Quand le cannabis défie les lois les plus élémentaires du marché...

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OldChnock homme
Nouveau Psycho
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champi vert9champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 08 Feb 2023
66 messages
Bonjour à toutes et tous,
   
   J'ouvre une nouvelle discussion, car la précédente portant sur les prix (https://www.psychoactif.org/forum/2024/ … .html#divx ) ne recoupe que partiellement le questionnement que je voudrais soulever ici.

Alors, justement, dans la dernière discussion sur les prix où chacun annonçait la couleur dans sa région, on a vu à plusieurs reprises des tarifs aux 100g aussi bas que 260 euros, soit 2,6e/g, j'imagine qu'à ce stade c'est clair pour tout le monde wink  ?

Alors supposons que je sois une famille du Rif (mais ça marche aussi si on est un grossiste espagnol ou un détaillant français) et que j'ai quelques milliers de pieds de beldia ou de critikal en floraison.
Une fois coupés, séchés (affinés ? Je ne pense pas qu'il y ait de temps à perdre avec ces subtilités hmm ), une alternative s'offre à moi :

1/ Vendre les têtes, bien collantes, pleines de trichomes, que le consommateur en bout de chaîne va payer entre 400 et 800 euros les 100 grammes, voire davantage.
2/ Récolter mon herbe, produire mon kief, tamiser, filtrer, tamiser, filtrer... pour le vendre au final en briquettes de haschich à un prix largement (sauf exception qualité rare) inférieur à celui auquel j'aurais pu écouler mes têtes (en supposant que je maîtrise les différents maillons de la filière jusqu'au consommateur)...

Première question : pourquoi se faire ch.er à faire tout ça (fabrication du shit) pour un produit final qui rapporte jusqu'à 50% de moins et alors même que le cannabis épuise les pauvres ressources naturelles du Rif ?
Le changement de cultivars ces dernières années qui semble avoir été dicté par l'intérêt des consommateurs et aucunement des producteurs semble mettre en évidence que les trafiquants internationaux qui font la loi sur nos points de vente au détail en France font aussi la loi dans les montagnes du Rif au niveau de la production...
Le conso français veut du 25% de THC ? On lui en donne. Il veut des terpènes comme ci, comme ça ? On lui en donne, même si on épuise les ressources en eau du Rif...

S'il n'y avait pas cette mainmise d'une mafia et de ses activités interlopes, pourquoi le producteur marocain ne pourrait-il penser et agir pour offrir des produits de qualité ?

Quoi qu'il en soit, finissons avec un peu d'arithmétique (et vous ne manquerez pas de corriger la faiblesse de mon raisonnement le cas échéant).
Le hashich représente 25% de la ressource séchée (fleurs, petites feuilles hautes très résineuses, etc.) Autrement dit, il va falloir en moyenne 400g de têtes pour produire 100g de hasch.
Là où ça se corse, c'est que si on reprend les chiffres initiaux, 100 de hasch coûtent beaucoup moins cher que 400g de têtes et même moins cher que simplement 100g de têtes
. thinking

Je vois plusieurs explications possibles à ce fait :

1/ Ce sont les grosses mains qui dictent à la fois ce que sera le produit final et son prix (avec quasiment aucune concurence de l'herbe américaine ou du charas afghan pour interférer.)

2/ Le produit (haschich) est coupé à mort : hénné, cirage, farine, merde de chameaux...Mais, pour retomber sur un équilibre de marché avec l'herbe il faudrait qu'il soit coupé jusqu'à devenir infect (ce qui est parfois le cas)

3/ Etant donné que la production marocaine est destinée en quasi totalité à l'export, c'est l'exportateur qui dicte ses règles : soit des têtes qu'il n'est pas possible de vendre en gros car difficiles à compacter et trop d'odeurs, soit des briquettes de haschich de 100g ou 1kg qu'on peut ranger bien tranquille dans un véhicule (voilier, go fast, go slow - genre camping car famille en goguette en Andalousie)

Et vous, comment voyez-vous les choses ? Quelle est votre théorie pour expliquer la différence de prix entre herbe et shit ?

       au plaisir,

Dernière modification par OldChnock (27 juillet 2024 à  15:21)

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mMax homme
Nouveau membre
France
champi vert3champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 09 Jun 2024
44 messages
Je me suis posé les mêmes questions, et y ai apporté les mêmes réponses/suppositions. Le marché dicte sa loi, les narcos l'appliquent. Et les producteurs n'ont pas d'autre choix que d'accepter les conditions des narcos. Tant mieux pour le prix de la résine, tant pis pour le revenu des producteurs. Triste pour eux.

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OldChnock homme
Nouveau Psycho
France
champi vert9champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 08 Feb 2023
66 messages
Bonsoir,
 
     

Merci mMax pour ta réponse qui conforte mes impressions !

mMax a écrit

les producteurs n'ont pas d'autre choix que d'accepter les conditions des narcos.

C'est justement ce qui me dérange... Et c'est la raison qui m'a poussé à me tourner vers la micro-culture, afin d'être le moins dépendant possible de ce marché qu'on peut a minima qualifier de louche, voire d'inquiétant mad.

Par contre, ce n'est pas avec ce que je récolte que je vais produire mon propre hasch ! Et justement, ça montre bien le décalage entre "herbe" et hasch : je ne crois pas qu'un particulier qui cultive sa conso puisse s'offrir le luxe de convertir sa modeste récolte en hasch, alors qu'il peut tourner quasi en autarcie avec l'herbe qu'il aura fait pousser chez lui, pour lui, en se tenant à l'écart de tout marché.fume_une_joint



   Bonne soirée,
        salut

Dernière modification par OldChnock (29 juillet 2024 à  21:22)

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SoulEater homme
Psycho sénior
France
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Apr 2020
549 messages
Salut perso je pense que c'est une question de volume transportable.

Tu peux mettre beaucoup plus de plaquette que de sacs d'herbes dans un véhicule.

Ça se tient non?

Notre vie vaut ce qu'elle nous a coûté d'efforts

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AlifLam homme
Nouveau membre
France
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 01 Aug 2020
41 messages

OldChnock a écrit

Bonjour à toutes et tous,
   
   J'ouvre une nouvelle discussion, car la précédente portant sur les prix (https://www.psychoactif.org/forum/2024/ … .html#divx ) ne recoupe que partiellement le questionnement que je voudrais soulever ici.

Alors, justement, dans la dernière discussion sur les prix où chacun annonçait la couleur dans sa région, on a vu à plusieurs reprises des tarifs aux 100g aussi bas que 260 euros, soit 2,6e/g, j'imagine qu'à ce stade c'est clair pour tout le monde wink  ?

Alors supposons que je sois une famille du Rif (mais ça marche aussi si on est un grossiste espagnol ou un détaillant français) et que j'ai quelques milliers de pieds de beldia ou de critikal en floraison.
Une fois coupés, séchés (affinés ? Je ne pense pas qu'il y ait de temps à perdre avec ces subtilités hmm ), une alternative s'offre à moi :

1/ Vendre les têtes, bien collantes, pleines de trichomes, que le consommateur en bout de chaîne va payer entre 400 et 800 euros les 100 grammes, voire davantage.
2/ Récolter mon herbe, produire mon kief, tamiser, filtrer, tamiser, filtrer... pour le vendre au final en briquettes de haschich à un prix largement (sauf exception qualité rare) inférieur à celui auquel j'aurais pu écouler mes têtes (en supposant que je maîtrise les différents maillons de la filière jusqu'au consommateur)...

Première question : pourquoi se faire ch.er à faire tout ça (fabrication du shit) pour un produit final qui rapporte jusqu'à 50% de moins et alors même que le cannabis épuise les pauvres ressources naturelles du Rif ?
Le changement de cultivars ces dernières années qui semble avoir été dicté par l'intérêt des consommateurs et aucunement des producteurs semble mettre en évidence que les trafiquants internationaux qui font la loi sur nos points de vente au détail en France font aussi la loi dans les montagnes du Rif au niveau de la production...
Le conso français veut du 25% de THC ? On lui en donne. Il veut des terpènes comme ci, comme ça ? On lui en donne, même si on épuise les ressources en eau du Rif...

S'il n'y avait pas cette mainmise d'une mafia et de ses activités interlopes, pourquoi le producteur marocain ne pourrait-il penser et agir pour offrir des produits de qualité ?

Quoi qu'il en soit, finissons avec un peu d'arithmétique (et vous ne manquerez pas de corriger la faiblesse de mon raisonnement le cas échéant).
Le hashich représente 25% de la ressource séchée (fleurs, petites feuilles hautes très résineuses, etc.) Autrement dit, il va falloir en moyenne 400g de têtes pour produire 100g de hasch.
Là où ça se corse, c'est que si on reprend les chiffres initiaux, 100 de hasch coûtent beaucoup moins cher que 400g de têtes et même moins cher que simplement 100g de têtes
. thinking

Je vois plusieurs explications possibles à ce fait :

1/ Ce sont les grosses mains qui dictent à la fois ce que sera le produit final et son prix (avec quasiment aucune concurence de l'herbe américaine ou du charas afghan pour interférer.)

2/ Le produit (haschich) est coupé à mort : hénné, cirage, farine, merde de chameaux...Mais, pour retomber sur un équilibre de marché avec l'herbe il faudrait qu'il soit coupé jusqu'à devenir infect (ce qui est parfois le cas)

3/ Etant donné que la production marocaine est destinée en quasi totalité à l'export, c'est l'exportateur qui dicte ses règles : soit des têtes qu'il n'est pas possible de vendre en gros car difficiles à compacter et trop d'odeurs, soit des briquettes de haschich de 100g ou 1kg qu'on peut ranger bien tranquille dans un véhicule (voilier, go fast, go slow - genre camping car famille en goguette en Andalousie)

Et vous, comment voyez-vous les choses ? Quelle est votre théorie pour expliquer la différence de prix entre herbe et shit ?

       au plaisir,

Le hash est plus facile transporter, à conditionner, ca prend moins de place, moins  d'odeur, se coupe bien,  que des avantages pour toute la chaîne, du producteur au dealer. 

Pour sortir de ce cercle mafieux rien de plus simple,  produire sa propre conso de plus que la qualité est incomparable avec ce qu'on trouve dans la rue.

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Pio homme
Nouveau Psycho
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 05 Nov 2019
97 messages
Le problème c'est pas la quantité de production, le goulot d’étranglement de toute la chaine, c'est le transport de marchandise et la revente.
Admettons que hash ou fleur, tout se vende, il reste donc que le transport.
Il 1kg de fleur ça représente un volume X. Dans ce volume X, on doit bien pouvoir mettre 100kg de hash bien tassé en plaquette (chiffre sorti de mon fi**, c'est pour la logique).
Admettons le bateau il peut transporter 100 volume X (100X), à la fin t'as soit 100kg de fleur, soit 10 tonnes de hash. Donc selon les lois du marché, la fleur vaut plus que le hash, car en moins grande quantité à la destination finale.

Sans compter que le hash ça se conserve globalement mieux que la fleur etc.
Donc même pour le producteur, entre vendre un bateau de hash ou de fleur, il y trouvera plus son compte avec du hash a bas prix.

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OldChnock homme
Nouveau Psycho
France
champi vert9champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 08 Feb 2023
66 messages
Bonjour à toutes et tous,

   En relisant nos échanges, je vois que nous sommes tous plus ou moins d'accord sur certains points  :
1/ c'est avant tout le conditionnement sous forme de haschich et la facilité de mettre en oeuvre son transport qui dictent les choix des trafiquants
2/ Les consommateurs en bout de chaine perçoivent une abérration, car un produit concentré, même coupé, est moins cher que sa matière première a priori moins concentrée en THC.
3/ On constate tout de même une hausse de la qualité des produits exportés.
4/ D'après les infos disponibles ici ou là, les saisies par les douages françaises, espagnoles et même marocaines représentent environ 80 à 100 tonnes par an, à mettre en rapport avec les plus de 3000 tonnes produites par le pays. Les saisies représentent donc environ 3% de la production... Tant de gesticulations pour ça !!!roll
C'est une perte négligeable. En revanche, les externalités négatives sont bien réelles : épuisement de la ressource en eau au travers de la culture de variétés non adaptées à l'austérité du Rif, et nécessité de recourir à des engrais polluants puissants.

5/ Sur le terrain :
"Les paysans se fient à ce que les intermédiaires leur disent sur les semences introduites, puis ils acquièrent une expérience personnelle en les cultivant.

D’après une famille de cultivateurs, 100 kg de cannabis brut séché de khardala donne 7 kg de résine la première année, 5 kg la deuxième année et 3 kg la troisième année, c’est-à-dire que le taux d’extraction variait entre 7 et 3 %. Mais au-delà de trois années, il devient difficile d’avoir un rendement optimal, selon les critères des cultivateurs, sans acheter de nouvelles semences: «Il faut alors soit changer la graine, soit changer la terre pour obtenir le rendement de la première année» explique un cultivateur. Les coûts de production de la culture de cannabis ont en conséquence changé aussi, le prix du kilo de graine est désormais de 200 à 400 euros alors qu’auparavant les semences étaient gratuites."
(https://vih.org/drogues-et-rdr/20171006 … ent-le-rif/ )

Donc, au final, là encore, c'est celui qui a un pied de chaque côté de la Méditerranée qui dicte son prix.
Comme les consommateurs sont plus avertis que dans les années 80 (si vous aviez vu les blocs d'ébène qu'on fumait et qu'il fallait chauffer 2 min avant de pouvoir les rouler dans un joint mad !!! ) l
La qualité du haschich est aujourd'hui largement meilleure et la plupart des jeunes que je vois son moins ignorants que nous l'étions des process de fabrication... Quant à l'herbe qu'on nous proposait alors, ça ou de l'herbe à chat, c'était un peu pareil big_smile

Donc au final c'est un panorama assez contrasté.
Oui, les paysans rifains se font sans doute bien exploiter par le marché, mais quand il y a danger, il est normal que celui qui endosse le danger prenne la plus grosse part du gâteaux. Si le hasch devenait légal, le paysan rifain pourrait peut-être en profiter... surtout s'il créait des labels d'appellation locale etc.  (la "bonne galette de Ketama" !)
Le trafic a au moins le mérite d'avoir réhaussé grandement la qualité du haschich commercial marocain (par rapport à il y a 40 ans).
Cependant, en imposant des varités hybrides qui dévorent les sols et vident les napes phréatiques, la hausse de qualité pourrait rapidement devenir une catastrophe écologique.
Enfin, l'action des douanes et des services de police n'ont qu'un impact très marginal sur ce commerce par rapport au mal qu'ils se donnent, et les états seraient bien inspirés de suivre l'exemple de l'Allemagne afin de pouvoir redéployer leurs forces de police et de douane vers des fins plus utliles et de s'atteler à la mise en oeuvre du commerce légal des produits du cannabis dument contrôlés qui pourraient par ailleurs représenter une manne nouvelle pour la sécurité sociale.


    Mais bon, on ne me demandera pas mon avis, et à vous non plus  !
               salut

Dernière modification par OldChnock (02 août 2024 à  16:04)

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