Bonsoir à tous!
Pas mal cette idée de post'!
Je ne prétends pas avoir une vie plus "intéressante" que la moyenne, mais ça détend d’écrire un peu sur soi quelques fois
D'ailleurs Tarto, tu es passé par pas mal de moments assez désagréables, j'espère que ça s'est arrangé un peu pour toi! Je te souhaite que ça aille mieux et que ça continue! :)
Voilà pour ma "tranche de vie"!
Adopté dès mes 3 mois, je suis né en Amérique Centrale.
J'ai eu de la chance, mes parents adoptifs sont des gens ouverts d'esprit, et qui m'ont donné une bonne éducation.
Ça ne m'a pas toujours plus, j'ai même failli tout lâcher à certains moments, mais ils m'ont toujours poussé dans la voie de l'école, des études supérieures...et je réalise aujourd'hui qu'ils ont bien fait.
Mais malgré tout, être adopté n'est pas toujours facile à vivre. Certains enfant adoptés y arrivent très bien. Mais pour ma part, cela m'a toujours "perturbé", je ne cesse depuis que je suis en âge de comprendre, de me demander qui je suis vraiment, d'où me vient ce visage, cette peau de métisse (je suis métisse Espagnol-Indien d'Amérique) si je tiens de mon père, de ma mère..etc.
Ces questions sont toujours restées sans réponses, et même si mes parents adoptifs ne m'ont jamais rien caché sur mon adoption, les documents que j'ai sur tout ça sont limités, et je ne peux avoir accès à certaines informations à cause de la loi sur l'adoption dans le pays où je suis né...
J'ai donc toujours eu l'impression d'être un "étranger" en France, mais aussi dans mon pays d'origine. J'ai une culture Européenne, Française...mais un physique Amérindien. J'ai toujours eu l'impression d'être entre deux chaises.
On me demandait souvent pourquoi "je ne ressemble pas à mes parents, à ma sœur", et j'ai toujours ressenti cette gêne vis-à -vis de ma famille adoptive, mais aussi cette sensation de vide, d'abandon vis-à -vis de moi-même. Pourquoi? Pourquoi m'a t on laissé sur le bord du chemin? pourquoi m'a t on confié à d'autres? Ce sont les questions qui me "hantent " depuis mon plus jeune âge.
Les années sont passé. Et je continue à me sentir "différent", pas "à ma place". J'ai souvent ressenti de la colère, de la haine et une volonté de "destruction" à cause de ces questions qui restent sans réponses...
Mais il faut bien vivre, on ne peut pas non plus sans cesse se lamenter sur soi, surtout qu'il y a bien mais bien pire que moi.
Cependant je pense que ce questionnement sans réponse, ce manque d'affection maternel purement biologique m'a poussé, de manière plus ou moins inconsciente à me droguer. À apprécier les
opiacés qui mettent mes émotions sous cloches et qui m'empêchent de penser sans cesse à tout cela.
Je dois tout à mes parents adoptifs, ils m'ont choyés et aimé comme si j’étais leur enfant biologique. Mais je ne peux m'empêcher de penser à mes autres parents, frères et sœurs...
Voilà pourquoi aujourd'hui, grâce à l'éducation que j'ai reçu, aux études que je fais, j'arrive à avoir une consommation d'
opiacés (Héroïne) qui n'est pas destructrice, qui ne me ruine pas et qui ne me met pas "hors système".
La
came est un formidable "atout", "anti-dépresseur" pour moi. Ayant une personnalité assez cynique, je ne vois pas forcément le bon côté des choses, alors une petite dose d'Hélène, et c'est reparti!
Le plus difficile, c'est de parler de tout cela à quelqu'un, en particulier aux filles. J'ai toujours eu beaucoup de mal à m'exprimer sur ce sujet avec toutes mes ex-petites amies, qui me reprochaient d'être "trop secret", " de ne rien laisser paraître".
Il est vrai que j'assimile à de la "faiblesse" le fait de se plaindre, d'être "soumis", de ne pas avoir de répondant socialement etc Je ne m'autorise jamais mais jamais à faillir devant autrui. JAMAIS. Ce qui a pour résultat de me faire passer pour un connard cynique avec un cœur de pierre.
J'essaye de travailler là -dessus, mais c'est difficile, difficile de se mettre à nu devant une fille niveau sentiments.
Parce que j'ai toujours redouté de "dépendre" de quelqu'un, d'admettre "avoir besoin" de quelqu'un. Trop fier. Beaucoup trop fier.
Alors forcément, à force de jouer au petit soldat froid et sans cœur, ça ne me réussi pas tout le temps.
J'aurai peut-être des réponses un jour qui sait! La vie peut réserver bien des surprises...
Dsl pour ce pavé, j'espère ne pas avoir importuné quiconque avec ma petite tranche de vie, mais cela me fait du bien de me confier un peu, même écrire sur moi, c'est déjà un petit effort que je fais.
Parce que derrière la personne que je fais paraître en public, il y a toujours ce petit enfant adopté qui est parfois mort de trouille, triste et sensible.
Mais ça, personne n'est censé le savoir
PS => Le Pont du Diable? je connais également, je viens là -bas des fois en été! c'est super! J'ai aussi un ami qui a sauté du haut de ce pont, et s'est fêlé deux vertèbres!
du coup, je ne pense pas que je vais tenter le saut
Une chose est sûr, l'Ardèche c'est vraiment le seul endroit typé "campagne" où je voudrai m'installer une fois que j'en aurai assez de la ville (Lyon). Ou alors les Landes, mais l'Ardèche c'est tellement beau l'été....je suis osuvent du côté de Tournon, Tain-L'Hermitage, La Roche-de-Glun, Valence, Saint Jean de Muzols...et Rosière j'y ait fêté un nouvel an il y a longtemps...ce fut mémorable, il neigait comme jamais en plus!
Kozik'