Bonsoir tous le monde...
Comme le titre le laisse entendre j'ai vécu une sale expérience avec du
tramadol qui m'a vraiment fais peur, et ce alors que je connais cette molécule, et n'ai jamais souffert d'hypersensibilité ou autre. Je tenais à le partager ici, pour prévenir ceux qui auraient l'idée de faire pareil, et aussi pour en savoir un peu plus sur ce qui s'est passé selon vous.
Allons-y.
Femme, 1m73 pour 69kgs, non naïve, prenant régulièrement (2-3 fois par semaine) entre 300 et 350 mg de
tramadol (topalgic 50mg LI). Souffrant de tachycardie mais n'ayant jamais eu de problème de coeur suite à la prise de
tramadol.
Cadre : pendant la nuit, dans ma chambre dans le noir, seule (cadre habituel).
2h00 : prise de 300mg de
tramadol, après avoir mangé un peu, sans avoir pris d'autre médicaments dans les 24h, bu du
pamplemousse, ou tout autre. La dernière prise remonte à 2 jours, j'ai donc eu le temps de l'éliminer.
2h30 : très peu d'effets, montées à peine perceptibles et très brèves, ce qui est frustrant puisque d'habitude je commence clairement à le sentir. À peine plus sensible aux sons, légère sensation de flottement et de chaleur mais pas de vraies sensations. Pas non plus de demangeaisons, respiration un peu plus profonde. Je me dis que je réfléchis trop pour partir et essaie de me détendre, sans succès.
3h15 : toujours rien, je finis par craquer et décide de reprendre une dose. J'hésite entre 50 et 100mg, me dis que ce doit être l'accoutumance et que dans ce cas à 350mg je ne sentirai rien de plus. Je prend donc 100mg (400mg au total) je me recouche et attend.
3h40 : BOUM. Montée hyper violente alors que je ne sentais rien à peine trois secondes avant. Mon cerveau est comme aspiré vers le sol et ma vision s'assombrit, d'un coup j'ai des fourmis dans les extrémités et il me semble que tout mon corps a été anesthesié d'un coup. La fatigue qui montait a disparu et mon coeur passe tout à coup au pas de course, puis au galop (je suis certaine d'avoir été dans les 180 par minute si ce n'est plus). Mes doigts se contractent tout seul, mes jambes tressautent et je panique. Je me souviens du
syndrome serotoninergique et des risques de convulsions, je tremble comme jamais. Je m'assied dans mon lit en agripant les barreaux, je me sens partir, je ne parviens plus à avoir une pensée cohérente et je me dis que je vais faire un malaise là , et qu'on va me retrouver morte le lendemain. Avec un gros effort de volonté je me force à me concentrer et me dis que paniquer ne va faire qu'empirer la tachycardie, je me concentre donc pour me calmer et entame des exercices de respiration pour remettre mon coeur à un rythme plus supportable. J'y parviens. Mais je sens que des que je perd le fil, je replonge, et mon coeur repars de plus belle. Ma tension crève probablement le plafond elle aussi. Sentiment que je ne respire pas assez, je me force à prendre de grandes respirations amples. Je finis par me calmer, me rallonge, toujours flippée, toujours mal, en me demandant si je réveille mes parents et leur demande d'appeller les pompiers.
4h15 : je suis dans la phase "speed" du produit, alimentée par la peur que je ressens. La crise s'est répétée une dizaine de fois en moins fort, et se reproduira encore le même nombre de fois jusqu'à ce que je me lève deux heures plus tard. Je me sens trop alerte, je veux me lever mais impossible si tôt. Les minutes durent des heures. Pour ne pas perdre pied et planer ou m'endormir je me récite de force mes cours de mémoire, des notices de médicaments, des sujets du psychowiki (lol) des infos sur le sport, la botanique, ma tenue de demain... Car oui pour passer inaperçue je compte bien aller en cours.
5h20 : Mes mains tressautent toute seules et je n'y tiens plus, je prend un demi avlocardyl pour calmer mon coeur et tant pis pour les interactions. Aucun effet négatif, mes pulsations baissent mais les crises de tremblement restent. Je suis sur les nerfs et me colle devant un film pour rester concentrée.
6h45 : je me lève. Fortes nausées, à l'ouest, pupilles minuscules mais bizarrement c'est plus facile à gerer que de mauvaises
descente. Je ne peux rien manger j'ai des cernes et je ne suis plus fatiguée. Je tremble encore.
[...]
11h : je commence à descendre et la fatigue reprend ses droits, je suis fracassée autant physiquement que mentalement. J'ai des gros bugs, genre absence, je reste à fixer des choses sans rien penser, je m'endors quand on me parle, mais pas de problème type nausée comme dans les
descentes classiques.
Voilà , en gros. C'est précis car arrivé dans la nuit de mardi à mercredi, et j'ai tout pris en notes comme occupation pour rester consciente, et aussi au cas où je devrais voir un médecin.
Pour 50 malheureux milligrammes de plus. J'ai cru finir à l'hôpital. Selon vous qu'est ce qui m'est arrivé ? Jamais rien vécu de comparable et je compte prendre sur moi et faire une pause sur ce produit, et réduire considérablement les dosages. Combien de temps faut-il pour que disparaisse l'accoutumance ?
Merci de m'avoir lu, et bonne continuation à tous