Bonjour à tous.
Sauf erreur de ma part, PA n'a pas encore eu l'occasion de voir un témoignage comme celui que je m'apprête à vous livrer concernant cette molécule et j'espère pouvoir ainsi, faire progresser notre savoir sur les drogues et la
réduction des risques.
Mon pseudo est sûrement étranger pour la plupart d'entre vous car je suis parmi les membres qui fantôme qui ont plus l'habitude de vous lire qu'écrire pourtant, j'ai récemment repensé à mon addiction et le
sevrage forcé qui s'en est suivi.
Quand j'étais à l'époque qu'un enfant à l'école primaire, mon père a eu un grave accident de voiture qui l'a plongé dans le coma quelques temps et lui a laissé des séquelles à vie (c'est un miracle si il a pu remarcher, personne n'y croyait). Mon père avait une prescription pour des gélules de
Lyrica de couleur orange, 75mg, 56 gélules par boites. Mon père a arrêté de les prendre quelques années plus tard, ainsi que tout ses traitements car ils considéraient que ceux-ci ne lui étaient plus bénéfiques (je parles de lui au passé car c'est une personne avec qui, j'ai malheureusement, coupé contact pour des raisons familiales).
Quelques temps après que mon père ai définitivement quitté la maison familiale, en tant qu'ado de 15 ans à l'époque (j'en ai 18 aujourd'hui), j'étais en quête de sensations, de nouveau. Je ne suis même pas sûr d'avoir réellement déjà fumé un
joint entier à cette époque.
Pour entrer dans le coeur de mon propos, après réflexions, et vu sur Internet des articles dans les métiers qui parlaient que ce médicament pouvait être détourné (car oui, bien qu'ayant à l'époque 15 ans, j'avais déjà entendu parler de la
codéine et autres médicaments dont le détournement pouvait induire des effets sympathiques), j'ai décidé de le consommer.
J'ai commencé par une gélule, puis deux, puis trois jusqu'à arriver à en prendre énormément, je ne préfère pas m'avancer sur le nombre car c'est flou dans ma tête et je ne souhaite pas vous désinformer. Ce médicament créer une tolérance incomparable à la molécule : en seulement quelques prises, deux gélules vous envoyait sur Mars et vous voilà que maintenant, 5 gélules n'arrivent pas à vous euphoriser.
Les effets étaient, dans ma tête d'ado encore, d'une douceur incomparable : je n'avais jamais ressenti cela. Je sentais une anxiolyse parfaite, une euphorie, un relâchement musculaire intense. Je m'étais même surpris à avoir envie de pleurer de joie face à un détail anodin que ma mère m'avait dit à ce moment-là.
Enfin voilà, moi avec des dizaines de boites comptant des dizaines de gélules, dans ma tête c'était l'idylle et le
Lyrica allait réellement changer ma vie !
J'ai consommé pendant des mois jusqu'à épuisement des stocks jusqu'au jour où les stocks ont été épuisés et c'était la douche froide... Il faut savoir qu'à ce moment, je connaissais très bien la notion d'addiction mais je me pensais invincible n'en ayant jamais rencontré de problématique autre que la
cigarette.
La semaine qui a suivi les dernières gélules n'ont pas quitté mon esprit malgré que mon souvenir s'amoindrisse malgré les années qui défilent, ce qui explique mon témoigne ce jour (afin de ne pas oublier déjà, et enfin, participer à la création de nos connaissances et du Wiki peut-être ahah !). Les symptômes étaient affreux, malheureusement je ne peux pas vous les comparer avec un autre manque car il s'agit de la seule addiction à une substance psychoactive autre que la
cigarette. J'ai encore, dans ma tête, le souvenir de ces vacances d'octobre 2020 : le lendemain de la dernière prise, j'ai commencé à me sentir mal physiquement et psychologiquement. Psychologiquement, c'était l'enfoncement de mon mal-être préexistant (je sortais d'une rupture) et j'avais une tristesse intense, je pleurais pour rien, j'étais à fleur de peau, ce qui me ressemblait pas car j'ai toujours été quelqu'un de dur avec moi-même et j'ai toujours eu du mal à accepter mes propres pleurs. Enfin, ces symptômes psychologiques s'accompagnait des symptômes physiques qui furent, selon moi, le pire : j'avais souvent envie de vomir, j'étais dans un état où le manque me tiraillait tellement qu'il était impossible de me concentrer pour la moindre tâche qui demande de l'énergie. J'avais l'impression de ne plus être maitre de mon corps : tension dans les jambes, courbatures intenses, l'impression de faire un malaise à chaque effort.
Je penses que ce mots restent maigres et insuffisants pour décrire ce que j'ai ressenti à ces moments-là, dans ma tête d'ado de 15 ans en plein
sevrage forcé de
Lyrica dans sa chambre sans que personne ne soit au courant.
Les symptômes de
sevrage se sont, cependant, estompés en très peu de temps (une semaine environ) et la vie à repris son cours après.
Je remercie mes lectures et j'espère que mon témoignage aura été utile. Les zones d'ombres et les erreurs qui ne manqueront pas de subsister sont l’effet, hélas, de ma
seule insuffisance.
Amicalement.