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Médicaments psychotropes : une hausse préoccupante de la consommation chez les enfants
La prescription de médicaments psychotropes pour les enfants et les adolescents est en forte hausse en France. Ces derniers souffrent de plus en plus de troubles psychologiques alors que l’offre de soins psychiques destinée aux mineurs se dégrade.
Crise sanitaire liée au Covid-19, guerre en Ukraine, éco-anxiété... De nombreux facteurs sont sources d'angoisse. En 2021, la hausse de la consommation de psychotropes chez les mineurs a été de 224% pour les hypnotiques, 23% pour les antidépresseurs, 16% pour les anxiolytiques et 7,5% pour les antipsychotiques.
Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a publié en mars 2023 un rapport sur la consommation de psychotropes chez les jeunes en France. Il alerte sur sa montée continue et avance des pistes pour contrer cette évolution.
La souffrance psychique de l’enfant s’accroît, surtout depuis 2021
Dans la plupart des pays européens, les soins de première intention recommandés par les autorités de santé pour les troubles mentaux de l’enfant sont des pratiques psychothérapeutiques et un accompagnement psychologique, éducatif et social.
Un traitement médicamenteux est parfois prescrit en complément, en deuxième intention. Les autorités sont réservées sur la prescription de psychotropes chez le jeune car leur efficacité est faiblement attestée et ils ont des effets indésirables importants. Peu de psychotropes ont une autorisation de mise sur le marché (AMM) en pédiatrie et leur prescription est assortie de recommandations strictes.
L’offre pédiatrique, pédopsychiatrique et médicosociale recule en France et ne permet plus d’accueillir les enfants dans des délais raisonnables. Les effectifs diminuent et les moyens alloués ne progressent pas à la hauteur des besoins. Parallèlement, le nombre de jeunes en difficulté psychique augmente faute de soins adaptés et sous l’effet de facteurs sociaux et environnementaux. Cette situation entraîne :
une aggravation de l’état de santé des enfants et des adolescents ;
une hausse des hospitalisations en urgence, des tentatives de suicide et des suicides ;
un recours à la seule prescription de psychotropes.
Cette consommation a doublé de 2010 à 2021 chez les mineurs. Entre 2014 et 2021, elle a progressé de :
155,5% pour les hypnotiques ;
78,1% pour les psychostimulants ;
62,6% pour les antidépresseurs ;
48,5% pour les antipsychotiques.
Ces niveaux d’augmentation sont deux à 20 fois plus élevés que ceux de la population générale. Les enfants sont beaucoup plus exposés que les adultes à la souffrance psychique et à la médication. La sur-médication touche des dizaines de milliers de jeunes (plus de 5% d’entre eux). À l’inverse, les autres pays européens et l’Amérique du Nord observent des effets de pallier, voire une baisse de la médication chez les plus jeunes.
Or, une large part des prescriptions de psychotropes chez l’enfant s’effectue sans respect des recommandations ou hors du champ de leur AMM. Beaucoup portent sur des médicaments réservés à l’adulte.
Neuf questions sur le processus de mise sur le marché des médicaments
Questions-réponses
15 janvier 2024
Pour une meilleure santé mentale des jeunes
Le rapport préconise de renforcer les moyens dédiés :
à la pédopsychiatrie ;
aux approches psychothérapeutiques, éducatives et sociales destinées à l’enfant et à la famille. La France dispose de ressources et de savoir-faire qui ont fait leurs preuves en matière de prévention et de soin. Il faut déployer ces pratiques afin qu’elles conservent leur primauté sur les médicaments.
Le probleme des AD
https://france3-regions.francetvinfo.fr … 65018.html
"Génération Zombie", c'est le titre choc du livre "coup de poing" de la journaliste grenobloise Ariane Denoyel. Depuis 2013, elle enquête sur ce qu'elle nomme un "naufrage sanitaire" pour une "catastrophe de santé publique" : ces antidépresseurs prescrits à tour de bras aux Français.
Deroxat, Zoloft ou Prozac, un Français sur 10 serait sous antidépresseurs, ces ISRS ou inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Pourquoi sont-ils autant prescrits ? Quels sont leurs effets secondaires, sont-ils efficaces ? Et comment sont-ils testés, autorisés et lancés sur le marché ?
Génération Zombie, enquête sur le scandale des antidépresseurs.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … te-9382541
Or, la prescription massive des AD a été aidée par le DSM (Diagnostic Statistical Manual) qui a "médicalisé" un grand nombre de difficultés d'existence
https://www.lemonde.fr/livres/article/2 … _3260.html
https://www.cairn.info/tristesse-ou-dep … ge-235.htm
La neutralité du DSM vis-à-vis de l’étiologie des troubles mentaux et sa classification strictement symptomatique impliquaient que toutes les orientations thérapeutiques pouvaient se valoir. En pratique pourtant, ce sont les compagnies pharmaceutiques qui ont été le mieux à même de profiter de cette attitude symptomatologique, puisqu’elle leur permettait de concevoir largement les états de tristesse intense comme des troubles et d’accroître par conséquent considérablement le marché potentiel de médicaments antidépresseurs. D’autres processus contribuèrent à grossir la vague des usages de ces substances, parmi lesquels l’arrivée des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRSS) à la fin des années 1980, la diffusion aux États-Unis à la fin des années 1990 de la gestion intégrée des soins dans la gestion des dépenses de santé, et l’autorisation de la publicité directe au public pour ces médicaments en 1997. Ce chapitre traitera des relations entre la révolution du DSM et la croissance exponentielle, à peu près contemporaine, des traitements médicamenteux de la dépression.
https://feelapp.care/blog/consommation- … rs-france/
https://france3-regions.francetvinfo.fr … 65018.html
https://www.slate.fr/story/107101/verit … paroxetine
Dernière modification par prescripteur (08 août 2024 à 12:55)
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Je pense qu'il en est de même pour le domaine psychologique, malheureusement. C'est une demande du patient, et non une volonté du médecin d'enrichir les boîtes pharmaceutiques, ou de se faciliter la vie, ou de zombifier les patients.
Je ne pense pas qu'il y ait de la part des medecins une volonté délibérée d'enrichir les boîtes pharmaceutiques, ou de se faciliter la vie, ou de zombifier les patients.
Mais la combinaison de la publicité vers les medecins ou vers le public, des articles de presse là encore spécialisée ou grand public, et de la tendance générale "à consommer" ont créé une société des psychotropes, peut etre avec d'autres facteurs comme l'education et le maternage.
Amicalement
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Dernière modification par prescripteur (08 août 2024 à 20:22)
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Abstrakt a écrit
Pour les déprimes, dépressions légères etc des études ont montré par exemple qu'une heure de natation par jour était aussi sinon plus efficace.
J'aurais aimé que des professionnels de la santé m'écoutent et m'aident à surmonter mon anxiété sociale qui m'ont ruiné 3ans de ma vie, afin que je puisse justement faire du sport et rencontrer du monde, mais plutôt que de trouver la cause, ils m'ont placé sous anxiolytiques pour que je puisse affronter les gens sans anxiété. En gros, ils ont masqué le problème, et pris le risque de me créer une addiction. Alors que les anxiolytiques sont un traitement de crise, pas un traitement de fond, et que j'ai un passif avec les addictions dont le professionnel en question était au courant. Heureusement que je sais limiter mes doses.
Aussi, j'ai été placée sous antidépresseurs lors d'un entretien TELEPHONIQUE avec un INFIRMIER en psychiatrie, en attendant le rendez-vous avec la psychiatre qui devait avoir lieu 1 mois plus tard. J'avais tout juste 21ans à ce moment-là.
Bon ok, la dépression c'était un secret pour personne, mais j'ai pas menacé non plus de me suicider au téléphone, je sais qu'ils considèrent chaque nouveau patient comme éventuellement en danger, car quand on tire la sonnette d'alarme, pour beaucoup c'est qu'on est à un stade déjà bien avancé.
Mais déjà de 1) c'est pas le cas pour tout le monde
de 2) prescrire des médicaments aussi puissants que des antidépresseurs sans établir de diagnostique et dès le premier rendez-vous, c'est super risqué.
de 3) n'oublions pas que la dépression peut être lié à un trouble sous-jacent, notamment la bipolarité. Et la bipolarité ne se traite pas dans la majeure partie des cas par des antidépresseurs mais par des antipsychotiques. Donc encore une fois, établir un diagnostique est primordial pour la santé du patient.
Dernière modification par pixierevival (09 août 2024 à 00:40)
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Dernière modification par krakra (09 août 2024 à 08:02)
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