Réflexions sur la volonté, la "force mentale"

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Ludwig_canard_lapin homme
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champi vert2champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 14 Jan 2021
14 messages

Bonjour !

    Pour rapidement me présenter, même si ça n'a que peu d'intérêt pour le sujet, je suis un homme de 30 ans. Dans mon passé, j'ai consommé de multiples drogues (alcool, tabac, cannabis, DXM, codéine, salvia, 4 HO MET, et quelques autres RC dont j'ai oublié le nom). Depuis quelques années maintenant, je ne consomme plus que du cannabis, occasionnellement. L'alcool, presque pas, genre 5 fois par an maximum.
    Cependant, bien que ce ne soit qu'occasionnel, je pense que j'ai une addiction. Certes, elle n'est en rien comparable avec ce que certains d'entre vous doivent affronter, et j'en ai bien conscience. Mais je vais détailler, parce que ça explique ma question : dans le cadre de mon travail, j'ai été envoyé (et vis désormais) dans une ville paumée en campagne, loin de mes amis et habitudes. Tant que j'y suis, je n'ai aucune envie de consommer, et même si je peux en acheter facilement, je ne le fais pas. Jamais.

    En revanche, à chaque période de vacances scolaires, je rentre voir ma famille et mes amis, et là, il se passe toujours la même chose : avant de partir, je me promets de ne pas consommer, je cherche diverses stratégies (je prévois des activités). J'ai vraiment envie de me prouver que j'en suis capable. Mais à chaque fois, je consomme du cannabis, et ce chaque jour, plusieurs fois par jour. En fait, c'est toujours ainsi : j'arrive, l'envie est très forte, alors je m'autorise d'en prendre juste le premier jour. Mais j'en achète forcément un peu plus. Comme j'en ai encore le lendemain, j'en consomme aussi.

    Chaque jour, je me dis que le lendemain, je n'en prends pas. Chaque lendemain, j'échoue. A la fin des vacances, je n'ai rien fait de ce que j'avais prévu, je me retrouve avec un sommeil perturbé pendant plusieurs jours, une humeur dégradée, et un manque de motivation. En soi, j'ai conscience que ce n'est pas si grave, puisqu'il y a de longues pauses entre les vacances. Mais ce qui m'énerve, c'est mon incapacité à m'en tenir à ce que j'ai décidé. Aussi, les vacances d'été, ce sont 2 longs mois qui partent en fumée, et là, le retour fait toujours mal. De plus, lorsque je fume, j'ai tendance à avoir la flemme de toute autre activité, et j'ai perdu pas mal d'amis de cette façon. Des gens que je ne pouvais revoir qu'à certaines occasions, mais au lieu de ça, j'ai fumé, et donc : flemme.

    Bref, au-delà de mon expérience personnelle, je m'interroge sur ce qu'on appelle « la volonté », et plus précisément « le manque de volonté » ou « la force de volonté ». Je pense que les usagers de drogue sont particulièrement éveillés sur ce sujet. En gros, ma question est très générale : pouvez-vous me dire ce que vous pensez de la volonté ?



Pour proposer quelques pistes de réflexion :

-Pensez-vous qu'on puisse avoir « beaucoup de volonté » de façon générale, ou que c'est plutôt relatif à telle et telle substance / activité. Exemple : si j'ai pas de volonté, je n'en ai pas, tout court. Peu importe la substance, l'activité. Ou au contraire : est-ce qu'une même personne peut avoir beaucoup de volonté concernant le tabac, mais très peu concernant l'héroïne ? Dans ce cas, qu'est-ce qui explique cette différence de volonté selon les substances / activités ?

-Qu'est-ce qui influence le plus la volonté selon vous ? Les gens ? Les situations ? L'humeur ? L'épuisement ? Autre chose ?

-Peut-on entraîner sa volonté ? Comment ? Quels sont les meilleurs moyens ?

-Comment situez-vous la volonté par rapport au « moi » (l'esprit, la conscience, l'égo) ? Est-ce qu'elle est une force qui s'applique sur lui ? Est-ce qu'elle y est extérieure, ou en fait intimement partie ? Est-ce qu'elle s'y oppose ou le complète ?

-A quel point la volonté est-elle influencée par des événements marquants ? A quel point une force de volonté peut venir d'un événement précis ? Par exemple, qu'est-ce qui fait qu'un jour, vous avez trouvé / perdu  la force d'arrêter ? Quelles sont les caractéristiques d'un tel événement ?



    J'ai jeté en vrac plein de questions, simplement pour donner de l'inspiration. Mais en réalité, n'importe quel avis, sur n'importe quel point, m'intéresse. J'ai bien conscience de l'aspect extrêmement personnel et subjectif de ces questions : on n'a pas tous le même rapport à la volonté. Mais on désigne tous, par ce mot, à peu près la même chose. Il doit donc bien y avoir un intérêt à en partager l'expérience.

Bref, j'aimerais discuter de la volonté. Voilà.

Merci de m'avoir lu et au plaisir de vous le rendre !

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thuthur59 homme
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champi vert1champijaune0cxhampi rouge1
Inscrit le 08 May 2023
24 messages
Salut Ludwig !

Le cerveau est quand même fantastique ! Pour moi c'est lui qui influence le plus pour te répondre, ainsi que l'entourage qui le conditionne.

J'ai pas mal parlé dans le cadre de mon taff avec un addicto reconnu concernant le pouvoir de la nicotine. Je dis pouvoir car cette molécule n'a jamais tué personne, peux apporter des bienfait à bon escient bien qu'elle soit addictive et mérite d'être plus étudiée.

Quand une fumeuse apprend qu'elle est enceinte, c'est beaucoup plus facile pour elle de se dire : dans X mois je reprends ma consommation, plutôt que de se dire que c'est un arrêt définitif. Je pense que le cerveau aime se "rassurer" et il faut s'en servir !

C'est pourquoi je pense et j'ai vu par moi même, par exemple pour l'alcool, qu'il est beaucoup plus facile de se dire j'arrête 3 mois plutôt que j'arrête définitivement. Le sevrage se fait plus rapidement car il y a une sorte de "carotte" à la clef. Pour moi c'est par exemple me dire dans 3 mois je me prends un ou plusieurs bons verres du meilleur sky du bar.

Je peux passer des mois sans joints et il suffit qu'un ami me dise qu'il a fait une belle récolte pour que j'y pense tout les jours...jusqu'a ce qu'il m'en donne ou me la fasse tester...puis j'arrête sans aucun mal par la suite. (Ancien gros gros fumeur, je connais maintenant mes limites)

Je rêve de faire parti de ces gens qui domptent leur cerveau, le conditionne, et se font des kifs à des moments propices et voulu. J'en fais parti parfois...des fois non...étant du genre à procrastiner à certains moments de ma vie...je me méfie de "ma" volonté lol

Concernant ta consommation, elle ne m'a pas l'air très problématique et ne te mets pas en danger immédiat ou ne te ruine pas. C'est une question de culpabilité ?

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prescripteur homme
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champi vert83champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Feb 2008
12253 messages
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Bonjour, je pense que l'analyse transactionnelle peut en partie repondre à ta question.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_t … 20groupes.

Je vais faire une hypothese qui te dira quelque chose ou pas. Ce n'est qu'une hypothese de quelqu'un qui ne te connait pas.
Dans le style de l'analyse transactionnelle je dirais que dans ton village c'est l'adulte qui dirige, mais que quand tu reviens à tes origines familiales tu met en place un conflit parent-enfant que tu n'as pas totalement résolu. L'enfant veut "echapper aux normes" (fumer) mais le parent te sermonne et tu culpabilise.
Ce n'est qu'une hypothese en l'air mais elle veut surtout suggerer que selon l'analyse transactionnelle il n'y a pas une volonte mais un ensemble  de relations complexes entre plusieurs aspects de ta personnalite (qui ont toutes leur valeur et leur utilite selon les contextes). Et que le comportement resultant est lui aussi complexe et ne repond pas à la vision "stoicienne" d'une volonte inflexible.

Peut etre une consultation d'un psychologue pourra t elle te donner une piste.

Amicalement

PS chaque aspect de la personnalite a sa valeur, l'enfant et celui qui rit, qui jouit de la vie, le parent celui qui impose ses valeurs et l'adulte celui qui gere le quotidien.
Mais chacun a un domaine de predilection. L'enfant est adapté aux sortie en boîte (que  le parent va reprouver) mais il n'est pas le meilleur choix pour la gestion des finances.

Dernière modification par prescripteur (17 janvier 2024 à  17:34)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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