L'info a déjà quelques jours mais bon... Une pensée pour lui et son entourage.
"Un jeune homme originaire de Normandie a été retrouvé sans vie dans sa tente sur le camping A du
festival de Dour vendredi matin. Les secours, appelés à 11 h 48, n’ont rien pu faire pour sauver la victime, âgée de 25 ans, déclarée morte à 12 h 15. Le procureur du roi de Mons a décidé d’ouvrir une information judiciaire. Un juge d’instruction a été saisi. « À ce stade, nous pouvons exclure l’intervention d’un tiers, c’est-à -dire une mort par coups et blessures », indique un représentant du parquet de Mons. Le groupe d’amis et la sœur du jeune homme, présents pour le
festival, ont notamment été auditionnés.
Les autorités belges ont décidé de procéder à une autopsie du corps dans la soirée d’hier. Les résultats attendus ces prochains jours seront capitaux pour déterminer les causes du décès. L’enquête est également suspendue aux résultats des analyses toxicologiques. Mais le Parquet est clair. Même si de nombreuses hypothèses restent ouvertes, c’est bien celle d’une consommation de stupéfiants qui est privilégiée. Reste à savoir si la victime a succombé à une overdose.
La justice en profite pour rappeler les risques de l’usage de drogue, mélangée à la consommation d’alcool. Un cocktail d’autant plus dangereux avec les fortes chaleurs actuelles. « C’est hélas un comportement que l’on peut observer sur le site du
festival de Dour », regrette-t-on au Parquet.
Premier décès en 25 ans
Des campeurs proches du lieu du drame évoquent ouvertement un décès en lien avec des drogues dures. « Ce matin, des dealers ont dit qu’il en avait trop pris », confie d’ailleurs Marie, une Française de 18 ans qui dort dans une tente voisine. Certains jeunes pointent même du doigt une pilule appelée « Superman », une drogue qui circulerait parmi les participants du
festival. Il s’agit d’un comprimé d’ecstasy. Les organisateurs démentent en bloc la présence de cette drogue parmi les spectateurs. Mais dans la foule, il n’est toutefois pas rare de croiser des festivaliers avec des comprimés entre les doigts (lire ci-dessous).
Ce décès au camping du
festival est une première depuis la création de celui-ci, d’après l’organisateur Damien Dufrasne. Les concerts vont toutefois se poursuivre jusqu’à dimanche. Et les festivaliers, sous une lourde chaleur, de continuer de danser, comme si de rien n’était.
«La Superman, tu en trouves à 5 euros»
Dans les allées du camping A, quelques heures après le drame, la vie a repris son cours. Sans s’être vraiment arrêtée. « On a su qu’il y avait un mort, visiblement une overdose. C’est dommage, après chacun est libre de ce qu’il consomme », annonce Glenn, au détour d’une tente. La consommation, voire la surconsommation de drogues, d’alcool : une monnaie courante en
festival. « Dour est réputé pour ça », avance le jeune belge. « C’est pas pire qu’ailleurs, tempère plus loin un groupe de trentenaires. On le sait, en
festival ça circule, après chacun fait comme il veut. »
Beuh,
shit,
ecstasy,
mescaline,
cocaïne. On trouve de tout à Dour, selon les campeurs interrogés. Hier, en effet, quelques campeurs croisés se baladaient, pilules à la main. « C’est simple, tu cries,
MDMA (ecstasy) au milieu du camping, et y’a trois mecs qui débarquent, c’est trop facile », déplore Glenn. S’il ne nie pas consommer des drogues « douces », en somme fumer de l’herbe, le Belge l’assure « les drogues dures, jamais, ça te met dedans. Pourtant, vu la facilité et le prix, ça se banalise ».
« Une pilule pour tenir »
Vendue en moyenne 5 euros la pilule, la « Superman » bleue ou violette (drogue qui serait peut-être à l’origine du décès du jeune Français), circulerait très facilement. « D’ailleurs, ce n’est pas normal, ils ne devraient pas les faire rentrer avec ça, encore le
shit c’est pas grave », regrette Marie, encore choquée par le décès. Ils, référence aux organisateurs, pointés par une petite minorité. Car pour bon nombre, si la drogue est présente, charge à chacun de surveiller sa consommation. « Ce n’est pas malsain, il faut connaître ses limites », assure Agathe, tout juste vingt ans.
Elle, en a consommé pour la première fois l’an passé. « Une seule pilule, on me l’a donnée le dernier jour pour tenir. » Pour tenir les quatre jours de
festival, la danse, la fatigue liée au manque de sommeil, à la chaleur… « Sinon, je n’aurai pas pu aller aux derniers concerts. Après, à un moment, je me suis couchée, je n’en ai pas repris. » Cette année, pourtant, elle assure ne plus y retoucher. « Un mort, ça fait quand même réfléchir… »
Source : La Voix du Nord.
Dernière modification par Amaranthe (25 juillet 2014 à 13:26)