je viens apporter ma petite pierre a l'edifice a mon tour,
dans mon cas, les conso de produits psychoactifs ont debutés presque trop "naturellement", dans le sens où j'ai commencé....par des medocs.....tellement banalisés les medocs (je parle là des benzos) malheureusement......
ca c'est fait a la suite d'un deces dans ma famille, de quelqu'un que j'aimais a un point pas possible, il etait mon substitut paternel en quelque sorte....mon papi cheri.....(il faut dire que niveau paternel, j'ai pas été gattée niveau lotterie)......j'ai donc fui, purement et simplement cette douleur qui m'a submergée......
a cette epoque, j'etais en bts commercial, avec un train de vie effrené, je ne pouvais pas me permettre de craquer.....mais comme chacun sait (je pense) l'inconvenient des benzos, c'est que ca "casse", je passais mon temps a roupiller, et quand j'etais dans mes semaines au taf (j'etais en alternance), j'ai fini par ne plus pouvoir suivre le rythme.....mon cfa se trouvais pres de chateau rouge.....oups.....je suis tombée sur du
speed a un coin de rue.....et ca m'a plu ! je me suis dis, bah voilà , enfin une substance qui va me permettre d'etre au max de mes capacités (grave erreur)....le combo lexo/speed, pas top quoi.....
en ce temps là , je commencais a etre suivie par une psychiatre, qui n'a absolument pas tenu compte de cette conso de
speed, et m'a gavée de medocs en tout genre (des
AD, puis encore des benzos, etc), ca a rien arrangé......
ne tenant plus, j'ai laché mes etudes, et suis partie, pour me retrouver...a la rue, a bastille.....epoque squatts, teufs et consos en tous genre......j'ai rencontré une nana, mon premier veritable amour, qui m'a poussée a me reprendre en main, trouvé un foyer, puis un appart, et donc une certaine stabilité (somme toute tres relative), mais sans delaisser les teufs pour autant....et j'ai commencé a flirter avec la
coke, qui semblait moins hard que le
speed (grosse erreur ca aussi)
je suis tombée dedans, clairement, en elle j'ai trouvé ma dope de predilection....mais mes consos m'ont assez vite menée a ne faire que de la merde, la thune partait dans mes consos et plus dans les factures, la bouffe, et les activités disons....plus "positives".....
ma vie a fini par ne tourner qu'autour de ca, avec tout ce que ca implique, y compris les gens qui gravitaient autour de moi, plus pour taper avec moi, ou sur ma conso plutot, et j'ai eu plusieurs mauvaises experiences......
ca plus ca plus ca.....au bout d'un certain temps, je me suis rendue compte que je m'etais perdue moi meme, je ne me reconnaissais plus, je me detestais plutot, je ne mangeais plus, je laissais tout de coté pour avoir mes meugs.....c'est apres 10 années de conso effrennées que j'ai realisé !! (mieux vaut tard que jamais), j'ai lancé un appel a l'aide.....on y a repondu, et je me suis laissée aider (plusieurs sejours en clinique, qui m'ont menée a VRAIMENT me remettre en question, et a comprendre qu'en fait je me detruisais, tout simplement.......) c'etait pas vraiment une surprise, la surprise a plus été de voir que je pouvais compter sur certaines personnes, qui m'ont soutenue dans mon
sevrage, que j'ai fini par accepter, puis surmonter.....ca a été tres dur, tres long, mais c'est passé......
toujours grosse conso de medocs (changé de psy) antipsychotiques,
AD, benzos toujours mais beaucoup moins, et tymoregulateurs.....tellement dans le paté, et en plus, j'ai pris pas moins de 15 kg en arretant la
cc et avec tous ces medocs, que là encore, je ne me supportais plus......donc, rebellotte,
sevrage (mais bien plus doucement cette fois), palier par palier
puis, me disant qu'autant etre dans le gaz, autant que ca soit un minimum plaisant, sont venus les medocs
opiacés.....mais voyant venir la dependance, encore une, j'ai tiré la sonnette d'alarme, et filé dans mon
csapa, où mon addicto m'a mise sous
dicodin, puis
subutex, puis
suboxone.......
et comme je suis tres tetue, tres bornée, et qu'apres 13 ans, j'en pouvais plus de mon pilulier quotidien, j'ai fini par me mettre un nouvel objectif : tout arreter !! c'etait l'an dernier, j'y ai été par palier là aussi, quoi que pour le sub(oxone) j'y ai été un peu en mode bourrine.....
je suis partie (encore), et apres quelques semaines, je suis rentrée, sans rien.....je pense que ca a été le
sevrage le plus hard (personnellement), car je n'avais justement "plus rien du tout" pour m'aider......mais meme si apres quelques tres longs mois d'insomnies, je reprend a nouveau, a tres petites doses, un cachou et demi le soir pour m'endormir (et rien d'autre), je ne me suis jamais sentie aussi bien, et aussi libre !!
finies les dependances !! je peux a nouveau me permettre de temps a autres (assez espacés) des consos ponctuelles de substances qui ne me sont pas "accrochantes", et toujours en mode "festif" .....
et je trouve ca tres bien comme ca !! je suis satisfaite de ces resultats, je ne suis plus "accro" a rien, je me fais juste des petits plaisirs de ci de là en somme.....
j'ai enfin trouvé "mon" equilibre quoi.....