[ 1CP-LSD ]

Trip Report 1cP-LSD

Ça y’est. C’est enfin le soir où on va essayer mon colloque et moi le 1cP-LSD qu’on a commandé il y a quelque temps. Ça va se passer dans notre appart qu’on connaît bien et qui est un endroit sécurisant aussi bien pour lui que pour moi. Je roules 2 joints d’avances comme je fais d’habitude quand on a prévu une soirée psychédélique. Je refais un petit topo sur le lsd les info de base sur la durée du trip les potentiels effets et le fait que le mieux est de rester serein et calme pour vivre un bon moment.
19h12 : prise du premier buvards de 100µg de 1cP-LSD
22h30 : toujours pas d’effet… grosse déception de voir que les effets ne viennent pas en cette soirée d’été prévu depuis un moment. Heureusement il nous reste un notre buvard de 100µg chacun. Donc on les prend.
23h30 : pas d’effet… un peu désespéré on décide de fumer le 1er joint d’une beuh d’origine pseudo connue surement cultivée par un pauvre humain socialement adapté… du moins juste assez pour vivre vendre et consommer. Après quelques lattes je me rends compte que les effets ne sont pas seulement ceux du THC. Je sens l’acide monter quasi instantanément et prendre d’assaut mon cerveau modifiant ainsi chacune de mes pensées, réflexions et interprétations et compréhensions de ce monde. Je suis donc très content d’être informé par mon ressenti que ce buvard aller me faire vivre un bon trip.
    On décide de regarder une série netflix « ce monde ne m’aura pas ». Une histoire belle et profonde se proposant d’offrir un point de vue pessimiste et alarmant sur le monde qui nous entoure. C’est alors que je ressens l’urgence de la situation et me dit « Mais bon sang qui a laisser vivre tous ces bébés nazis !! ». Je partage le militantisme du personnage principale de la série et ressens comme une connexion psychédelico-intergénérationnelle avec les anti-guerre des années 60-70. Absorbé par les hallucinations visuelles et la pensé confusément évidente et explicitement abstraite que m’offre le 1cP mon identité se perd entre celle du personnage de la série et celle déjà fragmenté que j’incarne depuis que les 1ers effets se soit fait ressentir. Mais ceux-ci ne fut que la porte d’entrée tout juste entrebâillée de cette soirée. Le début du début, le commencement du commencement la fin de l’avant prise de substance… peu importe, mes mots m’échappe et la temporalité avec. Je viens de voir une série qui fait écho à ma personne, elle me parle vraiment, je m’identifie réellement aux personnages et aux problématiques qu’ils rencontrent j’ai la sensation d’être eux. Mais de tout évidence ça ne suffit pas à mon cerveau déréglé par le psyché qui en veut plus. Alors je mets une autre série du même auteur « A découper suivant les pointillés ». La temporalité ne m’est toujours pas revenu je vis l’équivalent de 6 films d’une profondeur rare d’un sens sans égal et pourtant la sensation de n’avoir retenu que ce que je ne peux nommer. Un moment de pur ressenti seulement des émotions, une expérience hors du langage et du temps et de tout ce dont l’humain a l’habitude. J’ai les mêmes sensations que pour l’autre série. Elle passe à une vitesse incroyable et pourtant chaque détails est analysés, comprit et interprétés pendant un ressenti de plusieurs heures. Il s’en suit une courte discussion sur le fait que ce sont 2 chefs d’œuvres exceptionnels qui arrive à traiter de sujets d’une grande complexité en restant humain. C’est là que je prononce la phrase « t’es chaud de mettre « Las Vegas Parano » ». En effet le petit rituel qui est en train de s’installer c’est de regarder Las Vegas Parano quand on a du LSD.
C’est un film inspiré du livre du même nom écrit par Hunter. S Thompson. Il raconte l’histoire de 2 personnes 1 journaliste : Raoult Duke et son avocat : le Dr Gonzo (en référence au mouvement journalistique) partis à la recherche du rêve Américain accompagné d’une quantité de drogue en tout genre. Le film est réalisé par Terry Gilliam, un réalisateur hors norme qui avec ce film change complétement ma vision du cinéma. Il arrive à traduire à la perfection la perception, déformée par les drogues, de ce monde. Le jeu d’acteur de Johny Depp et Benicio del Torro est incroyable à croire qu’ils sont véritablement sous substances pendant le tournage.
Le film commence je suis tout de suite à fond dedans. Je suis le film avec passion comme si tout ce qui existe se résume à ce film et que le reste du monde a simplement disparu ou même n’a jamais existé. Il ne restes que cette écran qui diffuse la seul et unique réalité qui existe depuis toujours et existera toujours. Mais je me rend aussi compte que ma concentration est extrêmement dissipée, comme si mon cerveau tellement bouillonnant d’idée indéchiffrable et impossible à retranscrire dans le langage me raconte le film ce qui m’empêches de le suivre. Je suis soudain prit d’une très grande envie de pisser.
Je vais donc aux toilettes, une fois là-bas c’est très étrange, pisser sous psyché est toujours une expérience à part. Je prends conscience des réalités biologiques de mon corps de ses besoins et envies. Je me rends compte de la subjectivité, le fait que je ne peux voir qu’à travers mes yeux et le fatalisme de cette idée. Je suis habité par la subjectivité je la ressent ce qui me pousse à considérer le moment présent comme réellement unique et profondément passionnant du simple fait de vivre… même si je suis simplement occupé à pisser. Une fois fini je passe dans la salle de bain pour me laver les mains et m’observer dans le miroir. Certains déconseilles l’expérience mais personnellement ça m’a toujours pas trop mal réussi. Je vois mes yeux en mydriases complètes ce qui me fait sourire car me rappelle que le LSD circule librement dans mon corps. Mais il est très difficile de cerner mon expression faciale, je sais que je souris (du moins je crois sourire) mais le miroir me renvoi des expressions très changeantes passant de la joie à la colère à la tristesse dans l’ensemble plutôt négative, du aux hallu qui vont venir faire tomber les coins de ma bouche ou froncer mes sourcilles. Les expressions sont négatives mais ça n’a pas d’impact important sur la qualité de mon trip je reste dans une très bonne ambiance. Je retourne m’allonger devant le film. Mais sur le chemin du retour une sorte de choc électrique me traverse tout le corps. Il part de mon cerveau pour aller s’échouer jusqu’à mes pieds. Mon corps est compressé/décompressé spontanément. Sensation très étrange pas nécessairement désagréable.
Je suis en train de transpirer énormément, j’ai la sensation que ma peau est en train de se transformer en liquide et que je suis une flaque posée dans mon canapé. Cette sensation d’être en train de couler que ma peau forme des goûtes, que mon être se liquéfie pour ne devenir qu’un petit amas de liquide déposé ici.  Mon colloque allume le ventilateur c’est très agréable ce léger courant d’aire me transporte. Je suis dans une grande prairie verdoyante  sous un arbre qui m’offre sa fraîcheur à regarder le film grâce à ce simple courant d’aire artificiel. Le fin du film réveil en moi l’envie de créer, j’attrapes mon carnet et tente d’écrire des idées, seulement les mots dans ma tête sont trop rapide je n’ai pas le temps de retranscrire. Je laisse donc divaguer mon stylo sur une page. Je ferme les yeux de temps en temps pour admirer les hallucinations lumineuses et fractalesquement gigantesques se repliant sur elle-même qui se dessinent sur mes paupières.
Après ça on décide de regarder le voyage de Gulliver le téléfilm de 3h. A ce moment je n’ai plus beaucoup d’effets philosophiques, mentales et perceptuels propre aux psychédéliques. J’ai essentiellement des hallucinations des déformations des changements de couleur et un niveau de contraste plus élevé. C’est aussi un très bon film qui critique sévèrement la société et les vices de l’humain.
Vers la fin du film mon colloque s’endort donc je le coupe et on va se coucher il est environ 5h. Il m’est évidemment très dur de m’endormir quand je ferme les yeux l’environnement est encore plus éclairé que lorsque j’ai les yeux grand ouvert. Je décides de prendre mon carnet et tentes décrire quelques mots mais seuls des phrases dénuées de sens et aromatisées de folie humaine (pour le lecteur non habitué aux drogues) me viennes. Je le repose et arrive à m’endormir quelques heures. Nous sommes donc dimanche depuis bientôt 12h et on a rendez-vous au lac pour voir quelques personnes insérées dans la vie conformément aux bonnes mœurs. Ils sont donc inconnues aux psychédéliques. Sur la route la musique me transporte bien plus que d’habitude. Une fois sur la plage tout le monde va se baigner sauf moi je reste assis sors mon carnet et commence à écrire ce trip report, les idées me viennent spontanément les mots sont tous dans ma tête sans que je les demandent ou les cherchent je n’ai qu’à les écrire sur le papier ce que je fais. Le mélange de fatigue et de reste d’effet psychédélique me rends de tout évidence très créatif. Mon esprit est submergé il me raconte ce trip reporte à une vitesse affolante j’essaye de le calmer pour avoir le temps d’écrire mais il ne m’attend pas le moins du monde.

Ce trip reporte n’est pas là pour décrire un état objectif lors de la prise du 1cP-LSD. Il a plus pour vocation de retranscrire un ressenti très subjectif que peut me faire vivre les psychés. Il est basé sur mon 1er trip au 1P-LSD, au 1cP-LSD ainsi que mes quelques trips avec des champignons magiques. Il est aussi inspiré de Las Vegas Parano le film et le livre qui ont provoqué une sorte d’appel à la création psychonautique, l’envie de créer avec l’aide des drogues.