[ Expériences ]

Ce que les infirmier nous donnent en cure .. A voir

Tiens, une histoire plus drôle: Au début dans ce CMP, je fais la nuit avec un veil infirmier psy, en été, lui blouse ouverte sur un torse de gorille, et il m'explique que "ici, on "prend" 5% tous les ans".
Je lui demande combien il avait d'ancienneté: 23 ans . . .

J'ai connu 2 extrêmes
-Dans une clinique privée en gérontopsy, 25 changes 2X par nuit, impossible seul.
-Au CMP en alcoologie, quand il n'y avait pas la télé toute la nuit, tout le service couché à  23h, faire les plateaux de médocs pour ceux de jour, et avant de partir, mendier à  faire une prise de sang pour ne pas perdre la main.
C'est là  que j'ai vu arriver un mec avec qui je m'arsouillais dans la vie, il m'invite à  boire un jus dans sa piaule, puis me demande de lui rentrer du rhum; Comme je refuse, il sort une bouteille d'after shave et la boit cul-sec en disant: "moi le goût je m'en fous, tant qu'il y a les degrés"...

Rhoo! on avait un gros schizo, très gentil, et des collègues l'avaient surpris à  écrire un mot comme quoi il allait sur Saturne la nuit à  3h. Le bâtiment était de plain-pied, et en faisant une ronde à  l'extérieur, je vois son store entr'ouvert et de la lumière: Il était devant sa glace en train de parler avec sur la tête un espèce de casque de mousse à  raser
Il me voit dans la glace, éteint, et je rentre dans le bâtiment, je vais le voir, il était dans son lit, la tête mouillée évidemment et bien sur il n'avait rien à  dire; Bien sur je ne l'ai pas emmerdé, mais j'étais halluciné....

Bon, on est parti à  squatter ce thread...

En géronto, un pépé de presque 100 ans, adorable, mais aveugle qui se cognait dans les autres malades en demandant toujours "un p'tit clopineau", un matin les collègues le douchent et lui qui n'aimait pas ça leur dit "mais enfin mesdames, laissez moi, à  mon âge je peux plus rien vous faire"...
Je lui ai fait sa toilette mortuaire, et dans ces cas là  je fumais; Pour le raser, la fumée me piquait les yeux, alors je lui ai planté la clope dans la bouche, en lui disant gentiment: "tiens, Célestin, c'est le dernier"...

Ben non DC, il y a de tout en psy, du comique comme du lamentable. Mon surveillant était un curé défroqué marié à  une religieuse défroquée, qui servait la messe tous les dimanches à  la chapelle du CMP, réputé pour son sadisme, alors partant de là ...

ZombyWoof a écrit

Ben non DC, il y a de tout en psy, du comique comme du lamentable. Mon surveillant était un curé défroqué marié à  une religieuse défroquée, qui servait la messe tous les dimanches à  la chapelle du CMP, réputé pour son sadisme, alors partant de là ...

A 100 mètres de chez moi il y a une chapelle de défroqués, je connais "le maître des lieux"  faudrait que je t'en parle un jour ZBW, avant que j'habite ici je n'avais jamais entendu parler des "défroqués"

DC

Hé hé, j'ai déja vu aussi des "sourdes", qui n'ont juste pas envie de se faire emmerder.
Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit avec vos chats respectifs, beaux rêves !

J'ai tellement de respect pour les infirmiers de profession, j'ai fait l'IFSI avant de passer à  mes études actuelles (qui me correspondent beaucoup mieux), et j'ai pas réussi à  terminer la formation, c'était l'enfer.

C'est d'ailleurs là -bas que j'ai explosé ma tolérance aux benzos et aux opiacés, pour tenir le coup je chipais tout le temps des Xanax, Tranxène, Oxycodone, Tramadol etc etc...

Et j'étais loin d'être le seul, je me suis jamais fait choper par un supérieur mais entre collègues on se "grillait" régulièrement, c'était marrant et triste à  la fois..

J'aurais pas pu faire ce boulot, je m'attachais beaucoup trop aux patients, je pleurais à  chaque fin de stage quand tout le monde me disait au revoir en pleurant aussi, que j'étais un jeune homme adorable et que j'allais forcément réussir, le nombre de mamies qui ont essayé de me glisser des gros bitftons aussi pour me remercier d'avoir été aussi "accommodant"... alors que j'essayais juste d'être gentil.

ex : quand leur mari pouvait venir dormir dans leur chambre, je faisais toujours le maître d’hôtel 5 étoiles pour essayer de leur rendre la vie plus facile, dans des services où tu sais que ces patients n'auront plus la jamais la vie facile, pas avec ce qui les ronge...
Et je me faisais engueuler (à  raison, c'est pas ça un infirmier) par la hiérarchie, car je passais trop de temps avec eux, ou alors avec les patients, souvent vieux, qui appellent 100 fois par nuit pour ceci et cela, et moi j'y allais toujours, "si jamais y'avait quelque chose de grave cette fois?", mes supérieurs me prévenaient que ça servait à  rien, qu'ils voulaient juste de la compagnie, et que si je savais pas être ferme j'arriverais jamais à  être un bon infirmier... et ils ont eu raison.

Les stages en alcoologie ou beaucoup de patients étaient aussi accros à  d'autres drogues, devinaient que je l'était aussi, et j'arrivais pas à  leur refuser une clope par-ci par-là , je comprenais leurs besoins de benzo/opis, mais j'avais pas le droit de leur en prescrire, simple stagiaire, je m'imaginais à  leur place, et wow... j'espère ne jamais faire de sevrage hospitalier. 

Un stage en chirurgie viscérale sur la fin a eu raison de moi, tous les patients qui étaient là  l'étaient pour des maladies extrêmement douloureuses, et n'avaient pour la plupart plus longtemps à  vivre, certains étaient très jeunes, presque mon âge, je me suis trop attaché à  beaucoup d'entre eux et à  la fin du stage j'ai démissionné avec pour plan de me foutre en l'air, et c'est en petite partie grâce à  tous les mots adorables que ces gens en fin de vie m'ont écrit quand il ont appris que je laissais tout tomber que je ne l'ai pas fait. Le fait de toutes les relire en boucle quand j'avais plus de volonté m'a beaucoup aidé. Y'a pas eu que ça évidemment, mais ça a joué une partie.

J'ai toujours les lettres.
Et j'aurais toujours un énorme respect pour les infirmiers qui ont réussi à  finir l'IFSI en un seul morceau.
Je suis quand même resté hypocondriaque, et j'ai pas terminé les 3 ans.

Chapeau les gars/filles.

Dernière modification par Mammon (21 mars 2014 à  06:47)

Salut tt le monde
C'est plutôt cool d'aborder le côté hospitalier mais côté soignants,car je n'en connais que le côté patient,j'en ai souvent été un et pas uniquement "a cause de mes problèmes de toxicomanie.
Mais pour quelques accidents,une péritonite ,etc....
J'ai TOUJOURS été entouré par des infirmiieres et infirmiers qui,malgre des cconditions de travail difficiles étaient tjrs sympas et pros et aussi malgré les problème de sous effectifs flagrants même du côté patient.
De plus c'est pas donné à  tout le monde  de supporter les sécrétions , odeurs et autres joyeusetés du genre et de les nettoyer sur d'autres
Par contre j'ai un peu plus de réserve côté infirmiers psy, même si ce ne sont pas tous des brutes épaisses ainsi que certains personnels "œuvrant" en gériatrie mais y a des brebis galeuses partout, mais chapeau bas a tous et toutes les autres de tous les services pour leur extrême patience et gentillesse et j'en passe
Respect ,
Noibé

Salut!!
excellent d'entendre les points de vue de l'autre côté du miroir
Pour rejoindre Noibé, je dirai qu'en une 10aine de sevrage en hospi, et au début en HP, je n'ai pas de souvenirs de soignants "à  abattre", bien au contraire, j'ai souvent eu la chance d'être confronté à  des personnes hyper dévouées, sensibles aux soucis des patients, compréhensives. Et tant les infirmiers que les médecins, les aides soignants, le personnel de nettoyage.

Et pourtant, se pallucher des gens qui arrivent pour sevrage (alcool, nourriture, hash, jeu, sexe, ....), et qui sont au plus mal, c'est pas forcément facile et garder son empathie, son sourire, dans ces cas là  et en plus à  longueur d'année, gros respect!!
Tellement, que parfois, c'était à  eux que je pensais avant de me remettre une paile dans le nez, en culpabilisant.
Oui, franchement, bravo

Dernière modification par virtualfacto (21 mars 2014 à  21:24)

Pour la relation soignant-soigné, effectivement, je pense que la plupart des professionnels font un bon boulot. Ce que je voulais dire c'est que dans certaines structures (hospitalières principalement), le climat entre soignants est souvent exécrable, ça se tire dans les pattes, etc... Évidemment, avec un contexte plus favorable (la charge de travail, c'est super bourrin dans certains service), on en arriverait probablement pas là .

YourLatestTrick a écrit

Pour la relation soignant-soigné, effectivement, je pense que la plupart des professionnels font un bon boulot. Ce que je voulais dire c'est que dans certaines structures (hospitalières principalement), le climat entre soignants est souvent exécrable, ça se tire dans les pattes, etc... Évidemment, avec un contexte plus favorable (la charge de travail, c'est super bourrin dans certains service), on en arriverait probablement pas là .

tout à  fait dacc latesttrick,

Ce que je vais dire est triste, bien qu'évident... mais la relation soignant-soigné semble beaucoup s'expliquer par l'environnement dans lesquelles se pratiquent les soins, ce qui veut dire que quand il y a des moyens, de la thune et un univers favorable, pas de soucis "la bientraitance" et le "soigné au centre" sont des notions que les soignants appliquent scrupuleusement... donc établissement privé et onéreux permet que ca se passe bien... par contre dès lors, qu'il y a plus une thune comme dans 70% des établissements en France actuellement, quand tu vois qu'en EHPAD 'on laisse par exemple 2 aide soignantes pour un étage de 40 lits elles doivent faire 20 toilettes de personnes dépendantes en deux heures comme à  l'usine, ça fait 10 minute par personne avec le lit - sachant qu'il faut aussi toilette l'incontinence - ben pas étonnant que les cases se pètent... c'est comme ça que les familles retrouvent souvent leurs parents laissés pataugés une nuit dans leurs excréments... un événement banal qui ne choque plus personne dans les maisons de retraite...

on a tendance à  tout leur refoutre sur le dos à  ce pauvres aides soignantes alors que c'est le système qui est puant et le conseil général et la DASS qui bouge pas malgré les alarmes déclenchées quotidiennement...

même si je sais que les AVS, AS et IDE essaient pour la plupart de faire un boulot remarquable au quotidien, de ce que j'en vois sur la période que nous vivons actuellement, je vois des abus hallucinants en milieu gériatrique, j'ai même du faire un signalement moi même car personne ne voulait s'y coller - pas que j'aime dénoncer mais sorry une aide soignante qui menace et frappe un vieux sans défense, c'est au-dessus de mes forces...

Pour la maltraitance en EHPAD ; j'y ai bossé en tant qu'aide-soignant, comme étudiant infirmier aussi. Et effectivement, si rien ne bouge, je préfère encore crever chez moi, même dans des conditions précaires.  Plus de vie privée, plus de vie intime, violence, négligences ... Mais ouais, on en arrive là  à  cause d'un manque d'effectif permanent. On parlait du fait qu'IDE est un métier difficile, moi j'affirme que j'ai encore plus de respect pour les aides soignants qui font ça toute leur vie, dans des conditions comme celles-ci .

Bicicle a écrit

Yourlatest trick : comment tu fais pour pas te faire griller en volant des médocs ? Ils sont pas comptabilisés ? Genre tu peux quand même pas te servir comme dans une bonbonnière où les bonbons sont pas comptés, y'a quand même une gestion des stocks, le nom de la personne qui les récupères, pour quel patient etc non ? Tu voles pas sur la dose des patients j'espère ?!! Dis moi que non s'il te plait !

A l’hôpital, il n'y a que les morphiniques pallier 3 (en gros) qui sont scrupuleusement surveillés. Pour les benzos et la codéine/tramadol, il y a des dotations par unité (en gros , quand le casier est vide, on le remplit). C'est nous qui faisons la commande pharma en fonction des besoins, de toutes façons.
Et je ne suis évidemment pas le seul à  faire ça ...
Voler sur la dose des patients ? Je vais faire comme si j'avais rien entendu :p

Dernière modification par YourLatestTrick (22 mars 2014 à  02:58)

re salut arikiki !!

tu fais bien de parler de ton probleme de crampes, ca me rappele que moi, le loxapac ca me faisait bloquer....DES YEUX !!

horrible comme truc !! c'etait du genre les deux yeux qui bloquaient vers le haut, comme si j'avais essayé de regarder le ciel sans lever la tete, hyper chiant car effet tres long, et surtout hyper douloureux!!

j'en pleurais carrement !! sans compter le probleme de quand ca te le fait dans la rue !! souvent obligée de m'asseoir n'importe où (je voyais rien, juste mes paupieres) pendant au moins 30 a 40 minutes, voire plus, et parfois, la chance d'etre avec quelqu'un, a qui je m'agrippait, et qui devait me guider comme une aveugle !!

trop bad ce souvenir !!

si mes souvenirs sont bons, ma psy m'avait filé un anti-parkinsonien (je crois) ca s'appelait "Akineton" LP, deux comprimés, fermer les yeux et attendre, rien d'autre a faire, et ma pharmacienne m'avait meme donné le nom de ce "phenomene" (mais ca, je l'ai oublié).....

comme quoi, les trucs vraiment badant, notre cerveau prefere parfois les zapper

mais je te rassure, en baissant le dosage du loxapac, ca s'est estompé, puis a l'arret, pfiou, disparu !! et j'en suis bien contente !!

j en avais pris juste un..c est a dire 25mg et la dernière prise avant remonter a y au moins 3-4 semaines, c est pour sa aussi que je comprend pas c est pas comme si je prenais régulièrement ,alors peut être que finalement mon cerveau du moins c est souvent de cette réaction que sa me produisais a l époque ou jen prenais tout les jours ..jsais pas^^