.
Par exemple. La suggestion de Prescripteur paraît plus que pertinente sachant que tu places facilement des mots sur ta situation.
Pour le choix ou estimer le besoin, tourne toi vers une structure.
Dernière modification par Mister No (10 mai 2022 à 21:30)
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Dernière modification par prescripteur (10 mai 2022 à 21:27)
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