Le virus de l´hépatite C se montre redoutable à double titre. Évoluant silencieusement, il conduit à la cirrhose hépatique ou au cancer du foie. La transplantation demeure la seule possibilité thérapeutique. C´est alors que survient la seconde attaque virale, le foie greffé est à nouveau infecté par le virus, menant nombre de patients rapidement à l´hépatite chronique ou à la cirrhose. C´est dans ce contexte que le travail de l´équipe INSERM U748 (Strasbourg) de Thomas Baumert prend toute sa valeur.
Les chercheurs se sont intéressés, de façon longitudinale, au cas de six patients recrutés au CHU de Strasbourg. Ils ont étudié chez eux l´évolution de la population virale C, cherchant à comprendre pourquoi certains variants réinfectent le greffon et d´autres non. Ils ont alors constaté une modification de la population virale après la transplantation, dont une petite partie devient susceptible d´attaquer l´organe transplanté. Ces variants infectieux se caractérisent par une capacité de pénétration cellulaire très efficace et une résistance à la neutralisation par les anticorps circulants préexistants. Grâce à des cultures cellulaires, les équipes ont attribué ce pouvoir infectieux à des modifications du génome du VHC.
Deux voies thérapeutiques ont ensuite été testées reposant sur des anticorps monoclonaux. La première visait des glycoprotéines d´enveloppe du VHC, l´autre était dirigée contre un récepteur cellulaire permettant la pénétration du virus. Tous deux ont neutralisé de façon croisée l´infection des hépatocytes par ces VHC mutés.
› Dr G. B.
« Journal of Experimental Medicine », 207 : 2019-2031, septembre 2010.
Quotimed.com, le 31/08/2010