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Mynight a écrit
Alors...
Déjà, je suis vraiment désolée pour toi que tu aies à subir un sevrage sec, n'a première fois.
Je serais incapable de tenir plus de quelques heures. Incapable. C'est une de mes définitions de l'enfer sur Terre.
C'est ingérable, psychologiquement comme physiquement.
Rien que d'y penser, j'en ai des frissons.
Pour te raconter mon parcours, j'ai été très dépendante au Tramadol durant 16 ans, (j'ai commencé encore un peu plus jeune que toi), j'y avais un accès libre et illimité, étant infirmière dans un gros CHU, ils arrivaient par caisses entières chaque jour, et il n'y avait aucune comptabilité, comme pour les stupéfiants.
Tant et si bien que j'en suis arrivée, les dernières années, à consommer 1 bon gramme, voire 1 gr300 quand je le pouvais (la tolérancesinstalle très vite), que j'avais assez de réserve.
Je m'arrangerais TOUJOURS à avoir de la réserve, tomber en sevrage sec était inenvisageable pour moi.
J'ai essayé une et une seule fois d'arrêter net, à peu près après le même temps que tu as consommé, au boit de 2 ans et demi environ: C'est précisément ce que tu décris.
Des douleurs partout, comme si j'avais 40 de fièvre,, et une pieuvre venimeuse qui qe serait agrippée à moi,une chape de plomb m'est tombée dessus, au point où je me suis dit que j'allais crever. Mais vraiment.
La douleur mentale et physique étaient tellement horribles, je me croyais dans Trainspotting, quand le mec se barricade dans sa chambre pour stopper net l'Héroïne.)
Et on laisse le Tramadol en prescription classique, pas sur la liste des stupéfiants, bref...
Depuis, ma pire phobie a été le manque. J'étais parano sur le sujet, et on ne peut plus vigilante pour que ça n'arrive pas.
Même si je devais réduire les doses, PAS de sevrage sec.
Je t'assure, c'est devenu une angoisse majeure, une de mes pires phobies.
Mon histoire est compliquée, je ne vais pas polluer ton post avec.
En somme, je suis tombée toute seule dans le Tramadol comme je l'expliquais plus haut, et par la suite, un psychiatre, oui oui, un psychiatre qui m'a suivie pendant presque 8 ans, développant une relation malsaine entre nous, n'a rien trouvé de mieux que de me prescrire ce fameix Tramadol. Ça paraît dingue, hallucinant, mais c'est vrai, et j'ai besoin que l'on me croie.
Je suis donc restée accro à mort en jonglant avec les doses : Des shoots à plus d'1gr en début de mois, quand je venais d'avoir mon ordonnance, puis 200 maxi en fin de mois, voire moins, ce qui pour mmi, avec ma tolérance, et la longueur temporelle de mon addiction, revenait à du pipi de chat (mon humeur variait donc tout au long du mois... Enfin mon intériorité, car j'ai toujours fait le caméléon, je n'ai jamais, jamais voulu montrer ce visage aux autres et mêmes à mes proches. Mon mari savait que je jonglais avec les dosages, mais ne se rendait pas compte de mes changements d'humeur, je gardait mon manque d'allant, ma fatigue, voire ma tristesse pour moi, j'ai toujours eu le besoin de montrer une image totalement lisse de moi... Mon enfance a été tres destructrice, avec une mère qui a non seulement projeté ses désirs inaccomplis sur moi, et qui de surcroît, est une grande perverse narcissique dont j'ai été la proie.)
Le Tramadol me donnait la sensation de pouvoir danser (et bien en plus!J'ai 16 ans de danse classique derrière moi), sans honte, sans gêne, en pleine rue.
Il me donnait exactement ce que peut apporter la Cocaïne, d'après tout ce que j'ai pu lire et aux 3 fois où j'ai essayé la C, et la seule où j'ai réussi à avoir un très bon effet(les autres devaient être du plâtre dosé à 20% ou moins, mais la fois où ça a très bien fonctionné sur moi, la personne qui m'en a passé l'avait ramené directement de Colombie avec une tres haute pureté.)
Grâce à ces grosses doses de Tramadol, je travaillais de nuit (j'étais infirmière), sans l'ombre d'un moment de fatigue.
J'étais drôle, performante, bien mieux dans ma peau que je ne lauraos été sans.
J'avais la sensation de marcher sur les nuages.
Que je pouvais réaliser n'importe quoi, enjamber les plus gros obstacles.
Je me sentais forte, caoable de resoudre presque n'importe quoi, moi qui me suis sentie si faible durant toute mon enfance et adolescence.
Tout d'un coup, tout devenait possible.
Moi qui n'avait jamais été boute-en-train, c'était moi qui faisait rire les autres.
C'était moi que les médecins demandaient pour les assister.
Chez moi, j'étais une tourbillon qui récurait tout de fond en comble(J'ai toujours été extrêmement maniaque), qui faisait 1001 choses que je n'aurais jamais entreprises sans Tramadol, je me sentais pleine dune énergie que je pouvais presque voir, toucher, vraiment, comme des ondulations oranges et roses qui me traversaient.
Dans certains moments difficiles, le Tramadol à hautes doses m'a permis de relativiser tout de suite, de prendre les choses en main, de "porter" les autres à bout de bras sans trop d'effort.
Jusqu'à il y a 1 an, je n'imaginais pas un jour arrêter le Tramadol.
Même si j'étais malheureuse, de devoir jongler, de ne pas me sentir la même tout au long du mois.
Je sais que ça va paraître encore dingue et incroyable, mais il a fallu que mon ancien psychiatre, celui-là même quibme prescrivait le Tramadol, décède brutalement à 57 ans (j'ai cru que ma vie s'arrêtait, je n'ai pas les mots pour décrire le vide que j'ai ressenti. La peur indicible qui s'est insinuée en moi. Et àl'heure d'aujourd'hui, je ne sais toujours pas ce qui l'a emporté. C'est difficile à avaler,même si notre relation a été toxique sur la fin, il a posé de bons diagnostics me concernant, il a été là pour moi, et m'a aidée, dans dautres domaines, et ne pas savoir comment il est décédé reste un point d'interrogation douloureux dans mon coeur.)
Il a fallu qu'un nouveau psychiatre me prenne en charge et à peine mon histoire raconte, lors de la 1ère séance, il m'envoie, fort logiquement, vers le CSAPA proche de chez moi.
Encore une fois, les larmes me viennent, toujours, quand je parle du CSAPA, des gens formidables que j'y ai rencontrés, médecins comme infirmiers. De ces 3 derniers mois qui se sont écoulés.
J'ai opté pour un sevrage par substitution, la Méthadone en l'occurrence, que je pense garder très, très longtemps, voire à vie.
Je ne me vois vivre sans opiacés, mon histoire est ainsi faite, ma personnalité ainsi construite.
Et le CSAPA à réussi à faire la même chose, en mieux.
Le Tramadol m'avait apporté tout ce qu'on l'on m'a retiré lorsque j'étais enfant. Je croyais avoir les ailes coupées, mais non, elles étaient juste recroquevillées.
Attention, je ne fais pas l'apologie du Tramadol, bien au contraire, c'est un produit extrêmement addictif dont la dépendance s'installe de façon très insidieuse.
Je dis juste que moi, avec mon passé, mon enfance, mon vécu, mes 16 ans de dépendance quotidienne, les opiacés font partie de ma vie.
Je n'avais pas envie de m'en séparer, mais d'opter pour un produit ultra surveillé, dont je ne peux pas abuser, qui soit totalement cadré médicalement(je n'ai même pas envie d'abuser, la Méthadone m'apportant encore plus que le Tramadol, et en respectant les doses, que demander de plus???Je ne m'y attendais pas du tout...)
J'ai l'impression d'être sortie du cachot depuis que je prends de la Méthadone, surtout depuis que le dosage optimal a été trouvé (95mg.)
Je suis incapable, sans chouiner comme une gourde, et là je suis dans un café, d'évoquer à quel point ma vie s'est mise à changer, depuis que je suis sous tso,(sous Méthadone), à quel point je suis reconnaissante envers le personnel qui m'a suivie, et ceux qui continuent à me suivre (mon médecin généraliste et psychiatre.)
Voilà mon témoignage par rapport au Tramadol, ainsi qu'au sujet du sevrage.
Tu as fait quelque-chose dont je ne me suis jamais sentie capable, et pour ça,je te tire mon chapeau bien bas.
Le CSAPA: Tu ne pouvais pas frapper à meilleure porte.
Surtout, tiens nous au courant de comment se déroule la suite des événements.
Ah et j'oubliais, ne compare surtout pas ta conso avec la mienne, la tienne a été bien moins longue! Tu as pris le taureau par les cornes au bon moment, sois fière de toi surtout, moi je le suis!
À très vite j'espère. Myna
Mynight a écrit
Alors...
Déjà, je suis vraiment désolée pour toi que tu aies à subir un sevrage sec, n'a première fois.
Je serais incapable de tenir plus de quelques heures. Incapable. C'est une de mes définitions de l'enfer sur Terre.
C'est ingérable, psychologiquement comme physiquement.
Rien que d'y penser, j'en ai des frissons.
Pour te raconter mon parcours, j'ai été très dépendante au Tramadol durant 16 ans, (j'ai commencé encore un peu plus jeune que toi), j'y avais un accès libre et illimité, étant infirmière dans un gros CHU, ils arrivaient par caisses entières chaque jour, et il n'y avait aucune comptabilité, comme pour les stupéfiants.
Tant et si bien que j'en suis arrivée, les dernières années, à consommer 1 bon gramme, voire 1 gr300 quand je le pouvais (la tolérancesinstalle très vite), que j'avais assez de réserve.
Je m'arrangerais TOUJOURS à avoir de la réserve, tomber en sevrage sec était inenvisageable pour moi.
J'ai essayé une et une seule fois d'arrêter net, à peu près après le même temps que tu as consommé, au boit de 2 ans et demi environ: C'est précisément ce que tu décris.
Des douleurs partout, comme si j'avais 40 de fièvre,, et une pieuvre venimeuse qui qe serait agrippée à moi,une chape de plomb m'est tombée dessus, au point où je me suis dit que j'allais crever. Mais vraiment.
La douleur mentale et physique étaient tellement horribles, je me croyais dans Trainspotting, quand le mec se barricade dans sa chambre pour stopper net l'Héroïne.)
Et on laisse le Tramadol en prescription classique, pas sur la liste des stupéfiants, bref...
Depuis, ma pire phobie a été le manque. J'étais parano sur le sujet, et on ne peut plus vigilante pour que ça n'arrive pas.
Même si je devais réduire les doses, PAS de sevrage sec.
Je t'assure, c'est devenu une angoisse majeure, une de mes pires phobies.
Mon histoire est compliquée, je ne vais pas polluer ton post avec.
En somme, je suis tombée toute seule dans le Tramadol comme je l'expliquais plus haut, et par la suite, un psychiatre, oui oui, un psychiatre qui m'a suivie pendant presque 8 ans, développant une relation malsaine entre nous, n'a rien trouvé de mieux que de me prescrire ce fameix Tramadol. Ça paraît dingue, hallucinant, mais c'est vrai, et j'ai besoin que l'on me croie.
Je suis donc restée accro à mort en jonglant avec les doses : Des shoots à plus d'1gr en début de mois, quand je venais d'avoir mon ordonnance, puis 200 maxi en fin de mois, voire moins, ce qui pour mmi, avec ma tolérance, et la longueur temporelle de mon addiction, revenait à du pipi de chat (mon humeur variait donc tout au long du mois... Enfin mon intériorité, car j'ai toujours fait le caméléon, je n'ai jamais, jamais voulu montrer ce visage aux autres et mêmes à mes proches. Mon mari savait que je jonglais avec les dosages, mais ne se rendait pas compte de mes changements d'humeur, je gardait mon manque d'allant, ma fatigue, voire ma tristesse pour moi, j'ai toujours eu le besoin de montrer une image totalement lisse de moi... Mon enfance a été tres destructrice, avec une mère qui a non seulement projeté ses désirs inaccomplis sur moi, et qui de surcroît, est une grande perverse narcissique dont j'ai été la proie.)
Le Tramadol me donnait la sensation de pouvoir danser (et bien en plus!J'ai 16 ans de danse classique derrière moi), sans honte, sans gêne, en pleine rue.
Il me donnait exactement ce que peut apporter la Cocaïne, d'après tout ce que j'ai pu lire et aux 3 fois où j'ai essayé la C, et la seule où j'ai réussi à avoir un très bon effet(les autres devaient être du plâtre dosé à 20% ou moins, mais la fois où ça a très bien fonctionné sur moi, la personne qui m'en a passé l'avait ramené directement de Colombie avec une tres haute pureté.)
Grâce à ces grosses doses de Tramadol, je travaillais de nuit (j'étais infirmière), sans l'ombre d'un moment de fatigue.
J'étais drôle, performante, bien mieux dans ma peau que je ne lauraos été sans.
J'avais la sensation de marcher sur les nuages.
Que je pouvais réaliser n'importe quoi, enjamber les plus gros obstacles.
Je me sentais forte, caoable de resoudre presque n'importe quoi, moi qui me suis sentie si faible durant toute mon enfance et adolescence.
Tout d'un coup, tout devenait possible.
Moi qui n'avait jamais été boute-en-train, c'était moi qui faisait rire les autres.
C'était moi que les médecins demandaient pour les assister.
Chez moi, j'étais une tourbillon qui récurait tout de fond en comble(J'ai toujours été extrêmement maniaque), qui faisait 1001 choses que je n'aurais jamais entreprises sans Tramadol, je me sentais pleine dune énergie que je pouvais presque voir, toucher, vraiment, comme des ondulations oranges et roses qui me traversaient.
Dans certains moments difficiles, le Tramadol à hautes doses m'a permis de relativiser tout de suite, de prendre les choses en main, de "porter" les autres à bout de bras sans trop d'effort.
Jusqu'à il y a 1 an, je n'imaginais pas un jour arrêter le Tramadol.
Même si j'étais malheureuse, de devoir jongler, de ne pas me sentir la même tout au long du mois.
Je sais que ça va paraître encore dingue et incroyable, mais il a fallu que mon ancien psychiatre, celui-là même quibme prescrivait le Tramadol, décède brutalement à 57 ans (j'ai cru que ma vie s'arrêtait, je n'ai pas les mots pour décrire le vide que j'ai ressenti. La peur indicible qui s'est insinuée en moi. Et àl'heure d'aujourd'hui, je ne sais toujours pas ce qui l'a emporté. C'est difficile à avaler,même si notre relation a été toxique sur la fin, il a posé de bons diagnostics me concernant, il a été là pour moi, et m'a aidée, dans dautres domaines, et ne pas savoir comment il est décédé reste un point d'interrogation douloureux dans mon coeur.)
Il a fallu qu'un nouveau psychiatre me prenne en charge et à peine mon histoire raconte, lors de la 1ère séance, il m'envoie, fort logiquement, vers le CSAPA proche de chez moi.
Encore une fois, les larmes me viennent, toujours, quand je parle du CSAPA, des gens formidables que j'y ai rencontrés, médecins comme infirmiers. De ces 3 derniers mois qui se sont écoulés.
J'ai opté pour un sevrage par substitution, la Méthadone en l'occurrence, que je pense garder très, très longtemps, voire à vie.
Je ne me vois vivre sans opiacés, mon histoire est ainsi faite, ma personnalité ainsi construite.
Et le CSAPA à réussi à faire la même chose, en mieux.
Le Tramadol m'avait apporté tout ce qu'on l'on m'a retiré lorsque j'étais enfant. Je croyais avoir les ailes coupées, mais non, elles étaient juste recroquevillées.
Attention, je ne fais pas l'apologie du Tramadol, bien au contraire, c'est un produit extrêmement addictif dont la dépendance s'installe de façon très insidieuse.
Je dis juste que moi, avec mon passé, mon enfance, mon vécu, mes 16 ans de dépendance quotidienne, les opiacés font partie de ma vie.
Je n'avais pas envie de m'en séparer, mais d'opter pour un produit ultra surveillé, dont je ne peux pas abuser, qui soit totalement cadré médicalement(je n'ai même pas envie d'abuser, la Méthadone m'apportant encore plus que le Tramadol, et en respectant les doses, que demander de plus???Je ne m'y attendais pas du tout...)
J'ai l'impression d'être sortie du cachot depuis que je prends de la Méthadone, surtout depuis que le dosage optimal a été trouvé (95mg.)
Je suis incapable, sans chouiner comme une gourde, et là je suis dans un café, d'évoquer à quel point ma vie s'est mise à changer, depuis que je suis sous tso,(sous Méthadone), à quel point je suis reconnaissante envers le personnel qui m'a suivie, et ceux qui continuent à me suivre (mon médecin généraliste et psychiatre.)
Voilà mon témoignage par rapport au Tramadol, ainsi qu'au sujet du sevrage.
Tu as fait quelque-chose dont je ne me suis jamais sentie capable, et pour ça,je te tire mon chapeau bien bas.
Le CSAPA: Tu ne pouvais pas frapper à meilleure porte.
Surtout, tiens nous au courant de comment se déroule la suite des événements.
Ah et j'oubliais, ne compare surtout pas ta conso avec la mienne, la tienne a été bien moins longue! Tu as pris le taureau par les cornes au bon moment, sois fière de toi surtout, moi je le suis!
À très vite j'espère. Myna
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