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Bonjour à toutes et tous,
J'ai décidé de faire part d'une expérience où mon passé de toxicomane n'a malheureusement, et injustement je pense, pas joué en ma faveur. Il m'est difficile d'en parler mais je sais qu'ici le non-jugement est une valeur essentielle, je franchis donc le pas car je ressens le besoin de le partager, mais il m'est difficile d'en parler à mes proches.
Pour replacer les choses dans leur contexte, j'ai été héroïnomane pendant trois ans et ai rebondi assez rapidement dès lors que j'ai changé de ville. Après une année sans trop de consommation plutôt difficile à gérer: quelques souvenirs bien enfouis qui refont surface avec le départ d'Hélène, les choses s'étaient plus ou moins tassées et il fallait le dire: je commençais à me trouver enfin ! L'identité de la toxicomane, que je m'étais bâti quelques années plus tôt, me semblait loin derrière moi, elle n'allait pas le rester longtemps.
En janvier, j'avais décidé d'aller voir une ancienne prof et amie à moi, afin d'aider ses élèves pour une épreuve du bac, où ils avaient choisi de traiter le sujet de la toxicomanie. Il me fallait donc retourner dans ma ville d'origine, que j'évitais tant que je pouvais, mais claire avec moi-même à cette période, j'avais décidé d'y aller malgré tout.
La journée a passé et je suis allée voir le meilleur ami de mon homme. Il dormait, c'est X qui m'a ouvert. J'ai décidé d'attendre qu'il se réveille et ai attendu avec X. Il me semblait bien défoncé à la came, mais qu'importe, je le connaissais et ne me suis pas trop méfiée. J'avais par ailleurs oublié de prendre ma méthadone et étais donc plus ou moins en début de manque, j'ai finalement fini par la prendre et me suis allongée au chaud pour attendre que les effets montent. X m'a rejoint, je n'ai pas apprécié, je lui ai fait clairement comprendre, de plus qu'il avait éteint la lumière.
Je pense que X me considérait comme une camée, rien d'autre, je ne valais pas mieux à ses yeux. Il m'avait déjà fait des avances quelques années plus tôt, mais il connaissait mon copain actuel et je pensais qu'il respectait ça.
Les choses ont vite pris une tournure que je n'ai pas maitrisé, et, sidérée, je n'ai pas réagit. Je n'ai pas hurlé, ce qui aurait pu réveiller le meilleur ami de mon gars (ce qu'on m'a reproché par la suite), mais choquée, aucun mot n'est sorti de ma bouche si ce n'est "arrête je t'en supplie" que je répétais en boucle. Lui me disait juste "je ne suis pas comme ton ex, je ne suis pas un pointeur" (il savait que j'avais vécu des violences avec mon ex). Il le répétait en boucle comme pour alléger sa conscience, je vivais un cauchemar. Après le viol, il m'a dit que je ne devais rien dire, et qu'il ne dirait rien. Il m'a dit que pour "acheter" mon silence, il me filerait 10g de coke, j'ai refusé, je me sentais terriblement sale, et visiblement il me prenait pour sa p*te.
Il m'avait dit qu'il retournait dans son pays d'origine dans trois jours. Le scénario était vite vu: il se barrait, j'étais une "sale tox soumise", l'occasion était trop belle pour lui...
Je suis partie de l'appart en même temps que lui, je n'ai montré aucun signe de panique pour qu'il ne s'énerve pas. J'avais peur. Je suis allée vers la gare, prendre mon train, mais il m'étais impossible de monter dedans. J'ai réalisé ce qui venait de se passer. j'ai chialé, chialé, chialé. Mon premier réflexe n'a pas été le meilleur, et j'allais le payer par la suite: je suis allée cherche un stéribox à la pharmacie, j'avais juste envie de me défoncer, tout oublier. Choquée, je suis retournée chez le meilleur ami de mon gars, il vendait de la came. Ce geste m'a coûté cher car soi-disant aucune victime ne retourne sur le lieu du crime, ce geste, pourqui pourquoi je l'ai fait, je n'en ai aucune idée, j'étais dans un état second, et le meilleur ami de mon gars était mon unique repère ici. Il était réveillé, il m'a ouvert mais était très froid, j'ai trouvé ça bizzare et donc je suis repartie, sans rien. Je n'ai parlé de rien, je n'ai pas réussi, j'avais trop honte.
Finalement j'ai réussi à prendre le train, je n'ai rien consommé. Je n'arrêtais pas de pleurer, et je n'osais pas l'avouer à mon ami. Arrivée dans ma ville, mon gars et deux potes étaient venus me trouver, dans la voiture, Y. le meilleur ami de mon homme, m'a appelé. "Comment t'as pu faire ça à ton copain T'es vraiment une salope!" J'ai alors compris que X avait inventé sa version de l'histoire, ça m'a anéanti. Je lui ai expliqué que je ne voulais pas, ce n'était pas consenti. En entendant la conversation, mon gars a compris ce qui se passait. Il m'a convaincu de ne pas me taire, il fallait que je porte plainte. Moi-même, je ne voulais pas qu'X s'en sorte si facilement, j'y suis allée.
Les flics se sont occupés de moi d'une façon que je n'aurais même pas imaginé. Pour une affaire de viol, alors que j'étais dans un bureau attenant à la salle d'attente, la femme flic a laissé la porte ouverte. Pendant que j'étais en pleurs, elle me rappelait le nombre de filles qui faisaient ça uniquement pour se venger de leurs exs, m'accusant par la même d'avoir tout inventé. Je vous passe les détails quand elle a su que j'étais une ancienne toxicomane.
J'ai passé ma semaine au commissariat, X de son côté, jouait sur le fait de ma toxicomanie, que j'étais qu'une sale tox prête à tout pour avoir sa dose, qu'il m'avait promis de 1 g d'héro (et non pas 10g de coke comme il me l'avait dit), en échange d'un rapport consenti, et que finalement, il m'a entubé en me faisant croire que j'aurais de l'héro. Ma crédibilité était au point mort, personne ne me croyait, mis à part mon homme, il m'a été d'un soutien incroyable. Mon gars a perdu tout ses amis, ils pensaient que tox+fille = p*te prête à tout pour sa dose ! J'étais écoeurée, je culpabilisais pour mon ami, je m'en voulais de leur avoir fait confiance. Et plus encore, je me suis dégoutée.
Je suis allée à la confrontation, elle a duré 4H, quatre interminables heures où le flic tentait de me retourner le cerveau, et où X déblatérait en boucle "C'est une putain de junkie ! Putain de junkie:".
J'avais beau avoir les preuves par des analyses que je ne consommais plus, j'avais une nouvelle vie, un projet professionnel, tout ça ne rentrait pas en ligne de compte, j'étais une tox, un point c'est tout.
On m'a fait comprendre que tout ça allait être classé sans suite car la situation ne jouaient pas en ma faveur "trop d'histoires tordues entre toxicomanes". Et ce fut le cas, j'ai reçu quatre mois plus tard, une lettre de classement sans suite. Au final, j'en étais presque heureuse tellement tout ça m'avait fatiguée, ces accusations, ces insultes dégradantes, etc.
Moi qui avait tout juste réussi à tout reconstruire, voilà que le passé m'avait une fois de plus rattrapé. "Tox un jour, tox toujours", j'avais cette étiquette qui me collait encore et encore.
Sous prétexte que j'avais été toxicomane et que je l'étais certainement encore à leurs yeux, ma plainte n'avait pas le même impact, et j'étais forcément une menteuse manipulatrice, "qui accusait Monsieur de faits très graves".
Au final, c'était moi la coupable, coupable d'avoir été toxicomane
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Merci pour cette réponse Niglo. C'est vrai que j'ai pris l'habitude de n'en parler que très rarement, à force de semer le doute dans la tête des gens, d'avoir à se justifier pour des fait qu'on a juste subi.
Je suis toujours quelqu'un qui a assumé sa consommation, ses choix. Ça gênait d'ailleurs souvent. Cette histoire a retournée cette situation et j'ai maintenant plus de mal à l'assumer, même si elle est passée, de par ce problème notamment. Malgré la difficulté de cette procédure et la difficulté d'être reconnue comme une victime, je ne regrette pas d'avoir porté plainte, car je n'ai pas gardé le silence, je m'en serais beaucoup voulu si je l'avais gardé pour moi. Le frein, ça a été ma difficulté à être écoutée, crue et reconnue comme victime. J'ai eu un traitement préventif VIH également, ce qui m'a pas mal stressé.
Je savais plus ou moins comment fonctionnait un traumatisme physique; déni, dissociation, sidération, hyperactivité, culpabilité, vengeance, haine
J'ai donc beaucoup analysé mon comportement et essayé d'observer tout ça avec du recul. Et puis je me suis concentrée sur mon projet associatif, je n'ai pas échapper à l'hyperactivité. Je ne pouvais plus m'arrêter sinon j'étais trop nerveuse (eczéma violent notamment). Le travail m'a permis un échappatoire dans les premiers temps, puis tout ça s'est stabilisé au bout de quelques mois.
Aujourd'hui je sais que je ne suis pas responsable de ce qui est arrivé et je ne regrette plus mes réactions après l'agression (vouloir consommer etc.) en acceptant que je n'avais que peu d'emprise dessus. J'ai parfois des sentiments de vengeance quand ça va moins bien, mais de manière générale, je n'y pense pas trop. En réalité, la méthadone est un anxiolytique qui m'est d'une grande aide. Lorsque j'ai essayé de diminuer dernièrement, l'effet anxiolytique qui est moins présent dans les premiers jours, j'étais complétement mal et oppressée par ces pensées. Lorsque j'ai préféré augmenter à nouveau, ça allait beaucoup mieux.
Et par dessus-out, je me suis pardonnée à moi-même.
Je sais que mon passé de toxicomane ne me quittera pas de sitôt. Dans mon projet associatif également, j'entends souvent des sous-entendus sur mon passé de consommatrice. Personne ne le sait, mais beaucoup de curiosité malsaine. Ça m’écœure toujours qu'on me juge par rapport à ça et non pas sur mon travail en lui-même. Surtout venant de professionnels travaillant avec les consommateurs de SPA et censé les considérer comme des individus en évolution !
Je trouve également ignoble la façon dont on traite les consommateurs de SPA, notamment en matière d'accusations graves telles que le viol. Le viol est un crime et toxicomane ou pas, chacun se doit d'être entendu et pris en charge dans sa procédure. Je suis peut-être trop utopiste...
Les femmes consommatrices ne devraient pas avoir peur de porter plainte pour un tel fait.
Dernière modification par gooldenyears (28 juillet 2014 à 02:51)
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Dernière modification par B-Life (28 juillet 2014 à 16:14)
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Dernière modification par Amaranthe (28 juillet 2014 à 16:08)
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B-Life a écrit
Salut Gooldenyears,]
Néanmoins je ne peux m'empêcher de te rappeler que dans la vie il faut redoubler de vigilance!!!
Et je le déplore...!!!
Je ne comprend pas trop pourquoi tu es allée chez le meilleur ami de ton compagnon, pour le saluer peut-être...
alors je ne comprend pas bien pourquoi tu es restée chez lui alors qu'il dormait,
ou bien pourquoi tu ne l'as pas réveillé
et pourquoi tu as choisi de rester chez lui avec ce X qui paraissait "bien défoncé à la came,
je ne comprend pas pourquoi tu as pris ton traitement chez lui et pourquoi tu t'es allongée chez lui
je ne comprend pas pourquoi tu n'as pas crié à l'aide
il me semble que le meilleur ami de ton copain serait venu à ton secours??
Je ne te juge pas, je ne me permettrai pas de le faire et surtout je ne veux pas te vexer ou te blesser je veux seulement te dire qu'à mon avis tu n'avais rien à faire chez le meilleur ami de ton compagnon sans ton compagnon.
Tu t'es rendue dans cette ville pour aider une amie prof si j'ai bien compris et tu aurais probablement du t'en tenir à ça.
Tu dis bien pourtant avoir été toxicomane cela sous-entend pour moi que tu souhaite (plus ou moins) te détacher et t'éloigner du produit.
B-Life
B-Life ne le prends pas mal mais je pense que tu n'avais pas besoin d'en rajouter une couche...Je ne doute pas de ta bonne intention, tu as cru bien faire et tu compatis à son histoire...
Mais toutes ces questions, elle a du se les poser déjà mille fois et sûrement encore aujourd'hui! Involontairement, tu ne fais que renforcer son sentiment de culpabilité dont en + elle a réussi à se détacher.
Je te parle en tant que victime de viol, et crois moi, on se demande tjrs pourquoi on a été aussi stupide de se fourrer dans un guet à pens. Pourquoi on a pas crié...Pourquoi on s'est pas échappé...Ce sont des réactions, qui paraissent peut-être incohérentes, mais qui sont tout à fait normales dans ce genre de situation.
Quand le piège s'est refermé sur toi, tu paniques tellement, au point de te couper de toute raison.
Tu es comme bloqué, paralysé et incapable de réagir. C'est une réaction très courante et qui s'explique en partie par la peur de mourir...
Et puis au début tu ne t'imagine pas comment ça peut tourner, on croit tjrs que ça n'arrive qu'aux autres..Et on a pas appris à suffisamment écouter nos signaux d'alerte quand le danger approche. Notre cortex (notre raison) passe avant la partie animale de notre cerveau.Car les animaux réagissent dès qu'il y a danger, ils mettent en place des mécanismes de défense, puisqu'ils n'ont pas de cortex...
Notre évolution nous joue des tours... Et on fait passer notre raison avant tout et c'est pas tjrs une bonne idée de s'y fier. Du genre: "ms non, je me fais des films, je risque rien, faut que j'arrête de flipper pour rien...etc"C'est pourquoi souvent on ne s'enfuie pas...On fait trop confiance à notre raison et pas assez à nos émotions...
Je ne fais que répéter les propos des psys, et mes diverses lectures sur la question et surtout je m'appuie sur ma propre expérience et celle de nombreux autres...
J'espère que tu as des réponses à tes questions, au moins un bout d'explication.
Je tenais à te faire remarquer, que tes questions peuvent paraître logiques mais peuvent aussi enfoncer encore un peu + la victime. Surtout ne le prend pas mal, je sais que ça n'était pas ton but...Mais j'espère que tu éviteras une prochaine fois d'en rajouter ainsi.
Merci pour ta compréhension. Tes propos m'ont juste fait réagir et je me suis senti obligé d'y répondre!
Bien à toi,
niglo
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Tes propos B-Life sont durs à encaisser et si tu ne le précisais pas plus loin je serais amenée à penser que je suis jugée, que c'est de ma faute ou encore que je l'ai "bien cherché" certains aiment le dire. Sache que j'ai mis énormément de temps avant de parvenir à en discuter, justement dans la crainte de ce type de jugement.
Ces questions je me les suis moi-même posées, et il m'a fallut des mois et des mois, une thérapie hebdomadaire pour réussir à vivre sans m'en vouloir, sans culpabilité, en parvenant à accepter que ce n'est pas ma faute, que je ne l'ai pas mérité. Si, et si, et si ça ne serais pas arrivé. C'est certain ! Mais à quoi bon?
Je ne me justifierais de rien, ça ne ferais qu'émerger à nouveau le pourquoi ? Pourquoi j'ai fait ça? Et pas ça?
Aujourd'hui les choses sont telles, elles sont arrivées, et mes réactions, bien qu'incompréhensibles peut-être, je ne les regrette pas. Elles ont été régit par mon instinct de survie, et si ce n'était pas celles de X ou Y, elles furent les miennes. Je ne pense pas que l'on puisse avoir la prétention de savoir comment nous réagirions dans une situation que nous n'avons pas vécu nous même.
Tu sens peut-être une pointe de tension dans mon discours et j'aimerais l'éviter mais malheureusement, je m'en excuse, il serait sage de réfléchir à l'impact de tels propos avant de les déverser sans réfléchir aux conséquences. Et de manière générale, sans parler de ces propos, par-dessus tout, personne n'a à justifier ses actes, personne ne mérite de telles choses et rien n'excuse ni ne justifie de tels comportements.
Je sur-réagis peut-être, je suis consciente que tes propos font écho à toutes ces choses qui ont conduit à me décrédibiliser, que l'on m'a tant reproché. Malheureusement tu n'as rien demandé mais le transfert est bien là lui. Je m'excuse de te parler comme j'aurais parlé à tous ces gens qui m'ont reproché les même choses, la seule différence, c'est que tu ne sembles pas mal intentionnée... Je m'en excuse mais je ne pouvais pas ne pas réagir à tes propos. Merci au passage Niglo pour ton explication très claire, rien à ajouter
Dernière modification par gooldenyears (28 juillet 2014 à 20:34)
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Dernière modification par B-Life (28 juillet 2014 à 22:22)
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Bonsoir à tous & toutes
Tout d'abord je te remercie B-Life pour tes derniers messages, je savais bien que tu n'étais pas mal intentionnée, j'apprécie ta remise en question et t'assure que je n'avais aucune animosité à ton égard
Merci aussi à Shaolin pour le petit rappel. C'était effectivement au recto de ma lettre de classement sans suite. En fait mon ami avait juste lu le classement sans suite, je n'ai lu cette lettre que plusieurs mois après sa réception, tellement ça m'avait écœurée bien que soulagée aussi il faut le dire ! J'ai hésité mais pas le courage de revivre toute cette procédure qui m'a tellement épuisée !
Enfin merci à tous, ça me fait du bien vos encouragements, ça me fait du bien d'en parler avec vous car je le garde souvent pour moi, faute de vouloir en parler à mon ami, ça nous fait trop de peine l'un pour l'autre quand on s'en parle. Lui culpabilise de n'avoir rien pu faire, que son ex-meilleur ami et que tous ces ex-amis aient réagit contre moi. Aujourd'hui il vit plus ou moins dans la peur que ça se reproduise, dans la peur de ne pas pouvoir me protéger. Au final, j'ai l'impression que c'est pareil sinon encore plus dur pour lui à vivre. Je suis mal pour lui et ai parfois tendance à m'enfermer dans ma bulle égoïstement car je ne sais plus comment réagir, mais j'aimerais tellement lui donner du courage, de l'assurance. Moi j'ai la metha qui joue l'effet d'un anxiolytique puissant et puis j'ai tout le "système de protection" d'une victime lambda (déni, dissociation, etc.) qui me permet de ne pas trop réaliser ce qui m'est arrivé, du moins d'essayer de vivre avec ces pensées sans qu'elle m'opressent de trop.
Ce qui me sauve aussi c'est que j'arrive à me projeter dans mes projets sans trop me poser de questions...
Dernière modification par gooldenyears (30 juillet 2014 à 10:31)
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Dernière modification par cristaline (30 juillet 2014 à 09:40)
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Intéressant la nuance Shaolin, en fait je viens de remarquer que c'est aussi l'expression que j'utilise quand j'en parle à ma psy ou autre. Soupçon de culpabilité encore présent si je saisis bien?
Comme quoi les impressions sont parfois trompeuses...Mais c'est vrai que la culpabilité revient vite quand on me sème le doute, à consolider pour ma part c'est certain. Je continue le travail avec ma psy, loin de vouloir le stopper, au début la démarche a été dure à faire, j'avais rompu la relation d'aide durant plusieurs mois et puis je suis finalement parvenue à y retourner. Depuis, c'est indéniable que même si le fait d'en parler reste dur, que j'ai toujours du mal a dire "violée" et que j'utilise plus "agressée", je sens que j'avance à petit pas et ça me fait le plus grand bien ... :)
Dernière modification par gooldenyears (30 juillet 2014 à 11:46)
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Dernière modification par snoopy (30 juillet 2014 à 13:49)
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Dernière modification par Cyaan (30 juillet 2014 à 14:54)
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Merci à tous pour vos réactions, vos pistes de réflexion qui me permettent d'avancer peu à peu.
Je n'avais pas évoqué cette période depuis longtemps et bien que j'ai remarqué être beaucoup moins en forme depuis que j'en parle, j'ai la conviction que ce mal est nécessaire. Je réalise que mon bonheur est là pour ce que j'entreprends mais il est aussi illusion, la preuve est que je n'arrive toujours pas à me rentrer dans la tête que ce n'est pas moi, en tout cas pas sur moi là sur mon corps que ça s'est passé. Excusez moi pour ce dernier passage mais je sais que cette impression, cette dissociation, constitue le plus gros de mon travail.
En vous parlant j'ai l'impression que le mur que je me suis bâtie voit apparaître une brèche. Je commence à prendre conscience de certaines choses et même si ça me fait mal, quelque part je me sens mieux parce que je sais qu'après avoir fait ce travail enfin peut-être je pourrais non plus porter mon passé mais l'accepter et avancer ?
Excusez mon coup de blues mais un peu fatigué moralement à l'heure où je vous parle...
Dernière modification par gooldenyears (31 juillet 2014 à 16:43)
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Bonjour tout le monde,
Comme à mon habitude, j'aime bien revenir donner des nouvelles de mes topics. C'est bien les histoires, mais comment évoluent-elles ? Que les nouvelles soient bonnes ou mauvaises, je trouve important d'écrire la suite.
Voilà neuf mois que j'ai subit ma dernière agression et presque autant que je suis hyperactive à un point que je l'ai rarement été. Pour vous dire, j'ai l'impression que je vais faire un arrêt cardiaque à chaque mouvement que je fais ! C'est insupportable pour tout le monde, surtout pour mon conjoint et il faut le dire, pour moi aussi. Si il fut un temps où je me complaisais dans cette hyper euphorie, elle m'épuise aujourd'hui.
Je ne consomme plus rien depuis près d'un an si mes souvenirs sont bon, si ce n'est trois extra avec la cocaïne qui commencent à dater. Je suis toujours sous méthadone 60mg, ce qui m'aide beaucoup au niveau anxiolytique, et ABILIFY 20mg pour la régulation de l'humeur mais sans plus...
J'ai des projets pleins la tête, parfois trop même. Mais je me convainc qu'ils me permettent d'avancer, de me projeter. Je vois toujours ma psy, j'arrive à dire "j'ai été violé", ça m'avance pas plus. J'ai à nouveau des relations sexuelles, les rares fois où mon hyperactivité ne prend pas le dessus.
Un peu déprimée aujourd'hui, triste bilan d'une vie un peu trop subie. J'ai horreur de faire mon calimero mais un peu épuisée pour le coup... J'ai l'impression d'être prisonnière d'un cercle vicieux infernal et de me débattre perpétuellement pour avancer.
Voilà pour les quelques nouvelles... En vous souhaitant à tous et toutes un bon week-end
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Dernière modification par sud 2 france (14 septembre 2014 à 04:41)
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