Voici l'article de l'est républicain de ce jour (vendredi 18 avril) qui rend compte de cette réunion
Besançon
Partout on innove (...). Chez les habitués de paradis artificiels, aussi, on bichonne le petite drnier. Après le
cannabis, l'
héroïne et l'ectasy, la
cocaïne, place aux
cathinones, une nouvelle famille de drogues de synthèse particulièrement convoitée.
"Tout individu en possession d'une carte bleue et d'une connexion internet est en mesure de se procurer l'une de ces drogues" déclarait lundi après-midi le Dr Batel. Le psychiatre addictologue était l'invité du'ne conférence débat sur l'émergence des
NPS (Nouveaux Produits de Synthèse) organisée par le Corevih de Franche Comté (Comité de coordination de la lutte contre l'infection par le VIH) et le GAFC (Groupement addictions Franche-Comté).
Membre du Bureau du Corevih, Joà«l Fiardet se montre pédagogue "Les drogues de synthèse sont fabriquées grâce à un processus de reproduction d'une molécule naturelle". Rien à voir, donc, avec une drogue strictement naturelle telle que la
cocaïne. Mais si les techniques de fabrication varient, les effets ne s'en trouvent aucunement altérés: parmi les nouveaux produits de synthèse de l familles des
cathinones, le 4-MEV serait aussi puissant que la
cocaïne.
Aisément accessible en ligne, le gramme est vendu 3€. Un concurrent sérieux d'autant plus qu'à l'heure actuelle, le
4-MEC, comme nombre d'autres
NPS, peut encore se targuer d'appartenir au marché des produits licites... Vraisemblablement, les autorités peinent à suivre le rythme des industriels. "La famille des
cathinones est particulièrement féconde" explique le Dr Batel. Selon lui, un nouveau produit serait créé chaque trimestre.
Sales seringues"Outre la famille des
cathinones, on assiste à un retour incontestable du
GHB. L'ectasy, quant à elle, est dérivée sous la forme de
MDMA". Toutefois, J. Fiardet est forme: le fond du problème n'est pas l'apparition ou la réapparition de certaines drogues mais leur mode de consommation. "Le retour du
GHB est préoccupant. Le retour de l'injection est dramatique". Avec la multiplication des campagnes de prévention pour le VIH, ces dernières années, la pratique de l'injection s'est raréfiée. Mais, depuis quelque temps, la courbe tend à s'inverser. "Au sein d'une communauté sexuelle éminemment touchée par les VIH telle que la communauté gay, les risques infectieux dus à la pratique de l'injection ne sont pas négligeables" s'alarme J. Fiardet.
Conséquences sanitaires et socialesC'est à ce niveau qu'intervient la
RDR (réduction des risques), une loi de santé publique récente (pour ne pas dire tardive) appliquée en France depuis 2004. "Notre objectif immédiat n'est pas que le patient ne consomme plus mais qu'il consomme mieux" explique J. Fiardet. "Après avoir cerné ses pratiques individuelles, nous procurons le matériel nécessaire à une consommation plus responsable. Il n'est pas rare que nous fournissions des seringues... stérilisées, bien entendu".
Plus subtiles que de simples mesures de prévention, les action du Corevih comme celles de la GAFC permettent de limiter les conséquences à la fois sanitaires et sociales de la consommation de
NPS. Sociales, lors de la phase de dépression qui suit parfois la consommation et aboutit à une potentielle désocialisation. Sanitaires, lorsque la santé du consommateur se trouve engagée, des risques infectieux aux complications psychiatriques. Et la mort n'est pas si rare qu'on l'imagine: dans la région parisienne 10% de mortalité parmi les injecteurs.
triste histoire que celle de cet homme qui, plutôt que d'être surpris seringue à la main par son compagnon rentré plus tôt que prévu, a préféré se défenestrer. Ou plutôt triste réalité.
Laurie Lograda
Dernière modification par mariemeuh (18 avril 2014 à 18:04)