3,2 millions de pilules de «meth» consommées à Montréal par année
Éric Thibault
Éric Thibault @
Journal de Montréal, Publié le: mardi 07 octobre 2014, 20H23 | Mise à jour: mardi 07 octobre 2014, 22H58
laboratoire clandestin
Photo d’archives
La production annuelle de drogues de synthèses au Québec dépasse largement la demande montréalaise qui est estimée à 243 kg par le SPVM.
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La consommation annuelle des adeptes de
méthamphétamine et d’ecstasy atteindrait pas moins de 3,2 millions de doses, seulement à Montréal, selon un rapport du SPVM dont Le Journal a obtenu copie.
Cela totaliserait 243 kg par année, d’après l’estimation de spécialistes du corps policier.
Il est évident que «le bassin québécois de consommateurs (de ces drogues) représente un marché intéressant, voire un des plus lucratifs au Canada», selon ce rapport réalisé au printemps dernier sur le marché montréalais de la drogue.
Produite en région
La production annuelle des émules québécois de la série Breaking Bad dépasse largement la demande, de telle sorte qu’une quantité considérable serait exportée à l’étranger.
Le SPVM cite des études où l’on estime que le milieu interlope du Québec produirait entre 1149 et 2871 kg de drogues de synthèses chaque année.
Bon an mal an, une soixantaine de laboratoires clandestins seraient actifs dans la province, dont dix à Montréal.
Toutefois, Montréal ne produirait qu’un faible pourcentage de ces drogues chimiques à bon marché. Les «super-laboratoires» de forte production sont basés dans les banlieues et en région, en raison de leur toxicité et des risques de détection accrus en pleine ville.
Difficile à déstabiliser
Le SPVM ne se met pas la tête dans le sable. Il constate que, tant pour la
marijuana que pour les drogues de syntheÌ€se, les actions policières «ne suffisent pas aÌ€ déstabiliser ces deux marchés criminels» et permettent rarement d’écrouer les «joueurs clés» de la distribution.
«Ceux qui sont le plus souvent appréhendés sont les personnes responsables des opeÌrations de production (les «chimistes» ou les «jardiniers»). Pourtant, ces derniers ne semblent pas occuper de positions influentes dans le vaste reÌseau de production et de trafic.»
Le SPVM rappelle qu’à l’échelle canadienne, le Québec se classe au premier rang de la consommation de
méthamphétamine (ou ‘speed’) et au deuxième rang de la consommation d’ecstasy.