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Dernière modification par PastaBox (27 mai 2024 à 19:38)
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PastaBox a écrit
En relisant je me dis que je suis peut-être parano et qu'au final je ne suis (à priori) pas sujet à une maladie, et que j'angoisse beaucoup trop juste à l'idée de chopper une maladie psychiatrique en faisant un bad trip alors que c'est assez peu probable ?
Alors durant plusieurs Bad j'ai toujours eu peur de développer des troubles psychiatriques mon seul problème étant que j'adore partir en Bad Trip j'ai aucune idée de pourquoi du comment mais a chaque fois je commence a avoir des hallucinations terrifiante et après je commence à parler tout seul ou bien a réfléchir beaucoup trop sur des trucs qui non pourtant aucune utilité ou je cherche des réponses là où il n'y a pas forcément de questions, enfin je dirais plutôt que tu peut débloquer des sorte des psychoses sur toi en introspective et les choses que j'ai remarqué c'est quand tu arrête de consommer ça a tendance à partir petit à petit disons que tu fais terre à terre généralement le jour où je tripp le reste de la semaine je deviens parano et je réfléchis sur des choses qui ne servent à rien et après ça part petit a petit
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Bonjour
On ne risque pas de "choper une maladie psychiatrique" comme on attrape la grippe ou la syphilis !
Ce qui peut arriver, c'est qu'une personne soit fragile psychiquement, à cause de son tempérament, de son histoire, de son contexte de vie, etc, et qu'à un moment donné, cet état précipite en une crise aiguë. C'est ça que les psychiatres appellent "décompensation". Ca peut se produire sans raison apparente, mais c'est favorisé par les situations de choc, d'échec, de doute, de peur, ou tout autre contexte émotionnellement très intense ou perturbant.
La consommation de certains produits (psychédéliques ou stimulants en particulier) peut parfois constituer l'événement intense qui va déclencher la "décompensation", mais ça peut tout aussi bien être autre chose, comme une peine de coeur, un licenciement, un deuil, etc. Et même si c'est plus rare, ça peut aussi être des événements positifs, comme une rencontre, un nouveau job, un voyage, etc.
Le problème, c'est que les "décompensations" sont à peu près impossibles à prévoir, et que c'est rare d'être prêt à renoncer à tout changement et à éviter toute émotion forte pour ne pas risquer de "décompensation" ! On ne peut détecter la "fragilité" que lorsqu'elle est évidente parce que des symptômes pénibles sont déjà présents, comme l'angoisse, les insomnies, la mélancolie, la psychasthénie, les comportement autodestructeurs, les TOCs, les pensées invasives, les bouffées délirantes, les TCA, etc... Et pourtant, même avec une fragilité avérée, le risque de "décompensation" reste presque impossible à déterminer. A chacun de décider si il se sent en mesure de bien encaisser des émotions fortes, en fonction de son état psychique du moment, mais il n'y a jamais de certitude que ça se passera bien ou mal.
Lorsqu'une "décompensation" arrive, ça n'est en rien irréversible, et ça ne nécessite pas d'hospitalisation la plupart du temps. Même lorsqu'un séjour un HP est nécessaire, ça n'est jamais à vie, c'est seulement le temps que la personne retrouve un minimum d'équilibre et d'autonomie. C'est dur à vivre, et je suis en colère contre les méthodes employées en HP, mais ça n'est pas la damnation éternelle non plus : on finit toujours par sortir ! Et ça ne se produit pas systématiquement dès qu'une personne qui a une fragilité consomme des psychédéliques ou des stimulants, loin de là. Au contraire, certaines personnes rapportent même des bénéfices pour leur équilibre psychique.
Au vu de ce que tu écris, si tu n'as pas d'autres symptômes psy dont tu n'as pas parlé, moi je dirais simplement que tu ne sembles pas très à l'aise avec tes nouvelles consos, et anxieux à l'idée des conséquences qu'elles pourraient avoir. T'es encore loin de la psychiatrie là Mais tu peux très bien consulter pour savoir où tu en es, et te rassurer un peu. Il n'y a pas besoin d'être fou pour aller parler à un psy !
Puisque tu ne décris pas de symptômes récurrents, en dehors des moments où tu penses "profondément" aux effets secondaires de tes consos, je te conseillerai plutôt un psychologue qu'un psychiatre, si tu ne souhaites pas te trouver bombardé de médicaments psychiatriques pas nécessairement souhaités. Il existe aussi des psychiatres qui savent travailler sans forcément prescrire de médicament, mais c'est plus dur à trouver. Dans les deux cas, si tu parles de tes consos à un psy, tu t'exposes à un jugement rempli de préjugés effrayants et de diabolisations sur les conséquences de tes consos sur ta "santé mentale". Il faut trouver la bonne personne, et ça n'est pas toujours facile.
Pour tes consos, ce que tu peux faire, c'est tenir compte de ton anxiété, et prendre un maximum de précautions : soigner le set and settings, et éviter les doses trop importantes ou trop rapprochées. Même sans risque psychiatrique particulier, ton anxiété pourrait se déchaîner lors d'un bad trip, et on préfère tous éviter ça. Te munir d'un Benzo pour te servir de "trip stopper" en cas d'angoisse trop importante, ça serait une sécurité en plus. Bien te renseigner sur les substances que tu consommes, et les faire analyser pour ne pas avoir de mauvaise surprise, c'est aussi une précaution qui peut réduire les risques tout en étant rassurant pour toi.
Pour finir, je ne peux pas m'empêcher de contester l'expression "maladie psychiatrique", qui laisse imaginer que la souffrance psychique a une cause organique et biologique bien identifiée, un peu comme la grippe, les entorses, les crises cardiaques, ou les hémorroïdes. C'est une conviction couramment répandue, mais ça n'est toujours pas prouvé scientifiquement. C'est une "maladie" au sens métaphorique du terme si on veut, mais sûrement pas au sens rigoureusement scientifique.
Pour moi, la "maladie psychiatrique", c'est exactement comme la "toxicomanie" : un ensemble de comportements qu'on veut contrôler en les médicalisant, parce qu'ils font peur à la société bien-pensante et bien normée. Les personnes concernées sont donc vues comme des "malades", et sont invitées à attendre que la médecine leur propose des traitements pour les "guérir". En fait, on vise surtout à changer et réguler les comportements dans le sens de l'idéologie dominante, mais on ne le fait plus au nom de l'autorité religieuse ou politique comme jadis, mais au nom de l'objectivité de la science et de la bienveillance de la médecine. Avec cette logique, on est dispensé de respecter les libertés individuelles : les personnes n'ont plus voix au chapitre, puisque qu'elles s'en remettent aux "sachant" qui parlent à leur place et décident pour elles, sans jamais s'intéresser à ce qu'elles racontent ni tenir compte de leurs aspirations. Tout cela est balayé et dévalorisé parce que ça n'est que de la subjectivité : après tout, ce qu'on vie, ce qu'on désire, et ce qui nous anime, ça n'est pas très objectif, ni très rationnel, ni très scientifique, alors pourquoi s'en soucier ? Au final, l'aide apportée aboutit à une normalisation et à un contrôle social, soutenu par une répression chimique et morale.
Il est courant de participer volontairement au dispositif et de s'auto-disqualifier en concevant sa propre souffrance psychique comme une maladie, puisque c'est quelque chose qu'on ne contrôle pas et dont on voudrait bien se débarrasser. Mais souffrir de quelque chose n'en fait pas une maladie pour autant. On peut citer l'exemple de l'homosexualité, qui peut faire souffrir parce qu'elle est encore mal acceptée socialement, mais qui n'en devient pas une maladie pour autant !
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (28 mai 2024 à 11:39)
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