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Dernière modification par ex bakounine (20 avril 2014 à 05:21)
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"Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. »
Amicalement
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virtualfacto a écrit
Toutefois, l'autre côté de PA, c'est aussi du craving, à lire certains posts, c'est aussi rester quelque part dans ce monde, et donc prendre le risque de ne pas en sortir et passer à autre chose. Mon médecin me déconseille pour ca l'utilisation de PA. (Mais j'arrive pas à arrêter!! promis, demain.... :-) ).
Suis je le seul à ressentir cette "dualité"??
PA m'apporte, de par ses échanges, la richesse des discours, des opinions, et en même temps, en étant un lecteur assidu, je reste dans ce monde, ce qui n'est pas toujours le mieux, je le sais.
Ce qui est sur, c'est que c'est un progrès, dans l'absolu, au delà de mes doutes personnels.
Mes mains auraient certainement été préservées si on m'avait appris à bien me shooter, 10 ans en arrière.
Ahah c'est clair que les réseaux sociaux sont la nouvelle drogue du 21ème siècle, et ça touche bien plus de monde que les Rc (mais ça doit faire moins de mal..)
Pareil je suis dépendant aux réseaux sociaux, que ça soit Facebook ou les forums, dès que j'ai un temps libre j'y vais, quitte à faire en sorte d'avoir ce temps libre..
Et franchement je suis content d'avoir découvert la drogue avec autant d'informations disponibles sur internet, c'est clair que d'un côté ça m'a poussé à consommer et à découvrir tout un tas de drogues dont j'ignorais l'existence, mais comme dans tous les cas je me serais drogués, je pense l'avoir fait plus safement grâce aux informations véhiculés sur ces forums.
De plus, juste le fait de pouvoir m'exprimer m'aide énormément, si je n'avais pas cette possibilité de dire ce que je pense et de vider mon sac après en avoir un peu trop prit, j'aurais pété bien plus de câble que la drogue ne m'en a fait péter...pour moi aller sur les forums c'est comme aller chez le psy, mais aussi comme retrouver des personnes qui partagent une même passion et avec qui il est agréable d'échanger des idées et des avis.
Après je suis majeur et saint d'esprit, à moi de savoir décrocher de la drogue ou des réseaux sociaux quand ça oriente ma vie dans une mauvaise direction...et faut toujours garder en tête que les relations sur le web sont virtuelles, même si les infos restent réelles, enfin c'est un autre sujet.
Par rapport aux préjugés que l'on peut avoir sur les différents types d'UD, notamment en fonction de leur classe sociale, ba faut juste se respecter un minimum et il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Je me rappelle que l'on m'avait charrié sur mon côté mondain, ba pourquoi pas, si du point de vue d'un mec roots je suis un parisien mondain, pourquoi pas, je sais que les internautes ne me connaissent que de par ce que je poste, donc si ils me jugent comme mondain, c'est que je me suis exprimé de la sorte...de mon point de vue je ne suis pas le cliché du mondain, même si plus je grandis plus je calme et plus j'en deviens un, mais je comprends que pour un teufeur par exemple, j'en suis un...question d'image quoi.
Bref tant mieux qu'il y est de la diversité sur ce forum (même si toutes les catégories d'UD ne sont pas représentées), sinon ça tournerait vite en rond s'il n'y avait qu'un seul type de drogué avec une vision commune de la drogue.
Edit : il y a assez de forums sur les drogues pour que les classes d'individus trouvent le forum approprié à leurs attentes et à leurs personnalités. C'est comme dans une classe lorsque les groupes de mêmes personnes se forment, les gens qui se ressemblent s'assemblent...avant j'ai beaucoup participé sur le forum Psychonaut et en venant ici ça m'a fait un choc, ce n'est pas du tout la même politique même si le but premier est la RdR dans les deux forums, et socialement je n'ai pas l'impression que ça soit les mêmes personnes qui postent (ça m'a l'air bien plus roots ici, on parle de drogue qui font vraiment mal, pas du clubbeur qui prend sa perche le week end quoi).
Enfin pour moi Psychonaut est un forum plus gentillet, plus "mondain" arf, alors qu'ici on parle de drogue dure comme l'Héro ou la Coke en IV...disons que ça n'est pas du tout la même réalité que sur Psychonaut où il n'est pas autorisé de parler aussi librement d'injection.
Re bref c'était pour dire que ça soit au sein d'une communauté ou d'un ensemble de communauté, on trouve toujours cette diversité des genres et c'est tant mieux, chacun est libre de s'intéresser et de trouver des réponses à ce dont il a envie comme ça.
Dernière modification par Laura Zerty (21 avril 2014 à 15:08)
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virtualfacto a écrit
Suis je le seul à ressentir cette "dualité"??
Non je ne crois pas ! Au contraire, au contraire...
J'ai même envie de dire - qui n'a pas ressenti en long en large et en travers l'ambivalence de la came, la dualité qu'impose tôt ou tard la consommation à travers la schizophrénie inhérente au métabolisme des produits (montée-descente) ?
Ce qu'il serait faux de croire c'est que d'un côté, il y aurait des usagers en "permanence au paradis" - heureux, tout jovials plein d'humour en pleine santé et parfaitement bien dans leurs pompes, en pleine gestion et savourant chaque shoot comme une assiette du Gault Millau - et de l'autre des usagers en enfer subissant l'enfer de leur dépendance jour après jour en regrettant chaque minute cette vie tox (à part dans les 15 secondes post-injection) tout à fait conscient de ce que la consommation leur prend mais incapable de change de mode de vie....
D'un côté il y aurait des gens que la drogue a fatigué, réduit et détruit et de l'autre des personnes en pleine forme envoyant shoot sur shoot dans le carpe diem??? ... Bref, on se doute que cette vision manichéenne opposant un pole nord et un pole sud ne correspond à aucune réalité tangible...
Il serait faux d'imaginer qu'une personne qui se déclare bien et heureuse de sa consommation ne traverse pas aussi des moments de doute, de fatigue, de serrage et de lassitude et de regret tout comme il est faux de croire qu'un drogué "malheureux" n'éprouve pas aussi des moments de relâche et des périodes cools où les choses se passent bien....
Sincèrement, je pense qu'avoir "la drogue heureuse" est aussi un gros boulot de maturation et nécessite un boulot sur soi, qui n'a rien d'inné mais qui s'acquiert (ou non) selon les contextes, l'expérience, l'environnement, les évènements... ça demande pas mal de recul, d'abnégation, de mise à distance et surtout de relativiser... mais aussi, ça demande l'effort de penser la drogue autrement, de reconstruire une représentation sociale enfouie au plus profond de notre enfance et c'est pas facile car on nous a toujours enseigné depuis notre naissance que la drogue c'était la mort, la déchéance, la décadence absolue...
Avec la came, après la phase d'idylle des premiers mois, il me semble qu'une bonne majorité de consommateurs passe forcément par une phase difficile en découvrant le pot-aux-roses de la dépendance, (la joie des premières cures et de la décroche, l'horreur des cravings incontrôlables, la succession d'état clean et de rechutes, toutes ces journées recroquevillées sur soi à grelotter de manque et d'angoisse... ) C'est là qu'avec les représentations si fortes qu'on a enfoui au fond de nous, au lieu de voir en nous ce qui déconne, on prend le reflexe d'accuser la came d'être la source de tous nos malheurs...
Puis ensuite, on reste dedans, le temps file sans qu'on le voit couler et à force de passer des années entières à courir la came et alterner des états d'oubli dans la défonce et des états de manque et de maladie, qui n'a pas doucement dérivé vers une forme de marginalisation plus ou moins explicite ?
Entre le repli relationnel entre consommateurs (la diversité des relations qui se réduit naturellement) puis les longueurs de temps à passer "trop de temps" pour assouvir son désir d'ivresse et le moyen de le financer et de se procurer, sans parler des nombreux jours OFF pour décrocher, pour se remplumer, se recycler etc...
on y passe toute sa vie - sans compter le fait d'allouer toutes ses ressources financières qui sont elles vont dans la came, ne vont pas ailleurs ce qui impose forcément de négliger beaucoup de choses pour pouvoir juste consommer. Si on ajoute à cela, la nécessité de vivre au jour le jour et de ne jamais avoir vraiment le temps de préparer son avenir, ben forcément, la consommation est une méga bombe à retardement... qui finit par péter.
Le réveil est abominable : on a perdu un tas d'années qui ne reviendront pas, on se réveille cassé, fatigué, rincé avec rien entre les mains, en manque, usé avec une pente extrêmement raide à remonter et tout à reconstruire alors qu'on est socialement à la dérive, financièrement multi-endetté, physiquement en carafe (quand ce n'est pas plombé par plusieurs maladies graves, endocardite, VHC, HIV...), psychiquement déprimé et exténué, juridiquement impacté... ça semble tellement infaisable que l'idée de la balle dans la tête effleure l'esprit...
Bref, face à ce constat de réalité (qui représente la plupart de nos parcours, faut bien le dire...) comment est-il possible d'être heureux de sa consommation ??? Ca parait dingue !
Ben ce n'est pas impossible !
Si je prends mon cas personnel - alors que j'étais exactement dans la situation décrite plus haut - et bien je peux le dire une fois encore, aujourdhui ca va 1000 fois mieux..... et pourtant je consomme plus qu'avant ! Le truc, c'est que je consomme pas comme avant. Pas pour les mêmes raisons, pas dans les mêmes contextes, pas dans le même ressenti.
La différence fondamentale entre avant et maintenant, c'est qu'AVANT je vivais ma conso un peu comme une victime : je n'assumais RIEN, j'avais HONTE, je m'en voulais à mort, je me traitais de MERDE tout le temps, je m'imposais un ou deux sevrages par mois (que je foirais, bien sur) chaque échec m'enfonçait et donnait raison à ma dévalorisation. Et j'en voulais terriblement aux autres, ceux qui m'avait fait gouté, car je considérai qu'on m'avais mis dedans, et si j'y étais resté tant d'années, c'était à cause du produit et de son accroche "diabolique". Bref, ce n'était pas ma faute, ce n'était jamais une décision perso ! Et nivo boulot, j'arrivais pas à travailler (trop claqué, trop à l'ouest) et je me disais "il faut que je réussisse à me sevrer d'abord pour pouvoir retravailler", je tournais en rond, je foutais rien de mes journées, et j'étais en manque aigu 15 jours par mois.......A ce moment là , j'avais qu'un seul regret dans la vie, avoir démarré cette putain de conso qui m'avait conduit... en enfer ![i][/i] Je me sentais plus capable de rien, juste de me défoncer toujours plus, sans rien comprendre..Bref j'étais un drogué malheureux au dernier stade de la déprime.
En réalité, si la conso m'avait conduit jusque-là , ce n'était pas pour rien, ni un hasard, ni un accident de parcours.
C'est en travaillant sur moi meme que doucement, j'ai réussi à faire la part des choses et que j'ai peu à peu compris qu'en fait, il n'y avait qu'un seul acteur de mon mal-être (moi-même) et de comment j'avais utilisé inconsciemment le produit comme bouc émissaire à tout mes problèmes et toutes mes colères : la vérité est que j'ai découvert derrière tout ça une grosse dépression larvée... que la came avait auto-entretenu bien sur car je m'auto-médiquais avec tout en ayant le bénéfice de ne pas regarder en face cette dépression car j'interprétais tout mes bad-trip comme conséquence de la consommation.
Peu à peu, j'ai découvert comment j'avais inconsciemment utilisé à mon insu l'excuse de la came pour m'auto-détruire, et comment c' était confortable d'éviter de voir les choses en face : car je pouvais me détruire moi-même tout en conservant le luxe de penser que je n'y étais pour rien et que tout ça, c'était l'enfer de la came... dont j'étais la simple victime et non l'acteur.
Il a fallu plusieurs années, ou j'ai 100% interrompu mes consos de came, ou j'ai pris un substitut, fait plusieurs cures d'AD, fait un suivi psycho, ou j'ai repris le fil de ma vie et repris gout aux choses pour refaire une base solide....... et comprendre un peu ces mécanismes.
En faisant la part des choses, j'ai littéralement progressé.
Quand des années plus tard, j'ai redémarré une consommation, ça n'a pas eu du tout le même parfum et ça n'a rien à voir. Le fait de consommer ne m'empêche pas de vivre, de dormir, de manger, de travailler, d'apprécier les choses... je me sens pas pris au piège et régulièrement je marque des pauses salutaires en indispensables sans lesquelles je m'écroulerai comme auparavant...
le fait de n'avoir aucune culpabilité, d'avoir appris à me défoncer et à connaitre les produits et mes limites, d'avoir appris à gérer cet ensemble avec un TSO Methadone (outil indispensable pour équilibrer la recette) me permet de dire que ma consommation est tout à fait vivable, souvent plus agréable que l'inverse, et que si ça commence à prendre des proportions que j'estime inquiétante, je me rétracte immédiatement - quelques jours de pause qui font le plus grand bien - et les choses se remettent dans l'ordre immédiatement.
Ca va faire deux ans bientôt que j'ai repris la came en shoot et ça m'empêche pas de travailler et de m'assumer.... bref, par rapport à mon épisode précédent de dépendance, je mesure bien comment la comorbidité dépressive fait toute la différence et associée à la conso conduit au malheur...
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Laura Zerty a écrit
Ba faut voir tout ça dans une échelle de temps :
- étape 1, tu te drogues sans trop savoir ce qui t'attend niveau dépendance derrière, s'en suit culpabilité et un non assumement de ses propres choix.
- étape 2, tu décides d'arrêter parce que ça devient néfaste, mais à trop t'être laissé aller dans tes pulsions et faute d'extrême volonté tu fais un travail nécessaire sur toi même te permettant de comprendre le pourquoi du comment de ta dépendance, et pendant ce travail tu arrêtes ou réduis tes consos.
- étape 3, comme tu t'es sortis de ton merdier qu'est la dépendance tu te dis que tu peux y retourner sans trop recommencer les erreurs du passé puisque tu les connais, mais à ce moment là est-ce que tu vas être assez fort pour te contenir et ne pas replonger ?
La réponse à cette question amène aux étapes 4 et 4 bis :
- étape 4 tu recommences à chuter pour telle ou telle raison, au premier coup de mou ça part vite, surtout que tu n'es plus dans l'optique de travail sur toi, tu l'as assimilé et a assez fais d'effort comme ça, place au réconfort maintenant...FAUX ! retour à l'étape 2, c'est la grande boucle de ta vie de drogué qui recommence par ta faute (combien de fois tu vas tourner en rond ?).
- étape 4 bis, tu arrives à te maintenir à un stade de défonce qui te permet de vivre sans subir ta dépendance, comme quoi le travail sur soi est nécessaire, tu as reconstruis ta vie et en ayant prit ta revanche sur toi même tu te dis que ça ne peut que aller bien maintenant, et donc tu passes à l'
- étape 5, tu diminues ta conso jusqu'à avoir presque arrêter pour ne pas avoir à payer de nouveaux excès, désormais tu prends vraiment soin de ton corps et ton loooong sevrage diminutif est terminé, tu veux arrêter totalement parce que tu as bien compris que tout se paye sur Terre, et que si tu fuis la réalité elle te rattrapera toujours...et plus tu joues à cache cache avec elle, plus elle te met une branlée quand elle te trouve !
MAIS ATTENTION, aucune de ces étapes n'est définitive, ce n'est pas parce qu'on est arrivé à l'étape 4 que l'on va passer à la 5 aussi facilement qu'on le veut, il faut faire en sorte d'y arriver pour le restant de ses jours, et ça c'est le plus compliqué huhu...on peut très facilement passé de l'étape 4 bis à l'étape 4 sans même s'en rendre compte...
Etape 6 : après des année d'abstinence, tu finis par comprendre que la vie clean ou la vie en consommant c'est vraiment pas si différent et que les problèmes du quotidien sont inhérents à la vie et ne sont pas autant liés aux consommations de drogue qu'il était possible de le croire.... Apres avoir fait le deuil de la drogue, il faut continue à évoluer et voila venu le temps de faire le deuil de l'abstinence - afin de revenir aux fondamentaux, et se réinscrire pleinementt dans la logique du plaisir et le conso pour le plaise, assumée en tant que tel, sans prise de chou ni culpabilité.
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virtualfacto a écrit
Et donc, Zig, quand tu dis avoir progressé depuis 2 ans, et que tu assumes cette (re)prise, tu revendiques le fait de pouvoir consommer de cette manière, que tu acceptes sans regrets, ou tu dirais plutôt que c'est faute de réussir à stopper, ou en tout cas à te tenir à ton TSO???
Vaste question.
Accepter sa conso, ce n'est pas, quelque part, faire le deuil d'une vie plus classique, faute de résultat dans le sevrage ou dans la stabilité du TSO?? En quelque sorte un 'déni'.
Attention, je n'ai, pour ma part, pas la réponse; bien au contraire, je ne cesse de m'interroger, et c'est vraiment avec beaucoup d'intérêt que j'aimerais avoir ton point de vue, avec tout le recul que tu as. ??
Ce n'est pas au cours de ces 2 ans que j'ai progressé - mais plutôt au cours des 10 années passées. Aujourdhui j'ai pas l'impression de subir ma consommation, et je ne m'inscrit pas dans une logique d'échec par rapport à l'arrêt. J'ai passé 4 années sans came (et sous substitution) suivi d'un sevrage total des opiacés qui s'est très bien passé et a duré plusieurs années, j'ai appris au cours du temps à savoir gérer une sortie d'opiacés, cela n'est pas un problème je n'ai aucune inquiétude sur la question de l'intoxication puisque j'ai déjà gravi les cimes de cette démarche avec succes...
Quand j'ai décidé de reprendre, je l'ai fait pour des raisons personnelles et c'est un choix que j'ai fait en connaissance de cause et ça se passe vraiment bien. Tout est parti d'un extra et du fait d'avoir trouvé en France une came largement aussi bien que ce qu'on chope dans le Nord Thaïlande ! Ensuite j'ai voulu en profiter... je n'aura jamais pu reprendre avec un produit de merde qui rend malade, ca ne m'aurait pas intéressé. Par le passé quand j'étais malade de dépression et toxico, je tapais n'importe quoi. Aujourdhui je ne m'inscris plus du tout dans une logique de besoin. Il m'arrive souvent de pas taper pendant 15 jours. Je n'ai aucun probleme avec mes consommations étant donné que je les assume pleinement. Qui plus est, je subis pas "la came" puisque par exemple, en ce moment, j'ai décidé de réduire pour mieux en profiter et je n'ai aucune difficulté à y aller plus qu'une fois par semaine.
Peut etre qu'un jour ca redéraperera comme en 14 mais aujourdhui ca va bien, j'ai plein de choses cools qui arrivent et la came est pour moi un plaisir parmi d'autres, plaisir que j'assume à 100% et que j'arrive à gérer.
Les seules difficultés que je rencontre sont celle liées à la prohibition et c'est peut etre ces difficultés qui me feront renoncer : il y a 6 semaines j'ai été victime d'un empoisonnement à cause d'une came de merde. Il y a 2mois, je me suis fait péter par la BAC... il y a 3 mois, j'ai eu des soucis d'argent parce que tout coute un bras...
Bref c'est pas la molécule qui me pose des soucis mais le fait qu'elle soit interdite. Si elle était légale, alors la je pourrais vraiment vivre ma vie et mes choix sans angoisse.
Dernière modification par ziggy (23 avril 2014 à 04:06)
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Dernière modification par Bicicle (23 avril 2014 à 16:37)
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Bicicle a écrit
même s'il vit bien son rapport à la drogue...
Ce serait plutôt "même s'il dit qu'il vit bien son rapport à la drogue" :)
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Bicicle a écrit
Ziggy, t'es sûr que t'es vraiment objectif dans ton message ? .
Je ne peux être objectif dans la mesure ou je ne parle que de ma subjectivité, ce qui n'est par définition pas vraiment objectivable... C'est vrai que mon discours peut changer et comme je disais plus haut, une toxicomanie n'est pas toujours marrante à vivre, même quand on la gère plutôt bien et qu'on l'assume comme on peux la plupart du temps, mais y a toujours des moments de merde inhérents à ce sport extrême qu'est le shoot et le shoot de came.
Cet automne, y a un moment ou je devenais dingue, je trouvais plus de veines, je me faisais 50 trous par bras, c'était collant, plein de sang, crade, au bout de 30 minutes c'était toujours au point mort... j'en suis venu à inspecter la jugulaire et à tenter de shooter dedans, j'ai même tenté et mis à côté, le cou tout gonflé, les boules... bref...
sur les thunes, j'en suis plutôt arrivé à 15000-18000 euros de mis la dedans... mais bon c'est cumulé sur 20 mois donc rien d'aberrant en fait pour un consommateur quotidien puisqu'en minimum c'est 40e/jour... ca représente un SMIC mensuel et moi c'est de l'épargne que j'avais gardé pour en cas de coup dur et ben c'est passé la dedans et évidemment maintenant qu'il ne reste plus rien, ben forcément c'est pas que je regrette mais je me dis que j'aurai pu en faire un meilleur usage...
Evidemment c'est la course au quotidien qui est vaine, harassante, inutile, shooter pour shooter alors qu'on ressent plus rien...mais quand on gere ses extras du week end avec son TSO métha la semaine, autnt le dire, c'est presque transparent..
Mais bon, faut voir d'où vient l'argent de tes consos et combien ça t'a coûté tout ça aussi, comment tu vis, dans quoi tu travailles, ton état de santé, etc. Je parle pas pour toi en particulier mais en général.
c'est vrai l'environnement dans lequel on s'inscrit influence fortement la qualité de son TRIP avec la came et même la gestion et son rapport à la dépendance... quand on est à la rue et démuni, c'est compliqué d'assumer d'être dans la came alors que tu n'as pas de quoi te nourrir, ni prendre une douche, ni se reposer correctement...
Donc moi ca va, ça tient debout malgré tout, j'ai fait mes tests HIV (Neg) VHC (Neg) Transaminas (inférieur à 24) donc je suis en forme, j'ai la santé....
Mais pour moi, le nerf de la guerre, c'est la question ........ de la qualité des produits. ll faut donc faire attention quand on parle de l'heroine, beaucoup trop de gens parlent de l'hero qu'ils consomment alors qu'en réalité il s'agit de produits frelatés, dont le frelatage est à l'origine de la plupart des soucis...
Quand je sniffais de la marron, j'avais une gueule de mourant, triple cerne, tout blanc, l'œil glauque, le teint pas frais... j'avais des crises de manque ingérables, des angoisses de fou : j'étais vraiment mal si bien que naturellement j'ai abandonné...
Quand des années plus tard on m'a fait testé une came beaucoup plus propre et bien, je dois avouer, que ca se gere bien mieux, c'est quasiment comme prendre sa méthadone ou comme taper du sken mais en mieux le matin avec un pique de plaisir en plus qui met de bonne humeur... mais aucun effet cheulou comme avec la marron.
C'est étonnant mais c'est pourquoi les programmes d'hero pharmaceutique remettent les gens en forme :)
Donc c'est pas l'hero en tant que tel qui détruit mais les produits de merde qu'on nous envoie dans des containers rouillés !
Dernière modification par ziggy (24 avril 2014 à 13:04)
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Quand t'as kelk OD au compteur, ce qui veut dire que t'as frôlé la mort et que tu continues a te défoncer,ça veut quand même dire que tu choisis consciemment ou pas de te tourner vers la mort plutôt que vers la vie c'est assez significatif vous trouvez pas?
Carrément même. J'ai pas oublié ma premiere surdose de Coke tout seul à 03h en plein Asnières à avoir hurlé à la mort dans ma cage d'escalier pour que les voisins appellent les pompiers en pleine crise morbide panique attaque cardiaque explosion du cœur qui tape à en arracher les côtes. Rien que l'écrire me fait badder meme apres tout ce temps. J'avais trop chargé la cup et j'étais tout nouveau dans le shoot, c'était y a 8 ans - un des premiers taquet que je faisais solo. En 4 secondes chrono les murs me sont tombés dessus,cetait 100 fois trop fort, meme plus un flash mais une bombe nucleaire l'horreur et en pleine conscience de l'atrocité sensations aigues crise totale - j'ai cru que j'allais creuver, énorme vertigue tout les muscles qui convulsent, le cœur a 160, puis 180, 200 ....puis bannng... évanoui. Heureusement les pompiers avait été contacté et sont arrivés rapidement. J'étais tombé dans lescalier (+fracture et points de suture) Réveillé par une baffe de pompier. L'horreur. Direction l'hôpital de Clichy. Ils m'ont rien donné, même pas un benzos, qu'ils pouvaient pas selon eux, q'il fallait m'observer d'abord j'ai donc passé la nuit patchée à l'electrocardio à regarder les chiffres. Je me souviens encore que plusieurs heures après j'étais encore à 140 BPM... Puis vers 10H du matin, ca a commencé à retomber sous 100. La je me suis cassé, il pleuvait, c'était un dimanche gris sordide, j'ai fait les 4 kilometres en chausson pour rentrer chez moi. Le premier truc que j'ai fait c'est continuer à taper plein de came. Par contre j'ai pas retouché une aiguille pendant plusieurs années.
Mais c'est dingue oui qu'en répétant ce genre d'expérience lamentable, aucun changement ne se produise.
Noibé en tout cas merci pour ce tableau réaliste du devenir quasi inéluctable dune toxicomanie IV sur des années, je suis aussi conscient qu'on gère un temps mais que physiquement il faut faire attention à ne pas trop s'exquinter, sans quoi ca peut devenir la grosse merde et les conséquences de taré, je pense à ceux qui se sont fait bouffé les valves du cœur à cause d'un mauvais shoot entrainant crise de sépticémie... en ce moment je ne consomme plus, j'ai carrément diminué depuis fin Mars et je remarque que je me sens de mieux en mieux. Impression d'être arrivé au bout dun chapitre et la lassitude fait le reste, merci la métha pour accompagner cette sortie dans le confort et la sérénité.
Clairement, le shoot au quotidien, j'ai vécu une période mortelle à fond de came, j'en avais vraiment envie, je l'ai choisi à partir d'une opportunité, je regrette rien (si ce n'est l'épargne perdue) mais comme dit NOIBE, et je dois bien l'avouer, à force ça fait vraiment plus rien, ça met à peine NORMAL (et encore...) et à ce compte la méthadone marche bien mieux, je le ressent chaque matin en ce moment...
Sinon que te dire mec ? Quand je te lis, je me dis que tu as l'air toi aussi bien saoulé à mort par la consommation IV et que tu sembles dans les bonnes dispositions pour pas continuer à t'infliger ce mode de vie.
Pourquoi ne pas tenter de te stabiliser pour de bon avec le sirop ?
Sur l'univers carcéral, mec, t'as plus que raison ! Moi je ne connais que les cellules de commissariat et claro ça me suffit, pas envie de connaitre les souricières du tribunal ni ce qui se trame derrière les mandats de dépôt ! Tout les copains qui ont fait du placard, même pas longtemps (2 ou 3 mois...) disent carrément comme toi : c'est hallucinant ! Douches glacées, édifice en décomposition, les conditions de détention en France sont réellement pourraves, pas pour rien qu'on a terminé derrière la Lituanie en matière de prison !!! Sale sujet !
Dernière modification par ziggy (25 avril 2014 à 02:58)
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noibé a écrit
Au moins je m'explose pas la santé pour rien,je trouve même que si je suis pas en short et sans manches à part les dents je me trouve très "présentable"encore,mais peut être que je suis complaisant avec moi , sur ce point je ne sais pas si je me mens a moi même,comme si je me perdais danS les méandres du labirynthe de mon cerveau,
C'est à peu près tt pour le moment
Je vous souhaite a tous de beaux rêves les Psychos
Noibé
Je te confirme que t'as l'air bien en forme le Noibé, d'ailleurs j'ai halluciné quand tu m'as parlé de l'ancienneté de ton TSO Skenan, plus de dix ans j'aurai pas cru. Comme quoi ça conserve :) Franchement, le sulfate je crois avec le recul que c'est un moindre mal. Le vrai problème c'est effectivement ces espèces de cames de merde dont on ne sait vraiment pas ce qu'on injecte et qui nous coute la peau du cul. Sérieux 20 balles le pete ? Ces temps-ci, à mesure que les jours passent et que le dernier shoot d'hero s'éloigne derrière moi, ça me parait abusé !! Mais bon on connait le mécanisme, quand on est dedans continuellement, on pense à très court terme J'avoue qu'il y a encore quelques mois j'avais confiance dans les plans à la GP ou truc dans le genre, maintenant plus du tout..Sinon pour la métha, j'imagine qu'en prison t'as du faire avec ? Ca n'allait pas? .. Ca t'a pas fait du bien un gros beak de plusieurs mois niveau santé, psy, veines etc.. ? tu te sens pas mieux apres les quelques jours de switch (qui sont tjs un peu cruels)? Peut etre que la conso t'apporte plus qu'elle ne t'enlève, ce qui expliquerait pourquoi tu continues ? Moi mes breaks sont un peu dictés par le corps par la fatigue mais aussi la lassitude le besoin de faire autre chose d'oublier ce concept etc... le truc c'est que souvent j'y reviens et ça repars pour un tour...
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Dernière modification par virtualfacto (25 avril 2014 à 13:53)
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virtualfacto a écrit
A voir les posts, on se dit que non, que malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux sur ce point, même si il existe des ovnis dans le genre (n'est ce pas, Ziggy??).
Cool que cette discussion t'apporte VF...On se rend pas toujours compte du poids des représentations sociales dans notre expérience subjective.... et oui, il y a pas mal de choses à percuter, des choses qui change pas mal d'autres choses, c'est clair net et sans aucune ambiguïté pour moi....
Que l'on oscille d'un pole à l'autre est tout à fait normal. Ca me rappelle les Lettres de Burroughs à Ginsberg où on peux lire l'évolution des ressentis de l'écrivain par rapport à sa conso : d'une lettre à l'autre, il passe de décrire les opiacés comme "la plus grosse saloperie de tout les temps" à "un cadeau de Dieu pour apaiser l'horreur de la condition humaine"... Ce qui est intéressant avec cet auteur, c'est qu'il a écrit sur le sujet pendant plus de 40 ans. A 82 ans, dans ses dernières lignes a fond de méthadone, il écrivait "William Lee, votre serviteur, 80 ans, à fond de came et toujours prêt à vous servir :)"... Il trace un bilan de vie et n'éprouve aucun regret pour ses 30 années de haute addiction...
Ce type d'approche sur les opiacés n'est pas nouvelle, il suffit de relire ces quelques lignes de Cocteau écrites il y a presque 80 ans qui casse déjà toutes les idées reçues concerne les opiacés et l'opium :
http://books.google.fr/books?id=X0iCAtR … mp;f=false
Mais je suis pas sur d'etre un ovni il m'a fallu des années pour déconstruire tout ça et mon premier épisode de dépendance a été l'enfer sur Terre, en ce temps là , je n'aurai pas conseillé la came à mon pire ennemi, j'aurai facilement tenu des discours ultra diabolisant, j'avais la sensation d'avoir fait la plus grosse connerie de toute ma vie en commençant à tapotter des traces, je n'avais aucun recul, j'étais en plein dedans totalement dépassé, sans aucun repère et sans savoir vers quoi ça allait tendre.... - et comme tu dis, c'était 100% honte, culpabilité, de l'hyper-dévalorisation, de l'angoisse à me voir sombrer toujours plus, de la peine et de la déception à me voir échouer sans cesse... ce qui m'a conduit dans une logique de sevrage sur sevrage et refus de TSO - qui pour moi - représentait le sommet de la loose, prendre un traitement pour moi ça revenait à jeter l'éponge et dire la dope a gagné...
bref alors que j'étais déjà extrêmement mal, je donnais mes dernières forces à tenter d'en sortir en arrêtant tout n'importe comment. Je suis passé par une période sombre à taper de la came un jour sur trois et à passer les 2/3 d'une année complète dans mon pieu à crever. Les potes disaient que j'étais dingue et qu'il fallait que j'arrête d'arrêter comme ça, c'était de la folie... J'ai perdu 15 kilog, j'ai vieilli de 10 ans en quelques semaines et c'est un médecin à Marmottan qui m'a hurlé dessus en me disant que si je continuais à faire le yoyo comme ça, il ne me donnait pas quelques semaines avant un accident grave (TS, décompensation, HP...). Et il était vraiment sérieux.
Pour moi le choc salutaire ca a été le subutex : je pensais pas que ce traitement allait autant me soulager... ça m'a sauvé la vie. Et permis de sortir du marasme. De me soigner. De comprendre ce qui était en jeu dans tout ça. J'ai appris que "consommer un produit" pouvait faire du bien et depuis je privilégie la notion de bien etre à celle de dépendance qui n'a plus aucun sens pour moi...
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