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Salles d'injection de drogue : « C'est non »
Le Premier ministre ne veut pas de salles de consommation de drogue, à Bordeaux comme ailleurs. Étienne Apaire, président de la mission interministérielle de la lutte contre les drogues et la toxicomanie, l'a confirmé hier en marge d'un colloque à Talence.
La porte semble définitivement fermée. Étienne Apaire est venu l'annoncer hier. Plus question d'envisager les salles d'injection en France.
Étienne Apaire, président de la Mission interministérielle pour la lutte contre les drogues et la toxicomanie (MILT), est directement rattaché à Matignon. Hier, avant le colloque de l'Agora, organisé à Talence, après l'inauguration de la communauté thérapeutique de Barsac et, avec moult précautions de rhétorique, l'homme a signifié la ferme opposition du Premier ministre à l'ouverture de salles de consommation de drogues surveillées, plus prosaïquement appelées « salles de shoot ». « Il serait interdit de consommer de la drogue sauf quand le gouvernement l'autorise ? » a-t-il ironisé.
Confusion des messages
« Notre politique de lutte contre les drogues ne fonctionne pas si mal en France, avec le dispositif existant, nous sommes le pays qui a le plus faible taux d'usage d'héroïne d'Europe. Pour la cocaïne, nous comptons moitié moins d'usagers que l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, quant à l'usage de cannabis il ne cesse de baisser. Il n'est donc pas nécessaire de se lancer dans l'organisation de ces salles, on aboutirait à une confusion des messages. Reste la question qui interpelle Alain Juppé : que faire vis-à -vis de la population de drogués qui aujourd'hui, n'a pas accès aux dispositifs de soins existants ? »
Étienne Apaire fait référence à l'initiative d'Alain Juppé qui a organisé au mois d'octobre, une séance de travail autour de l'opportunité d'ouvrir une salle de consommation de drogues à Bordeaux aux toxicomanes, en présence des acteurs de la prévention et du soin. Selon l'entourage du maire de Bordeaux, ce dernier ne serait pas hostile à l'ouverture d'un tel lieu. Le groupe de travail mené par Véronique Fayet (adjoint aux affaires sociales) l'atteste.
Étienne Apaire connaît la position du maire de Bordeaux et prend de la distance. « Pour répondre à la question que se pose Alain Juppé, je pense que nous devrons développer des équipes mobiles qui vont au-devant de ces populations, a-t-il déclaré. Des équipes avec des psychiatres, qui, à l'image du Samu social assureraient des maraudes psychiatriques. Nous pensons développer une autre idée : la distribution de doses de méthadone à bas seuil. Le bus méthadone serait une solution pour Bordeaux. Après tout, voilà un produit licite. Dans l'esprit des gens, on ne confond pas le médicament et le poison. Alors que les salles d'injection, non. »
Selon lui, les études menées dans les pays où sont ouvertes depuis une décennie des salles d'injection ne sont pas « probantes ». « Il semblerait qu'à Vancouver au Canada, 30 % seulement des toxicomanes qui les fréquentent ont été orientés vers le soin. On ne sait pas s'ils sont allés au bout… C'est peu. À Genève, les salles étant fermées la nuit, les toxicomanes continuent leur consommation nocturne dans les rues. En matière de drogue, la France est la mieux placée. »
« On ne renoncera pas »
Jean-Michel Delile, psychiatre, dirige le Comité d'étude et d'information sur les drogues et addictions de Bordeaux, il figurait parmi les représentants de la réunion de travail à la mairie de Bordeaux en octobre dernier. Fervent défenseur des salles d'injection. « Nous sommes favorables aux propositions d'Étienne Apaire, même si nous travaillons déjà avec des dispositifs mobiles. Aujourd'hui, il faut adapter nos réponses, car elles ont trouvé leurs limites. Nous assistons à Bordeaux, ces dernières années à des séroconversions, liées à l'usage de seringues (HIV, hépatites) dans des milieux précaires, des gens venus d'Europe de l'Est qui vivent dans des squats et n'ont pas accès à nos centres de préventions ou de soin. » «L'expertise de l'Inserm publiée avant l'été est fiable, ajoute-t-il, elle prouve l'intérêt des salles d'injection dans les grandes agglomérations. C'est toujours d'actualité. Nous ne renoncerons pas et continuerons la réflexion, on ne peut abandonner les toxicomanes à la clandestinité, aux cages d'escalier… »
Source : http://www.sudouest.fr/2010/11/16/salle … 88-625.php
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