Mentir...
Je mens à celui que j'aime, parce que j'ai peur de le voir partir... Il supporte déjà à peine l'idée que je continue la metha, que ferait-il s'il savait que je n'ai pas arrêté de me shooter comme je le lui ai dit, mais qu'il m'arrive encore (rarement, pourtant) de passer des nuits entières avec des pompes de
coke dans le bras ? (ben oui je ne trouve plus de
came digne de ce nom alors je me rabats sur ce qui me défonce encore)
Pourquoi ne veut-il pas comprendre que si j'arrêtais la metha, il y aurait de fortes chances que je replonge au moindre "bas" ? Pourquoi refuse-t-il d'admettre que quand il se paye 1 bouteille de sky parce qu'il n'est pas bien, je ne supporte pas plus que lui de voir dans quel état ça le met, et que ça me donne envie de me faire péter la tête, moi aussi ? C'est pas la même chose, qu'il dit.
Je sais que l'
héroïne lui fait peur, et c'est bien normal qu'il flippe sachant là où ça a pu me mener...
Alors les rares fois où il m'arrive de craquer, je lui cache. Parce que je l'aime, parce que je n'ai pas envie de lui faire du mal, parce que je sais qu'il ne le supporterait pas, et aussi parce que j'ai peur des conséquences que ça entrainerait s'il le savait... Alors dans ces cas là , je m'arrange pour porter des manches longues, quitte à étouffer. Et le soir, j'éteins la lumière avant de me déshabiller.
Du coup, je ne peux pas me confier à lui à ce sujet, et parfois, pourtant, ça me ferait du bien de pouvoir lui en parler. Et ça me ferait du bien qu'il sache la vérité.
Je mens à ma mère pour la protéger. Même si bien souvent, elle devine quand même... Je lui mens parce que je ne supporte pas de la voir pleurer. Je lui mens parce que je sais qu'elle en a déjà assez à encaisser. Et surtout je lui mens parce qu'elle fait trop mal à dire, la vérité.
Quand elle m'interroge, je tourne la tête, pour qu'elle ne voit pas mes larmes. Et quand au téléphone je n'arrive plus à masquer les tremblements de ma voix, je ne réponds plus à ses appels. Pourquoi ? Je sais qu'elle sait ce que ça veut dire. Mais plus tard, quand j'arrive à nouveau à faire semblant, je lui mens encore, et je lui dis que j'avais oublié mon téléphone.
Mes amis ? Il y a ceux à qui je mens, et ceux à qui je n'ai plus besoin de mentir car ils n'en sont plus.
Et les autres à qui je mens, je leur mens parce qu'ils n'ont pas besoin de savoir. Parce que de toute façon, ils ne comprendraient pas. Et quand je ne mens pas, je sais que leur comportement va changer. Mais des fois, je m'en fous, je crois, parce que ces gens là , ils ne représentent rien, pour moi.
C'est vrai, finalement, on ne ment qu'à ceux qui comptent. Moi je leur mens pour leur aménager une réalité plus facile à vivre que la vraie.
Pardonne moi, D., si tu devais me lire, je te mens parce que je t'aime.