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Bonjour à tout le monde,
J’ai hésité à créer une nouvelle discussion, en ayant déjà ouvert une il y a quelques semaines sur l’O-PCE.
Cependant, je franchis le pas, car il me semble que j’ai des infos nouvelles à apporter et qu’en plus je cible plus spécifiquement ce message sur l’O-PCE et les troubles bipolaires.
Néanmoins, si un.e modo pense qu’il est préférable de déplacer ce message vers l’existant je ne lui en voudrais pas.
Bon, alors, comme tous ceux qui s’intéressent à cette arylcyclohexylamine singulière qu’est l’O-PCE, j’ai lu ici, mais aussi sur Erowid ou Reddit qu’elle peut provoquer des états maniaques. Ce qui interpelle naturellement le bipolaire sous lithium que je suis.
[Pour rappel, un bipo passe en moyenne 70 % de sa vie en dépression, 10% de sa vie en manie/hypomanie et le solde, un petit 20%, euthymique. La signature de la maladie que recherchent les pros (HP, Centres experts, psys libéraux) est l’antériorité d’un état maniaque ou hypomaniaque, même court, en dehors des récurrences dépressives. Une forte anxiété, la consommation de substances psychoactives, une propension aux addictions, des pensées et/ou gestes suicidaires sont les comorbidités les plus fréquentes conduisant globalement à une réduction de l’espérance de vie supérieure à douze ans par rapport à l’ensemble de la population en bonne santé ]
De fait, vous comprenez pourquoi une molécule censée pouvoir déclencher un épisode maniaque intéresse (ou plutôt terrifie) les bipolaires.
N’ayant pas froid aux yeux (ni aux pieds, ni aux mains, ni au zizi) j’ai donc retesté l’O-PCE à plus forte dose dans cette perspective.
Je ne vais pas vous faire un TR minuté dans les règles, etc. Je vais plutôt essayer d’être (assez) concis et synthétique.
Je suis monté à un peu plus de 15 mg par voie orale en 3 prises (T 0 / T+30min/ T+60min).
PUISSANCE ÉNORME de cette molécule ! Bodyload impressionnant et après 1h/1h30, au cœur du trip, possibilité étonnante de switcher à ma guise soit entre une immersion quasi complète dans les motifs visuels que je vidéo projetais sur mon mur tout en écoutant de la musique au casque, soit de revenir de plain-pied dans la réalité avec capacité de tenir une discussion censée au téléphone. Ce switch est d’autant plus étonnant que c’est une instance supérieure de ma personne qui semblait décider d’être dans la réalité ou dans le trip. JE N’AVAIS JAMAIS VÉCU CELA, comme si mon cerveau était clivé.
Je précise qu’en mode « réalité », le bodyload restait bien présent et pesant (impossible de boire ou manger par crainte d’une fausse route, ayant la sphère ORL anesthésiée par exemple...)
Enfin, j’ai détecté un troisième mode de fonctionnement, à mi-chemin entre le trip et mode « normal » : un état délirogène qui n’est pas à proprement parler de la manie, mais une déréalisation quand même assez puissante. Un exemple ? Je décide de me préparer un casse-croûte pour plus tard (en pensant que l’effet de l’O-PCE touchait à sa fin) et je me rends compte au bout de 5 minutes que je suis en train de parler à voix haute à mon flacon de liquide à vaisselle « Hey, mec, tu ne me la feras pas, je sais que Paic citron est une couverture, en réalité tu bosses pour le Mossad, je l’ai su dès le premier jour ! » Et de prendre ma salière à témoin : « de toute façon, je sais que vous êtes de mèche pour chouraver les plans de ma dernière invention, la poubelle carnivore »
Voilà ce que j’ai fait et ce à quoi j’ai pensé dans ma cuisine pendant de longues minutes. En fait, c’était une vraie polyphonie intérieure, avec une multitude de voix et intonations qui se superposaient dans des dialogues décousus et dissonants malgré des bribes de rationalité … Un peu comme un gamin avec ses Playmobil en mode « on dirait que tu serais un espion et que, na na na na… » (car je pense que le côté infantile du dialogue avec mes objets du quotidien ne vous a pas échappé.)
Puis, retourné dans ma pièce avec les projections lumineuses (type boule à facettes et serpentins de fractales) je me suis sans difficulté re-immergé dans une autre réalité avec un sentiment parfois d’extase quasi orgasmique (mais purement mental) en ayant l'impression d'entrer dans ces motifs lumineux.
Pour moi, parler à son flacon de liquide à vaisselle, ce n’est pas de la manie, c’est du délire. Un délire assez bref, très dense et qui était, je dois le dire, plutôt plaisant, comme si au creux de ce délire, cette instance supérieure en moi avait juste envie d’un peu d’humour et m'obligeait à lâcher la bride (voix intérieures+voix parlée)…
De fait, je me pose la question : est-ce le lithium qui m'a protègé contre un état maniaque ou délirant plus sévère ? Si oui, alors, les bipos sous lithium pourraient consommer de l’O-PCE à moindre risque (ce n’est qu’une hypothèse), et avoir un trip plaisant et intense relativement safe ?
Ajoutez à cela que l’O-PCE me semble (je ne parle que pour moi) avoir après coup un effet antidépresseur plus puissant et plus durable que Sa Majesté la kétamine.
Quelqu’un sous lithium a-t-il vécu une expérience similaire avec l’O-PCE ?
Dernière modification par OldChnock (16 mars 2024 à 16:36)
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