Niglo! Merci pour ton message, je n'aurais pas écrit mieux. Cela fait malheureusement plus de six ans que je fais véritablement souffrir mes parents à cause de mes consommations, régulières ou occasionnelles selon les périodes. J'ai compris avec le temps que jamais je ne parviendrai à leur faire comprendre certaines choses, et crois-moi, je suis la première défenseuse hargneuse de la vérité, la sincérité et la confiance. Mais sur ce point là , après tant d'années, j'en suis arrivée à la conclusion qu'il fallait que je cesse d'être si égoïste et de vouloir leur imposer ma vision des choses, ma conception de la vie et mes décisions personnelles. Je les aime vraiment trop pour leur infliger ça encore et encore. Au final, tous les clichés qu'ils peuvent entretenir sur les drogues et leurs usagers, je les déconstruits en secret: ben non, papa, maman, ça ne se VOIT pas qu'on se drogue, ben non, je ne vais pas faire une crise de manque en plein repas de famille, mais n'importe quoi, je suis pas en delirium tremens, je reviens juste bourrée de soirée (je n'exagère pas, tout ça, j'y ai eu droit). Je ne suis pas souvent chez moi, et puis je n'ai jamais vécu ma vie que selon l'adage d'être soi-même et d'être honnête envers soi-même, surtout. Honnête et juste. J'ai commencé la drogue très tôt et elle a constitué au fil du temps une véritable béquille pour pallier à certaines défaillances que j'ai toujours eues. Quand j'ai appris à gérer de nouveau ma consommation, elle est devenue tour à tour super aphrodisiaque, gros kiff du samedi soir, et maintenant, outil de recherche spirituelle profonde. Et je ne suis vraimeeeeeeent pas prête à arrêter de sitôt. Pour la petite histoire (pas si drôle que ça), toute cette histoire de test a commencé il y a deux mois, j'étais rentrée ide soirée complètement défoncée (limite en pleine montée), en pensant que personne ne me verrait m’infiltrer dans ma chambre, quand j'ai croisé mon père dans la cuisine, qui a tout de suite remarqué succinctement mes pupilles taille XXL, ma mâchoire un peu grinçante, et mon état tout simplement. Il n'a presque rien dit et je suis allée me coucher en pensant que pour une fois, ils comprendraient. Le lendemain matin, mes parents venaient me réveiller pour me conduire chez mon addictologue, qui décidait de mon internement en HP pour
sevrage........ (ma consommation était redevenue occasionnelle, j'avais appris à la gérer, je kiffais vraiment mes perches, je n'avais plus besoin de taper de la
coke dès neuf heures du matin....). J'y ai vécu l'enfer. J'y suis rentrée avec 6g de
cc dissimulés sur moi (je les avais sur moi en arrivant chez l'addictologue, je ne pensais pas devoir rester directement à l'hôpital, et je ne me voyais pas leur dire: "Ok je reste mais par contre, j'ai six grammes de
coke dans mon sac, ça fait un paquet de thunes que j'ai même pas encore fini de rembourser à mon dealer, ça vous dit de me le garder et de me le rendre à la sortie?"), ai consommé durant cinq jours et ai même tapé une
base dans les chiottes (faut dire qu'on se fait vraiment chier en HP et surtout quand on refuse de prendre leurs médocs de merde, ceux que tu évoquais Niglo, les fameux benzo et antidépresseurs qui te lénifient et font de toi un légume infantilisé... je parle des doses prescrites systématiquement en HP hein...de cet automatisme à traiter le problème en surface et jamais en profondeur, à endormir la douleur latente sans aller lui arracher le bulbe, suffit pas de l'endormir avec des cachetons...) La suite a été assez pénible et n'a pas trop d'importance ici, mais c'était juste pour rejoindre ton point sur le fait qu'il s'agit là d'une confiance de pacotille. Je suis heureuse d'être parvenue à stabiliser ma polyconsommation, pour maintenant pouvoir réellement apprécier mes moments de défonce (ouais bon, c'est pas très joli comme expression mais bon). J'aurais aimé être à même de dire à mes parents, à 20 ans, tout de même, "vous avez une fille bien, qui lutte chaque jour pour être un individu meilleur que le jour précédent, qui tente de puiser dans le monde et les autres uniquement de l'amour, qui fait des erreurs, un peu graves parfois, c'est vrai, mais comme tout le monde, et qui, bon, une fois par semaine ou deux fois par mois, se tape quelques petits kiffs pour se sentir encore plus en vie qu'elle ne se le sent déjà ". Tampis :) Je dois aussi respecter leur sensibilité, ça s'appelle de l'amour.
Merci à tous pour vos conseils de pipitriche.
Des bisous :)
Dernière modification par Flo080245 (26 juillet 2014 à 12:35)