[ Arrêt & Sevrage ]

Bon ben...je bois trop.

Pablito a écrit

Tu as tout compris. Il te faut un planning. Des choses à faire dans le cadre d'un entrainement; d'un diplôme, d'une réalisation personnelle.

Tu verras que le plus satisfaisant pour des gens comme nous, ce n'est pas de passer la ligne d'arrivée, c'est d'avoir maitrisé son esprit dans un but précis.

Donc, inscrit toi dans un club. Bonne façon de socialiser. Indispensable à l'être humain.

Prépare une course avec un planning précis d'entrainement.

En bref, rempli ton agenda.

Une bonne vieille sublimation freudienne...

Tu sais j'ai déjà un boulot, des loisirs, famille etc...

Je me mets au sport mais bon ça n'a pas l'effet immédiat d'une bonne vieille murge, en plus j'ai des courbatures partout.

Maintenant avant un rdv stressant, au lieu des quelques verres qui me désinhibaient, c'est retour aux cacas mous, questionnements sur l'importance de mettre ma chemise bleu ou bleu ciel (ouais pasque c'est super important tout le monde le sait, c'est la dessus que les gens te jugent), aisselles mouillées etc...

Maintenant après une journée stressante, à la place d'une bonne cuite qui remet les compteurs à 0, je vais faire un tour de vélo, si il pleut pas, sinon je regarde Netflix jusqu'a se que mon cerveau se liquéfie et m'endorme.

Le problème c'est que c'est pas comme dans les films, quand le héros arrête de se défoncer et que pouf, tout va mieux.

Dans la réalité, le zéro qui arrête de se péter la tronche se retrouve avec ses bons vieux démons qu'il essayait d'empoisonner, une défense au stress flingué et un système dopaminergique en grève...


Edit :

Mon post de base a l'air un peu triste et merdiquement romantique.

Je vais largement mieux physiquement et mentalement depuis que je ne picole plus mais on va pas se mentir, mon cerveau me dit souvent "hey mon pote, tes conneries hygiénistes c'est quand même un peu chiant, viens on va boire un coup"

Dernière modification par BobKelso (19 juin 2019 à  14:18)

BobKelso a écrit

La sobriété c'est un bien joli mot, c'est (presque) facile. On parle jamais ou presque de l'après, quand tu dois te démerder avec tes émotions, les autres, la vie sans échappatoire à la réalité.

On en parlait justement il y a quelque jours avec un pote, qui a arrêté l'alcool il y a plus de 5 ans, et moi qui ai drastiquement réduit ma conso depuis un peu moins de 2 ans.

Il me faisait la réflexion que pour moi ce n'était pas pareil que pour lui, puisque je n'étais pas abstinente. C'était très juste, de temps en temps je m'autorise un ou quelques verres et je n'ai donc pas à lutter contre des cravings ou tensions atroces à ces occasions.

Malgré tout, le bénéfice du changement est présent, puisque ma conso moyenne a très fortement baissé (<< 1/2 verre par jour), et ceci sans souffrance hormis les premières semaines ou mois.

Cet ami qui ne s'autorise jamais un verre par crainte de ce qui pourrait suivre, a conservé une image quasi idyllique des effets de l'alcool, du coup ça lui évoque des choses merveilleuses (dont il connaît les contreparties). Personnellement j'ai une relation plus apaisée à la substance, et moins idéalisée...

Tout cela pour dire que si tu sens que l'abstinence partielle, non totale, est une possibilité pour toi, j'entends par là que tu saurais la gérer sans repartir dans une conso débridée, c'est une option qui peut être intéressante - d'autant plus que tu sors de plusieurs mois d'abstinence totale et es de fait sevré. Comme cette option-là n'est pas viable avec tout le monde, elle n'est à envisager que lorsqu'on est confiant de sa réaction bien entendu.

Et puis bravo pour le chemin parcouru!

BobKelso a écrit

Après c'est un peu la merde socialement de plus boire du tout, tout le monde veut te bourrer de coca et de tourtelle twist lol.

Je dirais surtout que tout le monde veut te bourrer d'alcool d'abord... et qu'il n'y a souvent rien de prévu pour ceux qui ne souhaitent pas consommer d'alcool sinon des boissons sans intérêt gustatif ou récréatif et affreusement sucrées...

C'est la double peine.

Je déterre mon propre topic. J'espère que j'ai le droit ?
J'ai l'impression que c'est une capsule temporelle.

De l'eau a coulé sous les ponts depuis ma prise de conscience que j'étais un poivrot comme dans les livres.

Depuis le temps, quelques mois sobres, quelques mois moins sobres, descente au enfer, black out sur black out, imv, hospitalisation, cure, post cure, moulte médecins, psys, addictos, groupes d'entraide. Quelques mois sobres, je fais du vélo, une formation, un vrai taf.

Récemment, enfin de puis 7/8 mois, partage en couille façon rock star. Je bois le matin pour réussir à mettre mes chaussettes. J'ai plus de suivi. Ma femme me quitte, j'ai envie de dire normal, je me serais quitté depuis des années à sa place.
J'ai le cul bordé de nouilles ou une bonne étoile, pas d'accidents, j'assure au taf, même quand je black out à midi dans ma bagnole ça passe.

Je continu donc de creuser le fond avec assiduité. Là ça fait un mois que je tiens pas 4 h sans boire. Je me lève la nuit pour boire. Je me démerde pour m'échapper à la supérette à 10h au taf parce que je tremble trop, je transpire comme un marathonien. J'ai pas le gueule de bois, j'ai la nausée, je gerbe la flotte que j'essaye de boire jusqu'à que je boive 2/3 verre et ça va mieux.
Tout le personnel de la petite dizaine de super u et autre carrefour market me connaissent

Bref énième prise de conscience en me réveillant dans mon vomi : "ho putain merde mais à ce régime la je vais finir à la morgue ou en prison dans les 3 mois."
rdv médecin, protocole sevrage. On prend les mêmes et on recommence.

Ce soir, quelques valium, le programme le plus débile de la tnt, gros dodo, demain ménage et tour à la déchetterie pour virer les cadavres qui trainent partout chez moi.

Dans 3j je me dirais "wha putain je vais tellement mieux sans alcool"
Jusqu'à la prochaine rechute, restons tout de même cohérent.

Bisous et prenez soin de vous.

Salut Bob Kelso, ici Perry Cox ! (j'ai choisi mon pseudo pour te répondre)

Je vais pas ici parler de moi c'est pas le but (juste j'ai 46 ans et addict cannabis depuis + de 20 ans)

De mon côté j'ai arrêté le cannabis plusieurs fois dans ma vie, dont une fois + de 2 ans et au bout de ces 2 années, j'ai constaté que je m'enfonçais sérieusement dans l'alcool)

Mon avis c'est que l'alcool cause + de dommages sur la santé et la vie sociale que le cannabis (et pourtant j'avoue qu'au bout de 20 ans d'addiction à marie jeanne, je m'envoie 2 grammes par jours et je suis un zombie du matin de mes défonces de la veille)

Bref l'alcoolisme ça me fait + peur que le cannabisisme

Et toi si tu repenses à ta période marie jeanne, même si tu t'en mettais trop plein la tronche, est-ce que c'était pas malgré tout moins pire ? (surtout aux niveau des conséquences sociales)

Je sais que tu es quelqu'un d'intelligent Bob, ça se sent en te lisant ... Moi non plus je suis pas débile ... Mais comme toi au bout d'un moment de sevrage et de "tout va bien je suis en forme", "mon appart est clean", ...etc. bah je m'emmerde et tout recommence ... ptet qu'on est juste programmés comme ça ... j'en sais rien

Regarde tes posts en 2019 comme ils sont beaux et puissants ! C'est ce Bob Kelso qui donne et dont l'humanité s'enrichit ! L'autre ne fait que prendre ...

Je rêve de devenir cet homme qui donne sans attendre en retour, mais je ne suis qu'un enfant gâté (et je n'ai fait que de parler de moi)

Bon courage Bob (toute façon Perry c'est lui qui déchire tout dans Scrubs

Salut Bob.

Je viens de lire ton expérience du sevrage et de la rechute et je dois dire que tu ma bien fait redescendre sur terre moi et mes 2 petits mois et demi de sobriété alcoolique

Pour la petite story je buvais en moyenne 4 50cl de rince cochon avec les collègues le soir et à la maison entre 1 demi bouteille et une bouteille de vodka. Suffit que un pote sorte de sa poche un peu de coke on explosé les score sans parler du pilon.

Jusqu'au jour de trop ou après avoir enfiler 3 quart d une bouteille de Ricard je prend le scoot et M explose à 3h du mat et la se fût le déclic en salle de réveil.

La douleur que j ai fait subir à mon entourage qui me prevenais depuis plus de 10 ans les dégât physique subit (très minimes face au circonstances de l accident mais j ai tout de même été hospitalisé 1 mois sans marcher et la je ne marche pas sans ma béquilles) les problème judiciaire qui vont arriver..

Et surtout si je fais bien le bilan l alcool ma ammener plus de problème (personne qui tente de joué de ton état pour te manipuler ou te voler, les bagarre avec d autres mec bourrer, les contrôle de police etc etc) que de bon moment.

Et quand la tentation se fait forte je me dit c est dommage de laisser tomber maintenant on Vera demain et ainsi de suite. Après les amis me soutienne aussi énormément.

Voilà j espere en écrivant ma petite story te donner un peu de force et peut être une autre approche ou motivation qui t aiderai à chasser se démon qui nous a usé.

Courage à toi et à tous

Salut,

Ton expérience me parle.
Où en es-tu aujourd'hui ?

Pierre.

Faites-vous du mal, prenez soin de vous...

"Beaucoup d'alcoolo dépendant ne présentent pas de signes physiques de manque comme les tremblements par exemple."


Je n'ai eu aucun tremblements, aucun signe, pas de séquelles, rien. Bonne qualité de peau en plus, sport 3 à 4 fois par semaine. Allure fit. Même le bilan sanguin n'a rien révélé. Puis bonne nutrition aussi. Mais 5 kilos pris en 3 ans.

Bon moi j'ai bien vu que les effets du sport/nutrition auraient pu être meilleurs. Le bide... qui gonfle. Ca gargouille sans cesse. Les poignets d'amour aussi.

En arrêtant c'est devenu nettement visible. Enfin.

Pas de bar chez moi, aucun alcool. Pas de poubelle remplie. Lors des soirées ou chez ma compagne, je ne buvais quasiment pas. Ou soft. Pas de syndrome de manque. Car aussi chez moi dans les deux jours.

Sauf en vacances, plus délicats. Pintes de biere bues en 3 secondes, ou ti punch par 3 ou 4. Zou. Avoir une grosse première dose.

Tu te vois "avaler goulument" une dose en loucdé. Pas fier mais pas le choix. Ensuite tu mimes la descente du bon vivant soit tu picoles comme les autres, en suivant le plus "fêtard"... voire même moins que lui dans la défonce..il.te faut ta dose. C'est ça l'alcoolisme. Et reçue : dodo.

Il y a bien chez moi ce rituel de boire puis quand le corps dit stop....on se couche Quitte à laisser le verre de trop. Ce tous les jours.

Il y a vraiment une dose à atteindre, précise.

Un été de fête en groupe... je quittais les grandes tablées, discrètement, je choppai une boutanche de rosé et hop, dans le bide en.2 secondes. Puis je revenais boire au rythme des autres. Sinon une virée ici et là... 4 ricard et je revenais.

Sachant que mon alcoolisme était du soir  des 19h... jamais la journée. Donc pas ce pb à gérer.

Chez moi :
Expert en camouflage. Discrètement je m'enfilais deux bouteilles de vin ou un 3/4 de vodka ou 1/2 de ricard quotidien. Jetées dés le lendemain.

Ca n'aurait pas duré ce système je pense.

L'image de l'alcoolique abîmé existe mais elle concerne une minorité de personnes. La partie immergée de l'iceberg est sans aspérités visuelles. Propre.

Dernière modification par Zarathoustra (19 septembre 2022 à  17:27)

Salut Bob,

J’ai lu récemment ton topic, car de mon côté aussi, j’ai des relations à l’alcool que je maîtrise parfois assez mal.

Même si ce n’est pas la cata, je bois tous les soirs qlq bières, et parfois (2/3 fois dans la semaine), clairement trop.

J’ai 43 ans, ça fait des années que j’ai ce rythme, ainsi qu’un ttt métha et une conso de coke dont j’ai un peu perdu le contrôle ces derniers mois.

Physiquement, je commence à ramasser un peu.

Ces 2 derniers jours j’ai été raisonnable.
J’ai recommencé à fumer de l’herbe. Vraiment peu, un pétard bien chargé sur 24h genre, mais ça m’a bien aidé à gérer mes craving de coke et j’ai bu seulement une bière hier soir.

Bon, je me suis un peu fracassée vendredi soir aussi, donc bon...faut voir si ça tient dans la durée ou si c’est le contre-coup d’une bonne murge.

Mais je commence à saturer un peu de ce rythme de consommation.
Mon foie me fait mal parfois, j’ai souvent l’énergie en berne, la coke et l’alcool mettent le bordel dans mon ttt méthadone et je me sens en vrac total le matin...
J’aimerais petit à petit reprendre le contrôle et ne plus consommer par automatisme et dépit.

En tout cas, ton parcours est inspirant.

J’espère que tu arriveras cette fois à dépasser ces cycles (tu parles de cycle de 3/6 mois), qui te font reconsommer à outrance.

Mais tu m’as l’air d’avoir fait un gros travail sur toi-même, d’avoir un bon suivi et d’avoir changer ton rapport à la défonce et au corps.

Je te souhaite pleins de bonnes choses.
Merci pour ton témoignage qui m’a aidé dans ma réflexion sur mes consommations, et bon courage pour la suite.

J-Cat

Mathio a écrit

D'où l'intérêt de prendre RDV avec des professionnels de l'addiction.
Ils existent des médecins et des thérapeutes spécialisé dans ce domaine.
Les CSAPA par exemple regroupent des professionnels expert en addiction (psychologue,médecins,éducateurs,infirmières...)

Renseigne toi pour voir si il y en a un près de chez toi ?

Et surtout les CSAPA sont totalement gratuits, inconditionnels (pas de carte vitale par de CI) et ont pour mission de suivre tes choix en matière thérapeutique donc même si ils sont pas tous parfaits ce sont quand même les meilleures structures pour d'accompagner dans ce genre d'aventure.