Bonjour à tous !
Voilà un
TR tout frais du jour (oui encore un sur le
DXM) sur une prise dont les effets m'ont plutôt étonnée, et c'est moins de le dire. Je voulais vous faire partager l'expérience, et optionnellement voir si quelqu'un avait une petite idée de ce qui s'est passé dans mon cerveau hier soir, et si d'autres ont déjà vécu des choses similaires
Parlons un peu de moi : j'avais déjà consommé du
DXM auparavant, sous forme de sirop Tussidane. De bons plateaux 2 qui m'avaient laissés de joyeux souvenirs à
base d'hallus sympathiques et de discussions avec moi-même. Cela fais un bon moment que je voulais retenter l'expérience mais, les circonstances jouant contre moi (peur de consommer à cause d'un ss, rarement seule chez moi) j'avais toujours remis ça à plus tard. Et puis hier enfin, l'occasion c'est présentée. Je tiens à préciser que, même en ayant fais des plateaux 2 assez costauds, celui là (si c'en était un) était juste incomparable. Comme je le disais à une amie ce matin "les autres fois, je m'étais pris un train en pleine tête, mais là c'est carrément toute la gare du Nord qui m'est rentrée dedans.
Trip Report :
Femme, 1m73 pour 69kg ayant déjà expérimenté le
DXM à des dosages entre 6,5 et 7,5mg/kg. Pas mangé depuis 3-4h avant la prise, juste bu du jus de fruits (sans
pamplemousse).
S&S : dans ma chambre, seule, un peu fatiguée. Musique et lumière tamisée dans les tons roses.
jusqu'à 2h30 du matin, les infos sont tirées de ce que j'ai écris pendant le trip, après cette heure j'étais incapable de prendre des notes de quoi que ce soit.
1h00 : Enfin seule ! Je prend 17 cachets de Tussidane, en une fois, soit 7,2mg/kg. Au vu de mes expériences précédentes j'aurai jugé que ce serait une dose intéressante, tout en restant confortable.
J'avais omis de prendre en compte que les autres fois, j'avais pris le DXM en sirop. Un sirop particulièrement écœurant. J'avais donc mis facilement 30 minutes à avaler l'intégralité de la dose...1h35 : montée "number one". Début des effets tels que la perte légère d'équilibre, vision qui devient floue, difficulté de concentration croissante, sourire qui commence à venir pour rien. Je décide de m'allonger, un peu tendue car je garde une peur du
syndrome sérotoninergique. Mais je me gère en me rassurant, de toute façon j'ai prévu un benzo en cas de crise. À chaque sensation, je relativise et m'explique à moi-même que je n'ai pas à avoir peur. Je finis par apprécier. Froid soudain, je reconnais le signal (je commence toujours par avoir froid lors de la montée de
DXM) et me cale sous la couette avec mes écouteurs.
1h50 : je commence à m'éclater sur la musique, les sons ne me paraissent pas aussi profonds et "tactiles" que sous opis mais j'adore quand même. Je sens soudain la montée "number two" qui chez moi se caractérise par une sensation de plongeon et des bourdonnements dans tous le corps. Je continue de danser, mes bras deviennent plus lourds, je sens moins mes lèvres et ma peau, mes mains me paraissent de plus en plus lointaines. C'est plus vif et plus rapide que dans mon souvenir.
2h30 :
ici ma prise de note part franchement en cacahuète, j'ai juste réussi à écrire "dissociation totale. Je n'arrive plus à écrire. C'est trop fort. Je prend un demi-xanax". Mes souvenirs sont très vagues et perturbants. Les hallucinations commencent quand je ferme les yeux, des couleurs et des motifs. Je me souviens m'être regardée plusieurs fois dans le reflet de ma tablette et d'avoir ri en ne me reconnaissant pas, mais aussi que la violence du truc m'angoissait un peu.
Entre 2h30 et 4h30 : BORDEL TOTAL. À partir de là mes souvenirs sont en lambeaux, et je sais que pendant le trip je me retrouvais à différents endroits de l'appartement sans avoir la moindre idée de ce que j'y faisais. Je perdais le fil toutes les cinq minutes. Je sentais mon lit, le sol et les murs se tordre autour de moi, d'ailleurs je pensais à mon corps comme si il avait été une personne à part et à ma charge : mon cœur s'emballant, je me suis fixée la "mission" de trouver des bêtabloquants, sans succès, vu que je me retrouvais chaque fois perdue. Je me souviens être sortie de ma chambre pour m'allonger dans le couloir à même le sol, en m'expliquant à haute voix que "ça c'était réel" (le lapin a aussi fais les frais d'un besoin de contact, mais il n'a pas l'air traumatisé
. Je ne sens plus du tout mon corps, quand je touche mon visage je ne reconnais plus du tout mes traits. J'ai des hallucination auditives, des larsen, des bourdonnements et des grincements terribles. Si je ferme les yeux, c'est comme si je changeais de pièce, d'univers, je vois un monde totalement différent et bien plus réaliste que les hallus que j'avais eu avant. Idem si je met la musique ou que je l'enlève. Je n'arrive pas à me concentrer sur une tache et je m'écrie toutes les cinq minutes "mais qu'est ce que tu fais là ?" comme une hallucinée. Je crois avoir vomi, mais impossible de dire si ce souvenir était une hallu ou pas. Le bruit de ma respiration m'angoissait mais je m'appliquais à bien respirer, pour mon corps.
4h45 : j'arrive enfin à me calmer et cesser de me téléporter dans toute la maison (comme j'oubliais tout, et avec le décalage pensée-mouvement-temps du
DXM j'avais cette impression). Je me couche, j'ai la nausée mais c'est gérable. J'écoute de la musique, puis arrête quand j'ai l'impression que les effets commencent à diminuer, et continue de partir dans des hallus. Je n'arrive pas à dormir, elles sont trop fortes et malgré le demi
xanax n'ont perdu aucunement en qualité. Je ne suis pas fatiguée.
5h30 : les effets sont semblables à ceux que l'on a après beaucoup d'
alcool : le plafond tourne, j'ai la nausée. Ma sensibilité revient doucement dans les mains et la peau. Je somnole à moitié, rêve éveillée. Ça commence à devenir pesant, je commence à me dire que je ne vais jamais redescendre.
7h00 : je me lève pour les cours. Je ne suis pas encore tout à fait descendue, je m'habille difficilement, décide de ne pas manger et je pars de chez moi (en marchant de travers). Autour de moi tout est flou, lointain. Arrivée en cours je passe bien dix minutes à regarder ma main en remuant les doigts devant une pote anxieuse, elle me parle mais je ne répond pas, je me dis juste que j'ai enfin récupéré ma main à moi. Incapable d'écrire, j'essaie de dormir, mais les yeux fermés j'ai encore des visus.
10h00 : comme neuve ! Plus de fatigue, plus de nausées, juste une grosse interrogation sur ce qui s'est passé.
Conclusion : mitigée. Je ne suis pas prompte à angoisser facilement mais je suis passée à raz du bad au moins une bonne demi douzaine de fois. Je me suis vraiment faite surprendre par la violence des effets car je pensais les connaître à ce dosage. Je ne classe cette expérience ni au plateau 2 ni au 3, car il était certes vif et violent, mais je n'ai pas eu de compréhension magique ou de sentiment de puissance comme certains le décrivent. Je me sentais comme Alice perdue au Pays des Merveilles, paumée, effrayée, émerveillée. Je n'en garde aucun traumatisme (j'ai su éviter les bads en les sentant arriver) et je pense que ça m'aura aider à me connaître un peu mieux surtout niveau self contrôle. Je n'ai au final pas vraiment respecté les conseils qu'on m'avait donné sur la prise en plusieurs fois, mais soyez surs que j'ai retenu la leçon
Bonne continuation à tous
Dernière modification par MistouflonBleu (14 janvier 2015 à 12:25)